quarta-feira, 18 de março de 2009

1888, Setembro - Le Magasin Pittoresque

1888
Setembro
LE MAGASIN PITTORESQUE
2e. Série
56e Année
T. III
Nº 17
Pag. 277, 278, 279, 280
*
PROGRÈS DE LA PHOTOGRAPHIE.
Voy., aux tables, l'indication des articles sur la photographie, des instructions sur les procédés, les instruments nécessaires, avec gravures, etc.

LA PHOTOGRAPHIE AU GÉLATINO-BROMURE D'ARGENT.

En ces derniers temps, la découverte qui a fait faire à la photographie son plus grand progrès est certainement celle du gélatino-bromure d'argent, qui permet d'obtenir des résultats que le meilleur collodion sec était impuissant à donner.
Sensibilité extrême, facilité dans les manipulations, tels sont les avantages que présente ce nouveau procédé qui fait aujourd'hui de la photographie un art d'agrément mis à la disposition de tout le monde. Les amateurs n'ont plus à redouter la préparation, souvent dificile, des plaques dont la pellicule se trouvait, avec le collodion, d'une fragilité excessive; les plaques, dites au gélatino-bromure d'argent, se trouvent dans le commerce toutes prêtes à être employées; préparées en grande quantité, par des procédés mécaniques, elles offrent une sécurité d'uniformité bien plus grande que celles préparées par des procédés manuels qui peuvent donner à la couche sensible une épaisseur variable: elles offrent aussi, au point de vue de la manipulation, l'avantage de pouvoir être utilisées un temps illimité après leur préparation et développées autant de temps que cela est nécessaire après leur exposition au jour, en ayant soin de les préserver, dans les deux cas, des effets de la lumière et de l'humidité.
Au point de vue de la sensibilité, c'est-à-dire de la rapidité d'impression de la couche sensible, on peut arriver avec le gélatino-bromure d'argent à des résultats tels que, pour des plaques préparées à cet effet, 1/900 de seconde permet d'obtenir une image. Cette rapidité permet d'immobiliser tout mouvement humain ou mécanique quel qu'il soit, par suite, de le décomposer et de l'étudier pour les recherches nécessaires. Dans la photographie ordinaire, on ne se sert cependant pas de cette rapidité, on la fait varier entre 1/5 et 1/200 de seconde, et elle suffit alors aux besoins de la photographie industrielle: il résulte de cette grande sensibilité que ces plaques sont plus fragiles à la lumière du laboratoire: un verre jaune préservait les plaques au collodion; pour celles au gélatino-bromure, il faudra, en plus du verre jaune et devant lui, un verre rouge très foncé. La rapidité de ces plaques depend en grande partie de la quantité d'argent qui entre dans leur préparation; elle peut cependant aussi varier suivant les besoins de l'opérateur, selon le procédé de développement employé, ce qui ne fait qu'en faciliter l'usage.
Il est évident que le procédé de photographie venant à être modifié, un changement allait devenir nécessaire dans l'outillage autrefois employé: c'est sur un point principal que la nécessité de ce changement s'est fait sentir, l'objectif.
Beaucoup de photographes amateurs, et non des moins bien montés, n'arrivent pas à faire convenablement les photographies instantanées, tout en réussissant parfaitement celles où ils sont maîtres de leur temps de pose; on s'en prend aux plaques, qui ne sont pas assez sensibles, au temps qui était trop couvert, au développement qui n'est pas assez énergique; on devrait, et cela dans la plus grande partie des cas, s'en prendre à son objectif et le changer pour s'en procurer un plus puissant, qui couvre une plaque plus grande que celle que l'on veut faire, et dont la puissance lumineuse soit aussi grande possible, cette dernière variant en raison directe de la longueur focale de la lentille; les meilleurs objectifs seront donc, pour la photographie instantanée, ceux à longs foyers.
PLAQUES. - La composition des plaques au gélatino-bromure d'argent est variable avec tous les préparateurs; comme son nom l'indique, la base de l'émulsion sensible est composée de bromure d'argent déposé sur une couche de gélatine: l'action de la lumière est la même que sur les plaques préparées au collodion; elle décompose la couche de bromure d'argent d'une facon plus ou moins complète, suivant qu'elle la frappe plus ou moins fortement et la transforme en une substance qui, sous l'action du révélateur, devient plus ou moins noire; les parties noires de l'objet n'impressionnant pas la plaque, lui laissent sa transparence, et l'on obtient le cliché dit négatif. Les plaques primitives étaient, comme pour le collodion, des plaques de verre sur lesquelles se trouvait placée l'émulsion sensible; ces plaques présentaient le double inconvénient de pouvoir se briser, d'où la perte du cliché, et de former un poids considérable à emporter pour les amateurs qui désirent faire de la photographie en voyage. Fragilité et poids, tels étaient donc les deux points à modifier pour faire de la photographie au gélatino-bromure un art aussi bien d'agrément qu'industriel. Un fabricant, M. Thiébaud, fut conduit à remplacer le verre par du carton en feuille mince: la fragilité n'était plus à craindre, le poids était tellement modifié que cent cartons pelliculaires pesaient environ le poids d'une douzaine de plaques ordinaires; par un procédé particulier, on arrivait, le cliché une fois développé, à séparer la gélatine du carton pour tirer les épreuves positives; mais on se trouvait cette fois en présence d'un inconvénient nouveau: le carton est opaque, on ne pouvait pas juger du développement par transparence, ce qui rendait cette opération excessivement difficile.
Un Américain, Eastman, a imaginé de substituer au verre et au carton une feuille de papier très mince et très lisse: c'est ce que l'on appelle le papier gélatino-bromure Eastman. Celte découverte très récente a fait faire au gélatine-bromure un progrès qui pour le moment ne semble pas exiger de nouvelle modification; ce papier est fabriqué en rouleau sans fin, se développe par les mêmes procédés que les plaques ordinaires, et peut être employé de deux façons différentes, soit en feuilles de grandeurs déterminées, soit en rouleaux à l'aide d'appareils spéciaux dits châssis à rouleaux Eastman; on peut par ce dernier procédé faire quarante-huit clichés sans avoir à faire de changement de plaques; le papier étant transparent n'offre pas le désavantage du carton. Le papier Eastman peut servir au tirage des épreuves positives d'un cliché donné; il permet aussi le tirage d'épreuves positives avant que le négatif soit complètement sec; ce qui est surtout, dans ce cas, une modification avantageuse, c'est que l'on n'a plus à faire de longues expositions à la lumière, ni des virages dont la réussite est souvent incertaine; un simple développement ordinaire suffit; ce procédé est appelé à rendre dans l'industrie de réels services au point de vue de la rapidité avec laquelle on peut livrer des épreuves photographiques en quantité voulue.
Le papier Eastman, par une modification de son inventeur, peut, le cliché une fois développé, se séparer de la gélatine: on a alors de simples pellicules, qui sont très maniables et excessivement transparentes.
M. Bilagny a remplacé avantageusement le papier Eastman par un papier pelliculaire d'excellente qualité, dont la transparence permet de développer les clichés avec autant de facilité que sur glace. - Pour le tirage des épreuves, on reporte les clichés sur une feuille de gélatine dont la transparence est aussi grande que celle du verre.
RÉVÉLATEURS. - La première opération à faire après l'exposition d'une plaque à la lumière est son développement; la plaque impressionnée ne porte aucune marque d'épreuve; son développement peut se faire à une époque indéterminée aprés sa sensibilisation: c'est un réel avantage, surtout dans les longs voyages pendant lesquels il est impossible de développer les clichés sur place.
Le rôle du révélateur est celui-ci: agir sur la partie de la couche de gélatine-bromure d'argent impressionnée par la lumière et laisser intacte celle qui n'a pas reçu de rayons lumineux; la lumière décompose le bromure d'argent, l'argent se trouve séparé, et le révélateur, dissolvant le brome resté libre, laisse un dépôt d'argent métallique qui prend, suivant l'action du rayon lumineux (sa réduction étant plus ou moins complète), une intensité plus ou moins puissante; c'est ce qui explique pourquoi les noirs du cliché représentent les parties lumineuses de l'objet; les noirs de cet objet n'impressionnant pas le bromure d'argent, cet endroit du cliché restera parfaitement transparent.
Toutes les substances qui absorbent le brome ne sont cependant pas propres à développer un cliché; nous allons passer en revue les développateurs le plus généralement employés dans la pratique.

1º développement a l’oxalate de fer

Eau chaude ……………….1000gr
1re solution.}
Sulfate de fer pur …………300gr

Eau chaude ……………….1000gr
2me solution.}
Oxalate neutre de potasse ...300gr



Pour obtenir le révélateur, on prend trois parties de la seconde solution et une de la première que l'on mélange à froid; la liqueur ainsi obtenue doît être rouge.
On peut dans ce développement retarder la venue de l'image et obtenir plus de finesse dans les détails en ajoutant au développateur trois ou quatre gouttes de la solution suivante:

Eau...............................................5gr
Bromure de potassium.........100gr

Si au contraire on veut activer le développement, on ajoutera au révélateur une goutte ou deux de la solution suivante:

Eau ………………………………......100gr
Hyposulfite de soude …………….25gr

Ce développement est celui qui donne au cliché le plus de transparence, cependant il n'est pas assez énergique pour les photographies instantanées, et ne donne pas d'intensités assez fortes dans les noirs.

2º développement a l’acide pyrogallique
Eau ………………………...1000gr
1re solution.}
Acide pyrogallique ……….10gr

Eau ……………………….1000gr
2me solution.}
Bromide de potassium …..2gr

M. Benoist, professeur de physique et de chimie au lycée de Toulouse, a signalé tout dernièrement l'emploi de la pyrocatéchine comme révélateur. Ce nouveau produit, obtenu par transformation du phénol, a non seulement l'avantage de se conserver très longtemps, même à l'air libre, mais encore de donner aux clichés une grande pureté et beaucoup d'harmonie. La pyrocatéchine coûte actuellement 1fr.50 le gramme, mais son prix ne tardera pas à baisser dès qu'on en aura adopté l'emploi.
Mélangez ces deux solutions en parties égales, ajoutez trois gouttes d'ammoniaque pure, et vous aurez un développateur des plus énergiques; on peut le rendre moins puissant en forçant la dose de la seconde solution, et lui donner de la force en ajoutant plusieurs gouttes d'ammoniaque.

2º développement a employer en voyage

M. Mittenhoff a apporté à ce procédé une modification qui permet de l'employer facilement en voyage; il prend 0gr,80 d'acide pyrogallique : 0gr,80 de bromure de potassium, il mélange et pulvérise le tout, en en faisant une seule poudre; il suffit pour avoir le développement de la mettre dans 100 grammes d'eau et d'y ajouter trois gouttes d'ammoniaque; ce procédé permet d'emporter en voyage cent paquets de poudre, sous un petit volume, et d'avoir de quoi développer immédiatement cent plaques sans faire de dosage.

2º développement a l’acide pyrogallique et au carbonate de soude
Acide pyrogallique ……….10gr
1re solution.}
Alcool à 40º ………………100gr
Eau ………………………......1000gr
2me solution.}
Carbonate de soude pur …..20gr

En prenant cent parties de la deuxième solution et cinq de la première, on obtient un révélateur qui teinte les clichés en jaune-verdâtre. Cette teinte est facile à faire disparaître en faisant baigner le cliché pendant cinq minutes clans une solution composée de 1000 grammes d'eau et de 3 grammes d'acide citrique.
Si le cliché sortant du développateur était soumis directement à l'action de la lumière blanche du jour, la partie de la couche sensible qui n'a pas été décomposée par les rayons lumineux n'ayant pas été touchée chimiquement par le révélateur, serait cette fois impressionnée, et la plaque se trouverait voilée; il faut donc fixer l'image; cette opération consiste à plonger la plaque dans un bain composé de 150 grammes d'hyposulfite de soude et 1000 grammes d'eau; la propriété de l'hyposulfite de soude étant de dissoudre les bromures, le bromure d'argent, dont se trouve formée la couche sensible et que la lumière n'a pas décomposé, se dissout, le cliché recouvre toute sa transparence, et la lumière n'a plus d'action sur lui.
G. Damman.

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