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segunda-feira, 6 de abril de 2009

1869, 8 de Janeiro - Bulletin de la Société Française de Photographie

1869
8 de Janeiro
Bulletin de la Société Française de Photographie
T. 15
Pag. 5, 6
*
M. Carlos Relvas, de Gallega (Portugal), fait hommage à la Société d'un album représentant la basilique de Batalha et différentes vues de Leiria; il joint à cet envoi une collection de portraits et de vues stéréoscopiques du Portugal.
Parmi les épreuves offertes par M. Carlos Relvas, M. Aimé Girard en fait remarquer une particulièrement intéressante: cette: épreuve obtenue à l'aide de la lumière au magnésium, est en effet d'un éclat et d'une netteté remarquables; elle représente le tombeau d’Inès de Castro.
La Société remercie M. Carlos Relvas de l’envoi de ces épreuves.

1869, 11 de Janeiro

1869
11 de Janeiro

Compte Rendu des Séances de L’Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXVIII,
Nº. 2
Pag. 88, 89, 90
*
MÉMOIRES PRÉSENTÉS
Chimie appliquèe. – Sur la photographie vitrifiée. Note de M. E. Duchemin, présentée par M. Balard.

« Les plaques d'émail utilisées pour le genre de peinture où excellait l'illustre Petitot, et de nos jours si habilement appliquées à la photographie vitrifiée, se font sur cuivre on sur or, quelquefois sur platine, métal qui peut supporter la plus haute température; elles se composent principalement de silice, d'oxyde d'étain et d'oxyde de plomb; elles atteignent un prix fort élevé et ont le tort de ne pouvoir représenter une surface plate, grave défaut qui, jusqu'à ce jour, a mis l'opérateur dans l'obligation de faire la photographie sur émail par voie de transport. Le verre en feuille couvert d'un émail fusible à base d'arsenic peut, au contraire, remplacer trés-économiquement ces plaques, tout en se comportant bien au feu, et ouvrir une voie nouvelle au progrès de la photographie et des beaux-arts. Toutefois, la fusibilité de l'émail doit être toujours plus grande que celle du verre; mais, par contre, ladilatation du verre doit aussi, toutes choses égales d'ailleurs, être en rapport avec celles de l'émail. Les anciens nous ont enseigné pour ainsi dire cette nécessité, en contre-émaillant les métaux de façon à contre-balancer la dilatabilité des corps. II n'est donc pas indifférent de se servir de tel ou tel verre pour l'application d'un émail plus ou moins fusible. Et jusqu'au milieu du XVIII siècle, la nature des verres employés eût rendu presque impossible l'emploi du verre-émail fusible, objet de cette communication. Mais les immenses conquêtes que la chimie a faites depuis cinquante ans ont donné aux divers verres modernes des qualités telles, que beaucoup d'entre eux pourront se prêter à 1'application de l'émail suivant:
Arsenic ……………………. 30 grammes.
Sel de nitre ………………..30 «
Sable ………………………. 90 «
Litharge ………………….250 «

« Ce genre de verre émaillé, qui n'est pas encore fabriqué industriellement en France, peut notamment, en dehors d'un important emploi pour la photographie, trouver des applications nombreuses et utiles: ainsi, l'on peut dessiner et écrire sur ce verre aussi couramment que sur le papier, et il faut pas plus d'une minute ensuite pour rendre (dans un moufle ouvert et sans difficulté) l'écriture inaltérable. Or ce procédé, que j'applique à la photographie vitrifiée, opaque ou transparente, permettrait, d'un autre côté, de perpétuer facilement les dessins, les autographes, les actes administratifs qui doivent être exposés à l'action du temps, les étiquettes explicatives pour les établissements, etc.
» Les spécimens de dessins, d'écriture et de photographies que j'ai eu l'honneur de faire passer sous les yeux de l'Académie, dans les séances des 7,14 et 28 décembre 1868, ne doivent laisser aucun doute à ce sujet.
« J'aborde tout spécialement maintenant la question des épreuves photographiées. Pour l'exécution directe, sans collodion ni trainsport, le verre-émail dont je me sers n'a subi d'autre préparation qu'un simple dépolissage qui lui permet de s'appliquer intimêment sur un cliché. Si, après le polissage, la surface de l'émail est suffisamment glacée, on obtient des photographies de la plus grande finesse. C'est, en un mot, une surface parfaitement planée, et dont l'émail est plus ou moins épais ou transparent (qu'on n'aurait pas pu obtenir facilement et économiquement avec l'émail sur métal), qui me sert pour recueillir l'image photographique, soit dains la chambre noire, soit sous un négatif ou un positif, selon que j'exécute l'opération avec telle ou telle substance.
« Que j'emploie, par exemple, le bitume de Judée ou le citrate de fer, soit le perchlorure de fer et l'acide tartrique, soit les bichromates, ou un autre sel, quelques minutes suffisent pour obtenir, sans collodion ni transport, une bonne épreuve photographique.
« Prenons, par exemple, le bichromate de potasse, en employant la solution suivante:

Eau …………………………... 100 grammes.
Gomme ……………………….....4 «
Miel ………………………….........1 «
Bichromate en cristaux ….….3 «

» En étendant cette solution parfaitement filtrée sur un verre-émail et séchant l'émail ainsi impressionné, il suffit pour livrer une épreuve vitrifiée, après l'impression à la lumière, de quatre simples opérations, qui peuvent s'exécuter en quelques minutes:
» 1º Exposition du verre sensibilisé à la lumière;
« 2º Développement de l'image au moyen d'un blaireau et de la poudre, dont voici la formule:

Oxyde de cobalt ……………... 10 grammes
Oxyde de fer noir ……………..90 «
Minium ………………………....100 «
Sable ………………………….......30 «

« 3º Décomposer le bichromate de potasse, en plongeant l'épreuve développée dans un bain composé de:

Eau …………………………... 100 grammes
Acide chlorhydrique ………...5 «

« Ensuite laver l'épreuve dans l'eau pure et la faire sécher.
« 4º Vitrification de l'épreuve sur une plaque de fonte kien lisse et couverte d'une couche de craie, de façon à ne pas déformer le verre-émail qu'on veut vitrifier. Il suffit d'une minute environ, dans un moufle suffisamment chauffé, pour fixer et glacer l'épreuve, qu'il faut ensuite laisser refroidir avec les simples précautions qu'on prend pour les émaux sur cuivre.
« La pratique, qui met si souvent la théorie en défaut, m'a indiqué que ces plaques d'émail se comportent au feu tout aussi bien que les émaux sur métal, et que l'industrie peut en retirer certainement un parti utile.
« Je fais remarquer que le verre couvert d'émail pouvant représenter une grande surface, il sera possible maintenant d'exécuter directement de grandes épreuves vitrifiées. »

1869, 5 de Fevereiro -Bulletin de la Société Française de Photographie

1869
5 de Fevereiro
Bulletin de la Société Française de Photographie
T. XV
Fevereiro 1869
Pag.29
*
Carlos Relvas é admitido como membro da Société Française de Photographie

1869, 12 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
12 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXVIII
Nº. 15
Pag. 852, 853, 854, 855, 856
*
RAPPORTS.

TOPOGRAPHIE. - Rapport sur la planchette photographique inventée par A. Chevallier, et construite par M. Duboscq

(Commissaires: MM. Regnault, Fizeau, d'Abbadie rapporteur.)

« Dès que Daguerre eut employé la chambre noire pour fixer les images sur une plaque métallique, Arago vit tout de suite que le topographe pourrait emprunter à la photographie ses moyens rapides d'investigation. Cette prévision du grand physicien suscita diverses idées pour une solution pratique du problème, et, cinq ans plus tard, M. Martens montra que l'on pouvait fixer sur la surface d'un cylindre une suite d'images reçue à travers une fente étroite et un objectif mobiles. On n'obtenait ainsi qu'un demitour d'horizon, mais M. Garella, Ingénieur en chef des Mines, ne tarda pas à perfectionner l'appareil, de manière à obtenir les images sur une surface plane et à prendre, à la rigueur, un tour d'horizon entier. Ces dispositions étaient ingénieuses, mais quand il s'agissait ensuite de construire une carte plane, il fallait recourir préalablement soit à de longs calculs, soit à des réductions graphiques, où la possibilité des erreurs se joignait à des retards inévitables.
« Dix-sept ans après l'invention de Daguerre, A. Chevallier posa enfin d'une manière précise le problème à résoudre, en établissant que, pour obtenir un plan sur le papier, il fallait construire dans chaque station un rapporteur spécial, formé photographiquement par l'ensemble des signaux à relever, que l'instrument enregistre automatiquement selon les écartements angulaires où l'œil les aperçoit de la station choisie.
» Ce résultat est obtenu en promenant autour de l'horizon, par un mouvement d'horlogerie, un objectif vertical qui reçoit les images des signaux situés autour de la station. Reçues ensuite par un prisme à réflexion totale solidaire avec l'objectif, ces images sont renvoyées de haut en bas à travers une fente placée au-dessus d'une glace sensibilisée et horizontale. L'axe de cette fente fait partie du plan vertical mobile qui contient à la fois l'axe optique de l'objectif et le centre autour duquel il se promène en azimut. La fente s'ouvre automatiquement et sans secousse, après que l'objectif et le prisme ont déjà acquis un mouvement circulaire uniforme. Quand le tour d'horizon est terminé, cette fente se ferme d'elle-même, et l'on peut tourner horizontalement tout l'appareil, jusqu'à ce que l'aiguille d'une boussole attachée coïncide avec le zéro de son cercle divisé. En ouvrant alors une fente spéciale, on laisse la lumière tracer sur le bord de la glace un trait qui ajoute à l'épreuve la direction du méridien magnétique. Cette précaution sert à orienter le cliché et permet au dessinateur du plan définitif de se retrouver dans la combinaison ultérieure de plusieurs tours d'horizon.
» Dans ce cercle d'images photographiées, tous les signaux conservent entre eux les vrais écartements angulaires sous lesquels on les voit de la station. Pour les cas rares où un signal serait trop haut ou trop bas par rapport à l'objectif, une petite lunette à éclimètre, mobile autour d'un bras horizontal et qui surmonte tout l'appareil, permet de rapporter ce signal à un jalon placé dans le champ de l'instrument. Enfin,une ligne déliée, produite par un fil situé à la hauteur de l'axe optique, montre tous les points du panorama photographique dont l'altitude est égale à celle de la station où 1'on opère. En mesurant la distance de cette ligne au sommet de chaque signal et en s'aidant d'une table numérique, on obtient aisément les altitudes relatives. L'usage de tout cet appareil n'exige d'autre connaissance spéciale que celle de la photographie.
» Pour comprendre la grande simplification apportée ainsi dans l'art de lever les plans, reportons-nous aux méthodes employées jusqu'ici:
» Après avoir dirigé péniblement sur chaque signal l'axe optique de la lunette du théodolite, on lit et l'on écrit successivement les chiffres du niveau, des deux limbes et de leurs verniers. Quand les relèvements sont très-nombreux on est forcé de consacrer plusieurs heures à un seul tour d'horizon. Puis on place convenablement un rapporteur: on lit d'abord et l'on pointe ensuite un à un chaque angle horizontal. Ces opérations successives sont fort longues: souvent on y commet des erreurs d'autant plus difficiles à redresser qu'elles remontent plus haut. Le théodolite ordinaire ou théodolite à lecture n'est réellement préférable que si l'on veut approcher des limites de l'exactitude en appliquant le calcul à la construction de chaque triangle.
» Au contraire, le théodolite autographe ou planchette photographique achève dans une demi-heure le tour d'horizon le plus compliqué. On sera donc porté à pousser bien plus loin le nombre des détails en multipliant les signaux artificiels, car on enregistre involontairement les moindres accidents du paysage et mème des signaux dont on ne prévoyait pas le besoin. L'opérateur évite ainsi ces précautions supplémentaires que dans les méthodes usuelles on est obligé de prendre pour bien marquer la station, afin d'y relever, dans une seconde opération, les signaux importants qu'on avait omis, par ignorance ou par mégarde, de noter dans la première. Pour construire enfin le plan ou la carte, on applique directement la règle
sur l'épreuve photographique, car dans la méthode nouvelle chaque station a son rapporteur spécial. Le dessinateur n'a jamais à s’y préoccuper des lectures ni des transcriptions d'angles qui, disparaissant dans le résultat final, ne sont, dans tous les cas, que des séries de rapports et en quelque sorte des intermédiaires destinés à disparaître dès que le travail est terminé.
« A ces avantages de la planchette photographique il faut ajouter qu'elle affranchit l'opérateur de ces fautes d'attention si souvent difficiles à reconnaître ou mème à délimiter quand on s'en doute après coup. Le nouvel instrument jouit du précieux avantage des appareils automatiques, car la lumière s'y charge elle-même de faire les observations. De plus, on peut tirer d'un seul cliché autant d'épreuves qu'on voudra et plusieurs dessinateurs rédigeront ainsi au besoin un même plan en expéditions multiples. Les méthodes de contrôle sont toujours précieuses pour constater les faits, et celle que nous venons de mentionner ne peut s'employer lorsqu'on a opéré au théodolite, ni à plus forte raison quand on a fait des levés avec la planchette d'arpenteur. Au lieu de leurs levés discontinus et si souvent insuffisants, on obtient une véritable intégration en azimut, et en même temps une courbe d'égal niveau que le cliché donne sans calcul préalable.
» II n'est pas sans intérêt d'examiner les objections qu'on peut élever contre le théodolite imprimant de Chevallier. Le cliché qu'il fournit présente dans les angles azimutaux une incertitude de 4 ou 5 minutes, ce qui donne lieu à une erreur d'environ 1 mètre à une distance de 1000 mètres. Cette incertitude, due à des causes encore inconnues, peut varier ou même grandir un peu dans les épreuves positives, selon la qualité du papier et son retrait inégal par suite des lavages et autres manipulations de la photographie. L'emploi d'une règle spéciale pourvue de microscopes pourrait atténuer ces erreurs, qui, en rendant l'instrument impropre jusqu'ici à fournir des plans de la dernière présion, lui laissent toujours un avantage
immense, même dans ces reconnaissances exactes qui doivent précéder les opérations de la grande géodésie. Il est d'ailleurs difficile de prévoir le degré de perfection qu'une grande habitude de l'appareil permettra d'atteindre.
»Comme le topographe ne fait pas des vues artistiques, il n'y a pas lieu de blâmer l'inégalité des teintes qui résulte des variations de la lumière. Le rayon de nos rapporteurs ordinaires est de 9 à 10 centimètres seulement: dans le rapporteur photographique il est de 1 5 centimètres, ce qui donne une précision plus grande; et si la déformation produite par la convergence des lignes vers le centre vient jeter quelque doute sur l'identification d'un signal, on peut toujours s'éclairer en comparant les images des signaux voisins et en examinant la hauteur relative de chacun d'entre eux. Cette dernière donnée, souvent omise dans nos anciennes méthodes de levés, ne s'y obtient que par des opérations relativement fort longues.
« L'inventeur a ajouté à son appareil une boussole qui donne l'angle à 3 ou 4 minutes près. Il s'est aussi ménagé les moyens d'entourer chaque épreuve d'une division en degrés imprimés photographiquement au moyen d'une glace type. Cette addition est de luxe, mais elle plaira aux personnes que l'habitude amène à considérer avant tout les angles azimutaux.
« Après avoir suivi, pendant plusieurs années, les perfectionnements de détail que l'inventeur ne cessait d'ajouter à son idée fondamentale, votre rapporteur a voulu connaître les résultats de la pratique. II s'est assuré personnellernent, auprès de M. Viollet le Duc, que cet architecte éminent est compléternent satisfait du plan du château de Pierrefonds levé par A. Chevallier: on sait d'ailleurs combien l'oeil d'un artiste est sévère à l'égard de légéres imperfections dans les proportions d'un travail d'art où chaque relief doit conserver sa vraie grandeur pour donner un ensemble harmonieux.
« Sans insister sur un monument de Paris où l'architecte avait compté, non sans raison, sur un effet de perspective pour dissimuler une irrégularité de construction, nous citerons le levé partiel des environs de Toulon, qui, fait par la photographie sous les yeux de deux savants officiers, MM. Mouchez, Capitaine de vaisseau, et E. Paté, Capitaine du Génie, signala une erreur dans le plan directeur auquel on le comparaît. L'invention de Chevallier est ainsi non-seulement un rapide moyen de fonder une topographie, mais encore un précieux instrurment de contrôle pour les plans déjà exécutés. Dans les féconds travaux de la paix, il servira à refaire, sans trop d'efforts, notre carte du cadastre, où tant d'erreurs se sont glissées. En temps de guerre, il pourrait avancer nos principes de tactique, en retraçant fidèlement les divers épisodes d'un combat. Mais c'est surtout en achevant promptement le plan directeur pour l'attaque d'une place à peine investie que le théodolite imprimant sera utile, car il exécute rapidement, et il épargnera la vie de plus d'un officier du Génie, souvent trop porté à s'exposer au canon de l'assiégé. Dans ce cas, en effet, on conçoit l'avantage d'un appareil qui peut fonctionner discrètement derrière un épaulement, en ne découvrant au tir de l'ennemi qu'un tube et un objectif.
» Après douze années d'études incessantes, Chevallier est mort l'an dernier au moment où il espérait voir sa découverte adoptée par les savants spéciaux. Elle abrége beaucoup le temps consacré aux opérations sur le terrain d'où les intempéries et tant d'autres accidents bannissent le calme et le loisir. On y réalise aussi une économie notable dans le personnel et dans les délais nécessaires pour la confection des plans. En effet, c'est une machine à levers topographiques, qui introduit dans la planimétrie une révolution complète et heureuse. Cet appareil laisse à désirer pour les manipulations de la photographie qu’on voudrait parfaire à chaque station et dès l'achèvement du tour d'horizon. Mais il est légitime de compter sur ce progrès.
« En conséquence, votre Commission vous propose d’honorer de votre haute approbation l'invention si neuve et si ingénieuse de la planchette photographique. »

Les conclusious de ce Rapport sont adoptées.

domingo, 5 de abril de 2009

1869, 26 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
26 de Abril
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXVIII
Nº. 17
Pag. 985, 986, 987, 988, 989
*
OROGRAPHIE. - Note sur l'application de la photographie à la géographie physiquie et à la géologie; par M. A. Civiale.

Les Alpes de la Savoie et du Dauphiné.

« Je fais hommage à l'Académie des panoramas et des albums formant les neuvième et dixième parties de la reproduction photographique des Alpes.
» J'ai obtenu des colorations très-variées, dans les vues de la Savoie, par l'emploi du sulifocyanure d'ammonium. Les vues du Dauphiné et les panoramas ont été reproduits par les procédés ordinaires.
» Je rappellerai les deux conditions que je me suis imposées pour les panoramas (1) ([i]): 1ºde placer la chambre noire rigoureusement horizontale; 2º de prendre la mème longueur focale pour toutes les épreuves composant un même panorama. On peut obtenir alors sans difficiulté les hauteurs approximatives de tous les points, par rapport à l'horizontale passant par le point de station.
« La hauteur du point de station au-dessus du niveau de la mer est donnée par le baromètre, et l'horizontale du point de station se trace sur le panorama en faisant passer une ligne par les points milieux de toutes les épreuves qui le composent.
« Si l'on joint, par une ligne imaginaire, un pic du naturel au point qui le représente dans l'image renversée de la chambre noire, et si l'on suppose prolongé jusqu'à la verticale du pic l'axe optique de l'instrument, le foyer de l'objectif sera le sommet commun de deux triangles rectangles, dont la comparaison sert à déterminer la seule quantité inconnue, H, la hauteur réelle du pic au-dessus de l'horizontale du point de station.


« Désignons par
H et h les hauteurs semblables qui forment les troisièmes côtés des triangles rectangles comparés;
D la distance en mètres mesurée horizontalement sur la carte, du pic au foyer F;
h la hauteur du même pic au-dessus de l'horizontale, mesurée sur le panorama;
f la longueur focale, grandeur constante.
« Les deux triangles rectangles donnent la proportion
H : D :: h : f, d'où H = Dxh/f
D, h, f sont connus, on en déduit la hauteur H.
« Dans un panorama, les hauteurs d'un certain nombre de pics ont été déjà calculées à l'aide du baromètre ou de la triangulation, et on peut de la proportion H:D::h:f déduire la longueur focale f , au lieu de la mesurer directement.
« Le travail que je mets sous les yeux de l'Académie comprend: six grands panoramas, un plus petit et deux albums de vues de détails.
« Le premier panorama est pris du mont Joli, à 2610 mètres au-dessus de la mer, près de Mégève, dans la Haute-Savoie. Ce panorama, composé de quatorze feuilles, embrasse toute la circonférence. Il reproduit: au nord, les montagnes de Sallanches, les rochers du Fiz et le Buet; au nord-est, la chaîne des Aiguilles-Rouges et la grande chaîne du mont Blanc, du côté de Chamounix; à l'est et au sud-est, le mont Blanc et les montagnes du col du Bonhomme; au sud, l'aiguille du Fond et les montagnes du Bourg-Saint-Maurice; au sud-ouest, les montagnes de Beaufort et d'Albertville; à l'ouest, la chaîne des Eravis et les montagnes d'Annecy. Le plus grand diamètre de ce panorama est d'environ 80 kilomètres.
« Le deuxième panorama est pris des Jumelles, à 2 520 mètres au-dessus de la mer, prés de Moutiers, dans la Savoie. Il se compose de quatorze feuilles et embrasse toute la circonférence. Il reproduit: au nord, les montagnes de la vallée de Beaufort; au nord-est et à l'est, la chaîne du mont Blanc, les montagnes du Petit-Saint-Bernard et de la vallée de Tignes; au sud-est et au sud, le mont Iséran, les glaciers de Méautmartin et de la Vannoise, la roche Chavière et le Châreau-Bourreau; au sud-ouest et à l'ouest, les montagnes de Saint-Martin et de Saint-Jean-de-Belleville, quelques pics du Dauphiné et de Saint-Jean-de-Maurienne; au nord-ouest, les montagnes d'Albertville. Le plus grand diamètre de ce panorama dépasse 106 kilometres.
»Le troisième panorama est pris de la pointe Pelouze, à 2 920 mètres au-dessus de la mer, près de Modane, dans la Savoie. Ce panorama se compose de quatorze feuilles et embrasse toute la circonférence. II reproduit: au nord et au nord-est, la roche Chavière, les glaciers de la Vannoise, les montagnes de Lans-le-Bourg, le mont Iséran et les montagnes du mont Cenis; à l'est et au sud, l'arête du col Pelouze; au sud-ouest et à l'ouest, l'arête du col de Frénis, sous laquelle est pratiquée la percée des Alpes, le Thabor, le massif du Pelvoux et les aiguilles d'Arve ; au nord-ouest, les montagnes de Saint-Jean-de-Maurienne, de la vallée-de l'Arc et les rochers de Château-Bourreau. Le plus grand diamètre de ce panorama est d'environ 85 kilomètres.
» Le quatrième panorama est pris d'un sommet do Pelvas, à 2 705 mètres au-dessus de la mer, dans la vallée de Gui1 (Hautes-Alpes). Il est composé de quatorze feuilles et embrasse toute la circonférence. Il reproduit: an sud-est, les cols à gauche du mont Viso, conduisant en Italie, le mont Viso et le glacier d'Asti; au sud, le Pain-de-Sucre et la Taillante; à l'ouest, les montagnes du Queyras, le Pelvoux, dans le lointain, et le pic de Rochebrune; au nord, la Roche-Froide, les montagnes d'Abriès et la chaîne de la vallée de Thures; à l'est, l'arête du Pelvas. Le plus grand diamètre de ce panorama ne dépasse pas 50 kiomètres.
« Le cinquième panorama est pris du Chaberton, à 3134 mètres au-dessus de la mer, près de Briançon. Ce panorama comprend quatorze feuilles et embrasse toute la circonférence. Il reproduit: au sud-est, les montgnes du Queyras; au sud, le pic de Rochebrune; au sud-ouest, les montagnes de l'Argentière, le village du mont Genèvre, Briançon et les montagnes de Vallouise; à l'ouest, le massif de Pelvoux; au nord-ouest, les aiguilles d'Arve et le mont Thabor; au nord, les montagnes de la Maurienne et l'arête de Frénis, sous laquelle passe le tunnel des Alpes; au nord-est et à l'est, le mont Cenis, la vallée de Suze, la Roche-Melon et les montagnes de la vallée de Césanne. Le plus grand diamètre de ce panorama dépasse 110 kilomètres.
« Le sixième panorama est pris du signal de l'Homme, à 2180 mètres au-dessus le la mer, près de Bourg-d'Oisans. Il se compose de 14 feuilles et embrasse toute la circonférence. II reproduit: au nord-ouest, les chaînes de la grande et de la petite Vaudène et les montagnes du val d'Ornon; à l'ouest, le Prégentil, le Taillefer et le pic d'Ornon; au sud, le pic de la Muzelle et l'aiguille d'Olan; an sud-est, le glacier du mont de Lans, les pics de la rase et du Midi ; à l'est, le col de Lautaret ; au nord-est, les aiguilles d'Arve et les Grandes-Rousses; au nord, les Petites-Rousses et les chaînes de Belledonne. Le plus grand diamètre de ce panorama ne depasse pas 30 Kilomètres.
» Le septième panorama est pris de la carrière d’ardoises, à l'entrée du val d'Ornon, et représente les couches schisteuses de la montagne d'Huez. Il se compose de quatre épreuves et embrasse un angle de 102 degrés du nord-ouest au sud-est. Le point de station est à 820 mètres au-dessus de la mer.
« Premier album : La Savoie. - Les vues de détails coinprennent : Les environs de Combloux et de Sallanches, le cours de l'Arve, l'aiguille de Varens, les rochers des Fiz, les Aiguilles-Rouges, le Brévent, la chaîne du mont Blanc, les environs de Mégève, la chaîne du mont Joli, les Aiguilles, la montagne de Flumet, etc.; le cours de l'Isère au nord de Moutiers, Moutiers et ses environs, les bains de Salins, les détails des salines, le cours du Doron, le cours de l'Isère à l'est, etc.; les montagnes de Château-Bourreau et de la Roche-Chavière, le cours de l'Arc, les Fourneaux, les bâtiments d'exploitation de la percée des Alpes, l'entrée du tunnel, le col de Frémis, la vallée de Modane, Modane et ses environs, le cours de l'Arc à l'est, les forts de l'Esseillon, etc.
« Deuxième album: Le Dauphiné. - Les vues de détails coinprennent: La vallée de Bourg-d'Oisans, la vallée d’Ornon, le cours de la Romanche, les couches schisteuses de Prégentil, d'Huez et de l'entrée du val d'Ornon, la route de Vénosc, la rampe des Commères, les gorges de Freney, etc.; Briançon et ses forts, la vallée au-dessous de Briançon, le pont sur la Durance, la route du mont Genévre, etc.; la gorge de l'Ange-Gardien, le cours du Guil au-dessous de Château-Queyras, le village et le fort de Chateau-Queyras, la gorge de Souliers, la vallée du Guil, etc.
« Les vues et les panoramas que j'ai l'honneur d'offrir à 1'Académie complètent la reproduction photographique des Apes, depuis le Gross-Glockener, dans le pays de Salzburg, jusqu'au rnont Viso, dans le Piémont.
« Ce travail, commencé en 1859 et terminé en 1868, a duré dix ans sans interruption. J'ai eu pour but de donner, autant qu'il m'a été possible, une idée complète des grandes chaînes des Alpes au point de vue de la géographie physique et de la géologie. Je prie l'Académie de vouloir bien accepter mes remercinents, pour la bienveillance qu'elle m'a témoignée et les encouragements qu'elle m'a donnés pendant ces dix années de travail. »
([i]) (1) Comptes rendus des séances des 30 avril 1860, 22 avril 1861, 17 mars 1862, 23 mars 1863, 14 mars 1864, 3 avril 1865, 19 mars 1866, 2 avril 1867.

1869, 17 de Maio -Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
17 de Maio
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXVIII
Nº. 20
Pag. 1168
*
M. Pujo adresse une Note relative aux services que pourraient rendre, dans l’expédition scientifique du Jean-Bart, des glaces photographiques au collodion sec, préparées par lui.
(Renvoi à la Commission.)

1869, 5 de Julho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
5 de Julho

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXVIV

Pag. 58, 59
*
MICROGRAPHIE. - Photomicrographie de Diatomées. Note de M. J. Girard, présentée par M. Decaisne.

« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie diverses épreuves de Diatomées, reproduites photamicrographiquement, suivant des grossissements variables. La texture délicate de leur carapace silico-gélatineuse est difficilement rendue par le dessin le plus exact et le plus habilement fait; il n'appartient qu'a la rigoureuse précision de la lumière de traduire, sans les dénaturer, les merveilleux détails que présentent ces végétaux rnicroscopiques.
« Les procédés employés sont identiques à ceux de la photographie ordinaire, avec cette seule différence que l'objectif à reproduction est remplacé par un autre très-petit, éclairé par la lumiére solaire réfléchie au moyen d’un miroir plan ou concave suivant les circonstances. Pour donner à cette lumière les qualités photogéniques necessaires, il est indispensal de la corriger par l'interposition d'un verre d’une nuance bleuâtre. Quand elle manque d'intinsité, comme quand on fait usage d’objectifs forts dont la lentille frontale a à peine un millimètre de diamètre, il est nécessaire d'avoir recours a un condensateur.
» Les sujets présentés sont principalement des Diatomées-tests, où le grossissement a éte poussé jusqu'à la limite extrême ou la netteté commence a être compromise; ainsi un Amphilheatras est à 800 diamètres, un Triceratium à 700, un Pleuvosigma à 900. Les Diatomées sont, de tous les sujets microscopiques, ceux qui peuvent le mieux supporter de fortes amplifications,
a cause de leur infinie perfection géométrique; mais leur translucidité n'offrant pas assez d'opposition pour mettre en relief, par des ombres, les différentes parties saillantes de celles qui ne le sont pas, il exisie ainsi une difficulté de reproduction; pour parer à cet inconvénient, la coloration par la fuschine ou l'aniline peut être employée, quand, la matière du sujet étant plutôt gélatineuse que siliceuse, l'imprégnation est plus praticable.
» Pour l'étude, la photomicrographie offre le grand avantage de la comparaison prise à divers degrés de grossissement, montrant d'abord l'ensemble du sujet, et ensuite ses détails intimes. Ainsi une épreuve représente des Isthmia appendus aux ramules d'une conferve, clans une première figure; finalement une de ces Diatomées est détachée et grossie, pour montrer sa structure d'une manière plus complète.
« La photomicrographie est nn moyen parfaitement exact, pour la résolution des tests les plus difficiles; l'image obtenue édifie d'une manière irréfutable sur la valeur du systérne optique du microscope. Elle permet, au surplus, de constater les différents effets de lumière, insaisissables autrement; l'interférence et la diffraction se traduisent souvent sur quelques Diatomées par des combinaisons remarquables. »

1869, 26 de Julho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
26 de Julho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXIX
Nº. 4
Pag. 278, 279, 280
*
PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Corrélation de l'inégale visibilité des couleurs à la lueur du crépuscule, et de leur inégal travail photographique au grand jour; par M. F.-A.-E. Keller. (Extrait.)

(Commissaires : MM. Chevreul, Delaunay, Fizeau.)

« I. Cause de l'inégale visibilité des couleurs au crépuscule. - La visibilité des couleurs d'un tableau implique des ondes éthérées excitées par leurs vibrations et qui se transmettent à la rétine. Mais ces vibrations des couleurs ont besoin elles-mêmes d'être excitées par une lumiére renfermant des rayons à leur unisson.
» A cet égard, la lumière blanche peut seule rendre visible la couleur propre de tous les corps, parce que chacune y trouve des rayons capables d'exciter ses vibrations.
« Dés lors si, dans un atelier recevant le jour de haut, le rouge, l'orangé et le jaune d'un tableau apparaissent obscurs et noirs au crépuscule, apparemment la lueur crépusculaire de la partie élevée du ciel n'envoie pas des rayons vibrant à l'unisson de ces couleurs; et si, au contraire, le violet, le bleu et le vert sont éclairés, c'est que des rayons à leur unisson pénètrent dans l'atelier. Or, en effet, au coucher du soleil, la région élevée du ciel fournit, d'aprés le P. Secchi, un spectre atmosphérique raccourci, dénuéde rouge, d'orangé et de jaune, et renfermant uniquement du vert, du bleu et du violet, sans doute parce que le prisme atmosphérique ne réfracte alors vers la terre que les rayons de plus grande réfrangibilité.
« Dès lors, comme la réfrangibilité des rayons augmente avec la rapidité de leurs vibrations, l'absence des rayons rouges, orangés et jaunes, dans le spectre zénithal crépusculaire, est due à l'insuffisance de la rapidité vibratoire de ces rayons. Au contraire, les rayons verts, bleus et violets doivent leur présence dans le spectre zénithal crépusculaire a leur réfrangibilité plus grande, due a leur plus grande rapidité vibratoire.
» II. Cause de l'inégal travail photographique des couleurs. - La photographie traduit en noir le rouge, l'orangé et le jaune d'un tableau, et en blanc laiteux le bleu, l'indigo et le violet. Il en est de même dans les photographies d'après nature.
« Or ces infidélités résultent nécessairement de l'inégal travail photographique des couleurs, car les images des objets monochromes, des édifices, des statues, des grisailles sont parfaitement fideles.
« Dans une grisaille ou une peinture monochrome, les vibrations lumineuses sont toutes a l'unisson et ont la même amplitude sous la même lumière éclairante. Or le travail efficace correspondant à l'impression photographique représente, pour chaque partie de l'image, une même somme de forces vives vibratoires absorbées. Des lors la durée du travail sera réciproque à la sensibilité de la rétine photographique, et, à égale sensibilité, cette durée sera réciproque à l'amplitude des vibrations, ou à l'intensité de la lumière éclairante; enfin, à égale intensité de la lumière éclairante, la durée du travail efficace sera réciproque à la rapidité des vibrations et par suite à la réfrangibilité de la couleur de la grisaille, car il doit être opéré par le même nombre de vibrations pour chaque couleur, si toutes ont la même amplitude vibratoire.
« Des lors les vibrations plus rapides des couleurs plus réfrangibles achèvent leur travail efficace dans une moindre durée que les vibrations plus lentes des couleurs moins réfrangibles, et l'on ne peut imposer impunément la même durée an travail photographique de toutes les couleurs. Car, si cette durée était réglée sur la couleur moyenne du spectre ou sur le travail efficace du vert, dont les vibrations sont plus rapides que celles du jaune, de l'orangé et du rouge, ces dernières couleurs, n'ayant pu achever leur travail efficace, seraient obscurcies de noir dans leur image positive; au contraire, les vibrations plus rapides du bleu, de l'indigo et du violet achevant leur travail efficace avant le vert, leurs vibrations excédantes balayeraient l'image et lui enlèveraient sa netteté.
« Ainsi la lenteur des vibrations du rouge, de l'orangé et du jaune est la cause de leur obscurcissement, en photographie comme a la lumiére crépusculaire, et la rapidité, plus grande des vibrations du bleu, de l'indigo et du violet est la cause de leur apparence laiteuse ou nuageuse, tant en photographie qu'à la lueur du crépuscule. »

1869, 27 de Setembro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
27 de Setembro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXIX
Nº. 13
Pag. 734
*
M. Lion adresse à l’Académie quelques spécimens d’une collection d’épreuves stéréoscopiques, représentant des instruments de physique et divers objets appartenant à l’étude des sciences. Les collections que l’auteur se propose de réunir sont destinées par lui à remplacer, pour la vue, les objets eux-mêmes avec leurs détails et leurs reliefs: elles peuvent reproduire, sous un petit volume, des cabinets et des collections, donner l’idée des diverses phases des expériences les plus importantes qui sont introduites dans l’enseignement, et enfin remplir les conditions d’une parfaite exactitude pour les appareils dont on se propose de faire exécuter des reproductions par un ouvrier ou par un préparateur.

1869, 15 de Novembro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
15 de Novembro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXIX
Nº. 20
Pag. 1017, 1018, 1019
Astronomie. – Observation photographique de l’éclipse totale de Soleil du 7 août 1869, faite à Burlington, Iowa (États Unis d’Amérique), par M. Alfred Mayer. [Extrait d’une Lettre à M. Delaunay (1) ([i]).]

« J'ai l'honneur de vous adresser neuf photographies de l'éclipse totale de Soleil du 7 août 1869, que je vous prie de vouloir bien offrir de ma part à l'Académie ainsi qu'un exemplaire du Rapport sur cette éclipse, que j’ai dû rédiger comme chef de la station photographique établie à Burlington.
« Cette station était éloignée d'environ 7 milles au nord de la ligne centrale de l'ombre de la Lune; sa latitude est 40º 48' 21'',8 nord, et sa longitude 0h 56m 13s,88 à l'ouest de l'Observatoire de Washington.
« On n’a fait usage d’une lunette de Merz et Mahler, de Munich, ayant 6,42 pouces d'ouverture et 9 pieds de distance focale; l'image du Soleil, dans la chambre obscure, avait 2,04 pouces de diamètrc; cette image était traversée par celle d'un réticule formé de deux fils rectangulaires, dont l'un était parallèle et 1'autre perpendiculaire à la direction de l'équateur céleste.
« Pour les photographies prises avant ou après la phase de totalité de l’éclipse, l’ouverture de l’objectif a été réduite, par un diaphragme, à n’avoir que 2 pouces de diamètre, et la durée de l'exposition de la plaque de collodion aux rayons du Soleil a été de 1/500 seconde. Pendant l'éclipse totale, on a conservé l'ouverture entière del'objectif, et le collodion a été exposé à l'action des rayons lumineux pendant cinq ou sept secondes.
« Quarante et une photographies parfaites ont été obtenues pendant 1'éclipse; cinq de ces photographies correspondent à la phase de totalité, dont la durée a été de deux minutes quarante deux secondes.
« Les neuf photographies que je vous envoie se rapportent, les unes (nos 4, 19, 21) au temps qui a précédé la totalité; d'autres sont les cinq obtenues pendant la totalité (nos 23, 24, 25, 26 et 27), et enfin la dernière (no 35) au temps qui a suivi la totalité. Les nos 23 et 24 résultent d'une exposition de cinq secondes à l'action des rayons lumineux; les nos 25, 26 et 27 ont été obtenus par une exposition de sept secondes.
» La photographie no 4, prise deux secondes huit dixièmes après qu'on eut observé le premier contact, montre une dépression du limbe solaire au point où ce contact a eu lieu, avec l'indication très-prononcée d'une haute montagne de la Lune qui fait saillie versl'intérieur du Soleil. Un de nos astronomes qui a observé l'éclipse avec une grande habileté à Sioux-City, Iowa, a obtenu le moment du premier contact en voyant ce pic montagneux entrer sur le limbe du Soleil, avant que ce contact ait réellement eu lieu par le contour de la surface générale de la Lune. Vous verrez avec quelle netteté sont reproduites deux grandes taches du Soleil, une dans le quadrant sud-ouest, l'autre dans le quadrant nord-est; la dernière est entourée par de très-larges facules, et l’une de ces facules semble jetée comme un pont sur la tache qu'elle divise en deux portions.
» J'appellerai aussi votre attention sur la gradation de lumière qui se montre sur le disque du Soleil, du bord vers l'intérieur; sur les facules, sur les montagnes du limbe de la Lune, et sur la bordure brillante, qui rappelle l'aurore du jour et qui s'étend sur une largeur de 18 secondes le long du limbe de la Lune (M. de la Rue l'avait déjà obtenue en 1860).
« Quant aux protubérances solaires qu'on voit sur les photographies obtenues pendant la totalité, je vous signalerai celle qui se montre au bord est du Soleil et qui a l'apparence d'un aigle aux ailes déployées, posé sur le tronc d'un arbre qui penche vers le nord. La forme de cet objet suggère l'idée d'un vaste et passager tourbillon de flammes. J'ai examiné avec soin les photographies successives sur lesquelles on l'aperçoit, mais je n'ai pas pu, y découvrir d'une manière certaine l'indication d'un mouvement sensible pendant la durée de la totalité.
» Mon Rapport se termine par des observations sur 1'application de la photographie à la détemination des instants des contacts, dans l'observation des passages de Vénus sur le Soleil en 1874 et en 1882 ».
([i]) (1) La Lettre de M. A. Mayer est datée du 27 septembre 1869. Mon absence de Paris est la cause du retard qu’a éprouvé la communication de cette Lettre à l’Académie (Ch. D.).

1869

1869

louis ducos du hauron e CHARLES CROS, inventam a fotografia a cores.