domingo, 5 de abril de 2009

1869, 26 de Julho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
26 de Julho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXIX
Nº. 4
Pag. 278, 279, 280
*
PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Corrélation de l'inégale visibilité des couleurs à la lueur du crépuscule, et de leur inégal travail photographique au grand jour; par M. F.-A.-E. Keller. (Extrait.)

(Commissaires : MM. Chevreul, Delaunay, Fizeau.)

« I. Cause de l'inégale visibilité des couleurs au crépuscule. - La visibilité des couleurs d'un tableau implique des ondes éthérées excitées par leurs vibrations et qui se transmettent à la rétine. Mais ces vibrations des couleurs ont besoin elles-mêmes d'être excitées par une lumiére renfermant des rayons à leur unisson.
» A cet égard, la lumière blanche peut seule rendre visible la couleur propre de tous les corps, parce que chacune y trouve des rayons capables d'exciter ses vibrations.
« Dés lors si, dans un atelier recevant le jour de haut, le rouge, l'orangé et le jaune d'un tableau apparaissent obscurs et noirs au crépuscule, apparemment la lueur crépusculaire de la partie élevée du ciel n'envoie pas des rayons vibrant à l'unisson de ces couleurs; et si, au contraire, le violet, le bleu et le vert sont éclairés, c'est que des rayons à leur unisson pénètrent dans l'atelier. Or, en effet, au coucher du soleil, la région élevée du ciel fournit, d'aprés le P. Secchi, un spectre atmosphérique raccourci, dénuéde rouge, d'orangé et de jaune, et renfermant uniquement du vert, du bleu et du violet, sans doute parce que le prisme atmosphérique ne réfracte alors vers la terre que les rayons de plus grande réfrangibilité.
« Dès lors, comme la réfrangibilité des rayons augmente avec la rapidité de leurs vibrations, l'absence des rayons rouges, orangés et jaunes, dans le spectre zénithal crépusculaire, est due à l'insuffisance de la rapidité vibratoire de ces rayons. Au contraire, les rayons verts, bleus et violets doivent leur présence dans le spectre zénithal crépusculaire a leur réfrangibilité plus grande, due a leur plus grande rapidité vibratoire.
» II. Cause de l'inégal travail photographique des couleurs. - La photographie traduit en noir le rouge, l'orangé et le jaune d'un tableau, et en blanc laiteux le bleu, l'indigo et le violet. Il en est de même dans les photographies d'après nature.
« Or ces infidélités résultent nécessairement de l'inégal travail photographique des couleurs, car les images des objets monochromes, des édifices, des statues, des grisailles sont parfaitement fideles.
« Dans une grisaille ou une peinture monochrome, les vibrations lumineuses sont toutes a l'unisson et ont la même amplitude sous la même lumière éclairante. Or le travail efficace correspondant à l'impression photographique représente, pour chaque partie de l'image, une même somme de forces vives vibratoires absorbées. Des lors la durée du travail sera réciproque à la sensibilité de la rétine photographique, et, à égale sensibilité, cette durée sera réciproque à l'amplitude des vibrations, ou à l'intensité de la lumière éclairante; enfin, à égale intensité de la lumière éclairante, la durée du travail efficace sera réciproque à la rapidité des vibrations et par suite à la réfrangibilité de la couleur de la grisaille, car il doit être opéré par le même nombre de vibrations pour chaque couleur, si toutes ont la même amplitude vibratoire.
« Des lors les vibrations plus rapides des couleurs plus réfrangibles achèvent leur travail efficace dans une moindre durée que les vibrations plus lentes des couleurs moins réfrangibles, et l'on ne peut imposer impunément la même durée an travail photographique de toutes les couleurs. Car, si cette durée était réglée sur la couleur moyenne du spectre ou sur le travail efficace du vert, dont les vibrations sont plus rapides que celles du jaune, de l'orangé et du rouge, ces dernières couleurs, n'ayant pu achever leur travail efficace, seraient obscurcies de noir dans leur image positive; au contraire, les vibrations plus rapides du bleu, de l'indigo et du violet achevant leur travail efficace avant le vert, leurs vibrations excédantes balayeraient l'image et lui enlèveraient sa netteté.
« Ainsi la lenteur des vibrations du rouge, de l'orangé et du jaune est la cause de leur obscurcissement, en photographie comme a la lumiére crépusculaire, et la rapidité, plus grande des vibrations du bleu, de l'indigo et du violet est la cause de leur apparence laiteuse ou nuageuse, tant en photographie qu'à la lueur du crépuscule. »

Sem comentários:

Enviar um comentário