1841 Março |
| LÉON FOUCAULD, copia sobre cobre, daguerreotipos, pelo processo da galvanoplastia |
- ACONTECIMENTOS - ANTOLOGIA – CRONOLOGIA – MISCELÂNIA - NOTÍCIAS - ... – SEC. XIX (Desde 1971, que tenho recolhido em diversas publicações e jornais de época, textos e informações diversas, de assuntos referentes à Fotografia, num período que limitei até ano de 1900,constituindo uma cronologia e antologia. Dada a enorme quantidade de informação que recolhi, este blog encontra-se em ainda organização.)
segunda-feira, 29 de março de 2010
domingo, 6 de dezembro de 2009
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1843 7 de Agosto | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. Pag. 260, 261, 262 | PHYSIQUE APPLIQUÉE. – De la préparation de la couche sensible qui doit recevoir l’image de la chambre noire ; par MM. Belfield-Lefevre et Léon Foucault
« M. Daguerre a signalé l’existence d’une couche de matière organique à la surface d’une plaque d’argent polie et desséchée par les procédés usuels. Il a considéré cette matière organique comme un obstacle important à la formation de l’image; et il a proposé un procédé dont le but, sinon le, résultat, etait de dépouiller entièrement. la surface métallique de toute matière étrangère, pour l’exposer chimiquement pure à la vapeur de l’iode. « Nos expériences tendent à montrer que cette couche de matiére organique, dont l’existence ne saurait faire doute, est loin d’exercer sur la formation de l’image l’influence fâcheuse que lui a attribuée M. Daguerre. Cette influeuce paraît, au contraire, être toutefavorable; à ce point qu’il y a quelque lieu de douter si l’image ,daguerrienne pourrait se produire dans toute sa perfection sur une surface métallique chimiquement pure. « Cette donnée admise, on comprend. que lopération principale du procédé de M. Daguerre, la préparation de la surface de l’argent, change entièrement de caractère, cette opération n’ayant plus pour but de dépouiller cette surface de tous corps étrangers, mais bien d’y étendre uniformément une couche de vernis infiniment mince. « Voici un mode assez simple d’atteindre à ce dernier but: ayant fait choix dune surface d’argent dont la planimétrie et la continuité soient suffisamment parfaites, on la polit superficiellement à l’aide d’une poudre de ponce desséchée et de quelques gouttes d’essence de térébenthine non rectifiée. L’évaporation de la portion volatile de l’essence laisse pour résidu à la surface de la plaque une couche pulvérulente grisâtre, dont elle se dépouille avec une facilité extrême, et au-dessous de laquelle, elle apparaît parfaitement nette et brillante. Il ne reste plus qu’à atténuer la pellicule résineuse adhérente, soit en en dissolvant une portion à l’aide de l’alcool absolu, soit en l’usant mécaniquement à l’aide des poudres sèches. Les personnes qui ont coutume d’interroger les surfaces métalliques a l’aide du souffle condensé, sauront, facilement reconnaître les moindres défauts dans la continuité de la couche résineuse. Un peu de poudre d’amidon pourra être employée à égaIiser en dernier lieu la surface du vernis. « Exposée à la valeur de l’iode, la plaque ainsi vernie se comporte exactement comme une plaque prépalrée et desséchée avec le plus grand soin par les pracédés ordinaires. Les teintes se succèdent avec la même rapidité dans le même ordre, et les nuances ont la même valeur. D’ailleurs les tons seront d’autant plus chauds et plus francs, la série sera d’autant plus nette, et plus tranchée, que la pelIicuIe organique sera plus mince et plus exempte de toute trace de vapeur d’eau. « Soumise à l’action de la lumière dans la chambre noire, la couche sensible ainsi préparée se comporte exactement cornrne la couche iodurée obtenue par les méthodes usuelles.L’image s’y produit de la même manière et dans le même temps. « Mais l’exposition de la couche iodurée ainsi préparée à la vapeur du brome présente cette particularité remarquable, qu’un léger excès dans la quantité de vapeur absorbée ne donne plus naissance au phénoméne désigné sous le nom de voile de brome. Un faible excès de brome ne s’annonce que par l’aspect de grisaiile que prend l’image sous la vapeur du mercure, aspect qui devient de plus en plus prononcé jusqu’à ce que l’image s’éteigne sous une cendrée blanchâtre. Toutefois une expositian prolongée à un grand excés de brome désorganise entiérement la couche sensible, et la vapeur du mercure n’y fait plus apparaître que de larges taches d’un brun rougeâtre et à bords déchiquetés. « De l’ensemble de nos expériences nous pensons pouvoir conclure : « 1º. Que l’image daguerrienne se forme dans l’épaisseur d’une couche organique étendue par le polissage à la surface de l’argent; « 2º. Que cette couche organique, suffisamment épaisse et convenablement choisie, prévient la formation du voile de brome, et permet ainsi de donner toujours son maximum de sensibilité à la couche impressionnable. » |
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1843 21 de Agosto | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. XVII Nº. 8 Pag. 356, 357, 358, 359, 360, 361 | PHOTOGRAPHIE. - Note relative à une communication récente de MM. Belfield-Lefèvre et Foucault concernant la préparation des planches photographiques; par M. Daguerre. (Extrait d’une Lettre à M. Arago.)
« A l’avant-dernière séance de l’Académie, MM. Belfield-Lefèvre et Léon Foucault ont fait une communication dans laquelle ils émettent une théorie qui semblerait détruire ce que j’ai dit relativement à l’influence qu’exerce sur les éprenves photographiques le limon laissé par le coton à la surface des plaques. Quoique jusqu’à présent je n’aie pas jugé à propos de répondre à bien des communications qui, loin d’annoncer des perfectionnements réels, comme ceux apportés pardes savants distingués (par M. Fizeau par exemple), n’ont pu au contraire qu’entraver la marche da procédé, je me crois dans cette circonstance forcé de réfuter la théorie de MM. Belfield-Lefèvre et Foucault. » Ces messieurs disent d’abord : « M. Daguerre a signalé l’existence d’une couche de matière organique à la surface d’une plaque d’argent polie et desséchée par les procédés usuels. « Il a considéré cétte matière organique comme un obstacle important à la formation de l’image, et il a proposé un procédé dont le but, sinon le résultat, était de dépouiller entièrement la surface métallique de toute matière étrangère, pour l’exposer chimiquement pure à la vapeur de l’iode. « J’ai dit qu’il est physiquement impossible de faire l’opération du polissage sans laisser à la surface de la plaque des traces du liquide et des autres substances qui servent à cette opération; que le coton seul, si propre qu’il puisse être, suffit pour laisser un voile de crasse sur l’argent, et que cette crasse, empêchant le contact direct de l’iode et de l’argent, est un obstacle à la formation de l’image. « Ces messiears ajoutent: « Nos expériences tendent à démontrer que cette couche de matière organique, dont l’existence ne saurait faire doute, est loin d’exercer sur la formation de l’image l’influence fâcheuse que lui a attribuée M. Daguerre. « Cette influence paraît, au contraire, être tout à fait favorable, à ce point qu’il y a quelque lieu de douter si l’image daguerrienne pourrait se produire dans toute sa perfection sur une surface métallique chimiquement pure. « Voici une expérience qui prouve, de manière à ne laisser aucun doute, que la couche de crasse laissée par le coton, loin de conduire à la formation de l’image, comme le prétendent ces messieurs, lui est positivement nuisible. « Il faut mettre sur une plaque polie une couche d’eau très-pure que l’on chauffe vivement et que l’on fait ensuite couler, de manière que la partie supérieure de la couche d’eau (l) ([i]), où surnage la crasse, ne touche pas l’argent; il faut, enfin, opérer comme je l’ai indiqué dans ma Lettre du 13 mars dernier, insérée dans le Compte rendu de l’Académie. « Avant d’aller plus loin, je ferai remarquer que, quand même la couche d’eau produirait un effet autre que celui d’enlever la crasse du coton, on admettra toujours que la plaque est bien partout dans les mêmes conditions. « Maintenant, si l’on vient remettre le limon sur une portion seulement de la plaque, soit en frottant simplement avec du coton, soit en pressurant du coton dans de l’alcool rectifié, pour en dissoudre la substance nuisible, et en étendant cet alcool sur la plaque que l’on frottera ensuite à séc comme a l’ordinaire, il arrivera qu’après les opérations de l’iode, etc., s’il a fallu deux secondes pour obtenir une épreuve complète sur la partie décapée de la plaque, il en aura fallu quatre pour que sur l’autre partie l’épreuve soit parvenue au même degré d’intensité de lumiére (1) ([ii]). « Pour constater ce fait, je ne mets pas une épreuue sous les yeux de l’Académie, parce qu’en général une épreuve isolée ne prouve rien.; et quoique tout le monde puisse vérifier l’expérience précédente, si l’Académie conservait le moindre doute àcet égard, je me ferais un devoir de répéter mes essais devant une Commission qu’elle voudrait bien nommer. « Le résultat que donne la couche d’eau est tellement invariable, que si MM. Belfieldd et Foucault s’étaient donné la peine de décaper une plaque avec tout le Soin que je recommande, ils auraient au moins reconnu la supériorité de promptitude de.ce moyen sur les autres, toutes les conditions étant d’ailleurs les mêmes. « Ce qui prouve encore que l’effet que je signale ne peut être attribué qu’au limon enlevé, c’est qu’en laissant dessécher la couche d’eau sur la plaque, celle-ci se trouve couverte de taches, et qu’aux endroits qu’elles occupent l’image est presque entièrement annulée. « Quant à l’emploi d’une plaque chimiquement pure, on devinera facilement, d’après l’expérience ci-dessus, ce que je dois en penser. » Plus loin ces messieurs disent: « Cette donnée admise, on comprend que l’opération principale du procédé de M. Daguerre, la préparation de la surface de l’argent, change entièrement de caractére, cette opération n’ayant plus pour but de dépouiller cette surface de tous corps étrangers, puisque j’ai dit qu’il est impossible d’employer pour le polissage un liquide ou une substance quelconque sans en laisser des traces sur l’argent ; c’est pourquoi, en recommandant l’usage de l’acide nitrique j’ai eu soin de dire que sa présence sur la plaque aide à l’effet photogénique. « Le vernis peut être remplacé par d’autres substances plus favorables, et ces substances sont nombreuses. Il suffit, pour qu’on puisse les employer, qu’elles se laissent pénétrer par l’iode et qu’elles n’empêchent pas son contact avec I’argent. « Le moyen présenté par MM. Belfield et Foucault abrége beaucoup le polissage de la plaque; j’avais moi-même senti le besoin de simplifier cette opération, et j’étais depuis quelques mois à la recherche d’un procédé à peu près semblable àcelui de ces messieurs. Je le donoerai plus loin. « Mais l’emploi seul de l’essence de térébenthine non rectifiée laisse de l’incertitude quant aux résultats, parce que les plaques sur lesquelles on opère sont en général dans trois conditions bien différentes; car on a la plaque neuve, celle qui a reçu une épreuve non fixée au chlorure d’or, et enfin celle qui a subi cette dernière opération. « Tout le monde sait d’ailleurs que M. Möser a le premier reconnu que l’essence de térébenthine, les huiles fixes, les graisses, etc., appliquées sur la plaque avant ou après l’iode, n’empêchent pas la formation des images. » Puis ces messieurs ajoutent que : « Soumise a l’action de la lumière dans la chambre uoire , la couche sensible ainsi préparée se comporte exactement comme la couche d’iode obtenue par les méthodes usuelles. L’image s’y produit de la même manière et dans le même temps. » « Comment se fait-il que cette couche organique, si nécessaire selon MM. Belfield et Foucault, n’accélère nullement l’action de la lumière? « Enfin ces messieurs terminent ainsi : « De l’ensemble de nos expériences nous pensons pouvoir conclure : « 1º que l’image daguerienne se forme dans l’épaisseur d’une couche organique étendue par le polissage à la surface de l’argent, etc., etc. « « Quoique cette couche de vernis soit réellement sensible à la lumière (par elle-même et non pas à cause de son application sur l’argent), cette sensibilité est ici tout à fait inutile, puisque ces messieurs reconnaissent qu’elle n’active en rien la formation de l’image. Le seul service que peut rendre au procédé cette couche de vernis, est de s’emparer de l’iode mis en liberté pendant l’opération de la chambre noire, et de remédier ainsi à l’effet qu’ont signalé dernièrement MM. Choisselat et St. Ratel, effet que je regarde comme positif. « Pour prouver que je connaissais avant MM. Beïfield et Foucault la sensibilité à la lumière des vernis en en général, je demande la permission de rapporter ici ce que j’ai écrit à ce sujet et ce qu’il n’est pas probable que ces messieurs aient ignoré, puisque cela est imprimé dans ma brochure publide en 1839. « La substance que l’on doit employer de préférence est le résidu que l’on obtient par l’évaporation de l’huile essentielle de lavande, appliqué en couche très-mince, par le moyen de sa dissolution dans l’alcool. « Bien que toutes les substances résineuses ou bitumiueuses, sans en excepter une seule, soient douées de la même propriété, c’est-â-dire celle d’être sensibles à la lumière, on doit donner la préférence à celles qui sont le plus onctueuses, parce qu’elles donnent plus de fixité à l’épreuve; plusieurs huiles essentielles perdent ce caractère lorsqu’elles sont exposées à une forte chaleur. « Ce n’est cependant pas à cause de sa prompte décomposition à la lumière que l’on doit préférer le résidu d’huile de lavande; il est des résines, le galipot par exemple, qui, dissoutes dans l’alcool et étendues sur un verre ou sur une plaque de métal, laissent, par l’évaporation de l’alcool, une couche très-blanche et infiniment plus sensible à la radiation qui opère cette décomposition. Mais cette plus grande sensibilité à la lumière, causée par une évaporation moins prolongée, rend les images ainsi obtenues plus faciles à se détériorer; elles se gercent et finissent par disparaître entièrement lorsqu’on les expose plusieurs mois au soleil. Le résidu de l’huile essentielle de lavande présente plus de fixité, sans être cependant inaltérable par l’action du soleil, etc. » « En résumé, dans le procédé qui nous occupe ici, il est probable que l’huile de lavande est aussi préférable à l’essence de térébenthine. « La couche d’essence appliquée sur la plaque n’est pas un obstacle à la formation des images, parce que l’iode, étant soluble dans l’essence, pénètre cette couche et se met ainsi en contact avec l’argent. « Voici le procédé dont je me suis occupé dans le but de simplifier le polissage, tout en neutralisant l’effet de la crasse laissée par le coton, autrement que par la couche d’eau qui a, j’en conviens, l’inconvénienl d’allonger la préparation de la plaque. Quoique ce moyen ne soit pas encore complet, en ce qu’il ne détruit pas entièrement l’influence de la crasse du coton, je le donne cependant dans l’espoir que les efforts des personnes qui s’en occuperont, joints aux miens, ne tarderont pas à lui faire faire ce dernier pas. « Ce procédé consiste à mêler dans un flacon une huile fixe (l’huile d’olive m’a paru préférable) avec de l’acide sulfurique du commerce et en égale quantité (1) ([iii]). « Au moment du mélange il s’opère une action très-violente, et le flacon s’échauffe vivement. Il faut, avant de s’en servir, le laisser refroidir. « Alors on prend, avec du coton, un peu de ce composé, et on l’étend très-promptement sur toute la plaque; puis on frotte avec de la poudre de ponce jusqu’à ce que l’argent ait pris un poli bien noir. Il est important que cette couche d’huile et d’acide sulfurique soit très-mince, quoiqu’elle ne s’oppose pas au contact de l’iode et de l’argent. « On peut encore employer le mélange suivant, auquel je donnerais peut-être la préférence s’il ne fallait, avant de s’en servir, toujours avoir soin d’agiter le flacon. « C’est une partie d’acide nitrique du commerce avec cinq parties d’huile d’olive. Après avoir bien secoué ce composé, on peut l’employer imniédiatement de la même manière que le precédent. « On pourra sans doute faire avec succès des composés à l’aide de substances autres que l’huile d’olive et que l’acide sulfurique ou nitrique. « J’ai remarqué qu’avec ces composés, non-seulement on obtient plus de promptitude qu’avec les essences, mais encore que les parties lumineuses se solarisent moins; ce qui donne lieu d’espérer qu’en persévérant dans cette route, on arrivera bientôt à obtenir des épreuves dans lesquelles la végétation verte pourra être faite sans que le ciel ait pu dépasser son maximum de lumière, car tout le monde sait qu’au delà de ce point les grands clairs deviennent bleus. Je crois que, pour parvenir à ce but, il est indispensable d’employer un acide. « On peut ajouter à ces mélanges une petite quantité diode qu’on fera bien dissoudre préalablement dans l’huile avant d’y ajouter les acides; il fautmettre dans l’huile assez d’iode pour la colorer fortement. » |
([i]) (1) Depuis la publication de ce procédé, j’ai reconnu qu’avant de verser l’eau, il est nécessaire de couvrir la plaque de la vapeur de haleine, parce qu’autrement il se développe de l’élecrticité á l’endroit d’abord touché par l’eau, et cet endroit reste toujours visible malgré les opérations qui suivent.
([ii]) (1) Dans cette saison, où il y a peu d’humidité dans l’air, la différence de promptitude n’est que de moitié ; mais dans le mois de mars j’ai reconnu qu’elle était, comme je l’ai annoncé alors, dans la proportion de 3 à 8.
([iii]) (1) La dose d’acide sulfurique pourrait être augmentée, car la proportion que j’indique ici n’est que pour faciliter l’emploi de cet acide.
quinta-feira, 3 de dezembro de 2009
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1844 6 de Maio | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XVIII Nº. 19 Pag. 860, 861, 862 | MÉMOIRES PRÉSENTÉS Photographie. – Addition à une précédente Note concernant l’application des procédés daguerriens à la photographie ; par MM. H. Fizeau et L. Foucault.
(Commissaires, précédemment nommée.)
« Nous avons observé, dans le cours de ce travail, quelques faits intéressants que nous allons rapporter. «1º. Images solaires. - Le diamètre de l’image solaire avec la distance focale dont nous disposions (1m,413) avait seulement 13 millimètres de diamètre, et cependant, vers la fin d’août, nous avons eu, d’une manière très-distincte, l’image d’une tache assez grande qui traversait, à cette époque, le disque solaire. Nous ne doutons pas qu’à l’aide d’appareils optiques convenables, on n’obtienne ainsi des dessins précieux de certaines taches remarquables par leur forme et leur étendue. « Un autre fait s’est constamment présenté à nous, c’est an faible décroissement dans l’intensité des images du centre à la circonférence, mais surtout près des bords. Ce fait touchant à l’importante question des intensités relatives des bords et du centre du Soleil, nous nous proposons de répéter nos expériences à ce point de vue: nous comprenons en effet que cette simple remarque, faite incidemment dans nos recherches, n’a pas une valeur proportionnée à l’importance de la question. « 2º. Arcs lumineux de la pile. - La lumière d’un bleu pourpré qui se produit entre les charbons possède une intensité chimique égale à un tiers environ de celle que possède !a lumière érmise par le pôle positif. » La formation de l’arc lumineux entre quelques métaux nous a présenté les résultats suivants avec 80 couples : « Tous les métaux que uous avons employés comme pôles, ont produit des arcs de couleurs et d’intensités variables: le platine forgé comme les autres métaux; nous devous dire que M. de la Rive a observé le contraire avec ce corps. « Des particularités intéressantes se présentent lorsqu’un des pôles est terminé par du charbon, et l’autre par un métal. Le pôle positif étant de l’argent et le négatif dn charbon, l’arc se forme facilement; bientôt l’argent fond et distille abondamment; dès lors on peut éloigner davantage le charbon négatif sans rompre l’arc lumineux, qui est d’une fixité et d’une beauté remarquables. Si l’on intervertit les pôles, le phénomène n’est plus le même. Dans les premiers instants l’arc se forme, comme précédemment, du charbon positif à l’argent négatif; mai lorsque l’argent est entré en fusion, l’arc se brise. Si l’on cherche a le rétablir, on éprouve beaucoup de difficultés; l’orsqu’on y parvient pendant quelques instants, la partie de l’arc qui touche au globule d’argent s’agite avec un bruit particulier. « Le platine et le charbon présentent un phénomène analogue, mais à un degré beaucoup moins marqué. « Ce fait nous semble devoir être rattaché aux phénomènes de transport du pôle + au pôle -, étudiés avec tant de soin par M. de la Rive. Pour l’argent qui, comme l’on sait, absorbe de l’oxygène lorsqu’il est en fusion, la rupture de l’arc pourrait étre attribuée à la combustion du charbon transporté au contact même de l’argent; la crépitation singuliére dont nous avons parlé appuierait cette maniére de voir. «3º. L’explication que donna Davy de la nature des flammes eclairantes nous a conduits à essayer de fermer le circuit d’une pile de 40 couples par la flamme d‘une bougie; on observe alors les faits suivants : un faible courant s’établit, mais sans lumière, et l’on voit peu à peu le pôle négatif se couvrir d’un charbon très-léger qui se dépose sous forme d’arborisations. « Avec une pile de 80 couples le charbon se dépose de plus sur le pôle positif avec les mêmes apparences, mais en moindre quantité que sur le pôle négatif. « 4º. Un phénomène particulier de lumiére se présente lorsque l’on décompose l’eau avec des fils métalliques assez fins et une pile de 80 couples; les fils s’échauffent sans rougir, s’ils sont d’un diamètre suffisant, mais les gaz qui les enveloppent sont alors lumineux, leur dégagement étant accompagné d’un bruit particulier. Le phénomène est le plus marqué au pôle négatif : on remarque que tant que les gaz sont ainsi lumineux, l’intensité du courant est beaucoup diminuée. Ce fait doit-il être rattaché aux phénomènes des arcs lumineux ? aurait-on ainsi, au pôle négatif, un arc formé par l’hydrogène ? « 5º. Nous terminerons en appelant l’attention sur une modification remarquable éprouvée par le charbon lorsqu’il a supporté la très-haute temérature qui se développe pendant l’incandescence des pôles de la pile. « Le charbon très-ense qui provient de la distillation de la houille, et que nous avons employé, a des caractères physiques qui le rapprochent de l’espèce minérale appelée anthracite ; en examinant, après les expériences d’incandescence, le charbon transporté au pôle négatif et l’extrémité du pôle positif lui-même, nous avons remarqué que ses caractères physiques sont alors changés. « Ce charbon est mou, traçant; sa surface, étant frottée, devient d’un gris plombé métallique. Ces caractères l’assimilent completement à l’espèce minérale appelée graphite; cette modification se fait trés-rapidement, et s’obtient également avec d’autres espèces de charbons conducteurs. Il suffit de promener l’arc lumineux sur la surface d’un des pôles de charbon pour que cette surface soit à l’instant revêtue d’une couche de graphite. « Cette formation de graphite, sous l’influence d’une température très-elevée, nous semble devoir jouer un rôle important dans l’étude des masses minérales où se rencontre si fréquemment cette variété de charbon. » |
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1844 9 de Dezembro | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XIX Nº. 24 Pag. 1322 | L’Académie reçoit le dépôt de quatre paquets cachetés, présentés par MM. Fizeau et Foucault, ……………. |
quarta-feira, 2 de dezembro de 2009
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1846 4 de Maio | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XXII Nº. 18 Pag. 747 | MM. Fizeau et Foulcault adressent un paquet cacheté. |
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1846 5 de Outubro | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XXIII Nº. 14 Pag. 679, 680, 681, 682 | PHYSIQUE. - Observations de MM. Foucault et Fizeau concernant l’action des rayons rouges sur les plaques daguerriennes. (Lettre de M. Foucault à M. Arago.)
« Dans la dernière séance, vous avez transmis à l’Académie une observation qui a paru l’intéresser, et qui avait été faite récemment par M. Lerebours; elle porte sur l’action retardatrice exercée par les rayons rouges lorsque ceux-ci agissent concurremment avec les autres rayons reconnus efficaces dans les opérations photographiques. « Comme nous avons eu occasion, M. Fizeau et moi, il y a bientôt deux ans, de recueillir une observation analogue, mais dans des conditions plus nettes et plus favorables à l’étude, permettez-moi de vous adresser une réclamation à ce sujet et de vous inviter à ouvrir le paquet cacheté dont l’Académie a accepté le dépôt le 9 décembre 1844. Vous y trouverez consignée l’action neutralisante que les rayons rouges, et d’autres moins réfrangibles encore, exercent sur les couches sensibles, lorsque la lumière blanche a préalablement agi sur elles. Ces propriétés nouvelles des radiations peu réfrangibles, soumises par nous à une étude attentive, devaient faire l’objet d’un prochain Mémoire. Comme toutes nos expériences sont faites, et que l’absence de mon collaborateur, M. Fizeau, pourrait apporter quelque retard à. la rédaction définitive de notre travail, je vais, pour prendre date, transcrire ici le résumé de nos principaux résultats. « Nous avons formé, comme d’habitude, une couche sensible sur une surface d’argent poli par l’action successive de l’iode et du brome, puis nous l’avons exposée librement à la lumière d’une lampe pendant un temps suffisant pour l’altérer au point de la rendre capable de condenser les vapeurs de mercure en une demi-teinte parfaitement uniforme. Sur cette couche ainsi altérée, mais avant l’exposition au mercure, nous avons fait tomber un spectre bien pur que nous avons laissé agir pendant un temps déterminé. Alors seulement la plaque a été soumise aux vapeurs mercurielles, et, cette opération faite, il nous a été permis d’examiner comment se comportent dans ces circonstances les divers rayons simples. « A partir de la raie C, en allant jusqu’au violet extrême, on remarque que les rayons orangé, jaune, vert, bleu indigo et violet, ont laissé une impression qui se détache en blanc d’une intensité variable sur le fond gris de la plaque; mais, de l’autre cbté de cette raie, l’impression laissée par le rouge et par d’autres rayons moins réfrangibles encore et invisibles se dessine en une teinte foncée qui se termine en mourant, et par son extrémité libre, et par celle qui s’engage dans le reste du spectre. En examinant la plaque en reflet, on s’assure aisément que l’endroit frappé par le rouge est devenu incapable de condenser les vapeurs de mercure, et que la surface de l’argent est à nu. L’impression première produite par la lampe a donc été comme détruite ou neutralisée par l’action des radiations qui avoisinent le rouge. « Considérant une plaque daguerrienne impressionnée a un degré déterminé par la lumière blanche, comme offrant au physicien une couche sensible particulière, lorsqu’on dirige sur elle un spectre entier, celui-ci se partage, quant à la manière dont il se comporte, en deux parties bien distinctes: l’une qui agit pour accroître l’intensité du fond, l’autre pour la diminuer. Ces effets, qui sont de sens opposés, motivent le terme d’action négative, que nous avons adopté pour désigner la manière d’agir particulière à l’extrémité rouge du spectre, conservant l’expression d’action positive pour les autres rayons sur l’efficacité desquels repose tout l’art photograpbique. Si d’ailleurs on voulait représenter par une courbe les intensités chimiques propres des divers rayons simples relatives à une couche sensible et impressionnée d’avance, cette courbe devrait croiser nécessairement l’axe des abscisses vers la limite du rouge et de l’orangé; et, à partir de ce point jusqu’à l’extrémité la moins réfrangible du spectre, les ordonnées auraient des valeurs négatives. « Ainsi qn’on devait s’y attendre dans cette portion ombrée de nos épreuves, les raies de la partie rouge se détachent en clair; en effet, les points de la surface métallique où tombent ces raies sont peu ou point affectés par les radiations; conséquemment l’effet de l’impression primitive y devait persister. Parmi elles, nous avons distingué aussitôt la raie A, et nous avons appris à la connaître avec son véritable caractère. C’est à tort qu’elle est généralement représentée, même dans le dessin donné par Fraunbofer, comme une ligne fine et simple: nous l’avons trouvée double et la plus large du spectre, après la raie H. « Mais dans la partie située au delà du rouge, qui est à peu près aussi étendue que lui, et que notre vue ne saurait atteindre, il existe également, sinon des raies, du moins des changements brusques d’intensité en des points que nous avons dû désigner provisoirement par les numéros d’ordre 1, 2, 3, 4, afin d’individualiser ces nouvelles radiations dans les différentes expériences auxquelles nous voulions les soumettre. « Celles qui se sont présentées naturellement à notre esprit consistent à faire varier: 1º le temps ou l’intensité de l’impression primitive, et 2º l’intensité du spectre, ou, ce qui revient au même , le temps pendant lequel il agissait sur la couche sensible préalablement impressionnée. « La première série d’expériences a seulement influé sur l’éclat du fond sans modifier autrement les résultats. « La seconde a fait varier le lieu qu’occupe le maximum d’action négative, et nous a clairement montré qu’entre les rayons agissant franchement d’une manière positive, et ceux agissant franchement de la manière inverse, il existe une classe de rayons qui se comportent de l’une ou de l’autre façon, selon leur intensité ou selon la durée de leur action. Ces rayons, confinés particulièrement dans l’orangé, donnent un résultat négatif quand ils sont faibles ou qu’ils agissent peu de temps; dans le cas contraire, ils donnent un résultat positif. « En un mot, ils se comportent par rapport à une couche déjà impressionnée par la lumière blanche dans laquelle, photographiquement parlant, le violet domine, comme si d’abord ils devaient détruire son effet pour ensuite modifier cette couche à leur manière propre et spéciale. « Ceci explique des apparences singulières et qui paraissent contradictoires dans nos diverses épreuves. C’est ainsi que, chez celles qui ont été faites rapidement, la raie C se détache en clair, tandis qu’elle apparaît en noir chez celles pour lesquelles l’exposition du spectre a été plus longtemps prolongée. Cela explique encore pourquoi, dans la pénombre qui forme presque toujours les bords supérieurs et inférieurs du spectre, on voit se dessiner un bord noir attestant une action négative qui, dans quelques-unes de nos épreuves, s’étend jusqu’à la région du vert. « Nous avions intérêt à rechercher si le singulier phénomène dont je vous entretiens en ce moment se manifesterait sur d’autres couches sensibles; nous avons reconnu qu’il se produit sur toutes celles que l’on peut former à la surface de l’argent avec l’iode, le chlore et le brome, et nous montrerons dans notre Mémoire que les combinaisons impressionnables que l’on peut produire à leur aide ne laissent pas que d’être assez nombreuses. « Pour rendre notre Mémoire plus substantiel et plus utile, il nous restait à interroger les papiers sensibles, à construire, à l’aide des chiffres nombreux que nous avons relevés, des courbes représentant l’intensité de la puissance chimique des diverses espèces de radiations rapportées aux couches sensibles les plus intéressantes; il nous restait enfin à développer les faits que je viens de vous exposer rapidement, et à y joindre la description succincte des procédés photographiques que nous avons adoptés pour obtenir des résultats comparables. « Pardonnez-moi, monsieur le Secrétaire, d’avoir usé envers 1’Académie d’un mode de communication anticipée, qu’on ne saurait approuver en général, mais qui, pour ce cas particulier, trouvera son excuse dans les circonstances qui y ont donné lieu. « Aussitôt le retour de mon collaborateur, M. Fizeau , nous nous mettrons à l’oeuvre pour entreprendre et terminer le plus promptement possible la rédaction de notre Mémoire, et satisfaire avant peu à l’espèce d’engagement que je suis obligé de prendre aujourd’hui envers l’Académie. «
Une plaque daguerrienne, offrant l’image du spectre telle que l’indique M. Foucault, est mise sous les yeux de l’Académie. Le paquet cacheté déposé par ce physicien (en commun avec M. Fizeau), dans la séance du 9 décembre 1844, est ouvert, et il est donné lecture de la Note qui y était contenue. Nous ne reproduisons pas ici cette Note qui offre seulement un exposé succinct des faits présentés avec plus de développements dans la présente communication. |
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1846 12 de Outubro | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XXIII Nº. 15 Pag. 713, 714 | MÉMOIRES PRÉSENTÉS PHOTOGRAPHIE. - Note sur un procédé qui permet de reproduire avec une égale perfection, dans une image daguerrienne, les tons brillants et les tons obscurs du modèle; par MM. Belfied-Lefévre et Léon Foucault. (Commissaires, MM. Becquerel, Dumas, Babinet.)
« Après que M. Daguerre eut fait connaître sa brillante découverte, les amateurs et les artistes n’ont pas tardé à s’apercevoir que la plaque iodée n’est pas apte à reproduire l’image complète de toute espèce de sujet. Il suffit que les diverses parties d’un même point de vue possèdent des intensités notablement différentes pour que, dans 1’épreuve obtenue avec une plaque iodée, ces parties ne puissent venir simultanément avec des tons correspondant à leurs intensités respectives. Il faut choisir: il faut, ou s’arrêter au point convenable pour donner aux clairs leur véritable valeur, auquel cas les détails des parties obscures n’apparaîtront pas, ou bien il faut prolonger l’action de la lumière pour favoriser l’apparition de ces détails, et alors les parties claires se confondront les unes avec les autres, et elles seront, comme on dit, brûlées. « L’emploi des substances accélératrices est venu modifier heureusement cet état de choses. En même temps qu’elles permirent d’opérer plus rapidement, elles offrirent à l’expérimentateur des couches sensibles capables d’embrasser des degrés plus éloignés dans l’échelle des tons. Toutefois ces degrés sont encore bien loin d’atteindre ceux mêmes que l’oeil de l’homme peut apprécier en même temps. Et si quelque réaction nouvelle peut, sans être favorable à la sensibilité des plaques, augmenter leur aptitude à conserver distincte l’empreinte des tons les plus disparates, il ne sera pas inutile d’y recourir en certains cas. Si, d’ailleurs, le photographiste sait manier habilement ces différentes couches sensibles sans s’adonner exclusivement à la plus impressionnable, il pourra, dans l’exercice de son art, maîtriser et varier ses effets; il pourra, selon les cas, tempérer la dureté d’un soleil trop cru frappant en plein sur des objets inégalement réfléchissants, ou bien rehausser la vigueur d’un sujet uniforme ou manquant de relief. « C’est dans l’intention de concourir à accroître ces ressources que nous nous décidons, M. Belfield et moi, à faire connaître un nouveau mode de préparation de la couche sensible, qui a précisément pour effet de donner aux plaques cette qualité dont nous venons de parler, et qui les rapproche en quelque sorte de la rétine de l’homme. « Notre méthode exige l’emploi de l’iode et du brome, et réussira facilement entre les mains des personnes qui ont l’habitude d’employer ces substances isolément. Elle consiste à polir la plaque et à l’ioder comme à l’ordinaire, puis à lui faire absorber, par un procédé quelconque, une quantité de vapeur de brome égale à trois fois celle que la pratique et l’usage ont reconnue susceptible de communiquer aux plaques le maximum de sensibilité. Tandis que la dose ordinaire de brome ne change pas visiblement la teinte de la couche iodurée, celle que nous recommandons ici lui fait acquérir une teinte foncée d’un violet bleuâtre. « La sensibilité des plaques ainsi surchargées de brome se trouve réduite au tiers de ce qu’elle serait si l’on s’était arrêté à la dose ordinaire, mais elles sont devenues aptes à donner une épreuve complète et détaillée des sujets qui présentent les plus graudes variétés de tons. On en jugera par l’inspection du petit tableau que nous présentons et qui a été fait par un temps de soleil. On y voit à la fois des nuages au ciel, des maisons blanches avec des ombres portées bien transparentes, et des arbres dont le feuillage se dessine par groupes a peu près comme un artiste les aurait indiqués. « Nous recommandons de tripler la quantité de brome, parce que si l’on n’abordait pas franchement ce nouveau dosage, si l’on se tenait en deçà, on serait presque sûr d’obtenir une image complétement voilée; il ne faudrait pas non plus aller au delà, car la plaque aurait de la peine à condenser le mercure, et l’image serait moins apparente. « Cette propriété nouvelle et bien constatée qu’un excès de brome communique aux plaques iodées, pourra fournir quelques applications utiles; mais, en outre, il nous a semblé qu’au point de vue physique et chimique, ces faits n’étaient pas sans intérêt; c’est ce qui nous a engagés à les communiquer à l’Académie. » |
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
1846 26 de Outubro | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. XXIII Nº. 17 Pag. 800, 801, 802, 803, 804 | MÉMOIRES PRÉSENTÉS
phYSIQUE. - Observations sur les expériences de MM. Foucault et Fizeau, relatives à l’action des rayons rouges sur les plaques daguerriennes; par M. Edmond Becquerel. (Commission nommée pour le travail de MM. Foucault et Fizeau.)
« MM. Foucault et Fizeau, dans la séance de 1’Académie du 5 de ce mois, ont présenté des observations concernant l’action des rayons rouges sur les plaques daguerriennes, desquelles il semblerait résulter que la partie la moins réfrangible du spectre solaire agit sur l’iodure d’argent en sens inverse de la parlie la plus réfrangible. Ces messieurs n’ayant pas eu connaissance, à ce qu’il paraît, des recherches faites depuis plusieurs années sur le même sujet, et les résultats consignés dans leur Note ne me paraissant pas devoir conduire aux conclusions qu’ils en déduisent, je prends la liberté de transmettre à l’Académie quelques réflexions à cet égard. « M. Draper ( Philosophical Magasine, novembre 1842) en examinant l’image produite par l’action du spectre sur des plaques d’argent iodurées, annonça, avant ces messieurs, l’existence de rayons protecteurs, empêchant l’influence des rayons solaires, et même agissant négativement sur l’iodure d’argent. M. Herschel , à cette occasion, examina ces empreintes, et, dans un travail fort intéressant (Philosophical Magasine, février 1843) sur les apparences diverses que prennent les plaques iodurées, exposées pendant le même temps à des actions d’intensité différente et passées à la vapeur de mercure, attribua ces effets a des épaisseurs inégales de couches minces déposées à la surface des lames d’argent servant de surfaces réfléchissantes. II montra, de plus, qu’en opérant à l’aide d’iodure d’argent déposé sur du papier, on n’observait rien qui indiquât l’action de rayons négatifs, et que toute la partie active du spectre solaire agissait chimiquement de la même manière sur cet iodure. » Les recherches que j’ai entreprises sur l’action chimique des rayons solaires, depuis 1841 jusqu’en 1844, m’ont conduit toutes à cette dernière conclusion. Il faut donc se mettre en garde contre les apparences que présentent les dépôts formés a la surface des plaques daguerriennes; et, si l’on ne possédait que ces seules données pour affirmer l’existence de rayons agissant de diverses manières, on courrait risque de se tromper. » Je citerai, à l’appui de ce qui précède, l’expérience suivante que tout le monde est à même de vérifier : Si l’on prépare une plaque daguerrienne à l’iode simplement (afin d’éviter le mélange de substances actives), et que l’on projette sur sa surface la partie bleue, indigo, violette, d’un spectre bleu épuré, présentant les raies noires de Fraunhofer, si l’action ne dure que peu de temps, après le passage à la vapeur de mercure, on voit les raies se peindre eu noir sut un fond blanc, qui représente les portions frappées par la partie active du spectre (E. Becqurel, Constitution du spectre solaire, Bibliothèque universelle de Genève, août 1842). Mais si l’exposition dans le spectre dure une heure et même davantage, alors l’épreuve change d’aspect, aprés être passée au mercure; les raies du spectre sont à peine marquées, l’action s’est étendue presque uniforménent partout; mais les raies, qui sont encore visibles, et principalement les deux raies H, paraissent blanches et tranchent sur le fond, qui semble noir; l’effet est inverse de ce qu’il était précédemment. La partie frappée par le violet du spectre a donc, dans cette circonstance, la même apparence que la portion de la plaque exposée par MM. Foucault ct Fizeau dans le rouge prismatique (Note de ces messieurs, page 680), et pour produire cet effet, on n’a eu besoin que de varier le temps de l’exposition de la lame dans la méme partie du spectre.) Doit-on conclure, dans ce second cas, qu’il y ait eu des rayons négatifs ayant agi sur l’iodure d’argent? Certes non; car, si l’on répète la même expérience à l’aide de l’iodure d’argent déposé sur du papier, on voit le papier noircir de plus en plus à mesure que l’exposition dans le spectre continue; et en outre, comme je l’ai reconnu (Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome IX, pages 268 et suivantes), les effets électriques qui proviennent de la décomposition chimique de l’iodure ont toujours lieu dans le même sens. » On voit que l’on ne peut conclure immédiatement, comme l’ont fait MM. Foucault et Fizeau, qu’il existe, dans la partie rouge prismatique, des rayons négatifs, par cela seul que les apparences des plaques daguerriennes ne sont pas toujours les mêmes. Les effets inverses, comme nous le verrons plus loin, sont des effets secondaires produits par plusieurs réactions chimiques opérées simultanément, et ne sont pas dus à des actions inverses exercées, de la part du rayonnement solaire, sur l’iodure d’argent isolé. « Il est un autre fait que je rappellerai: c’est que la partie la moins réfrangible du spectre, au lieu de posséder une action négative s’exerçant sur l’iodure d’argent, est essentiellement douée d’une influence continuatrice sur la plupart des sels d’argent isolés, l’iodure le bromure, le chlorure, et que les expériences sur lesquelles est fondée cette proposition ont été vérifiées par MM. les Commissaires de l’Académie chargés de l’examen d’un de mes Mémoires ( Rapport favorable de M. Biot, Comptes rendus, tome XII). « Dans ce qui précède, il n’a été question que de l’influence de la lumière sur l’iodure d’argent ou les sels simples et isolés du même métal. Lorsqu’on fait usage des lames d’argent exposées successivement aux vapeurs diode, de brome ou de chlore, les mélanges que l’on obtient doivent donner lieu à des réactions chimiques nombreuses dont la résultante seule est appréciable. C’est pour ce motif qu’il ne faut employer ces mélanges qu’avec la plus grande circonspection, et même n’opérer que le moins possible avec les plaques daguerriennes dans les recherches sur la nature des rayons actifs. « Pour montrer comment les mélanges de substances impressionnables peuvent influer sur les effets du spectre, je rappellerai l’observation suivante due à M. Herschel, et qui est très-digne d’attention. « Si l’on prépare un papier, d’abord avec une forte solution d’acétate de plomb, puis de bromure de potassium et de nitrate d’argent, on a une surface qui noircit promptement à la lumière; exposé dans le spectre, la teinte noire du papier se manifeste dans la partie la plus réfrangible jusqu’au vert. Mais, si ce papier a été noirci par une exposition préalable à la lumière, et qu’on le recouvre d’une solution étendue d’iodure de potassium, alors le papier blanchit dans la partie bleue du spectre. Ce résultat montre que l’iodure de potassium est décomposé, et que l’argent divisé qui noircissait le papier etant ioduré, et se trouvant en présence d’un iodure alcalin, ne s’altère plus a la lumière; le papier doit donc rester blanc-jaunâtre dans cette portion du spectre où la réaction a lieu. « Si la couche d’iodure de potassium employée provient d’une solution étendue de ce sel, alors, non-seulement le papier blanchit dans le violet du spectre, mais encore il noircit davantage dans le rouge, et même au delà: au milieu se trouve une ligne neutre. A l’aspect de l’image ainsi obtenue, il semble donc qu’il y ait eu deux actions inverses produites: destruction de la couleur dans le violet, augmentation dans le rouge. Les effets sont faciles à expliquer; il se passe sur le papier deux réactions chimiques bien distinctes: 1º action de la lumière sur l’iodure d’argent qui a commencé à se colorer; 2º action de la lumière pour opérer la décomposition de l’iodure de potassium, et ioduration de l’argent provenant du sous-iodure formé par la première réaction. Puisque la partie rouge du spectre contient les rayons qui continuent l’action chimique commencée sur les sels d’argent , et que la premiére réaction est seule commencée, celle-ci l’emporte dans cette partie du spectre. La deuxième réaction est à son maximum a au contraire, dans le violet. Ainsi ces apparences d’inversion dans la coloration ne proviennent pas des deux effets distincts, positifs et négatifs, produits par le rayonnement sur une même matière sensible; mais elles sont dues à deux réactions chimiques différentes qui l’emportent, l’une dans le rouge, l’autre dans le violet. « Si l’on couvre le papier noirci d’une nouvelle couche d’iodure de potassium, il commence à blanchir dans la partie la moins réfrangible, et la ligne neutre se rapproche du rouge: avec une solution d’iodure suffisante, le papier blanchit depuis le violet jusqu‘au rouee. Enfin, avec une très-forte solution d’iodure, le papier blanchirait, même à l’obscurité, tant est active l’action de l’iodure de potassium sur l’argent métallique. « Ces résultats montrent bien que dans les mélanges de matières sensibles, il peut se présenter plusieurs actions chimiques simultanées, dont nom n’observons que la résultante. Il doit nécessairement se produire des effets analogues lorsqu’on fait usage de plaques d’argent iodurées, puis exposées à la vapeur de brome ou au chlore, et même, peut-être en se servant de plaques simplement iodurées à la manière de M. Daguerre. En effet, dans ces circonstances, l’iodure, le chlorure, le bromure d’argent se trouvent en présence de l’argent métallique; et, comme la décomposition que ces sels éprouvent de la part de la lumière consiste dans la formation de sous-sels, il en résulte que de l’iode, du chlore et du brome sont mis à nu en présence des sels déjà nommés. et de l’argent métallique lui-même, au moment où l’action solaire fait sentir son influence. Ces réactions, déjà très-complexes, le deviennent encore davantage, en observant que, dans la partie violette du spectre, les iodure, chlorure et bromure d’argent sont soumis à l’action de rayons qui agissent toujours avec la même énergie; tandis que, dans la partie rouge, les rayons réagissent d'autant plus fortement, que certaines actions chimiques sont déjà commencées et plus ou moins accomplies (Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome IX, page 275). « Il est donc essentiel de distinguer les réactions chimiques opérées sous l’influence de la lumière sur les matiéres sensibles isolées, et sur les mélanges; c’est ce que n’ont pas fait MM. Foucault et Fizeau: ils ont considéré une plaque daguerrienne comme offrant une couche sensible particulière, tandis que ce n’est qu’un mélange de matières qui peut se comporter différemment dans les diverses parties du spectre, comme le prouve l’expérience de M. Herschel, et sans qu’il existe dans le rayonnement des rayons agissant en sens inverse. Ainsi, les recherches faites jusqu’à présent ont montré que l’iodure d’argent isolé n’éprouve qu’une seule et même action de la part des rayons solaires de diverses réfrangibilités, tandis que le mélange de cette substance avec d’autres matiéres peut donner lieu à plusieurs réactions chimiques s’opérant conjointement et qui masquent l’effet principal. « Si la lumière n’agit que d’une seule manière sur l’iodure d’argent isolé (les rayons continuateurs compris), il peut en être autrement des autres matières impressionnables, et le rayonnement peut alors agir tantôt positivement, tantôt négativement. On sait, en effet, que chaque matière sensible particulière se comporte différemment, par rapport au rayonnement solaire ; ce que l’on pourrait exprimer en disant que chaque substance sensible voit le rayonnement à sa manière; je citerai comme exemple, d’après l’observation de Wollaston, la matière sensible du gaïac, qui bleuit au delà du violet du spectre, et redevient incolore dans le rouge et le jaune. « Je me bornerai à ces réflexions au sujet de la Note de MM. Foucault et Fizeau, pour montrer que les phénomènes complexes que produisent les apparences des plaques daguerriennes, tout en étant très-importants pour les représentations photographiques des images de la chambre obscure, et pour l’observation des rayons actifs d’une intensité très-faible, ne peuvent conduire à des résultats certains quant a la nature des actions chimiques produites. Il est nécessaire alors d’opérer, comme on l’a fait, à l’aide de produits isolés, avec des papiers sensibles, et en ayant égard aux effets électriques dus aux réactions chimiques produites sous l’influence du rayonnemeut solaire. » |