domingo, 6 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1843

7 de Agosto

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T.

Pag. 260, 261, 262

PHYSIQUE APPLIQUÉE. – De la préparation de la couche sensible qui doit recevoir l’image de la chambre noire ; par MM. Belfield-Lefevre et Léon Foucault

« M. Daguerre a signalé l’existence d’une couche de matière organique à la surface d’une plaque d’argent polie et desséchée par les procédés usuels. Il a considéré cette matière organique comme un obstacle important à la formation de l’image; et il a proposé un procédé dont le but, sinon le, résultat, etait de dépouiller entièrement. la surface métallique de toute matière étrangère, pour l’exposer chimiquement pure à la vapeur de l’iode.

« Nos expériences tendent à montrer que cette couche de matiére organique, dont l’existence ne saurait faire doute, est loin d’exercer sur la formation de l’image l’influence fâcheuse que lui a attribuée M. Daguerre. Cette influeuce paraît, au contraire, être toutefavorable; à ce point qu’il y a quelque lieu de douter si l’image ,daguerrienne pourrait se produire dans toute sa perfection sur une surface métallique chimiquement pure.

« Cette donnée admise, on comprend. que lopération principale du procédé de M. Daguerre, la préparation de la surface de l’argent, change entièrement de caractère, cette opération n’ayant plus pour but de dépouiller cette surface de tous corps étrangers, mais bien d’y étendre uniformément une couche de vernis infiniment mince.

« Voici un mode assez simple d’atteindre à ce dernier but: ayant fait choix dune surface d’argent dont la planimétrie et la continuité soient suffisamment parfaites, on la polit superficiellement à l’aide d’une poudre de ponce desséchée et de quelques gouttes d’essence de térébenthine non rectifiée. L’évaporation de la portion volatile de l’essence laisse pour résidu à la surface de la plaque une couche pulvérulente grisâtre, dont elle se dépouille avec une facilité extrême, et au-dessous de laquelle, elle apparaît parfaitement nette et brillante. Il ne reste plus qu’à atténuer la pellicule résineuse adhérente, soit en en dissolvant une portion à l’aide de l’alcool absolu, soit en l’usant mécaniquement à l’aide des poudres sèches. Les personnes qui ont coutume d’interroger les surfaces métalliques a l’aide du souffle condensé, sauront, facilement reconnaître les moindres défauts dans la continuité de la couche résineuse. Un peu de poudre d’amidon pourra être employée à égaIiser en dernier lieu la surface du vernis.

« Exposée à la valeur de l’iode, la plaque ainsi vernie se comporte exactement comme une plaque prépalrée et desséchée avec le plus grand soin par les pracédés ordinaires. Les teintes se succèdent avec la même rapidité dans le même ordre, et les nuances ont la même valeur. D’ailleurs les tons seront d’autant plus chauds et plus francs, la série sera d’autant plus nette, et plus tranchée, que la pelIicuIe organique sera plus mince et plus exempte de toute trace de vapeur d’eau.

« Soumise à l’action de la lumière dans la chambre noire, la couche sensible ainsi préparée se comporte exactement cornrne la couche iodurée obtenue par les méthodes usuelles.L’image s’y produit de la même manière et dans le même temps.

« Mais l’exposition de la couche iodurée ainsi préparée à la vapeur du brome présente cette particularité remarquable, qu’un léger excès dans la quantité de vapeur absorbée ne donne plus naissance au phénoméne désigné sous le nom de voile de brome. Un faible excès de brome ne s’annonce que par l’aspect de grisaiile que prend l’image sous la vapeur du mercure, aspect qui devient de plus en plus prononcé jusqu’à ce que l’image s’éteigne sous une cendrée blanchâtre. Toutefois une expositian prolongée à un grand excés de brome désorganise entiérement la couche sensible, et la vapeur du mercure n’y fait plus apparaître que de larges taches d’un brun rougeâtre et à bords déchiquetés.

« De l’ensemble de nos expériences nous pensons pouvoir conclure :

« 1º. Que l’image daguerrienne se forme dans l’épaisseur d’une couche organique étendue par le polissage à la surface de l’argent;

« 2º. Que cette couche organique, suffisamment épaisse et convenablement choisie, prévient la formation du voile de brome, et permet ainsi de donner toujours son maximum de sensibilité à la couche impressionnable. »

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