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sexta-feira, 7 de agosto de 2009

1855, 14 de Março
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
Nº 1
Pags. 7-8
*

La photographie est devenue un art nouveau: on a trouvé le moyen de substituer le papier à la plaque métallique et d'éviter ainsi le miroitage de celle-ci. Le papier, imprégné de sels d'argent, reçoit et retient l'image ; mais cette image est négative, c'est-à-dire que les blancs sont à la place des noirs, et réciproquement. Talbot eut l'idée de se servir de cette image négative comme d'une matrice, pour obtenir, par simple application sur un autre papier sensible, une suite indéfinie d'épreuves avec redressement des teintes. Pour cela il suffit de rendre transparente l'épreuve négative à l'aide d'une couche de cire, puis de l'appuyer sur le papier sensible, ce qui se fait à l'aide d'une glace passant sur l'épreuve, et, enfin, d'exposer le tout au soleil. On obtient ainsi deux à trois cents épreuves.
M. Martin, de Versailles, est parvenu à rendre sensible à l'action de la lumièreun vernis dont il recouvrait les planches d'acier ou de cuivre des graveurs; on peut recevoir alors directement sur la planche le dessin photographique, et l'artiste n'a plus ensuite qu'à graver en suivant le trait.
On a été plus loin: MM. Niepce, de Saint-Victor et Talbot, après de nouveaux essais, ont réussi à obtenir, en peu de minutes, des gravures exécutées sur la planche, directement part l'action même de la lumière, qui fait à la fois ainsi l'office du dessinateur et le travail du graveur.
Les procédés à l'aide desquels on peut multiplier les épreuves photographiques ont déjà produit d'importantes collections en France.
MM. Louis Rousseau et Déveria ont fait paraître, en août 1853, la première livraison de la Photographie zoographique, ou reproduction des animaux rares du Muséum d'histoire naturelle. Tous les plus petits détails y sont reproduits.
MM. Bisson frères ont reproduit des vues de Paris; M. le comte Aguado a donné une collection du Berry; M. Baldus celle de l'Auvergne. La Commission des Monuments historiques a chargé plusieurs photographes habiles de missions pour copier des ruines et des monuments importants. M. Bayard, auquel la photographie doit quelques progrès, a exécuté des copies de statues et de bas-reliefs pleins d'effets et de vérité. Dans une série d'épreuves, MM. Baldus et Marville ont réuni des sculptures du Louvre et de Versailles. M. Benjamin Delessert a montré tout le parti qu'on pouvait tirer de la photographie pour reproduire des estampes rares et précieuses, en donnant celles des gravures de Marc-Antoine Raimondi qu'il possède, et en complétant l'oeuvre du célèbre graveur bolonais par ses recherches. L'oeuvre de Rembrand nous a été donnée par MM. Bisson frères.
D'intelligents photographes ont su appliquer ces procédés à la reproduction des tableaux. M. Bayard a fait des copies d'après M. Guet, et M. Baldus celle de la Mort de François d'Assise, tableau de M. Léon Bénouville, du Buveur de bière de M. Meissonnier et d'un paysage de M. Mercey. Enfin, M. Lesecq a exécuté récemment une série d'épreuves de tableaux estimés.
Les sciences doivent tirer un grand avantage de la photographie. Dans les épreuves microscopiques de Bertsch on voit des détails imperceptibles à l'œil, tels que le duvet qui recouvre les pattes d'une puce; et l'on peut compter toutes les divisions de l'oeil multiple d'une mouche.
M. le comte de Montizon a obtenu à Londres d'admirables épreuves d'après les animaux vivants du Zoological de Garden. MM. Disderi et Baldus ont photographié avec adresse divers animaux au dernier Concours agronomique du Champ-de-Mars, dont ils ont rendu, non-seulement les plus petits détails, mais encore la physionomie et l'attitude particulières.
Les explorateurs des contrées lointaines trouvent dans la photographie un moyen nouveau de rapporter les vues des sites et des monuments qu'ils remarquent; l'appareil photographique, plus simple aujourd'hui, leur donne un résultat aussi prompt qu'exact. Ainsi, MM. le baron Gros et Tafferau en ont tiré un heureux parti, le premier en Orient, le second au Mexique.
Il est à remarquer que dans les récentes épreuves, le travail photographique se fait par le moyen de la lumière elle-même sur la planche d'acier ou de cuivre, procédé expéditif, sûr, et qui n'exige que quelques retouches.
Nous ajouterons qu'une association d'artistes photographiques s'est formée à Paris, sous le titre de Société française de photographie, dans le but de contribuer au progrès de cet art.
GUYOT DE FERE

quinta-feira, 30 de julho de 2009

1855, 16 de Junho
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES

Nº 5
Pags. 57-58

M. CARPENTIER. Notice sur Daguerre, brochure in-8°. Cette notice, récemment imprimée, est une des communications intéressantes de son auteur à la Société libre des Beaux-Arts. Il y retrace les beaux travaux de Daguerre comme peintre de décorations scéniques, comme fondateur, ateé Bouton, du Diorama où il a peint des tableaux remarquables; enfin comme inventeur de l'admirable découverte par laquelle parvint à fixer l'image de la chambre noire. M. Carpentier donne, à l'égard de cette découverte, des détails;sur les rapports de Daguerre avec Nièpce, qui, de son côté, cherchait aussi à résoudre le problème. Daguerre s'occupa même de chercher à conduire son procédé jusqu'à la coloration des objets, résultat qu'il croyait possible. Il fit part à M. Carpentier d'une expérience très-curieuse à ce sujet. « Il était parvenu, dit cet artiste, à trouver des substances qui avaient la propriété, lorsqu'elles étaient étendues sur le papier, fixé sur une bande de carton, d'absorber séparément les trois couleurs primitives, le rouge; le jaune et le bleu... Pour obtenir cet effet merveilleux, il avait préparé trois cartons; l'un pour absorber le rayon rouge de la lumière solaire, un second pour le rayon jaune, un troisième pour le rayon bleu. Muni de ces trois bandes de carton et placé dans une pièce entièrement privée de jour, mais dans laquelle il pouvait voir par une ouverture pratiquée au mur et qu'il fermait à volonté, il présenta ensemble ses trois cartons à la lumière du-soleil, et au bout de quelques minutes il les retira dans l'intérieur de la pièce et referma l'ouverture; mais quelle fut sa surprise! les trois substances qui avaient absorbé de la lumière, les rayons rouge, jaune et bleu, étaient lumineuses; et dit-il, il se manifesta dans cette pièce obscure une clarté égale à celle d'un rayon de soleil qui y aurait pénétré. Il nous expliqua ensuite là difficulté et, pour ainsi dire, l'impossibilité de préparer un subjectile, soit en papier, soit en métal, propre à recevoir une image colorée par le moyen de ces mêmes substances, et de les combiner entre elles aux places où elles devraient-être pour absorber tant de parties de rayon rouge, tant de jaune et tant de bleu afin d'obtenir ces millions de teintes et de tons différents qu'offre la nature des objets, selon la formation de leurs molécules; formation et disposition qui déterminent chez elles cette variété infinie de couleurs et de nuances dont le nombre est vraiment incalculable, etc.
»Retiré à Bry-sur-Marne, Daguerre se plut à orner la petite église de la commune. Il fit construire, derrière le choeur, une pièce de trois à quatre mètres de profondeur et de toute la largueur du bâtiment, dont il fit venir la lumière par le haut. Ce petit espace contient un tableau où il peignit une vaste église gothique; la vue en est prise du jubé qui y est représenté et qui fait suite à l'église réelle. Ce diorama produit un effet magique.
Au milieu de sa retraite, il cherchait les moyens d'obtenir de nouveaux perfectionnements photographiques. La peinture au pastel attira aussi son attention ; il chercha à fixer cette peinture de manière à l'empêcher de se détériorer. Malheureusement l'impitoyable mort vint l'enlever à ses travaux. Il mourut le 10 juillet 1851.

segunda-feira, 8 de junho de 2009

1855, 26 de Julho

JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
Nº 7
Pags. 83-85
*
ARTS INDUSTRIELS.
Exposition. - Photographie: MM. BALDUS, BISSON, NÈGRE, PROH, ROBERTSON, PONTI, FENTON, comte AGUADO, marquis de BERENGER, BAYARD, BILORDEAUX, LESECQ, LEGRAY, B. DELESSERT, RIFFAUT , BELLOC , DISDÈRI, HANTSTANGL, THOMPSON, SHERLOSCK, BERTHS, BURGONNA, L. ROUSSEAU.
La photographie est devenue un art d'autant plus important que ses services se multiplient à mesure que ses procédés se perfectionnent. Aussi voit-on avec intérêt ses productions nombreuses, et variées au palais de l'Industrie.
Toutefois il est à regretter qu'on y ait donné asile à la photographie retouchée, à des épreuves où le pinceau est venu trop souvent en aide à des opérations, manquées. Dans l'intérêt de l'art photographique, on ne doit point, il nous semble» encourager cette habitude tout à fait contraire à son but, à son essence, et qui devient une espèce de tromperie; car c'est donner pour le travail de la lumière des épreuves, où un travail manuel a pris plus ou moins de part, et pour une représentation identique, celle que les retouches ont pu dénaturer est, du reste, un moyen de reconnaître supercherie des retouches, comme l'indique M. Belloc dans son excellent traité de photographie (page 178). II ne faut que passer une épreuve positive au cyanure de potassium : l'image photographique disparaît; il ne reste que les retouches.
L'Angleterre et la France sont les deux nations qui ont exposé les meilleures épreuves photographiques. Si la première l'emporte dans le paysage, la seconde se montre supérieure dans les reproductions architecturales. MM. Baldus et Bisson frères y ont, en effet, un succès très-grand. La vue d'Arles, de grande dimension, et l'arc-de-triomphe. de l'Étoile, qu'expose M. Baldus, sont remarquables par la finesse, le modelé, la netteté. Les vues du Louvre, de l'Hôtel-de-Yille, de Saint-Germainl'Âuxerrois, etc., par MM. Bisson, ne sont pas moins belles ; les plans y sont mieux rendus que dans beaucoup de vues de monuments produits par des photographes moins habiles. Leur Panorama de Paris, qui a 1 mètre 50 centimètres, sur 80 centimètres, et leur place de la Concorde, qui a 1 mètre 80 centimètres, sont de magnifiques épreuves. Il est à remarquer, toutefois, que ces épreuves proviennent de deux, négatifs au moins, et que les positifs sont raccordés.
M. Proh a très-bien reproduit les antiques ruines de la Grèce, de l'Italie, de la Sicile.
Parmi les étrangers qui ont envoyé des reproductions de monuments, on doit citer M. Robertson, de Londres, pour ses monuments byzantins, et M. Ch. Ponti pour ses monuments d'Italie classés dans les productions de l'Autriche.
Dans le paysage Anglais, on distingue surtout les épreuves de M. Fenton qui ont une grande beauté de ton, un fini précieux, des plans bien dégradés, et des effets de lumière de la plus grande vérité, comme on peut le remarquer dans sa Vallée de Laharfe. Parmi les Français, il faut nommer M. Baldus qui, dans son Pont entre deux rochers et dans son Moulin au bord de l'eau, montre une grande perfection; M. le comte Aguado, et M. le marquis de Bérenger: qui ont obtenu de fort belles épreuves, d'après des sites bien choisis.
La photographie donne de bonnes copies de tableaux, d'estampes et d'œuvres de sculpture. En ce genre, nous voyons au palais de l'Industrie œuvre de Lantara, par MM. Baldus, Bisson et Négre;celle de Rembrandt, par MM. Bisson frères; celle de Teniers, par M. Aguado. M. Bayard, l'un des vétérans de la photographie sur papier, a exposé les reproductions de la Vénus de Milo, de la Vénus à la coquille de Jean Goujon, et de quelques autres figures; M. Bilordeaux, des bas-reliefs, etc. Il a fallu une grande intelligence des ressources de la photographie pour obtenir l'effet puissant de ces copies.
M. Legray et M. Lesecq ont assez bien réussi dans la reproduction de divers tableaux.
Parmi ces sortes de reproductions, on en remarque quelques-unes qui sont le résultat d'un procédé récent fort important : au lieu de clichés négatifs sur lesquels on tire les positifs, on est parvenu à obtenir des gravures sur acier au moyen de l'action de la lumière…sur une planche recouverte de bitume de Judée. C'est ce qu'on appelle la gravure hiléographique. M. Benjamin Delessert a reproduit ainsi, avec un beau succès, l’Annonciation, d'Albert Durer; MM. Baldus, Nègre et Riffaut, diverses épreuves remarquables. On peut reprochera ce dernier un trop grand emploi du burin, des retouches trop multipliées.
Le portrait est une partie intéressante de la photographie. Il en est aussi la partie la plus difficile; son exécution demande la réunion de l'intelligence de l'artiste à l'expérience de l'opérateur consommé. Sans doute les portraits photographiques ne peuvent, pour l'expression, le caractère, pour le charme, l'emporter sur ceux de la peinture. Mais ils ont leur mérite particulier: avec un opérateur ayant le sentiment de l'art, ils offrent, non-seulement les lignes mathématiques, les traits matériels, mais encore l'individualité, le caractère du modèle; enfin, ils sont une sorte d'émanation de sa personne et, sous ce rapport, du moins, peut-on dire que le portrait photographique l'emporte sur le portrait dessiné ou peint.
L'exhibition universelle donnera une idée assez complète de l'état de l'art photographique sous le rapport de la reproduction de la nature vivante; et par le petit nombre de portraits sans retouches exposés, on peut juger de la difficulté de l'exécution. Au nombre des plus remarquables, nous devons citer les vingt-huit portraits sans retouches, dans un cadre signé Belloc. La finesse des détails, le modelé, les teintes, les poses, l'expression même des têtes, tout montre dans leur auteur un artiste du premier mérite en ce genre. Il faut être artiste, en effet, pour réussir à ce point; il faut savoir poser et bien ajuster le modèle pour lui conserver, au moins par ces moyens, son individualité; pour calculer l'effet de lumières, souvent diamétralement opposées ; pour les atténuer, les rendre harmonieuses, etc. Dans les monuments et les paysages, l'opérateur n'a guère qu'à laisser faire le soleil qui trace les ligues mathématiques toujours parfaites, sur une couche impressionnable toujours assez pure; mais pour le portrait, la lumière n'offre plus la même intensité, et, dans un cadre restreint, qui exige une propreté parfaite, où la moindre impureté devient un défaut, une cause d'insuccès, la difficulté a grandi de toute la distance de nature inerte à la nature vivante. Nous félicitons donc M. Belloc de ses vingt-huit portraits qui sont à peu près les seuls sans retouches à l'Exposition. Du reste, cet artiste a une réputation déjà faite, et l'on sait que l'auteur de ces belles épreuves est aussi l'auteur d'un Traité de photographie qui obtenu depuis un an le plus légitime succès.
M. Disderi est aussi un très-habile photographe. Les portraits qu'il expose sont grands et d'un bel aspect; ce sont des positifs obtenus directement.
Parmi les exposants étrangers M. Hantstangl, de Munich, se distingue par ses portraits d'une belle facture, quoique un peu noirs et d'un ton trop égal. Ils sont sans retouches.
Les essais de portraits photographiques de très - grande dimension, qu'a faits M. Thompson, ne nous semblent pas heureux; la diffusion de la lumière leur ôte toute vigueur, et la retouche tout mérite.
Nous ne parlons pas des portraits photographiques auxquels la couleur est plus ou moins habilement appliquée. Les vrais connaisseurs dédaignent ce procédé.
Le concours que la photographie prête aux sciences est intéressant à observer. Ressources de la photographie pour obtenir l'effet puissant de ces copies.
M. Legray et M. Lesecq ont assez bien réussi dans la reproduction de divers tableaux.
Parmi ces sortes de reproductions, on en remarque quelques-unes qui sont le résultat d'un procédé récent fort important: au lieu de clichés négatifs sur lesquels on tire les positifs, on est parvenu à obtenir des gravures sur acier au moyen de l'action de la lumière..sur une planche recouverte de bitume de Judée. C'est ce qu'on appelle la gravure hiléographique. M. Benjamin Delessert a reproduit ainsi, avec un beau succès, l’Annonciation, d'Albert Durer; MM. Baldus, Nègre et Riffaut, diverses épreuves remarquables. On peut Reproche ra ce dernier un trop grand emploi du burin, des retouches trop multipliées.
Le portrait est une partie intéressante de la photographie. Il en est aussi la partie
la plus difficile; son exécution demande la réunion de l'intelligence de l'artiste à l'expérience de l'opérateur consommé. Sans doute les portraits photographiques ne peuvent, pour l'expression, le caractère, pour le charme, l'emporter sur ceux de la peinture. Mais ils ont leur mérite particulier: avec un opérateur ayant le sentiment de l'art, ils offrent, non-seulement les lignes mathématiques, les traits matériels, mais encore l'individualité, le caractère du modèle; enfin, ils sont une sorte d'émanation de sa personne et, sous ce rapport, du moins, peut-on dire que le portrait photographique l'emporte sur le portrait dessiné ou peint.
L'exhibition universelle donnera une idée assez complète de l'état de l'art photographique sous le rapport de la reproduction de la nature vivante; et par le petit nombre de portraits sans retouches exposés, on peut juger de la difficulté de l'exécution. Au nombre des plus remarquables, nous devons citer les vingt-huit portraits sans retouches, dans un cadre signé Belloc. La finesse des détails, le modelé, les teintes, les poses, l'expression même des têtes, tout montre dans leur auteur un artiste du premier mérite en ce genre. Il faut être artiste, en effet, pour réussir à ce point; il faut savoir poser et bien ajuster le modèle pour lui conserver, au moins par ces moyens, son individualité; pour calculer l'effet de lumières, souvent diamétralement opposées ; pour les atténuer, les rendre harmonieuses, etc. Dans les monuments et les paysages, l'opérateur n'a guère qu'à laisser faire le soleil qui trace les ligues mathématiques toujours parfaites, sur une couche impressionnable toujours assez pure; mais pour le portrait, la lumière n'offre plus la même intensité, et, dans un cadre restreint, qui exige une propreté parfaite, où la moindre impureté devient un défaut, une cause d'insuccès, la difficulté a grandi de toute la distance de nature inerte à la nature vivante. Nous félicitons donc M. Belloc de ses vingt-huit portraits qui sont à peu près les seuls sans retouches à l'Exposition. Du reste, cet artiste a une réputation déjà faite, et l'on sait que l'auteur de ces belles épreuves est aussi l'auteur d'un Traité de photographie qui obtenu depuis un an le plus légitime succès.
M. Disderi est aussi un très-habile photographe. Les portraits qu'il expose sont grands et d'un bel aspect; ce sont des positifs obtenus directement.
Parmi les exposants étra ngers M. Hantstangl, de Munich, se distingue par ses portraits d'une belle facture, quoique un peu noirs et d'un ton trop égal. Ils sont sans retouches.
Les essais de portraits photographiques de très - grande dimension, qu'a faits M. Thompson, ne nous semblent pas heureux; la diffusion de la lumière leur toute vigueur, et la retouche tout mérite. Nous ne parlons pas des portraits photographiques auxquels la couleur est plus ou moins habilement appliquée. Les vrais connaisseurs dédaignent ce procédé.
Le concours que la photographie prête aux sciences est intéressant à observer. Appliquée à l'astronomie, elle a donné en Angleterre de très-grandes images de la lune et du soleil, images qui ont amené de nouvelles découvertes. Ainsi dans celles de notre satellite on remarquait des bandes longues, étroites, brillantes, traversant tout le disque en parcourant les vallées, les collines, les montagnes et les cratères. Ces bandes sont un sujet de conjectures pour les savants. On regrette que ces photographies ne figurent pas à l'Exposition, mais on y voit celles de M. Sherlosh reproduisant des groupes de nuages. Ces images ont été obtenues par une très-faible lumière, pendant la nuit; elles rendent parfaitement les divers effets des nuages.
Récemment M. Pouillet a fait une application de la photographie à la météorologie; par son moyen il est arrivé à déterminer d'une manière positive la hauteur des nuages. M. Berthsch, artiste photographe, l'a aidé dans ses expériences.
La photographie vient aussi donner à la science de nouvelles notions sur le monde immense des animalcules, des infusoires, des insectes parasites, des molécules qui entrent clans la composition des minéraux, des tissus végétaux et animaux. Les formes de quelques-uns de ces petits êtres avaient bien été reproduites, mais avec des moyens difficiles et beaucoup moins sûrs que par le procédé photographique qui montre la nature elle-même, et dans des dimensions où tous les détails sont perceptibles à notre vue. Le palais de l'Industrie en offre une collection importante. M. Berlsch donne des insectes environ deux cents fois plus gros que nature. On voit des mouches, des pous d'hommes et de souris, des puces de tous genres, la larve du cousin, le ver-à-soie, la trompe et l'œil d'une mouche, l'acarus, insecte qui produit la galle, etc. Pour arriver à appliquer ainsi le daguerréotype à la reproduction des formes microscopiques, il a fallu vaincre d'assezgrandes difficultés.
Un artiste anglais, M. Burgoyne, a fourni aussi des épreuves du même genre.
M. Louis Rousseau, préparateur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, a exposé un spécimen de la tète d'un Russe qui, blessé à la bataille d'Inkermann, est mort à l'hôpital de Conslantinople. Cette tête, embaumée, fut envoyée au Muséum d'histoire naturelle de Paris. L'image est d'une vérité effayante, c'est la mort dans toute sa laideur. On doit à M. Rousseau un autre objet d'étude : l'image d'une tète d'enfant, de face et de profil, dont la coupe ostéologique permet de suivre le travail de la dentition; les mâchoires montrent une première rangée de dents, dites dents de lait; une autre rangée fait voir les dents de la seconde dentition prêtes à prendre la place des précédentes, à mesure qu'elles tomberont.
Ce même M. Rousseau a apporté un perfectionnement dans la manière de disposer la chambre obscure pour la représentation des pièces naturelles. Nous en empruntons le détail à M. Figuier. Par suite de la position horizontale que présente la lentille dans la chambre obscure ordinaire, on n'avait pu, jusqu'ici, recevoir l'image d'un objet qu'autant qu'on le plaçait dans une position verticale. Or, cette situation obligée mettait obstacle à la reproduction de la plupart des spécimens qui se rapportent à l'histoire naturelle, pour les pièces anatomiques, par exemple, et surtout pour celles qui ne peuvent être étudiées que sous l'eau. M. Rousseau a surmonté cette difficulté. Au lieu de conserver la situation horizontale à la feuille, il place cette dernière verticalement, c'est-à-dire qu'il a disposé la chambre obscure au dessus de l'objet à reproduire, en plaçant cet objet lui-même horizontalement, à la manière ordinaire sur une table ou sur un support. Avec cette chambre obscure renversée, on peut évidemment prendre l'impression photographique des pièces anatomiques et autres dans les conditions qu'exige leur reproduction. C'est grâce à l'emploi des feuilles simples et de l'appareil renversé, que M. Rousseau a pu obtenir
des résultats d'une haute importance pour les applications de la photographie aux études scientifiques.
Guyot de Fère

domingo, 26 de abril de 2009

1859, 1 de Dezembro

1859, 1 de Dezembro
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
31e Année, 3 e Serie, Nº 17
Pags. 411 - 412
*
CHEVALIER (Charles),
ingénieur opticien
Fils et ancien associé de Vincent Chevalier qui s'est fait connaître par sa fabrication d'instruments relatifs aux sciences et aux arts, M. Charles Chevalier, né au commencement de ce siècle, lui a succédé dans ses travaux et dans sa réputation. Il a perfectionné un grand nombre d'appareils scientifiques et a inventé, entr'autres instruments instruments: 1° le daguerréotype à verres combinés, préférable à tous les autres pour la photographie sur plaque et sur papier; 2° la lunette, télescopique à verres combinés ; 5° la machine pneumatique à mouvement continu; 4° le baromètre d'observation et de visuer, donnant aux observations une précision complète; 5° le microscope solaire à lentilles achromatiques convergentesetdivergentes; 6°lemegascope réfracteur achromatique, etc., etc. Aussi M. Chevalier a-t-il obtenu six médailles d'or, de platine, d'argent et trois rappels de médailles aux expositions, nationales et à la Société d'encouragement. Le jury de 1854 déclara que son microscope achromatique était véritablement supérieur à celui d'Àmici.
M. Chevalier a publié:
I. Notice sur la chambre éclaire, la chambre obscure et leurs applications; 1829, 2e édition augmentée de notes du capitaine Bazil-Hall, 1853.
II. Manuel complet du Micrographe, conquis sur le maniement et l’application des microscopes, etc.; 1840, grand in-8° avec pl.
III. Manuel des myopes et des presbytes; 1841.
IV. Guide du Photographe.
V. Trois cents animalcules infusoires, dessinés à l'aide du microscope par Pritchard, de Londres.
VI. Manuel du physicien préparateur, ou Description d'un cabinet de physique; (en collaboration avec M. le docteur Fau).
M. Charles Chevalier est décédé le 21 novembre 1859

segunda-feira, 20 de abril de 2009

1862, 30 de Junho - JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES

1862, 30 de Junho
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
33e ANNÉE, 5e SERIE, Nº 17
Pags. 131-132
*
Photographie rationelle. Traité complet théorique et pratique. Applications diverses. Précédé de l'histoire de la photographie et suivi d'éléments de chimie appliquée à cet art; par M. A. Belloc ; chez Dentu, Palais-Royal, et chez l'auteur, rue de Luncry, 16, 1 v. in-8°.

Voilà trente-cinq ans qu'ont eu lieu les premiers essais réellement efficaces de Joseph Nicephore Niepce pour reproduire spontanément les images reçues dans la chambre noire, et ce fut en décembre 1829 qu'eut lieu le traité de Niepce avec Daguerre qui, de son côté avait fait des recherches ayant le même but. La photographie fit enfin sa réalisation complète le 51 décembre 1857, quand Daguerre eut résolu le problème de la fixation des images formées au foyer des lentilles. Une des premières épreuves obtenues fut déposée aux archives de l'Institut pour constater la priorité de la France dans une invention que l'Angleterre essayait de lui disputer. Il fallait à Niepce une journée pour faire une épreuve; avec le procédé de Daguerre, quatre minutes suffisaient. Mis dans le domaine public le procédé fit de rapides progrès; de son côté, un anglais, M. Fox-Talbot, découvrit le procédé de reproduction sur papier, au lieu des plaques métalliques employées par Daguerre. Ce nouveau procédé, qui devint, après de longues expériences, facile, simple et plein d'avenir fut fécondé surtout par M. Niepce de Saint-Victor, qui voulut remédier aux inconvénients qu'il offrait. En 1847, il substitua le verre albuminé au papier dans la production des épreuves dites négatives que produit la chambre noire. Dans son livre, M. Belloc rapporte avec détails cet historique des progrès de la photographie, et en dernier lieu du procédé du verre enduit de collodion, que firent connaître en 1851, M. Acher, et, en 1852 , M. Belloc dans un traité qui résumait les excellents résultats par lui obtenus depuis deux ans. Ce dernier donnait les formules auxquelles il devait les belles épreuves qu'on admirait déjà à cette première phase de l'emploi du collodion, et qui peuvent encore aujourd'hui supporter la comparaison avec tout ce qui est produit. M. Belloc a contribué aux progrès de l'art par des traités successifs ainsi que par tes belles épreuves sans relouche qu'il a fait paraître aux expositions de la Société photographique de Londres de 1853 à 1855.
Après une suite de sept publications consacrées à l'enseignement théorique et pratique de la photographie, M. Belloc vient résumer aujourd'hui les procédés, les inventions dont l'art s'est enrichi, jusqu'à ce jour, et il fait ce travail avec discernement, en praticien habile qui n'admet que ce qui est véritablement bon. Le premier il a fait connaître les procédés usuels, en les simplifiant, en les complétant, et surtout après les avoir personnellement vérifiés, expérimentés, en rejettant les milles recettes empiriques qui ont découragé maint opérateur à son début. C'est avec le plus grand soin qu'il examine chaque partie du matériel photographique, et qu'il détaille les opérations successives du photographe qui doit arriver à une image n'ayant pas besoin de ces retouches auxquelles un si grand nombre d'opérateurs ont recours et que M. Belloc condamne avec force.
Ajoutons que ce savant photographe a fondé un établissement où il met en vente tous les
nombreux objets qui composent le matériel photographique. Là, M. Belloc n'est pas un marchand, c'est un artiste: il ne vend que des produits qu'il a expérimentés, que ceux dont il peut répondre et en y ajoutant toutes les indications qui en garantissent d'autant mieux l'emploi. La fondation de cet établissement est donc un service de plus qu'il rend à l'art et aux photographes.

quarta-feira, 8 de abril de 2009

1863, 19 de Julho - JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES

1863
19 de Julho
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
34e ANNÉE,
6e SERIE,
Nº 11
Pags. 84-85
*
L'exposition de photographie qui a lieu au Palais de l'Industrie, n'offre que peu de progrès depuis la dernière. On y voit des épreuves agrandies moins mauvaises; les épreuves microscopiques ont atteint une grande perfection dans les détails. On remarque au milieu de la salle le produit d'une invention nouvelle due à M. Willème, la photo-sculpture. Photographier son sujet, puis se servir des épreuves pour la transformer en statue identique, tel est le problème résolu. Cette sorte de sculpture nécessite un emplacement spécialement construit. La salle où pose-le modèle est circulaire, éclairée par le haut; le-modèle est placé sur un piédestal au milieu, environné de 24 objectifs situés sur une même circonférence; les chambres noires sont en dehors de l'enceinte dans un couloir, circulaire. Les plaques sensibles, d'un quart de grandeur, étant distribuées dans tous les appareils, la personne qui dirige l'opération donne un signal, et les 24 écrans qui marquaient les plaques sensibles se lèvent en même temps; on les baisse de même, et le modèle est photographié sous 24 points de vue espacés de 15 degrés angulaires les uns des autres. Les opérations photographiqnes achevées, ces épreuves négatiques sont étiquetées par numéros d'ordre, placées dans des cadres et transportées dans la pièce où s'effectue le travail du sculpteur. L'épreuve négative du n° 1 est soumise à l'action d'un appareil agrandissant l'image positive dans la dimension qu'on veut donner à la statue. Le bloc de terre à sculpter s'installe au centre, dans un plateau circulaire divisé en 24 parties comme la circonférence des objectifs. L'index de ce plateau correspond au nº 1; le bras d'un photographe, muni d'un stylet de sculpteur, creuse dans le bloc do terre la silhouette de l'image de l'écran, celle ci est suivie soigneusement par le stylet qui arme le deuxième bras de l'outil; cette première opération effectuée on passe à l'image du deuxième négatif, qu'on soumet au même
travail, après avoir eu soin de tourner le plateau d'une division; une seconde silhouette à 15 degrés de la première est creusée sur le bloc et ainsi de suite jusqu'à la vingt-quatrième. Après le travail, il suffit de quelques coups de brosse et de stylet pour effacer les bavures.
Le procédé est ingénieux, sans doute, mais la statue ainsi obtenue revient à un prix élevé, et ne peut produire l'effet du travail intelligent d'un artiste.