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terça-feira, 24 de março de 2009

1881, 7 de Janeiro - BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHOTOGRAPHIE

1881
7 de Janeiro
Bulletin de la Société Française de Photographie
1881 – Tome XXVII,
Nº 1
Pag. 18
*
M. Davanne offre à la Société, de la part de Melle Marguerite Relvas, une collection de très belles épreuves photographiques.

La Société remercie Melle Relvas de cet envoi.

1881, 24 de Janeiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
24 de Janeiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T.XCII
Nº. 4
Pag. 173
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. – Présentation d’une épreuve photographique de la nébuleuse d’Orion, par M. H. Draper. (Extrait d’une Lettre adressée à M. Cornu.)

« New-York, 11 décembre 1880.
« … Je vous ai adressé par la poste une épreuve agrandie de la photographie de la nébuleuse d’Orion ; c’est la première envoyée en France (1) ([i]). Vous observerez que, vu les mouvements de l’atmosphére qui ont lieu pendant la longue durée d’exposition de cinquante et une minutes, les images des étoiles un peu brillantes sont beaucoup dilatées. Mais la nébuleuse, en raison de son faible éclat, n’est pas beaucoup troublée par cette cause.
« Je serais heureux que vous voulussiez bien mettre cette photographie sous les yeux de l’Académie. »
([i]) (1) Cette épreuve n’est parvenue à M. Cornu que la semaine dernière.

1881, 7 de Fevereiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
7 de Fevereiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 6
Pag. 261, 262, 263, 264, 265
*
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.

ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Sur les photographies de nébuleuses; par M. J. Janssen.

« Dans l'avant-dernière séance, j'ai présenté quelques remarques au sujet de la photographie de la néhuleuse d'Orion. Je viens préciser les idées que j'émettais à l'occasion de cette Communication.
» Je tiens d'abord à dire à l’Académie que j'applaudis plus que personne au résultat très important qui a été obtenu par l'éminent M. Draper, dont les beaux travaux sont bien connus de l'Académie.
« Mais je crois que les réflexions que j'ai à présenter sont indispensables pour bien préciser les difficultés de la question et indiquer avec quelles précautions, suivant moi, on doit aborder ces études.
« La question d'obtenir des nébuleuses des images inaltérables et fidèles pour léguer à l'avenir des termes sûrs de comparaison est une des plus importantes que l'Astronomie physique ait maintenant à se proposer. Cette question, en outre, est tout actuelle, car, en raison de la puissance des instruments dont les observatoires disposent aujourd'hui et surtout avec les admirables progrès que la Photographie a réalisés tout récemment dans les procédés secs, nous sommes suffisamment armés pour aborder la solution de ce délicat problème.
« Aussi, à Meudon, ainsi que je le disais récemment à l'Académie, avons-nous déjà commencé des travaux dans cette direction et obtenu des résultats. Mais ces études, entreprises avec un petit télescope de voyage, ont surtout pour but d'étudier les méthodes, en attendant que nous puissions disposer des instruments que nous attendons et qui permettront d'obtenir des résultats plus complets, tout a fait dignes de publication.
» Néanmoins, ces études nous ont montré, comme je l'indiquais dans une précédente Communication, que, s'il est relativement facile d'obtenir une image photographique des parties les plus brillantes des nébuleuses, il est au contraire beaucoup plus difficile de réaliser de ces astres des images complètes et qui permettent de les considérer comme des termes sûrs de comparaison pour l'avenir.
« C'est qu'il y a ici une circonstarice toute particulière qui influe sur les images photographiques et ne permet de les employer qu'avec de rigoureuses précautions.
« Cette circonstance réside dans la constitution toute spéciale de la nébuleuse.
« Une nébuleuse n'est pas un objet à contours arrêtés, comme le Soleil, la Lune, les planètes et les autres objets célestes. Son image présente l'aspect de nuages plus ou moins contournés et dont les diverses parties ont un pouvoir lumineux extrêmêment variable. II en résulte que, suivant la puissance de l'instrument, le temps de pose, la sensibilité de la plaque photographique, la transparence de l'atmosphère, etc., on obtient d'une même nébuleuse des images extrêmêment différentes, souvent même des images qu'on ne soupçonnerait pas appartenir au même objet. Par exemple, si une nébuleuse présente des parties brillantes reliées à des portions plus sombres, et qu'on prenne de cette nébuleuse des images de poses très différentes, les images correspondant aux poses les plus courtes pourront ne montrer que les seules parties brillantes sans aucune trace des parties intermédiaires, figurant ainsi plusieurs nébuleuses distinctes. Les images de poses plus longues commenceront à montrer les parties moins lumineuses, et celle où le temps de l'action lumineuse aura été encore plus prolongée montrera la nébuleuse plus complète encore.
« C'est ainsi que nous avons obtenu, avec notre télescope de 0m,50 de diamétre et de 1m,60 de distance focale (1) ([i]), trois photographies de la nébuleuse d'Orion, correspondant à des temps d'action lumineuse de 5m, 10m, 15m et qui présentent des images d'aspects très différents. L'image de la nébuleuse, quand on passe de la pose la plus courte à la plus longue, tend à s'étendre et à se compléter (2) ([ii]). Mais ce qu'il faut bien remarquer ici, c'est que nos moyens photographiques actuels ne nous permettent pas d'obtenir des nébuleuses des images aussi complètes que celles qui nous sont présentées par nos grands instruments d'optique oculaire. La constitution de ces objets célestes exige donc impérieusement que les photographies qui en seront prises, si l'on veut qu'elles puissent servir plus tard de base à des comparaisons certaines, que ces photographies, dis-je, soient prises dans des conditions optiques et photographiques rigoureusement définies.
» Ces conditions sont extrêmêment difficiles à définir rigoureusement. Les plus simples sont celles qui se rapportent à la puissance optique de l'instrument et au temps de l'action lumineuse; mais les conditions qui visent le degré de sensibilité des plaques photographiques, la transparence de l'atmosphère pour les rayons actifs, sont beaucoup plus difficiles à apprécier.
« Si, par exemple, on a obtenu de la nébuleuse d'Orion une image photographique qui sera toujours plus ou moins complète et montrera certains détails de la structure de l'astre, sans en donner d'autres qui eussent demandé pour se produire, ou un instrument plus puissant, ou un degré de transparence photographique plus grand de l'atmosphère, ou des plaques plus sensibles, etc., comment pourra-t-on définir tous ces facteurs d'une manière assez rigoureuse pour permettre à l'observateur de l'avenir de se placer dans des conditions identiques, et d'avoir, en conséquence, le droit d'attribuer les différences accusées par son image à des changements véritables dans la structure de l'astre?
« Je sais qu'il est certains changements de l'image qu'on aurait toujours le droit de considérer comme correspondant à des changements réels; mais, pour ces cas particuliers eux-mêmes, il faudrait une discussion bien délicate pour les mettre en évidence, et pour le reste on manquerait de toute espèce de base.
« Je pourrais citer comme exemple remarquable de ces variations les images photographiques de la couronne qui furent prises à Siam en 1875, pendant l'éclipse totale. M. le Dr Schuster dirigeait l'expédition anglaise, et ce savant disposait d'un appareil destiné à prendre des photographies de l'éclipse. Je le priai de prendre pendant la totalité plusieurs images de la couronne, en donnant à ces photographies des temps de pose variables comme les nombres 1, 2, 4, 8.
« Le résultat fut concluant: nous constatâmes que, dans chaque image, la hauteur de la couronne était différente et que chacune d'elles donnait une hauteur inexacte au phénomène. C'est que l'atmosphère coronale est une véritable nébulosité qui entoure le globe solaire et que le pouvoir lumineux de cette atmosphère décroît rapidement de la surface de l'astre vers les espaces. Dans ces conditions, qui oserait affirmer, d'après des photographies de la couronne prises à des époques différentes, et sans qu'on eût autrement défini les conditions de l'expérience, qui oserait affirmer, dis-je, que les différences que pourraient présenter ces images correspondent à une véritable variation dans la hauteur de cette enveloppe solaire ?
» Il est donc indispensable que les photographies de nébuleuses soient accompagnées d'une sorte de témoin qui exprime la résultante des conditions dans lesquelles l'image a été obtenue. Ce témoin, je le demande aux étoiles.
« Une étoile donne sur la plaque photographique placée au foyer de l'instrument un point noir ou sombre plus ou moins régulier. Ce point, à cause de ses petites dimensions, ne peut se prêter à aucune mesure photométrique, mais il en est tout autrement si, au lieu de placer la plaque au foyer, on la place un peu en dedans. On obtient alors un cercle de très petit diamètre, de teinte sensiblement uniforme (si la lunette est bonne), et dont on peut comparer le degré d'opacité avec des cercles de même origine. Il faut avoir soin de régler l'action lumineuse de manière que la teinte du cercle ne soit pas trop foncée et corresponde aux instants où la lumière produit les plus grandes variations possibles avec l'augmentation du temps de son action.
» Les degrés d'opacité de deux cercles ainsi obtenus peuvent être comparés par des procédés photométriques, mais on doit s'attacher à n'avoir à constater que l'égalité des teintes, afin d'éviter l'emploi de tables donnant les variations d'opacité en fonction de l'intensité lumineuse.
» Le diamètre du cercle se mesure soit directement, soit mieux par la connaissance de l'angle d'ouverture de l'instrument et celle de la distance de la plaque photographique au foyer.
« Il faut bien remarquer que, comme le degré d'opacité de ces cercles stellaires est influencé non seulement par le temps de l'action de la lumière, mais par toutes les circonstances de sensibilité des plaques, de transparence photographique de l'atmosphère, etc., ils peuvent être considérés comme une résultante de tous ces facteurs et constituent le témoin que nous cherchons. Si une photographie de nébuleuse est accompagnée de cinq ou six de ces cercles stellaires obtenus d'ailleurs dans les mêmes conditions qu'elle, ils permettront aux observateurs de l'avenir de se placer dans des conditions non pas semblables pour chacune d'elles, mais équivalentes dans leur résultat final, ce qui est le but cherché. Dans cette méthode, l'observateur qui voudrait obtenir une photographie d'un objet céleste susceptible de donner des images différentes avec les conditions de l'observation commencerait d'abord par chercher à déterminer le temps convenable pour obtenir les témoins dont nous parlons; ce temps déterminé, qui pourra être d'ailleurs fort différent de celui qui a été employé pour obtenir la photographie à laquelle il s'agit de se comparer, sera néanmoins celui qui sera nécessaire pour se placer dans les conditions où l'image soit comparable.
« Il est clair d'ailleurs que, si les images de la nébuleuse qui doivent être comparées ne sont pas prises à la même échelle, il sera nécessaire que les mêmes rapports de grandeurs soient maintenus entre les cercles stellaires.
« Je n'ai voulu pour aujourd'hui qu'appeler l'attention des astronomes physiciens sur l'emploi de ces cercles stellaires. Ils ont dans ma pensée un rôle beaucoup plus étendu.
« D'après les études auxquelles je me suis livré, ils me paraissent constituer un moyen nouveau et très simple pour aborder l'étude du pouvoir photographique des étoiles et qui permettra de les classer en grandeurs à ce point de vue, comme elles l'ont été au point de vue oculaire.
« J'aurai l'honneur, dans une autre Communication, d'entretenir l'Académie des efforts que je fais pour asseoir les bases de cette étude. »
([i]) (1) J'ai construit, en 1870, un télescope de très court foyer, comme celui dont il est question ici, et qui m'a servi, pendant l'éclipse de 1871, à mettre en évidence la véritable nature de la couronne. Ce genre de télescope permet de résoudre certaines questions spéciales qui ne pourraient pas être abordées par les télescopes ordinaires.
([ii]) (2) Ces images sont placées sous les yeux de l'Académie.

1881, 4 de Março - Bulletin de la Societe Française de Photographie

1881
4 de Março

Bulletin de la Societe Française de Photographie
Tome XXVII, nº 3
Pag. 57, 58
*
Procés-verbal de la séance du 4 mars 1881

La parole est à M. Perrot de Chaumeux, pour le dépouillement de la Correspondance.

Il signale une Lettre de M. Gaumé, du Mans, qui, envoyant sa souscription pour l'érection d'un monument à la mémoire de Nicéphore Niepce, ajoute :

« Je regretterais d'autant plus de n'avoir pas offert plus tôt mon obole à cette œuvre patriotique, que la Photographie a été le rêve de toute ma vie. Enfant encore, le hasard me fit faire des dessins produits par la lumière. En 1827, élève externe au Collège de Chàteau-Gontier, ayant laissé sur une table à la fenêtre de ma chambre, donnant au midi, des feuilles de plantes, que je m'amusais à dessiner, sur un buvard de papier rosé, et pour que le vent ne les emportàt pas pendant que j'allais à la classe de 2h, ayant mis un verre sur ces feuilles, je fus tout surpris et enchanté, en rentrant à 4h 30m, de trouver mon buvard décoloré, mais mes plantes dessinées avec la plus grande perfection sur le papier.
» Désirant reproduire ainsi la vue qui se trouvai1 en face de ma fenêtre, je fis l'acquisition d'un objectif de 3fr et montai une chambre noirce avec un miroir comme réflecteur, et je mis au fond de cet instrument primitif une feuille de mon buvard. Hélas! inutilement j'attendis mon image! Je dus me contenter de mes reproductions de feuilles et de quelques images rendues transparentes par un vernis. La chambre noire ne me servit qu’à voir les passants dans la rue et à me faire un tableau vivant de la nature. Arriva 1840 et le daguerréotype. Alors je fis l'acquisition d'un des premiers instruments parus. Puis enfin, élève de MM. de Brébisson et Blanquart- Évrard, etc., je n'ai cessé de m'occuper de cette science, tout en ne pouvant y employer que le temps libre que me laissa ma profession. «
« Je mets à la poste, en même temps que cette lettre, trois épreuves faites comme celles que je faisais en 1827, elles sont faites depuis longtemps. Malgré leur peu d'intérêt, j'ose cependant les offrir à la Société comme souvenir. Sans soin aucun, dans un carton, elles se conservent indéfiniment.
« Je suis, etc.
La Société examine avec intérêt les spécimens envoyés par M.Gaumé et le remercie de son envoi.

1881, 7 de Março - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
7 de Março
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 10
Pag. 496
*
PHOTOGRAPHIE. - Note sur la photographie de la lumière cendrée de la Lune; par M. J. Janssen.

« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une photographie lunaire qui montre la partie de notre satellite éclairée par la lumière de la Terre.
« C'est avec le télescope de 0m, 50 de diamètre, à très court foyer, dont j'ai déjà entretenu l'Académie dans la Note sur les nébuleuses, que cette photographie a été obtenue. Une exposition de soixante secondes a suffi pour obtenir l'image en question. La Lune était alors âgée de trois jours.
« Bien que cette image soit faible, on peut néanmoins reconnaître, dans la partie de la Lune brillant seulement par la lumière cendrée, la configuration générale des continents lunaires.
» L'intérêt scientifique de cette application de la Photographie sera de permettre de prendre des mesures photométriques plus précises sur la lumière cendrée et d'étudier les phénomènes lumineux si intéressants qui se produisent dans la double réflexion de la lumière solaire sur les deux astres, suivant les diverses circonstances atmosphériques ou géographiques que la Terre peut présenter. »

1881,4 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
4 de Abril
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 14
Pag. 821, 822, 823, 824, 825 825
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Sur la photométrie photographique et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du Soleil et des étoiles; par M. J. Janssen.

« Les applications scientifiques de la Photographie ont pris une telle importance, spécialement en Astronomie, qu'il y a actuellement un intérêt capital à introduire dans cet art les méthodes rigoureuses de la Science, afin de le rendre capable, non plus seulement d'enregistrer les phénomènes lumineux, mais d'en donner la mesure précise, en un mot de créer une Photographie photométrique.
» C'est le but que je me suis proposé, et que je poursuis depuis plusieurs années.
» L'intervention de la Photographie dans les mesures photométriques présente un très grand intérêt.
» D'une part, cette méthode permet aujourd'hui non seulement l'enregistrement de tous les rayons visibles, mais elle atteint encore ces radiations ultra-violettes qui nous donnent des notions si précieuses sur la température des corps.
« Mais l'avantage le plus précieux de la Photographie consiste dans la permanence des résultats obtenus. Tandis que les comparaisons photométriques entre deux sources lumineuses sont essentiellement fugitives et exigent la présence simultanée de ces sources, la Photographie fournira des termes permanents de comparaison qui pourront être comparés quand on voudra et qu'on pourra même léguer à l'avenir. En outre, par l'admirable propriété de la plaque sensible, de permettre l'accumulation presque indéfinie des actions lumineuses, la nouvelle méthode permettra la comparaisonet l'étude de radiations d'une faiblesse extrème, inaccessibles à nos moyens actuels.
« Le phénomène photographique final, provoqué par l'action des radiations actives, consiste, pour les procédés actuels, dans un dépôt métallique sur la plaque. On ne pourrait songer à peser ce dépôt: les quantités de matière en jeu sont trop faibles. Il est plus simple et plus naturel de demander l'élément de mesure au degré d'opacité plus ou moins grand de ce dépôt rnétallique, puisque c'est par lui que sont constituées les images engendrées par la lumière.
« C'est ce que nous avons fait.
« Nous avons ensuite cherché un instrument qui pût donner les bases des rapports qui existent entre l'intensité d'une radiation et le degré d'opacité du dépôt qu'elle provoque.
» Après diverses recherches, nous avons été conduit aux dispositions trés simples de l'instrument dont nous donnons la disposition essentielle, et que nous nommons le photomètre photographique.
« Cet instrument consiste essentiellement en un châssis pouvant recevoir une plaque sensible devant laquelle un mécanisme fait passer, d'un mouvement uniforme et mesuré, un obturateur percé d'une fenêtre, qui régle l'action lumineuse sur la plaque, et dont la forme est variable avec les effets qu'on veut obtenir.
« Le mouvement de l'obturateur est rendu uniforme, soit par un mouvement d'horlogerie pour les mouvements lents, soit par des ressorts, agissant dans des conditions spéciales, pour les mouvements rapides. Dans ce dernier cas, la vitesse est mesurée par un diapason.
« Si l'on place dans le châssis une plaque sensible, et qu'on fasse passer devant elle la fenêtre de l'obturateur, on obtient une teinte uniforme sur toute la surface de la plaque quand la fenêtre a la forme d'un rectangle; mais, si la forme de cette fenêtre est celle d'un triangle, la teinte de la plaque décroîtra du bord qui correspond à la base du triangle vers le bord opposé, et, de plus, la loi du décroissement d'intensité de ces teintes exprimera celle qui les lie aux décroissements de l'intensité de la source, décroissements qui sont donnés par la forme même de la fenêtre.
« En donnant à la fenêtre des ouvertures triangulaires de divers angles, on obtiendra les séries de teintes qui correspondent des intensités variées et liées entre elles de la lumière.
« L'instrument permet de constater immédiatement que l'opacité du dépôt photographique ne reste pas proportionnelle à l'intensité lumineuse dès que cette intensité s'accroît notablement, car, si l'on superpose en sens opposés deux plaques semblables obtenues avec la même ouverture triangulaire, on constate qu'elles ne présentent pas une teinte uniforme, mais, au contraire, qu'elles montrent une augmentation d'opacité vers le milieu, ce qui démontre que le dépôt photographique n'augmente pas aussi rapidement que l'intensité lumineuse.
« Pour mesurer les rapports de sensibilité de deux plaques photographiques d'origines différentes, il suffit de les mettre l'une à la suite de l'autre dans le châssis du photomètre et de donner la pose par la fenêtre triangulaire. Les points où les plaques présenteront la même opacité seront rapportés aux points de la fenêtre qui leur correspondent, et le rapport des ouvertures en ces points exprimera le rapport des sensibilités. On trouve ainsi que les nouvelles plaques au gélatino-bromure d'argent qu'on prépare actuellement peuvent être jusqu'à vingt fois plus sensibles que les plaques collodionnées au procédé humide.
» On peut, aussi facilement, chercher les rapports des intensités photogéniques de deux sources différentes. Il suffira de les faire agir successivement sur deux plaques semblables. Les points d'égale teinte dans ces plaques conduiront, comme tout à l'heure, à l'expression du rapport cherché.
» Enfin l'on pourra aussi simplement vérifier, par la Photographie, les principales lois de la Photométrie.
» Mais il y a ici un élément nouveau et fort important de mesure: c'est celui de la durée des actions. Quand deux sources d'inégale intensité ont accompli sur la rnême plaque un travail photographique égal, leurs intensités sont dans le rapport inverse des temps qu'elles ont respectivement employés.
» II est évident, en effet, que, pour accomplir un même travail dans des conditions identiques, il faut la même somme d'énergie radiante.
» On vérifie le principe au photomètre, en prenant une fenêtre divisée en deux parties rectangulaires dans le sens de sa hauteur, celle du haut ayant, par exemple, quatre fois l'ouverture de celle du bas. On fait agir sur l'ouverture quadruple une source d'intensité Ι et sur l'ouverture Ι une source d'intensité 4. On constate alors que les teintes sont égales.
» Telle est la disposition générale de l'instrument. Il porte des dispositions spéciales pour les différentes applications qu'on peut lui demander, et notamment lorsqu'il s'agit d'affaiblir ou d'augmenter par des lentilles de quartz l'intensité de la source radiante. Dans ce résumé, je ne puis entrer dans les détails, qui seront donnés dans le Mémoire.
« Je viens maintenant à l'une des applications qui ont été faites des principes posés ci-dessus.
» Application à l'étude des radiations comparées du Soleil et des étoiles. - II est superflu d'insister sur l'importance de cette application. On sait que de tout temps, mais surtout depuis les grands progrès des sciences physiques, les astronomes les plus célèbres ont cherché à obtenir des mesures de la puissance rayonnante des corps célestes.
« La Photographie, qui, aujourd'hui, peut enrégistrer des radiations d'une échelle d'ondulations beaucoup plus étendue que l'échelle oculaire, apportera des éléments nouveaux et de la plus haute importance dans la question.
« Dans ce travail, je me suis attaché d'abord aux étoiles dont on connaît la parallaxe; Sirius, la Chèvre, Arcturus, etc., ont été l'objet des premières études.
« La comparaison de la puissance du rayonnement photographique d'une étoile et du Soleil peut être obtenue directement, sans intermédiaire.
« Il faut déterminer d'abord quelle est la durée d'action du Soleil qui correspond à la variation la plus rapide dans le degré d'opacité des dépôts photographiques. Cette donnée est fournie par le photomètre.
« Si l'on se sert de plaques au gélatino-bromure d'argent, on trouve que pour remplir cette condition il faut réduire l'action lumineuse de 1/20000 à 1/40000 de seconde pour l'action directe.
» Pour obtenir sur la plaque sensible une teinte se dégradant unifomiément d'un bord à l'autre et formant une échelle bien régulière, on est obligé de donner aux côtés de la fenêtre la forme d'une courbe qui corrige le défaut de proportionnalité entre la grandeur de l'action photogénique et l'opacité du dépôt produit.
« Nous nommerons échelles solaires ces plaques photographiques présentant des échelles de teintes, obtenues dans des conditions rigoureusement déterminées pour la nature de la couche sensible, le temps de l'action solaire, la hauteur de l'astre, etc.
« Il s'agit maintenant d'obtenir des termes analogues pour les étoiles.
« Ainsi que je le disais à l'Académie dans une autre séance, les images photographiques données par les étoiles ne peuvent fournir des éléments précis de mesure photométrique, à cause de la petitesse et de l'irrégularité de ces images. On en peut tirer des indications générales déjà précieuses sur la puissance de rayonnement de ces astres, mais ces résultats échappent à toute mesure.
« Il faut obtenir avec l'étoile une image assez grande et de teinte mesurable, c'est-à-dire qui puisse être comparée à celles que nous avons obtenues du Soleil.
« Pour obtenir ce résultat, on place le châssis qui contient la plaque photographique à une certaine distance du foyer, comme je le disais dans une précédente séance. Le faisceau conique donné par la lumière de l'étoile est coupé par un plan perpendiculaire à son axe et donne un cercle. Si la lunette ou le télescope est très bon, ce cercle est uniformément éclairé dans toute sa surface, et l'image photographique présente une teinte uniforme qui se prête très bien aux comparaisons photométriques.
« Sur la même plaque, nous obtenons ainsi de l'étoile une douzaine d'images correspondant à des temps régulièrement croissants. On élimine ainsi les erreurs accidentelles et on obtient plusieurs termes de comparaison avec les échelles solaires
« Le mouvement de l'instrument, du reste, doit être rigoureusement réglé sur le temps sidéral, pour se prêter à des poses un peu prolongées quand cela est nécessaire.
« Ici, comme pour le soleil, toutes les circonstances qui modifient l'intensité du rayonnement de l'étoile sont notées et appréciées.
« On voit que dans ces expériences la puissance rayonnante de l'étoile est augmentée dans le rapport du carré du diamètre du miroir télescopique à celui du cercle stellaire. Il y a, bien entendu, à tenir compte des pertes par réflexion.
« J'ai également une disposition qui permet d'obtenir avec le télescope lui-même, pour le Soleil, des cercles analogues aux cercles stellaires.
« La série des cercles d'une étoile est alors comparée aux échelles fournies par le Soleil, et chaque cercle pour lequel on trouve une teinte égale dans les échelles fournit les éléments du rapport des intensités photographiques des deux astres.
« Dans une Communication ultérierire, j'aurai l'honneur de faire connaître les résultats obtenus. Pour Sirius, les conditions étaient dernièrement assez défavorables; cependant on peut déjà prévoir, d'après les premières comparaisons, que ce corps doit avoir un volume considérable, même en admettant un pouvoir radiant, par unité de surface, beaucoup plus élevé que pour notre Soleil. »

1881, 18 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences


1881
18 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 16
Pag. 964, 965
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Sur la Photographie stellaire. Note de M. H. Draper
(Extrait d'une Lettre adressée à M. A. Cornu.)

« Je m'empresse de communiquer à l'Académie les progrès récents que j'ai accomplis dans la photographie de la nébuleuse d'Orion.
» Par une durée d'exposition de cent quarante minutes dans le télescope, j'ai réussi à photographier, dans la nébuleuse, des étoiles de grandeur 14,1, 14,2 et 14,7 suivant l'échelle de Poyson. M. le professeur Pickering, de l'Observatoire du Harvard College, a fait pour moi une détermination spéciale de la grandeur de ces étoiles: la plus faible est de la 16e grandeur dans l'échelle d'Herschel.
« Vous voyez donc que la Photographie a reproduit des étoiles presque au minimum de visibilité dans mon télescope de 9 pouces, employé pour cette recherche, et que nous pouvons raisonnablement espérer photographier, avant peu, des étoiles trop faibles pour être vues par l'oeil dans cet instrument.
» La nébuleuse s'étend sur une surface d'environ 15' en diamètre, la limite précise étant difficile à établir, car l'éclat est plus faible dans les parties extérieures. Les étoiles du Trapèze sont nettement séparées, et la définition
est beaucoup meilleure que dans l'épreuve que je vous ai précédemment envoyée.
» J'ai l'intention d'obtenir quelques reproductions photographiques d'après les meilleurs clichés et d'en envoyer un exemplaire, aussitôt que possible, pour mettre sous les yeux de l'Académie. »

1881, 27 de Junho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
27 de Junho

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII,
Nº. 26
Pag. 1483
M. Janssen présente à l’Académie une photographie de la comète actuellement visible, qui a été obtenue à l’Observatoire de Meudon dans la nuit du 26 au 27 juin.
Les détails de cette observation seront données dans le prochain numéro des Comptes rendus.

1881, 27 de Junho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
27 de Junho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 26
Pag. 1483
*
M. W. Huggins annonce, par la dépêche suivante, qu’il a réussi à photographier le spectre de la cométe :
« Photographies obtenues du spectre de la cométe. Deux raies brillantes du carbone dans la partie ultra-violette. Spectre continu avec les raies de Fraunhofer.

1881, 27 de Junho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
27 de Junho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 26
Pag. 1504, 1505
*
OPTIQUE. - Photographie des couleurs, par teinture de couches d’albumine coagulée. Note de MM. Ch. Cros et J. Carpentier, présentée par M. Desains.

« Nous avons l’honneur de présenter a l'Académie deux épreuves photographiques d'une aquarelle, en y joignant l'original, afin qu'il soit facile de constater la reproduction exacte des détails et des couleurs, malgré l'excès du sel de chrome, qui verdit un peu le fond des épreuves.
» Ces images sont obtenues au moyen de trois clichés d'après le même objet: clichés faits respectivement à travers un écran liquide orangé, un écran vert, un écran violet. Les opacités et les transparences, variant d'un cliché à l'autre, dans les parties homologues de l'image, servent à distribuer les quantités relatives de pigment rouge, jaune, bleu, composant les teintes variées du modèle.
« Les épreuves sont constituées, sur la glace support, par trois couches de collodion albuminé. On prépare ces couches en versant d'abord sur la glace du collodion contenant 2 ou 3 parties pour 100 de bromure de cadmium. On immerge ensuite la glace dans un bain d'albumine, fait de dix ou douze blancs d'œufs pour 1lit d'eau.
« L'albumine se coagule dans la trame du collodion par l'action de l'alcool et du bromure de cadmium. On a ainsi constitué une couche très régulière d'une trame assimilable à celle du coton animalisé des teinturiers. Cette couche est imbibée de bichromate d'ammoniaque, puis séchée à l'étuve. Alors on applique sur la plaque ainsi sensibilisée un positif par transparence, et l'on expose pendant quelques minutes à la lumiére diffuse. La plaque est lavée ensuite et plongée dans un bain colorant.
« Sous l'action de la lumière, le bichromate a fait subir à l'albumine, déjà coagulée, une seconde contraction, telle qu'elle ne se laisse plus imbiber ni teindre par les pigments appropriés. Mais, dans les parties protégées par les opacités du positif, la matière colorante pénètre et se fixe.
« Il est donc facile d'obtenir par ce moyen des images photographiques en toute espèce de couleurs. Ces images, produites sur glace, sont invariables dans leurs dimensions. Il suffit donc, pour nos tirages colorés, de répéter trois fois les opérations sur une même glace, en employant: 1º pour l'image obtenue à travers l'écran vert, un bain colorant rouge; 2º pour l'image de l'écran orangé, un bain de bleu; 3º enfin pour l'image de l'écran violet, un bain de jaune.
« Les mêmes écrans, les mêmes pigments servent à reproduire tous les sujets polychromes proposés. Nous sommes arrivés à établir, une fois pour toutes, les compositions des liquides tamiseurs et celles des bains colorants. Nous éclairons, pour cela, par une lumière électrique constante, un modèle trichrome invariable composé avec trois flacons remplis, l'un d'une solution saturée de chlorure de cobalt, le deuxième d'une solution saturée de chromate de potassium, le troisième d'une solution saturée de sulfate de cuivre.
« La lumière électrique nous donne encore deux éléments de précision. D’abord, dans 1'obtention des clichés, les écrans sont placés devant les lampes, en sorte que l'objet, éclairé d'une lumière monochrome, est photographié avec un appareil ordinaire, sans l'interposition d'un milieu coloré qui arrête et diffuse un peu de lumière. Ensuite, lors des tirages, les temps de pose sont établis avec rigueur et inscrits sur chaque positif. Les tirages se font ainsi égaux par tous les temps et dans un local quelconque. »

M. Ed. Becquerel fait observer, à l'occasion de la Communication de MM. Cros et Carpentier, qu'il ne s'agit pas, comme son titre semblerait l'indiquer, de la reproduction photographique immédiate des images avec les couleurs naturelles des corps, mais bien d'un tirage polychrome par voie d'impression photographique, dans lequel les teintes des images peuvent varier à volonté avec les nuances des matières colorantes employées et ne sont pas liées d'une manière nécessaire avec les couleurs des rayons actifs.

1881, 29 de Agosto - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences


1881
29 de Agosto

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCIII
Nº. 9
Pag. 406, 407, 408
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OPTIQUE. - Sur l'absorption des rayons ultra-violets par quelques milieux.
Note de M. de Chardonnet, présentée par M. Cornu.

« Les expérietices ont été conduites parallèlement par deux voies différentes:
» Première méthode. - Le liquide à l'étude était placé dans une cuve fermée par des glaces à faces parallèles, ou, mieux, par des lames de quartz taillées perpendiculairement à l'axe; l'épaisseur de la couche liquide était, suivant la transparence, de 3mm à 20mm. Après avoir traversé le liquide, les rayons lumineux étaient reçus sur du papier photochromique de Poitevin, dont le changement de teinte indiquait la présence ou l'absence des rayons chimiques (on sait que ce papier noircit ou pâlit, selon que la lumière possède ou non ses rayons actiniques). Ce procédé n'indique pas la réfrangibilité des rayons absorbés, mais donne rapidement une idée de la somme totale des rayons chimiques qui manquent. Quant aux solides, il suffit d'en poser des plaques plus ou moins irréguliérement taillées sur le papier Poitevin et d'exposer le tout au Soleil: l'homogénéité du milieu n'est pas indispensable comme dans la méthode suivante.
» Seconde méthode. - Un rayon solaire, réfléchi sur le miroir métallique d'un héliostat, traverse une fente étroite et un objectif en quartz et spath d'Islande (construit par M. Duboscq d'après les indications de M. A. Cornu); puis il est décomposé par un prisme en spath d'Islande et son spectre est projeté sur une plaque photographique ou sur un écran fluorescent. On obtient, de cette façon, un spectre de 0m,15 à 0m,20 de longueur, dont les raies principales sont toutes assez nettes. Cette combinaison une fois réglée, on interpose, au devant de la fente, une cuve à fxes parallèles en quartz, qu'on remplit à moitié avec le liquide à essayer; de cette manière, on projette sur l'écran deux spectres juxtaposés, dont l'un est le spectre solaire naturel, et dont l’autre est le spectre d'absorption de la substance donné. Cette disposition est essentielle: la comparaison simultanée avec le spectre naturel s'impose à chaque détermination, car le spectre solaire ultra-violet se modifie à chaque instant, suivant la hauteur du Soleil et l'état de l'atmosphère.
« Pour étudier la fluorescence, on place la même cuve à faces de quartz dans un créneau de l'écran de projection correspondant au spectre ultraviolet, et on observe la lueur produite, en se garantissant de toute lumière étrangére.
« Les liquides qui circulent dans les végétaux ou qui imprègnent les racines et les fruits paraissent tous avides des rayons chimiques, utiles ou nécessaires à leurs transformations. Un certain nombre de racines, de tiges, de feuilles, de fleurs et de fruits ont été épuisés, ail bain-marie, par l'eau, l'alcool et l'éther; ces décoctions ont toutes intercepté plus ou moins vivement les rayons chimiques; quelques infusions, même peu concentrées, ont éteint une partie des rayons à la fois actiniques et visibles, jusqu'en G. Les expériences ont porté sur les décoctions suivantes: les racines de pêcher, de pommier, de chou, de sapin; les haricots, les carottes, les raves, les oignons, les pommes de terre; les jeunes tiges de coudrier; les pommes, les épinards, l'oseille; les pétales de violette, de reine-marguerite, la dissolution de gomme arabique, les branches et les feuilles d'arbres résineux. La sève printanière de la vigne (pleurs), surtout lorsqu'elle est concentrée par l'évaporation, se montre trés active, ainsi que la teinture d'arnica, le vin blanc et le vin rouge, même très dilués.
» La fluorescence ne paraît pas en rapport direct avec l'intensité de l'absorption actinique. La décoction de raves, par exemple, est un absorbant moins énergique que la décoction de pommes de terre; et pourtant, la première est fluorescente, tandis que l'autre ne l'est pas. Parmi les substances faiblement fluorescentes, je citerai le vin blanc (Meursault), tandis que le vin rouge (Bourgogne) n'a pas manifesté cette propriété. Dans plusieurs des liquides ci-dessus, la fluorescence a été impossible à constater; dans d’autres, elle apparaît franchement, mais elle est très faible, cornparée à ce qu'on voit avec la quinine ou le verre d'urane.
» Un trés petit nombre de liquides de la série animale ont pu être étudiés jusqu'ici. Les resultats paraissent beaucoup plus variés: tandis que le sang, même trés dilué, est un absorbant énergique, l'humeur aqueuse de l'œil récemment recueillie (œil de veau), l'albumine de l'œuf de poule, n'ont aucune action sur les rayons chimiques, au moins sous les épaisseurs de 15mm à 20mm.
« L’eau distillée, l'alcool, l'éther sulfurique, le collodion normal, la dissolution de sucre de canne sont également sans action.
« La gélatine (grénétine du commerce) a été spécialement examinée, en raison de son importance industrielle et physiologique. Elle s'approprie énergiquernent tous les rayons actiniques, à ce point que 3 mm d'une gelée à 5 pour 100 de gélatine interceptent tous les rayons chimiques et que l'absorption commence à la raie G. Cette même gelée est sensiblement fluorescente, dans toutes les parties du spectre actinique.
« On voit que le sulfate de quinine, considéré longtemps comme présentant le type de l'opacité actinique, partage ses propriétés absorbantes avec un grand nombre de corps organiques.
»J'ai comparé les spectres projetés à travers un prisme en spath d'Islande par deux objectifs photographiques simples, d'égal foyer, l'un construit par M. Darlot, de Paris, l'autre par M. Dallmeyer, de Londres. L'objectif anglais s'est montré constamment plus transparent que l'objectif français. Il a paru difficile de mesurer rigoureusement la différence, la méthode des spectres jumeaux indiquée ci-dessus n'étant pas applicable, mais la longueur du spectre invisible projeté sur l'écran s'est trouvée de 25 à 40 pour 100 plus grande avec l'objectif Dallmeyer qu'avec l'objectif Darlot. Un ancien objectif, construit par feu Charles Chevalier, s'est montré plus perméable que l'objectif Darlot, sans approcher de la transparence du verre anglais.
« Je me propose de continuer ces recherches. »