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sexta-feira, 27 de março de 2009

1876, 3 de Julho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1876
3 de Julho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. LXXXIII
Nº. 1
Pag. 43, 44, 45, 46
*
CORRESPONDANCE

ASTRONOMIE PHYSIQUE. – Études de photographie astronomique. Note de M. A. Cornu, présentée par M. Fizeau.

« La facilité et la précision avec lesquelles la Photographie enregistre les phénomènes luimineux dans leurs moindres détails assignent à cette merveilleuse application de l'Optique un rôle de plus en plus important dans les sciences d'observation et en particulier en Astronomie. Mais la Photographie ne pourra prendre une place regulière dans les observatoires que si les appareils photographiques possédent la même simplicité et la même perfection théoriques que les instruments en usage pour les observations courantes. A l’occasion des travaux de la Commission du passage de Vénus, et plus tard sur la demande du Conseil de l’Observatoire de Paris, j’ai étudié ce problème et trouvé une solution aussi complète que possible; les épreuves que j’ai l’honneur de mettre sous les yeux de l’Académie justifieron, j’espère, cette opinion; j’ai, en effet, obtenu des épreuves photographiques correspondant à la plupart des observations qu’on peut faire à l’équatorial.
« Ce qui caractérise l’originalité de la méthode, c’est quelle n’exige aucun instrumenr spécial; toute lunette peut être immédiatement adaptée aux observations photographiques, à l’iade d’une disposition toute mécanique qui n’altère en rien les qualités optiques de l’instrument; il suffit, en effet, de séparer les deux lentilles qui composent l’objectif, d’une quantité dépendant de la nature des verres, mais dépassant rarement 1 pour 100 de la distance focale ; cette opération raccourcit cette distance d’environ 6 à 8 pour 100. La théorie et l’expérience prouvent que l’achromatisme primitif des rayons visibles est transformé en achromatisme des rayons chimiques nécessaires à la perfection des images photographiques; des mesures directes et précises ont montré que ce faible écartement des verres n’apportait aucune aberration dans les images. Cette méthode d’achromatisme a été d’ailleurs adoptée par la Commission du passage de Vénus, et les résultats obtenus ont été très-satisfaisants.
« La même méthode a réussi complétement à l’Observatoire de Paris au grand équatorial (1) ([i]) de la tour de l’Est, dont l’objectif a 0m,38 d’ouverture et 8m,90 de distance focale. Un dispositif très simple permet d’écarter les verres et de faire fonctionner l’instrument aussi bien pour les observations optiques que pour les observations photographiques. Il est bon d’ajouter que l’ajustement photographique ne présente aucun inconvénient pour l’observation des astres de faible éclat; j’ai observé aisément Uranus et au moins un de ses satellites sans avoir besoin de rétablir l'achromatisme optique.
« Au foyer principal de cet instrument, on obtient des images photographiques directes du Soleil et de la Lune mesurant près de 8 centimètres de diamètre, images qu’on pourrait amplifier sans difficulté par l’oculaire, de manière à produire des épreuves de plus de 1 mètre de diamètre; je me suis bien gardé d’introduire cette complication. Les images ainsi amplifiées gagnent peut-être un certain effet artistique, mais elles perdent le caractère le plus précieux des images directes, celui d’être absolument affranchies de de toute aberration; en effet, chaque point d'une image directe est formé par le concours des rayons provenant de la totalité de l'olbjectif, tandis que le point correspondant de l'image amplifiée est formé par un faisceau qui n'a traversé qu'une portion très-minime de l'oculaire amplificateur, portion variable avec les différents points de l'image.
« Un autre avantage de cette lunette photographique, c'est la fixité presque absolue de son foyer avec les variations ordinaires de la température; les miroirs de télescopes, précieux d'autre part par la perfection de leur achromatisme, présentent au contraire l’inconvénient d’un foyer conatamment variable comme position et comme aberrations.
« Les épreuves que j'ai l'honneur de présenter à l’Académie sont, pour le plus grand nombre, des images de la Lune obtenues en vue de la construction d’une carte à grande échelle de cette planète; celles du Soleil ne figurent qu’à titre d’épreuves auxiliaires pour la détermination des mesures angulaires en valeur absolue: les images des planètes Vénus et Jupiter sont simplement destinées à montrer la facilité d’impression de la première (on l’obtient en 3 ou 4 secondes en plein jour) et la curieuse visibilité photographique des bandes équatoriales de la seconde.
« La photographie de la Lune présente, comme on le sait, des difficultés spéciales, à cause du mouvemen rapide et variable de cette planète en ascension droite et surtout en déclinaison; voici comment j’ai tourn’e ces difficultés: j’ai profité de la transparence de la couche de collodion pour observer un point de la surface de la planète et le maintenir sur un repère, en rectifiant d’une manière continue la marche de l’équatorial. Cet artifice, que je perfectionne en ce moment pour la photographie des astres de faible éclat, me paraît capital dans ce genre d’étude.
« Dans une prochaine Communication, j'espère pouvoir compléter les résultats que j'ai déjà obtenus dans cette voie, particuliéremant en ce qui concerne la photographie stellaire. »

« M. Le Verrier regrette qu'un incident l'ait empêché d'être présent quand M. Fizeau a déposé le travail de M. Cornu, et qu'ainsi il n'ait pas pu rendre hommage à l'important travail de photographie astronomique exécuté par l’auteur à l'Observatoire. »
([i]) (1) L’instrument, commandé par Arago, n’avait jamais fonctionné, par suite de l’altération superficielle du crown-glass de l’objectif; il fut démonté pendant la guerre et la coupole demeura hors service. Cet objectif me fut confié pour la détermination de la vitesse de la lumière et fut remis en bon état á cette occasion. Lorsque ces expériences furent terminées , le Conseil de l’Observatoire, sur la proposition de on président, M. Le Verrier, décida l’organisation d’un service de Photographie astronomique et voulu bien adopter mon projet d’utilisation du grand équatorial démonté; la coupole fut restaurée par les soins du Ministère des Travaux publics, et le pied parallactique construit autrefois par Brunner fut remis nemis en place par MM. Brunner fils, qui apportérent divers perfectionnements importants, notamment au régulateur du mouvement d’horlogerie.

1878, 23 de Dezembro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1878
23 de Dezembro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXXXVII
Nº. 26
Pag. 1026
*
M. Ch. Cros adresse une Note sur la classification des couleurs et sur les moyens de les reproduire par la photographie

(Commissaires : MM. Desains, Cornu)

quarta-feira, 25 de março de 2009

1880, 26 de Outubro - COMPTE RENDUE DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

1880
26 de Outubro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T..XCI
Nº. 17
Pag. 688
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. – Photographie de la nébuleuse d’Orion ; par M. H. Draper, Extrait d’une Lettre adressée à M. A. Cornu.

New-York, 1er octobre 1880.
« …. Je désire annoncer à l’Académie que j’ai réussi, la nuit dernière, à faire la photographie de la partie brillante de la nébuleuse d’Orion. La durée d’exposition a été de ciquante minutes. Les photographies montrent très distinctement l’apparence pommelée (mottled) de la région près du Trapèze et peuvent servir à mettre en évidence tout chagement futur de cette partie de la nébuleuse. J’ai l’intention d’envoyer prochainement à l’Académie une photographie agrandie, avec la description de l’expérience. »

terça-feira, 24 de março de 2009

1881, 24 de Janeiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1881
24 de Janeiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T.XCII
Nº. 4
Pag. 173
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. – Présentation d’une épreuve photographique de la nébuleuse d’Orion, par M. H. Draper. (Extrait d’une Lettre adressée à M. Cornu.)

« New-York, 11 décembre 1880.
« … Je vous ai adressé par la poste une épreuve agrandie de la photographie de la nébuleuse d’Orion ; c’est la première envoyée en France (1) ([i]). Vous observerez que, vu les mouvements de l’atmosphére qui ont lieu pendant la longue durée d’exposition de cinquante et une minutes, les images des étoiles un peu brillantes sont beaucoup dilatées. Mais la nébuleuse, en raison de son faible éclat, n’est pas beaucoup troublée par cette cause.
« Je serais heureux que vous voulussiez bien mettre cette photographie sous les yeux de l’Académie. »
([i]) (1) Cette épreuve n’est parvenue à M. Cornu que la semaine dernière.

1881, 18 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences


1881
18 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCII
Nº. 16
Pag. 964, 965
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Sur la Photographie stellaire. Note de M. H. Draper
(Extrait d'une Lettre adressée à M. A. Cornu.)

« Je m'empresse de communiquer à l'Académie les progrès récents que j'ai accomplis dans la photographie de la nébuleuse d'Orion.
» Par une durée d'exposition de cent quarante minutes dans le télescope, j'ai réussi à photographier, dans la nébuleuse, des étoiles de grandeur 14,1, 14,2 et 14,7 suivant l'échelle de Poyson. M. le professeur Pickering, de l'Observatoire du Harvard College, a fait pour moi une détermination spéciale de la grandeur de ces étoiles: la plus faible est de la 16e grandeur dans l'échelle d'Herschel.
« Vous voyez donc que la Photographie a reproduit des étoiles presque au minimum de visibilité dans mon télescope de 9 pouces, employé pour cette recherche, et que nous pouvons raisonnablement espérer photographier, avant peu, des étoiles trop faibles pour être vues par l'oeil dans cet instrument.
» La nébuleuse s'étend sur une surface d'environ 15' en diamètre, la limite précise étant difficile à établir, car l'éclat est plus faible dans les parties extérieures. Les étoiles du Trapèze sont nettement séparées, et la définition
est beaucoup meilleure que dans l'épreuve que je vous ai précédemment envoyée.
» J'ai l'intention d'obtenir quelques reproductions photographiques d'après les meilleurs clichés et d'en envoyer un exemplaire, aussitôt que possible, pour mettre sous les yeux de l'Académie. »

1881, 29 de Agosto - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences


1881
29 de Agosto

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. .XCIII
Nº. 9
Pag. 406, 407, 408
*
OPTIQUE. - Sur l'absorption des rayons ultra-violets par quelques milieux.
Note de M. de Chardonnet, présentée par M. Cornu.

« Les expérietices ont été conduites parallèlement par deux voies différentes:
» Première méthode. - Le liquide à l'étude était placé dans une cuve fermée par des glaces à faces parallèles, ou, mieux, par des lames de quartz taillées perpendiculairement à l'axe; l'épaisseur de la couche liquide était, suivant la transparence, de 3mm à 20mm. Après avoir traversé le liquide, les rayons lumineux étaient reçus sur du papier photochromique de Poitevin, dont le changement de teinte indiquait la présence ou l'absence des rayons chimiques (on sait que ce papier noircit ou pâlit, selon que la lumière possède ou non ses rayons actiniques). Ce procédé n'indique pas la réfrangibilité des rayons absorbés, mais donne rapidement une idée de la somme totale des rayons chimiques qui manquent. Quant aux solides, il suffit d'en poser des plaques plus ou moins irréguliérement taillées sur le papier Poitevin et d'exposer le tout au Soleil: l'homogénéité du milieu n'est pas indispensable comme dans la méthode suivante.
» Seconde méthode. - Un rayon solaire, réfléchi sur le miroir métallique d'un héliostat, traverse une fente étroite et un objectif en quartz et spath d'Islande (construit par M. Duboscq d'après les indications de M. A. Cornu); puis il est décomposé par un prisme en spath d'Islande et son spectre est projeté sur une plaque photographique ou sur un écran fluorescent. On obtient, de cette façon, un spectre de 0m,15 à 0m,20 de longueur, dont les raies principales sont toutes assez nettes. Cette combinaison une fois réglée, on interpose, au devant de la fente, une cuve à fxes parallèles en quartz, qu'on remplit à moitié avec le liquide à essayer; de cette manière, on projette sur l'écran deux spectres juxtaposés, dont l'un est le spectre solaire naturel, et dont l’autre est le spectre d'absorption de la substance donné. Cette disposition est essentielle: la comparaison simultanée avec le spectre naturel s'impose à chaque détermination, car le spectre solaire ultra-violet se modifie à chaque instant, suivant la hauteur du Soleil et l'état de l'atmosphère.
« Pour étudier la fluorescence, on place la même cuve à faces de quartz dans un créneau de l'écran de projection correspondant au spectre ultraviolet, et on observe la lueur produite, en se garantissant de toute lumière étrangére.
« Les liquides qui circulent dans les végétaux ou qui imprègnent les racines et les fruits paraissent tous avides des rayons chimiques, utiles ou nécessaires à leurs transformations. Un certain nombre de racines, de tiges, de feuilles, de fleurs et de fruits ont été épuisés, ail bain-marie, par l'eau, l'alcool et l'éther; ces décoctions ont toutes intercepté plus ou moins vivement les rayons chimiques; quelques infusions, même peu concentrées, ont éteint une partie des rayons à la fois actiniques et visibles, jusqu'en G. Les expériences ont porté sur les décoctions suivantes: les racines de pêcher, de pommier, de chou, de sapin; les haricots, les carottes, les raves, les oignons, les pommes de terre; les jeunes tiges de coudrier; les pommes, les épinards, l'oseille; les pétales de violette, de reine-marguerite, la dissolution de gomme arabique, les branches et les feuilles d'arbres résineux. La sève printanière de la vigne (pleurs), surtout lorsqu'elle est concentrée par l'évaporation, se montre trés active, ainsi que la teinture d'arnica, le vin blanc et le vin rouge, même très dilués.
» La fluorescence ne paraît pas en rapport direct avec l'intensité de l'absorption actinique. La décoction de raves, par exemple, est un absorbant moins énergique que la décoction de pommes de terre; et pourtant, la première est fluorescente, tandis que l'autre ne l'est pas. Parmi les substances faiblement fluorescentes, je citerai le vin blanc (Meursault), tandis que le vin rouge (Bourgogne) n'a pas manifesté cette propriété. Dans plusieurs des liquides ci-dessus, la fluorescence a été impossible à constater; dans d’autres, elle apparaît franchement, mais elle est très faible, cornparée à ce qu'on voit avec la quinine ou le verre d'urane.
» Un trés petit nombre de liquides de la série animale ont pu être étudiés jusqu'ici. Les resultats paraissent beaucoup plus variés: tandis que le sang, même trés dilué, est un absorbant énergique, l'humeur aqueuse de l'œil récemment recueillie (œil de veau), l'albumine de l'œuf de poule, n'ont aucune action sur les rayons chimiques, au moins sous les épaisseurs de 15mm à 20mm.
« L’eau distillée, l'alcool, l'éther sulfurique, le collodion normal, la dissolution de sucre de canne sont également sans action.
« La gélatine (grénétine du commerce) a été spécialement examinée, en raison de son importance industrielle et physiologique. Elle s'approprie énergiquernent tous les rayons actiniques, à ce point que 3 mm d'une gelée à 5 pour 100 de gélatine interceptent tous les rayons chimiques et que l'absorption commence à la raie G. Cette même gelée est sensiblement fluorescente, dans toutes les parties du spectre actinique.
« On voit que le sulfate de quinine, considéré longtemps comme présentant le type de l'opacité actinique, partage ses propriétés absorbantes avec un grand nombre de corps organiques.
»J'ai comparé les spectres projetés à travers un prisme en spath d'Islande par deux objectifs photographiques simples, d'égal foyer, l'un construit par M. Darlot, de Paris, l'autre par M. Dallmeyer, de Londres. L'objectif anglais s'est montré constamment plus transparent que l'objectif français. Il a paru difficile de mesurer rigoureusement la différence, la méthode des spectres jumeaux indiquée ci-dessus n'étant pas applicable, mais la longueur du spectre invisible projeté sur l'écran s'est trouvée de 25 à 40 pour 100 plus grande avec l'objectif Dallmeyer qu'avec l'objectif Darlot. Un ancien objectif, construit par feu Charles Chevalier, s'est montré plus perméable que l'objectif Darlot, sans approcher de la transparence du verre anglais.
« Je me propose de continuer ces recherches. »

domingo, 22 de março de 2009

1882, 24 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1882
24 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. XCIV
Nº. 17
Pag. 1171, 1172, 1173
*
OPTIQUE. - Sur la transformation actinique des miroirs Foucauld el leurs applications en Photographie. Note de M. de Chardonnet présentée par M. Cornu.

« M. Stokes a découvert que les miroirs en argent poli, employés comme réflecteurs, ne peuvent être utilisés pour l'étude du spectre ultra-violet, parce qu'ils éteignent les rayons les plus réfrangibles. Les travauxx de M. Cornu ont montré que l'argenture déposée chimiquement ne vaut pas mieux, tandis que le platine, en couches d'une transparence complète, forme un excellent miroir pour les rayons ultra-violets. Ces travaux ont prouvé que, conformément aux vues de M. Stokes, la diminution du pouvoir reflecteur de l'argent correspond à une augmentation de transparence, si bien qu'une lame de quartz, recouverte d'une couche d'argent, laisse passar facilement les radiations, si réfrangibles, de l'étincelle d'induction
» J'ai recherché, à l'aide de la Photographie, la qualité des ondes transmises par une plaque de cristal de roche, argentée assez fortement pour être complètement opaque à la vue, en comparant ce spectre avec le spectre normal, suivant le mode expérimental que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans une Note du 29 août dernier. J'ai employé exclusivement des appareils construitss en quartz et en spath d'Islande et des plaques sensibles du Dr Monckhoven. Comme la pose dure plusieurs minutes pour les rayons traversant la couche d'argent, il faut, au bout de quelques secondes, couvrir la moitié de la fente correspondant au spectre normal, sinon ce spectre serait solarisé.
« Sous une incidence rasante de 15º à 20º, comme à 45º et à 90º, j’ai obtenu un spectre limité à la région comprise entre les raies O et T. La largeur de cette bande varie beaucoup avec l'argenture, le temps de pose. Ce qui paraît acquis, c'est que la pénétration a toujours lieu pour la dernière moitié du spectre ultra-violet et n'en atteint jamais la limite, en U, quand même le spectre normal témoin, pris sur la même plaque, accuse les courtes ondes.
» Foucault plaçait, au-devant de ses lunettes, une glace plane recouverte d'une demi-argenture assez mince pour être transparente, mais qui, réfléchissant la chaleur obscure, préservait ses appareils. La couche d'argent, a mesure qu'elle s'épaissit, n'admet donc au passage, jusqu'à une certaine limite, que des ondes de plus en plus courtes.
» Voilà un filtre, perméable exclusivement aux rayons obscurs, dont on peut se servir pour photographier, sans l'intervention d'aucun rayon de lumière visible. II serait difficile de se procurer de grandes plaques de cristal de roche; heureusement, on peut se servir de crown-glass très blanc, ou même de glaces minces de Saint-Gobain; on perd quelques-uns des rayons les plus réfrangibles, mais cet inconvénient est largement compensé par l'étendue des surfaces d'admission. De plus, comme il est malaisé d'obtenir des miroirs sans piqûres (ces défauts apparaissent par transparence), j'ai accolé deux glaces pareilles pour construire mon obturateur; la pose doit être doublée, mais la qualité des rayons transmis reste la même, et l'on s'assure une complète obscurité.
« J'ai varié mes essais: tantôt le modèle, fortement éclairé, était placé à l'intérieur du cabinet noir, et son image venait s'imprimer sur la plaque sensible, dans une obscurité absolue, a travers la double glace de l'obturateur; tantôt le modèle (une statuette en marbre de Carrare), placé dans l'intérieur du laboratoire, recevait son éclairage invisible du miroir métallique de l'héliostat. La pose était longue (15 minutes) pour obtenir un cliché modèle; afin d'aller plus vite, il eût fallu, dans le dernier cas, argenter entièrement les vitres de l'atelier. Il est nécessaire, bien entendu, que le modèle soit capable, par lui-niême, de réfléchir et de diffuser les ondes les plus réfrangibles qu'il possède, ce que j'appellerai la couleur actinique des rayons qui l'atteignent.
« Une curieuse expérience d'amphithéâtre consiste à photographier l'arc de la lumière électrique. On ferme la lanterne Duboscq avec un double miroir Foucault, et l'on projette, avec la lentille en spath et en quartz, l'image des charbons sur une plaque à la gélatine. L'impression est cornplète en quelques secondes, et elle est même instantanée avec unelentille à court foyer.
« Quand on possède la lentille achromatique dont je viens de parler, on met au point simplement en éclairant son modèle, avant de placer l'obturateur avec la lumière naturelle. L'image est nette, sans lentille achromatique, parce que le spectre actif est court, mais la mise au point devient délicate. On obtient un bon résultat par l'artifice suivant: on met an point, en éclairant successivement le modèle a travers un verre rouge pur d'abord, ensuite à travers une solution bleue de sulfate de cuivre ammoniacal; on note le déplacement de la glace dépolie, et on l'avance encore d'une longueur un peu plus grande vers le modèle. La glace dépolie se trouve alors au foyer des rayons les plus réfrangibles.
» Dans ce qui précède, j'ai supposé qu'on disposait des rayons directs du soleil, mais cette condition n'est pas indispensable. Les expériences réussissent bien aussi avec la lumiére diffuse des nuées, même par un temps sombre (en tenant compte de l'intensité de 1'éclairage). Nous trouvons ici la preuve que les plantes reçoivent les radiations les plus réfrangibles par un temps couvert, comme par un brillant soleil. C'est une première application de la Photographie sans lumière apparente. »

segunda-feira, 16 de março de 2009

1890, 8 de Abril - Comptes Rendus des Séances de L'Académie des Sciences

Comptes Rendus des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T.CX,
Nº. 14
Pag. 751
*
PHOTOGRAPHIE. – Sur la suppression des halos dans les clichés pholtographiques. Note de MM. Paul Henry et Prosper Henry, présentée par M. Loewy.

« A propos de la Communication de M. Cornu sur les halos produits par les points brillants sur les plaques photographiques, MM. Henry font remarquer qu'ils font usage depuis longtemps d'un procédé analogue pour éviter sur leurs clichés les halos autour des étoiles brillantes.
« Ce procédé consiste à recouvrir les revers de la plaque d'une couche de collodion normal contenant en dissolution une petite quantité de chrysoïdine. Ce vernis, d'un indice de réfraction peu différent de celui du verre, supprime complètement les halos, même avec les étoiles les plus brillantes ; il a aussi l'avantage de sécher très rapidement, et, en raison de sa parfaite transparence, il permet de surveiller commodément la venue de l'image. En outre, ce vernis n’a aucun effet nuisible sur le développement.
» MM. Henry ont recommandé l'emploi de ce procédé à tous les astronomes devant prendre part à la Carte photographique du Ciel. »

sexta-feira, 13 de março de 2009

1898, 9 de Maio - Compte Rendu des Séances de L’Académie des Sciences

Compte Rendu des Séances de L’Académie des Sciences
T. CXXVI
Nº. 19
Pag. 1341, 1342, 1343, 1344
*
PHOTOGRAPHIE. - Du rôle de la diffusion dans les bains révélateurs. Note de M. Adrien Guébhard, présentée par M. Lippmann.

« Sous le nom d'osmose interne, j'ai eu l'honneur de signaler incidemment à 1'Académie (2) ([i]) les curieux enrégistrements de courants qui se remarquent aux moindrcs brèches capillaires de toute cloison solide posée sur la gélatine d'une plaque voilée, et séparant le liquide en deux zones distinctes.
« Ces courants se manifestant tantôt dans un sens et tantôt dans l'autre, il était intéressant de rechercher la loi qui lcs régissait, loi qui s'est trouvée trés simple: application directe des lois connues de la diffusion, mais trait d'union, par son mode d'être, entre celle-ci et l'osmose proprement dite.
» L'expérience suivante en fera ressortir immédiatement le principe:
« Que l'on pose sur la gélatine d'une plaque uniformément voilée les deux sections circulaires égales des deux calottes sphériques très inégales que donne la section, à grande distance du centre, d'une sphère creuse (1) ([ii]); ou bien les deux sections circulaires très inégales de deux zones égales d'une sphère de grand rayon (2) ([iii]). Cela équivaut, dans tous les cas, à découper, dans la masse du liquide révélateur, des volumes confinés inégaux, qui agiront en proportion différente sur chaque unité de surface de gélatine impressionnée; et rien ne paraîtra moins étonnant que de trouver une différence de teinte correspondante entre chaque disque et le fond de la plaque. Mais, en même temps, l'on constatera que la trace noire du courant osmotique, s'il y a eu communication capillaire, est toujours dirigée de la plage sombre vers la plus claire, du lieu de moindre communication ou de plus grande abondance proportionnelle de révélateur vers l'autre (3) ([iv]) ce qui fait penser immédiatement à ce qui se passerait entre deux gazomètres communiquants, à l'intérieur de l'un desquels une cause absorbante quelconque produirait une diminution de tension partielle de l'un des éléments du mélange gazeux.
« Mais l'analogie ne saurait aller au delà, et la viscosité caractéristique de l'élat liquide se manifeste par la stricte localisation de ces courants et leur limitation, tout autour, par un front d'onde plus clair. Faut-il attribuer cette bande rnarçinale à la propulsion mécanique, en avant, des produits secondaires de la révélation locale? Ne faut-il pas plutôt (car on ne l'observe point dans les espaces confinés de très faible hauteur) la considérer comme le lieu où les molécules arrivantes sont forcées, par la résistance des autres, de quitter la vitesse horizontale pour s'échapper en volutes et tourbillons vers le haut?
» En tout cas, on ne saurait pas plus voir ici une simple action directe de la diffusion que dans les alternances stratifiées de bandes noires et blanches qu'on observe dans les figures dites d'effuves, et qu'a cru pouvoir expliquer de cette simple façon M. Colson, au cours de ses successives vérifications de tous les faits nouveaux que j'ai signalés (1) ([v]) Toute bande noire etant toujours comprise entre deux claires, et vice-versa, la raison de symétrie, à elle seule, exclut l'admissibilité d'une force de formule non sinusoïdale, tandis que la simple considération du mouverncnt hélicoïdal et tourbillonnaire des molécules permettrait de rattacher encore ce détail à la constatation que j'ai faite (2) ([vi]) des vraies causes, ni chimiques exclusivement, ni thermiques strictcrnent, mais surtout mécaniques, des inégalités du noircissement de la plaque.
« Mieux paraît précisé le rôle de la diffusion, tel que je l'avais signalé, et moins il paraît utile de lui attribuer ce qui ne saurait être de son ressort, comme, par exemple, l'action d'une plaque impressionnée sur une autre simplement voilée, très voisine; action qui, pouvant être produite aussi bien avec un vieux cliché sec quelconque, inerte chimiquement, se rattache simplement à la loi que j'ai formulée de la reproduction de tous les faibles reliefs plans appliqués sur gélatine, par simple proportionnalité localisée de l'action du révélateur aux très faibles épaisseurs sous lesquelles il se trouve confiné. Étant donné ce qu'on sait de l'inégale turgescibilité de la gélatine impressionnée, il est probable que c'est par la encore que s'expliquent le développement confiné et le silhouettage de M. Colson (3) ([vii]), qui paraîtraient l'un et l'autre bien problématiquement réalisables si la glacc protectrice demeurait partout en contact intimc avec la gélatinc. Quant au silhouettage communément observable à la séparation des plages fortement et faiblement impressionnées, comme il nc se manifeste jamais sur pellicule ou papier, mais seulement sur verrc, il ne doit être autre que le phénomène de l'irradiation, dont Abney a formulé (1) ([viii]) la loi trop oubliée, et M. Cornu (2) ([ix]) le remède trop peu appliqué. »
([i]) (2) Comptes rendus, t. CXXVI, p. 41; 3 janvier 1898.
([ii]) (1) Pratiquement, un verre de montre et un petit globe de veilleuse rempliront l'office; car il faut, en tout cas, pour la grande portion de sphère, une issue à l'air, pour éviter une dénivellation du liquide.
([iii]) (2) Pratiquement, suffisent deux bobéches lisses de cristal mince, dans un bain ne dépassant pas les orifices supérieurs ou les dépassant à peine, au cas où l'on préférerait les obturer supérieurement avec une seconde plaque voilée, mise a fleur du liquide, gélatine en bas, de manière a faire l'expérience en croix, en éliminant totalement le rôle de la pesanteur.
([iv]) (3) Ce qui explique que le courant soit toujours dirigé en dedans lorsque l'on essaie d'appliquer aux monnaies mon procédé général de reproduction directe, dont il paraît que, avant moi, M. Darget avait observé quelques cas spéciaux, mais sans en soupçonner la cause physique, et moins encore la généralisation.
([v]) (1) Bull. Soc. fr. de Photographie, 2e série, t. XIV, p.32; 1898. Comptes rendus, t. CXXVI, p.471.
([vi]) (2) Comptes rendus, t. CXXVI, p. 589; 1898.
([vii]) (3) Comptes rendus, t. CXXVI, p. 471; 1898.
([viii]) (1) Phil. Mag., 4e série, t. L, p. 46; 1875. Cf. Moniteur de la Photographie, t. XXIX, p. 115 ; 1890.
([ix]) (2) Comptes rendus, t. CX, p. 551; 1890.