domingo, 22 de março de 2009

1882, 24 de Abril - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1882
24 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. XCIV
Nº. 17
Pag. 1171, 1172, 1173
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OPTIQUE. - Sur la transformation actinique des miroirs Foucauld el leurs applications en Photographie. Note de M. de Chardonnet présentée par M. Cornu.

« M. Stokes a découvert que les miroirs en argent poli, employés comme réflecteurs, ne peuvent être utilisés pour l'étude du spectre ultra-violet, parce qu'ils éteignent les rayons les plus réfrangibles. Les travauxx de M. Cornu ont montré que l'argenture déposée chimiquement ne vaut pas mieux, tandis que le platine, en couches d'une transparence complète, forme un excellent miroir pour les rayons ultra-violets. Ces travaux ont prouvé que, conformément aux vues de M. Stokes, la diminution du pouvoir reflecteur de l'argent correspond à une augmentation de transparence, si bien qu'une lame de quartz, recouverte d'une couche d'argent, laisse passar facilement les radiations, si réfrangibles, de l'étincelle d'induction
» J'ai recherché, à l'aide de la Photographie, la qualité des ondes transmises par une plaque de cristal de roche, argentée assez fortement pour être complètement opaque à la vue, en comparant ce spectre avec le spectre normal, suivant le mode expérimental que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans une Note du 29 août dernier. J'ai employé exclusivement des appareils construitss en quartz et en spath d'Islande et des plaques sensibles du Dr Monckhoven. Comme la pose dure plusieurs minutes pour les rayons traversant la couche d'argent, il faut, au bout de quelques secondes, couvrir la moitié de la fente correspondant au spectre normal, sinon ce spectre serait solarisé.
« Sous une incidence rasante de 15º à 20º, comme à 45º et à 90º, j’ai obtenu un spectre limité à la région comprise entre les raies O et T. La largeur de cette bande varie beaucoup avec l'argenture, le temps de pose. Ce qui paraît acquis, c'est que la pénétration a toujours lieu pour la dernière moitié du spectre ultra-violet et n'en atteint jamais la limite, en U, quand même le spectre normal témoin, pris sur la même plaque, accuse les courtes ondes.
» Foucault plaçait, au-devant de ses lunettes, une glace plane recouverte d'une demi-argenture assez mince pour être transparente, mais qui, réfléchissant la chaleur obscure, préservait ses appareils. La couche d'argent, a mesure qu'elle s'épaissit, n'admet donc au passage, jusqu'à une certaine limite, que des ondes de plus en plus courtes.
» Voilà un filtre, perméable exclusivement aux rayons obscurs, dont on peut se servir pour photographier, sans l'intervention d'aucun rayon de lumière visible. II serait difficile de se procurer de grandes plaques de cristal de roche; heureusement, on peut se servir de crown-glass très blanc, ou même de glaces minces de Saint-Gobain; on perd quelques-uns des rayons les plus réfrangibles, mais cet inconvénient est largement compensé par l'étendue des surfaces d'admission. De plus, comme il est malaisé d'obtenir des miroirs sans piqûres (ces défauts apparaissent par transparence), j'ai accolé deux glaces pareilles pour construire mon obturateur; la pose doit être doublée, mais la qualité des rayons transmis reste la même, et l'on s'assure une complète obscurité.
« J'ai varié mes essais: tantôt le modèle, fortement éclairé, était placé à l'intérieur du cabinet noir, et son image venait s'imprimer sur la plaque sensible, dans une obscurité absolue, a travers la double glace de l'obturateur; tantôt le modèle (une statuette en marbre de Carrare), placé dans l'intérieur du laboratoire, recevait son éclairage invisible du miroir métallique de l'héliostat. La pose était longue (15 minutes) pour obtenir un cliché modèle; afin d'aller plus vite, il eût fallu, dans le dernier cas, argenter entièrement les vitres de l'atelier. Il est nécessaire, bien entendu, que le modèle soit capable, par lui-niême, de réfléchir et de diffuser les ondes les plus réfrangibles qu'il possède, ce que j'appellerai la couleur actinique des rayons qui l'atteignent.
« Une curieuse expérience d'amphithéâtre consiste à photographier l'arc de la lumière électrique. On ferme la lanterne Duboscq avec un double miroir Foucault, et l'on projette, avec la lentille en spath et en quartz, l'image des charbons sur une plaque à la gélatine. L'impression est cornplète en quelques secondes, et elle est même instantanée avec unelentille à court foyer.
« Quand on possède la lentille achromatique dont je viens de parler, on met au point simplement en éclairant son modèle, avant de placer l'obturateur avec la lumière naturelle. L'image est nette, sans lentille achromatique, parce que le spectre actif est court, mais la mise au point devient délicate. On obtient un bon résultat par l'artifice suivant: on met an point, en éclairant successivement le modèle a travers un verre rouge pur d'abord, ensuite à travers une solution bleue de sulfate de cuivre ammoniacal; on note le déplacement de la glace dépolie, et on l'avance encore d'une longueur un peu plus grande vers le modèle. La glace dépolie se trouve alors au foyer des rayons les plus réfrangibles.
» Dans ce qui précède, j'ai supposé qu'on disposait des rayons directs du soleil, mais cette condition n'est pas indispensable. Les expériences réussissent bien aussi avec la lumiére diffuse des nuées, même par un temps sombre (en tenant compte de l'intensité de 1'éclairage). Nous trouvons ici la preuve que les plantes reçoivent les radiations les plus réfrangibles par un temps couvert, comme par un brillant soleil. C'est une première application de la Photographie sans lumière apparente. »

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