sexta-feira, 27 de março de 2009

1876, 3 de Julho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1876
3 de Julho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. LXXXIII
Nº. 1
Pag. 43, 44, 45, 46
*
CORRESPONDANCE

ASTRONOMIE PHYSIQUE. – Études de photographie astronomique. Note de M. A. Cornu, présentée par M. Fizeau.

« La facilité et la précision avec lesquelles la Photographie enregistre les phénomènes luimineux dans leurs moindres détails assignent à cette merveilleuse application de l'Optique un rôle de plus en plus important dans les sciences d'observation et en particulier en Astronomie. Mais la Photographie ne pourra prendre une place regulière dans les observatoires que si les appareils photographiques possédent la même simplicité et la même perfection théoriques que les instruments en usage pour les observations courantes. A l’occasion des travaux de la Commission du passage de Vénus, et plus tard sur la demande du Conseil de l’Observatoire de Paris, j’ai étudié ce problème et trouvé une solution aussi complète que possible; les épreuves que j’ai l’honneur de mettre sous les yeux de l’Académie justifieron, j’espère, cette opinion; j’ai, en effet, obtenu des épreuves photographiques correspondant à la plupart des observations qu’on peut faire à l’équatorial.
« Ce qui caractérise l’originalité de la méthode, c’est quelle n’exige aucun instrumenr spécial; toute lunette peut être immédiatement adaptée aux observations photographiques, à l’iade d’une disposition toute mécanique qui n’altère en rien les qualités optiques de l’instrument; il suffit, en effet, de séparer les deux lentilles qui composent l’objectif, d’une quantité dépendant de la nature des verres, mais dépassant rarement 1 pour 100 de la distance focale ; cette opération raccourcit cette distance d’environ 6 à 8 pour 100. La théorie et l’expérience prouvent que l’achromatisme primitif des rayons visibles est transformé en achromatisme des rayons chimiques nécessaires à la perfection des images photographiques; des mesures directes et précises ont montré que ce faible écartement des verres n’apportait aucune aberration dans les images. Cette méthode d’achromatisme a été d’ailleurs adoptée par la Commission du passage de Vénus, et les résultats obtenus ont été très-satisfaisants.
« La même méthode a réussi complétement à l’Observatoire de Paris au grand équatorial (1) ([i]) de la tour de l’Est, dont l’objectif a 0m,38 d’ouverture et 8m,90 de distance focale. Un dispositif très simple permet d’écarter les verres et de faire fonctionner l’instrument aussi bien pour les observations optiques que pour les observations photographiques. Il est bon d’ajouter que l’ajustement photographique ne présente aucun inconvénient pour l’observation des astres de faible éclat; j’ai observé aisément Uranus et au moins un de ses satellites sans avoir besoin de rétablir l'achromatisme optique.
« Au foyer principal de cet instrument, on obtient des images photographiques directes du Soleil et de la Lune mesurant près de 8 centimètres de diamètre, images qu’on pourrait amplifier sans difficulté par l’oculaire, de manière à produire des épreuves de plus de 1 mètre de diamètre; je me suis bien gardé d’introduire cette complication. Les images ainsi amplifiées gagnent peut-être un certain effet artistique, mais elles perdent le caractère le plus précieux des images directes, celui d’être absolument affranchies de de toute aberration; en effet, chaque point d'une image directe est formé par le concours des rayons provenant de la totalité de l'olbjectif, tandis que le point correspondant de l'image amplifiée est formé par un faisceau qui n'a traversé qu'une portion très-minime de l'oculaire amplificateur, portion variable avec les différents points de l'image.
« Un autre avantage de cette lunette photographique, c'est la fixité presque absolue de son foyer avec les variations ordinaires de la température; les miroirs de télescopes, précieux d'autre part par la perfection de leur achromatisme, présentent au contraire l’inconvénient d’un foyer conatamment variable comme position et comme aberrations.
« Les épreuves que j'ai l'honneur de présenter à l’Académie sont, pour le plus grand nombre, des images de la Lune obtenues en vue de la construction d’une carte à grande échelle de cette planète; celles du Soleil ne figurent qu’à titre d’épreuves auxiliaires pour la détermination des mesures angulaires en valeur absolue: les images des planètes Vénus et Jupiter sont simplement destinées à montrer la facilité d’impression de la première (on l’obtient en 3 ou 4 secondes en plein jour) et la curieuse visibilité photographique des bandes équatoriales de la seconde.
« La photographie de la Lune présente, comme on le sait, des difficultés spéciales, à cause du mouvemen rapide et variable de cette planète en ascension droite et surtout en déclinaison; voici comment j’ai tourn’e ces difficultés: j’ai profité de la transparence de la couche de collodion pour observer un point de la surface de la planète et le maintenir sur un repère, en rectifiant d’une manière continue la marche de l’équatorial. Cet artifice, que je perfectionne en ce moment pour la photographie des astres de faible éclat, me paraît capital dans ce genre d’étude.
« Dans une prochaine Communication, j'espère pouvoir compléter les résultats que j'ai déjà obtenus dans cette voie, particuliéremant en ce qui concerne la photographie stellaire. »

« M. Le Verrier regrette qu'un incident l'ait empêché d'être présent quand M. Fizeau a déposé le travail de M. Cornu, et qu'ainsi il n'ait pas pu rendre hommage à l'important travail de photographie astronomique exécuté par l’auteur à l'Observatoire. »
([i]) (1) L’instrument, commandé par Arago, n’avait jamais fonctionné, par suite de l’altération superficielle du crown-glass de l’objectif; il fut démonté pendant la guerre et la coupole demeura hors service. Cet objectif me fut confié pour la détermination de la vitesse de la lumière et fut remis en bon état á cette occasion. Lorsque ces expériences furent terminées , le Conseil de l’Observatoire, sur la proposition de on président, M. Le Verrier, décida l’organisation d’un service de Photographie astronomique et voulu bien adopter mon projet d’utilisation du grand équatorial démonté; la coupole fut restaurée par les soins du Ministère des Travaux publics, et le pied parallactique construit autrefois par Brunner fut remis nemis en place par MM. Brunner fils, qui apportérent divers perfectionnements importants, notamment au régulateur du mouvement d’horlogerie.

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