quinta-feira, 30 de julho de 2009

1855, 16 de Junho
JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES

Nº 5
Pags. 57-58

M. CARPENTIER. Notice sur Daguerre, brochure in-8°. Cette notice, récemment imprimée, est une des communications intéressantes de son auteur à la Société libre des Beaux-Arts. Il y retrace les beaux travaux de Daguerre comme peintre de décorations scéniques, comme fondateur, ateé Bouton, du Diorama où il a peint des tableaux remarquables; enfin comme inventeur de l'admirable découverte par laquelle parvint à fixer l'image de la chambre noire. M. Carpentier donne, à l'égard de cette découverte, des détails;sur les rapports de Daguerre avec Nièpce, qui, de son côté, cherchait aussi à résoudre le problème. Daguerre s'occupa même de chercher à conduire son procédé jusqu'à la coloration des objets, résultat qu'il croyait possible. Il fit part à M. Carpentier d'une expérience très-curieuse à ce sujet. « Il était parvenu, dit cet artiste, à trouver des substances qui avaient la propriété, lorsqu'elles étaient étendues sur le papier, fixé sur une bande de carton, d'absorber séparément les trois couleurs primitives, le rouge; le jaune et le bleu... Pour obtenir cet effet merveilleux, il avait préparé trois cartons; l'un pour absorber le rayon rouge de la lumière solaire, un second pour le rayon jaune, un troisième pour le rayon bleu. Muni de ces trois bandes de carton et placé dans une pièce entièrement privée de jour, mais dans laquelle il pouvait voir par une ouverture pratiquée au mur et qu'il fermait à volonté, il présenta ensemble ses trois cartons à la lumière du-soleil, et au bout de quelques minutes il les retira dans l'intérieur de la pièce et referma l'ouverture; mais quelle fut sa surprise! les trois substances qui avaient absorbé de la lumière, les rayons rouge, jaune et bleu, étaient lumineuses; et dit-il, il se manifesta dans cette pièce obscure une clarté égale à celle d'un rayon de soleil qui y aurait pénétré. Il nous expliqua ensuite là difficulté et, pour ainsi dire, l'impossibilité de préparer un subjectile, soit en papier, soit en métal, propre à recevoir une image colorée par le moyen de ces mêmes substances, et de les combiner entre elles aux places où elles devraient-être pour absorber tant de parties de rayon rouge, tant de jaune et tant de bleu afin d'obtenir ces millions de teintes et de tons différents qu'offre la nature des objets, selon la formation de leurs molécules; formation et disposition qui déterminent chez elles cette variété infinie de couleurs et de nuances dont le nombre est vraiment incalculable, etc.
»Retiré à Bry-sur-Marne, Daguerre se plut à orner la petite église de la commune. Il fit construire, derrière le choeur, une pièce de trois à quatre mètres de profondeur et de toute la largueur du bâtiment, dont il fit venir la lumière par le haut. Ce petit espace contient un tableau où il peignit une vaste église gothique; la vue en est prise du jubé qui y est représenté et qui fait suite à l'église réelle. Ce diorama produit un effet magique.
Au milieu de sa retraite, il cherchait les moyens d'obtenir de nouveaux perfectionnements photographiques. La peinture au pastel attira aussi son attention ; il chercha à fixer cette peinture de manière à l'empêcher de se détériorer. Malheureusement l'impitoyable mort vint l'enlever à ses travaux. Il mourut le 10 juillet 1851.

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