quinta-feira, 3 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1844

6 de Maio

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T. XVIII

Nº. 19

Pag. 860, 861, 862

MÉMOIRES PRÉSENTÉS

Photographie. – Addition à une précédente Note concernant l’application des procédés daguerriens à la photographie ; par MM. H. Fizeau et L. Foucault.

 

(Commissaires, précédemment nommée.)

 

 «  Nous avons observé, dans le cours de ce travail, quelques faits intéressants que nous allons rapporter.

«1º.  Images solaires. - Le diamètre de l’image solaire avec la distance focale dont nous disposions (1m,413) avait seulement 13 millimètres de diamètre, et cependant, vers la fin d’août, nous avons eu, d’une manière très-distincte, l’image d’une tache assez grande qui traversait, à cette époque, le disque solaire. Nous ne doutons pas qu’à l’aide d’appareils optiques convenables, on n’obtienne ainsi des dessins précieux de certaines taches remarquables par leur forme et leur étendue.

« Un autre fait s’est constamment présenté à nous, c’est an faible décroissement dans l’intensité des images du centre à la circonférence, mais surtout près des bords. Ce fait touchant à l’importante question des intensités relatives des bords et du centre du Soleil, nous nous proposons de répéter nos expériences à ce point de vue: nous comprenons en effet que cette simple remarque, faite incidemment dans nos recherches, n’a pas une valeur proportionnée à l’importance de la question.

« 2º. Arcs lumineux de la pile. - La lumière d’un bleu pourpré qui se produit entre les charbons possède une intensité chimique égale à un tiers environ de celle que possède !a lumière érmise par le pôle positif.

» La formation de l’arc lumineux entre quelques métaux nous a présenté les résultats suivants avec 80 couples :

« Tous les métaux que uous avons employés comme pôles, ont produit des arcs de couleurs et d’intensités variables: le platine forgé comme les autres métaux; nous devous dire que M. de la Rive a observé le contraire avec ce corps.

« Des particularités intéressantes se présentent lorsqu’un des pôles est terminé par du charbon, et l’autre par un métal. Le pôle positif étant de l’argent et le négatif dn charbon, l’arc se forme facilement; bientôt l’argent fond et distille abondamment; dès lors on peut éloigner davantage le charbon négatif sans rompre l’arc lumineux, qui est d’une fixité et d’une beauté remarquables. Si l’on intervertit les pôles, le phénomène n’est plus le même. Dans les premiers instants l’arc se forme, comme précédemment, du charbon positif à l’argent négatif; mai lorsque l’argent est entré en fusion, l’arc se brise. Si l’on cherche a le rétablir, on éprouve beaucoup de difficultés; l’orsqu’on y parvient pendant quelques instants, la partie de l’arc qui touche au globule d’argent s’agite avec un bruit particulier.

«  Le platine et le charbon présentent un phénomène analogue, mais à un degré beaucoup moins marqué.

« Ce fait nous semble devoir être rattaché aux phénomènes de transport du pôle + au pôle -, étudiés avec tant de soin par M. de la Rive. Pour l’argent qui, comme l’on sait, absorbe de l’oxygène lorsqu’il est en fusion, la rupture de l’arc pourrait étre attribuée à la combustion du charbon transporté au contact même de l’argent; la crépitation singuliére dont nous avons parlé appuierait cette maniére de voir.

«3º.  L’explication que donna Davy de la nature des flammes eclairantes nous a conduits à essayer de fermer le circuit d’une pile de 40 couples par la flamme d‘une bougie; on observe alors les faits suivants : un faible courant s’établit, mais sans lumière, et l’on voit peu à peu le pôle négatif se couvrir d’un charbon très-léger qui se dépose sous forme d’arborisations.

« Avec une pile de 80 couples le charbon se dépose de plus sur le pôle positif avec les mêmes apparences, mais en moindre quantité que sur le pôle négatif.

« 4º. Un phénomène particulier de lumiére se présente lorsque l’on décompose l’eau avec des fils métalliques assez fins et une pile de 80 couples; les fils s’échauffent sans rougir, s’ils sont d’un diamètre suffisant, mais les gaz qui les enveloppent sont alors lumineux, leur dégagement étant accompagné d’un bruit particulier. Le phénomène est le plus marqué au pôle négatif : on remarque que tant que les gaz sont ainsi lumineux, l’intensité du courant est beaucoup diminuée. Ce fait doit-il être rattaché aux phénomènes des arcs lumineux ? aurait-on ainsi, au pôle négatif, un arc formé par l’hydrogène ?

« 5º. Nous terminerons en appelant l’attention sur une modification remarquable éprouvée par le charbon lorsqu’il a supporté la très-haute temérature qui se développe pendant l’incandescence des pôles de la pile.

« Le charbon très-ense qui provient de la distillation de la houille, et que nous avons employé, a des caractères physiques qui le rapprochent de l’espèce minérale appelée anthracite ; en examinant, après les expériences d’incandescence, le charbon transporté au pôle négatif et l’extrémité du pôle positif lui-même, nous avons remarqué que ses caractères physiques sont alors changés.

« Ce charbon est mou, traçant; sa surface, étant frottée, devient d’un gris plombé métallique. Ces caractères l’assimilent completement à l’espèce minérale appelée graphite; cette modification se fait trés-rapidement, et s’obtient également avec d’autres espèces de charbons conducteurs. Il suffit de promener l’arc lumineux sur la surface d’un des pôles de charbon pour que cette surface soit à l’instant revêtue d’une couche de graphite.

« Cette formation de graphite, sous l’influence d’une température très-elevée, nous semble devoir jouer un rôle important dans l’étude des masses minérales où se rencontre si fréquemment cette variété de charbon. »

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