quarta-feira, 2 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1846

12 de Outubro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T. XXIII

Nº. 15

Pag. 713, 714

MÉMOIRES PRÉSENTÉS

PHOTOGRAPHIE. - Note sur un procédé qui permet de reproduire avec une égale perfection, dans une image daguerrienne, les tons brillants et les tons obscurs du modèle; par MM. Belfied-Lefévre et Léon Foucault.

 (Commissaires, MM. Becquerel, Dumas, Babinet.)

« Après que M. Daguerre eut fait connaître sa brillante découverte, les amateurs et les artistes n’ont pas tardé à s’apercevoir que la plaque iodée n’est pas apte à reproduire l’image complète de toute espèce de sujet. Il suffit que les diverses parties d’un même point de vue possèdent des intensités notablement différentes pour que, dans 1’épreuve obtenue avec une plaque iodée, ces parties ne puissent venir simultanément avec des tons correspondant à leurs intensités respectives. Il faut choisir: il faut, ou s’arrêter au point convenable pour donner aux clairs leur véritable valeur, auquel cas les détails des parties obscures n’apparaîtront pas, ou bien il faut prolonger l’action de la lumière pour favoriser l’apparition de ces détails, et alors les parties claires se confondront les unes avec les autres, et elles seront, comme on dit, brûlées.

« L’emploi des substances accélératrices est venu modifier heureusement cet état de choses. En même temps qu’elles permirent d’opérer plus rapidement, elles offrirent à l’expérimentateur des couches sensibles capables d’embrasser des degrés plus éloignés dans l’échelle des tons. Toutefois ces degrés sont encore bien loin d’atteindre ceux mêmes que l’oeil de l’homme peut apprécier en même temps. Et si quelque réaction nouvelle peut, sans être favorable à la sensibilité des plaques, augmenter leur aptitude à conserver distincte l’empreinte des tons les plus disparates, il ne sera pas inutile d’y recourir en certains cas. Si, d’ailleurs, le photographiste sait manier habilement ces différentes couches sensibles sans s’adonner exclusivement à la plus impressionnable, il pourra, dans l’exercice de son art, maîtriser et varier ses effets; il pourra, selon les cas, tempérer la dureté d’un soleil trop cru frappant en plein sur des objets inégalement réfléchissants, ou bien rehausser la vigueur d’un sujet uniforme ou manquant de relief.

« C’est dans l’intention de concourir à accroître ces ressources que nous nous décidons, M. Belfield et moi, à faire connaître un nouveau mode de préparation de la couche sensible, qui a précisément pour effet de donner aux plaques cette qualité dont nous venons de parler, et qui les rapproche en quelque sorte de la rétine de l’homme.

« Notre méthode exige l’emploi de l’iode et du brome, et réussira facilement entre les mains des personnes qui ont l’habitude d’employer ces substances isolément. Elle consiste à polir la plaque et à l’ioder comme à l’ordinaire, puis à lui faire absorber, par un procédé quelconque, une quantité de vapeur de brome égale à trois fois celle que la pratique et l’usage ont reconnue susceptible de communiquer aux plaques le maximum de sensibilité. Tandis que la dose ordinaire de brome ne change pas visiblement la teinte de la couche iodurée, celle que nous recommandons ici lui fait acquérir une teinte foncée d’un violet bleuâtre.

« La sensibilité des plaques ainsi surchargées de brome se trouve réduite au tiers de ce qu’elle serait si l’on s’était arrêté à la dose ordinaire, mais elles sont devenues aptes à donner une épreuve complète et détaillée des sujets qui présentent les plus graudes variétés de tons. On en jugera par l’inspection du petit tableau que nous présentons et qui a été fait par un temps de soleil. On y voit à la fois des nuages au ciel, des maisons blanches avec des ombres portées bien transparentes, et des arbres dont le feuillage se dessine par groupes a peu près comme un artiste les aurait indiqués.

« Nous recommandons de tripler la quantité de brome, parce que si l’on n’abordait pas franchement ce nouveau dosage, si l’on se tenait en deçà, on serait presque sûr d’obtenir une image complétement voilée; il ne faudrait pas non plus aller au delà, car la plaque aurait de la peine à condenser le mercure, et l’image serait moins apparente.

« Cette propriété nouvelle et bien constatée qu’un excès de brome communique aux plaques iodées, pourra fournir quelques applications utiles; mais, en outre, il nous a semblé qu’au point de vue physique et chimique, ces faits n’étaient pas sans intérêt; c’est ce qui nous a engagés à les communiquer à l’Académie. »

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