segunda-feira, 6 de abril de 2009

1869, 11 de Janeiro

1869
11 de Janeiro

Compte Rendu des Séances de L’Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXVIII,
Nº. 2
Pag. 88, 89, 90
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MÉMOIRES PRÉSENTÉS
Chimie appliquèe. – Sur la photographie vitrifiée. Note de M. E. Duchemin, présentée par M. Balard.

« Les plaques d'émail utilisées pour le genre de peinture où excellait l'illustre Petitot, et de nos jours si habilement appliquées à la photographie vitrifiée, se font sur cuivre on sur or, quelquefois sur platine, métal qui peut supporter la plus haute température; elles se composent principalement de silice, d'oxyde d'étain et d'oxyde de plomb; elles atteignent un prix fort élevé et ont le tort de ne pouvoir représenter une surface plate, grave défaut qui, jusqu'à ce jour, a mis l'opérateur dans l'obligation de faire la photographie sur émail par voie de transport. Le verre en feuille couvert d'un émail fusible à base d'arsenic peut, au contraire, remplacer trés-économiquement ces plaques, tout en se comportant bien au feu, et ouvrir une voie nouvelle au progrès de la photographie et des beaux-arts. Toutefois, la fusibilité de l'émail doit être toujours plus grande que celle du verre; mais, par contre, ladilatation du verre doit aussi, toutes choses égales d'ailleurs, être en rapport avec celles de l'émail. Les anciens nous ont enseigné pour ainsi dire cette nécessité, en contre-émaillant les métaux de façon à contre-balancer la dilatabilité des corps. II n'est donc pas indifférent de se servir de tel ou tel verre pour l'application d'un émail plus ou moins fusible. Et jusqu'au milieu du XVIII siècle, la nature des verres employés eût rendu presque impossible l'emploi du verre-émail fusible, objet de cette communication. Mais les immenses conquêtes que la chimie a faites depuis cinquante ans ont donné aux divers verres modernes des qualités telles, que beaucoup d'entre eux pourront se prêter à 1'application de l'émail suivant:
Arsenic ……………………. 30 grammes.
Sel de nitre ………………..30 «
Sable ………………………. 90 «
Litharge ………………….250 «

« Ce genre de verre émaillé, qui n'est pas encore fabriqué industriellement en France, peut notamment, en dehors d'un important emploi pour la photographie, trouver des applications nombreuses et utiles: ainsi, l'on peut dessiner et écrire sur ce verre aussi couramment que sur le papier, et il faut pas plus d'une minute ensuite pour rendre (dans un moufle ouvert et sans difficulté) l'écriture inaltérable. Or ce procédé, que j'applique à la photographie vitrifiée, opaque ou transparente, permettrait, d'un autre côté, de perpétuer facilement les dessins, les autographes, les actes administratifs qui doivent être exposés à l'action du temps, les étiquettes explicatives pour les établissements, etc.
» Les spécimens de dessins, d'écriture et de photographies que j'ai eu l'honneur de faire passer sous les yeux de l'Académie, dans les séances des 7,14 et 28 décembre 1868, ne doivent laisser aucun doute à ce sujet.
« J'aborde tout spécialement maintenant la question des épreuves photographiées. Pour l'exécution directe, sans collodion ni trainsport, le verre-émail dont je me sers n'a subi d'autre préparation qu'un simple dépolissage qui lui permet de s'appliquer intimêment sur un cliché. Si, après le polissage, la surface de l'émail est suffisamment glacée, on obtient des photographies de la plus grande finesse. C'est, en un mot, une surface parfaitement planée, et dont l'émail est plus ou moins épais ou transparent (qu'on n'aurait pas pu obtenir facilement et économiquement avec l'émail sur métal), qui me sert pour recueillir l'image photographique, soit dains la chambre noire, soit sous un négatif ou un positif, selon que j'exécute l'opération avec telle ou telle substance.
« Que j'emploie, par exemple, le bitume de Judée ou le citrate de fer, soit le perchlorure de fer et l'acide tartrique, soit les bichromates, ou un autre sel, quelques minutes suffisent pour obtenir, sans collodion ni transport, une bonne épreuve photographique.
« Prenons, par exemple, le bichromate de potasse, en employant la solution suivante:

Eau …………………………... 100 grammes.
Gomme ……………………….....4 «
Miel ………………………….........1 «
Bichromate en cristaux ….….3 «

» En étendant cette solution parfaitement filtrée sur un verre-émail et séchant l'émail ainsi impressionné, il suffit pour livrer une épreuve vitrifiée, après l'impression à la lumière, de quatre simples opérations, qui peuvent s'exécuter en quelques minutes:
» 1º Exposition du verre sensibilisé à la lumière;
« 2º Développement de l'image au moyen d'un blaireau et de la poudre, dont voici la formule:

Oxyde de cobalt ……………... 10 grammes
Oxyde de fer noir ……………..90 «
Minium ………………………....100 «
Sable ………………………….......30 «

« 3º Décomposer le bichromate de potasse, en plongeant l'épreuve développée dans un bain composé de:

Eau …………………………... 100 grammes
Acide chlorhydrique ………...5 «

« Ensuite laver l'épreuve dans l'eau pure et la faire sécher.
« 4º Vitrification de l'épreuve sur une plaque de fonte kien lisse et couverte d'une couche de craie, de façon à ne pas déformer le verre-émail qu'on veut vitrifier. Il suffit d'une minute environ, dans un moufle suffisamment chauffé, pour fixer et glacer l'épreuve, qu'il faut ensuite laisser refroidir avec les simples précautions qu'on prend pour les émaux sur cuivre.
« La pratique, qui met si souvent la théorie en défaut, m'a indiqué que ces plaques d'émail se comportent au feu tout aussi bien que les émaux sur métal, et que l'industrie peut en retirer certainement un parti utile.
« Je fais remarquer que le verre couvert d'émail pouvant représenter une grande surface, il sera possible maintenant d'exécuter directement de grandes épreuves vitrifiées. »

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