domingo, 5 de abril de 2009

1869, 15 de Novembro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1869
15 de Novembro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXIX
Nº. 20
Pag. 1017, 1018, 1019
Astronomie. – Observation photographique de l’éclipse totale de Soleil du 7 août 1869, faite à Burlington, Iowa (États Unis d’Amérique), par M. Alfred Mayer. [Extrait d’une Lettre à M. Delaunay (1) ([i]).]

« J'ai l'honneur de vous adresser neuf photographies de l'éclipse totale de Soleil du 7 août 1869, que je vous prie de vouloir bien offrir de ma part à l'Académie ainsi qu'un exemplaire du Rapport sur cette éclipse, que j’ai dû rédiger comme chef de la station photographique établie à Burlington.
« Cette station était éloignée d'environ 7 milles au nord de la ligne centrale de l'ombre de la Lune; sa latitude est 40º 48' 21'',8 nord, et sa longitude 0h 56m 13s,88 à l'ouest de l'Observatoire de Washington.
« On n’a fait usage d’une lunette de Merz et Mahler, de Munich, ayant 6,42 pouces d'ouverture et 9 pieds de distance focale; l'image du Soleil, dans la chambre obscure, avait 2,04 pouces de diamètrc; cette image était traversée par celle d'un réticule formé de deux fils rectangulaires, dont l'un était parallèle et 1'autre perpendiculaire à la direction de l'équateur céleste.
« Pour les photographies prises avant ou après la phase de totalité de l’éclipse, l’ouverture de l’objectif a été réduite, par un diaphragme, à n’avoir que 2 pouces de diamètre, et la durée de l'exposition de la plaque de collodion aux rayons du Soleil a été de 1/500 seconde. Pendant l'éclipse totale, on a conservé l'ouverture entière del'objectif, et le collodion a été exposé à l'action des rayons lumineux pendant cinq ou sept secondes.
« Quarante et une photographies parfaites ont été obtenues pendant 1'éclipse; cinq de ces photographies correspondent à la phase de totalité, dont la durée a été de deux minutes quarante deux secondes.
« Les neuf photographies que je vous envoie se rapportent, les unes (nos 4, 19, 21) au temps qui a précédé la totalité; d'autres sont les cinq obtenues pendant la totalité (nos 23, 24, 25, 26 et 27), et enfin la dernière (no 35) au temps qui a suivi la totalité. Les nos 23 et 24 résultent d'une exposition de cinq secondes à l'action des rayons lumineux; les nos 25, 26 et 27 ont été obtenus par une exposition de sept secondes.
» La photographie no 4, prise deux secondes huit dixièmes après qu'on eut observé le premier contact, montre une dépression du limbe solaire au point où ce contact a eu lieu, avec l'indication très-prononcée d'une haute montagne de la Lune qui fait saillie versl'intérieur du Soleil. Un de nos astronomes qui a observé l'éclipse avec une grande habileté à Sioux-City, Iowa, a obtenu le moment du premier contact en voyant ce pic montagneux entrer sur le limbe du Soleil, avant que ce contact ait réellement eu lieu par le contour de la surface générale de la Lune. Vous verrez avec quelle netteté sont reproduites deux grandes taches du Soleil, une dans le quadrant sud-ouest, l'autre dans le quadrant nord-est; la dernière est entourée par de très-larges facules, et l’une de ces facules semble jetée comme un pont sur la tache qu'elle divise en deux portions.
» J'appellerai aussi votre attention sur la gradation de lumière qui se montre sur le disque du Soleil, du bord vers l'intérieur; sur les facules, sur les montagnes du limbe de la Lune, et sur la bordure brillante, qui rappelle l'aurore du jour et qui s'étend sur une largeur de 18 secondes le long du limbe de la Lune (M. de la Rue l'avait déjà obtenue en 1860).
« Quant aux protubérances solaires qu'on voit sur les photographies obtenues pendant la totalité, je vous signalerai celle qui se montre au bord est du Soleil et qui a l'apparence d'un aigle aux ailes déployées, posé sur le tronc d'un arbre qui penche vers le nord. La forme de cet objet suggère l'idée d'un vaste et passager tourbillon de flammes. J'ai examiné avec soin les photographies successives sur lesquelles on l'aperçoit, mais je n'ai pas pu, y découvrir d'une manière certaine l'indication d'un mouvement sensible pendant la durée de la totalité.
» Mon Rapport se termine par des observations sur 1'application de la photographie à la détemination des instants des contacts, dans l'observation des passages de Vénus sur le Soleil en 1874 et en 1882 ».
([i]) (1) La Lettre de M. A. Mayer est datée du 27 septembre 1869. Mon absence de Paris est la cause du retard qu’a éprouvé la communication de cette Lettre à l’Académie (Ch. D.).

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