domingo, 15 de março de 2009

1893, 13 de Março - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

Comptes Rendus des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. CXVI
Nº. 11
Pag. 572, 573
*
OPTIQUE. - Photographie de certains phénomènes fournis par des combinaisons de réseaux. Note de M. Izarn, présentée par M. Mascart.

« Les premiers essais de reproduction de réseaux par la méthode que résume la Note précédente (1) ([i]) ayant été effectués sur de simples lames de verre à vitre, je constatai, en les observant soit par réflexion, soit par transmission, et de préférence dans le second ou le troisième spectre, un système de franges très noires, mais de formes très irrégulièrement arrondies, rappelant tout à fait celles que fournit en lumière monochromatique la mince lame d'air comprise entre deux plaques de verre non exactement planes.
« Je fus ainsi conduit à essayer une lame d'air d'épaisseur régulièrement variable, et à observer ce qui se passe quand on applique un réseau sur une lentille de faible courbure. J'obtins, comme je m'y attendais, outre les anneaux ordinaires de Newton au centre, de larges et magnifiques anneaux concentriques à ceux-ci et de même aspect que les franges ci-dessus mentionnées. En recommençant l'expérience, après avoir coulé sur la lentille une mince couche de gélatine bichromatée et opérant comme il a été dit plus haut, je puis fixer ces deux sortes d'anneaux par la Photographie et me mettre à même de les étudier à loisir en dehors de l'emploi du réseau type qui se trouve dès lors imprimé lui-même sur la lentille.
« En cherchant à m'expliquer ces phénomènes, que je croyais alors inobservés avant moi, je fus amené à penser à une action réciproque du réseau et de sa réflexion sur la lentille placée derrière et, par suite, à voir ce qui arriverait si l'on appliquait exactement l'un sur l'autre deux réseaux plans identiques, chose qui m'était facile, puisque j'avais le moyen de me procurer un nombre indéfini de copies absolument identiques du même réseau. J'obtins ainsi, suivant les conditions, et je pus photographier des franges plus ou moins rectilignes, dirigées d'une manière générale transversalement à la direction des traits, délicatement dentelées, se dédoublant quand on passe d'un spectre à l'autre, etc., etc; bref, une série de phénomèncs probablement trés compliqués que je ne fais qu'indiquer ici, faisant toutes réserves sur l'explication, mais que, par le plus singulier des hasards, j'ai trouvés depuis trés minutieusement décrits dans un très curieux Mémoire, probablement trés peu connu, de Brewster (Philosophical Magazine; 1856), d'ailleurs sans la moindre considération théorique ni aucun emploi de la Photographie, qui paraît cependant de naturc à faciliter la compréhension de ces belles apparences.
« Lord Rayleigh, dans son Mémoire de 1874, et sans citer Brewster dont il paraît ne pas connaître le travail, signale accidentellement ces franges dont il essaye même en quelques mots une explication. D'après lui, il y aurait là une simple action de moiré, due à la combinaison des traits de réseaux sensiblement parallèles.
« Je crois qu'il y a lieu de reprendre soigneusement cette étude; mais, en tous cas, si ce moiré, qui fournit au premier abord une explication séduisante, se produit réellement, je crois qu'il serait dû plutôt à la combinaison, non des traits eux-mêmcs, mais de franges produites par l'action combinéee de ces traits et qui se rapporteraient peut-être aux phénomènes étudiés autrefois par M. Crova.
» Du reste, quand on observe attentivement à la loupe un réseau ou sa reproduction, on voit, en effet, des franges parallèles aux traits et aussi des franges transversales plus fines et denticulées qui (sous toutes réserves) seraient produites par les premières. Les épreuves que l'on obtient en photographiant un réseau ct lui superposant une seconde photographie, par le procédé que j'ai indiqué dans ma précédente Note, sont d'un brillant extraordinaire, ce qui tient probablement à ce que l'on a ici à la fois, sur le même cliché, le phénomène lui-même et sa propre photographie que l'oeil contemple en même temps. Il me semble qu'il y a dans tout cela un vaste champ d'expériences, encore trés incomplètement exploré.
» Je crois devoir signaler, en terminant, ce fait bizarre que mes photographies faites par application n'un réseau sur lentille gélatinée et bichromatée portent toutes les anneaux de Newton, tandis que je n'ai jamais pu obtenir ceux-ci par ce procédé quand je remplace le réseau par une simple lame de verre. Wiener les obtient, au contraire, constamment avec ses pellicules transparentes sensibilisées à l'argent. »
([i]) (1) Comptes rendus, p. 306 de ce volume.

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