quinta-feira, 12 de março de 2009

1900, 8 de Janeiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. CXXX
Nº. 2
Pag. 82, 83, 84
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PHOTOGRAPHIE. - Appareil de photographie instantanée à rendement maximum. Note de M.Guido Sigriste, présentée par M. Lippmann.

« La valeur des images que fournit la photographie instantanée dépend, pour une très grande part, du mode d'obturation adopté. S'il est, comme dans le nouvel appareil, choisi de telle sorte que l'action des rayons lumineux sur la surface sensible soit utilisée aussi complètement que possible, ou arrive à réunir, dans les images d'objets en mouvement, à la netteté qui exige des poses extrêmêment réduites, les qualités que semble pouvoir seule donner une exposition relativement longue. Et le but est ici atteint par la combinaison d'organes simples et peu encombrants, de manière que l'appareil est d'un emploi facile et ne diffère ni par ses dimensions, ni par son poids, des chambres à main destinées d'ordinaire aux plaques de même taille.
« L'obturateur idéal devrait livrer passage d'un seul coup à la totalité des rayons lumineux réfractés, les laisser agir pendant un certain temps; puis, toujours d'un seul coup, les arrêter. En fait, le système de ces rayons forme un tronc de cône qui ne peut être ainsi sectionné de façon instantanée. Mais ce tronc de cône est un assemblage de fuseaux coniques carrespondant aux divers points de l'image : ils vont s'épanouissant à partir d'une base commune, qui est l'image donnée du diaphragme par la combinaison postérieure de l'objectif, et ils ont leurs sommets sur le plan focal: les positions transverses des pinceaux dont ces fuseaux coniques sont les portions émergentes ont comme section commune l'ouverture du diaphragme.
« On peut concevoir comme positions logiques d'un obturateur: 1º le plan du diaphragme où tous les pinceaux seront sectionnés d'un seul coup, mais de facon progressive; 2º le plan focal, où les divers pinceaux seront coupés successivement, mais de façon instantanée.
» La première disposition caractérise les obturateurs d'objectif; ce n'est pas une bonne solution; l'action de la lumière sur la surface sensible se fait en trois périodes: une d'ouverture, une de pleine admission et une de fermeture; dans les deux périodes extrêmes, qui prennent forcément, dès qu'il s'agit de poses très courtes, un rôle prépondérant, l'illumination de la surface focale est générale, mais inégale et défectueuse; la lumière ne contribue pas utilement à la formation de l'image et n'y a qu'une influence pernicieuse: le rendement est médiocre et devient tout à fait mauvais lorsqu'on réduit la pose à une très petite portion de seconde. Il semble certain d'ailleurs que les obturateurs de ce genre donnent, par leur bord mobile, naissance à des phénomènes de diffraction, auxquels pourrait être attribué, pour une grande part, ce qu'on appelle le voile de sous-exposition. Il y a lieu d'ajouter enfin que de tels obturateurs exigent, lorsque l'on veut arriver à de très grandes vitesses, des dispositions coûteuses et encombrantes qui, susceptibles de rendre de grands services dans les laboratoires de physiologie, ne pourraient évidemment être adaptées à des appareils portatifs.
» La seconde solution correspond aux obturateurs de plaque, essentiellement constitués par un écran fendu qui se déplace dans le plan focal. Théoriquement, ce second mode d'obturation, qui déjà permet d'obtenir simplement des poses beaucoup plus courtes, supprime les périodes d'ouverture et de fermeture, pour ne laisser subsister que celle de pleine admission; toute la lumière qui arrive à la surface sensible agit sur elle dans les mêmes conditions, et celles-ci sont les meilleures. On obtient donc le rendement maximum.
» L'obturateur de plaque réaliserait l'obturation idéale s'il n'entraînait une déformation des images, déformation dont on a d'ailleurs beaucoup exagéré l'importance, car elle est tout à fait insensible si la vitesse de translation de la fente est grande par rapport à la vitesse de déplacementde l'image, condition nécessaire aussi pour que les contours soient nets.
» Mais, si l'on veut que le rendement soit réellement maximum, il faut satisfaire à certaines règles dont il n'était pas suffisamment tenu compte dans les appareils construits jusqu'ici: 1º La fente obturatrice doit se mouvoir à une distance extrêmêment faible de la surface focale; pour peu que l'écart devienne sensible, on aura de nouveau des périodes d'admission croissante et décroissante, l'interception des fuseaux coniques élémentaires n'ayant plus lieu à leur sommet et, par conséquent, ne pouvant plus être instantanée; 2º les bords de la fente, qui ont besoin d'être rigides et nettement déterminés, ne doivent pouvoir, à aucun moment, donner lieu à des phénomènes de réflexion ou de diffusion; quant aux phénomènes de diffraction, il ne sont plus à craindre si la fente reste une distance négligeable de la surface sensible.

« Dans le nouvel appareil, la fente se meut à 0mm,l en avant de la surface focale: ses bords sont constitués par des couteaux taillés en biseau très ouvert et à bord très tranchant; ils sont reliés à une enveloppe plissée mobile qui, fixée d'autre part à la paroi qui porte l'objectif, prélève à chaque instant, dans le système des rayons réfractés, un faisceau partiel et variable comprenant un certain nombre de fuseaux coniques élémentaires; ceux-ci s'y trouvent complètement enfermés et ne peuvent, à aucun moment, amener sur la surface sensible autre chose que la totalité de la lumière qu'ils transportent.
» Le mouvement de translation de la fente est commandé par la détente d'un barillet dont le ressort peut recevoir une tension variable: des ressorts compensateurs assurent l'uniformité du mouvement, et leur eflicacité est attestée par l'uniformité de l'impression sur la surface sensible. La vitesse de translation, qu'une disposition additionnelle très simple permet, au moment du réglage des appareils, de contrôler à l'aide d'un chronographe du Dr d'Arsonval, peut atteindre 2m,50 à la seconde.
« La largeur de la fente est également variable sous l'action d'une vis de réglage dont le pas est de 0mm,5; elle peut être réduite à 0mm,l sans que les bords cessent d'être parallèles.
« On peut ainsi, au moyen de manoeuvres très simples, dont les commandes sont placées extérieurement à l'appareil, faire varier le temps de pose de à de seconde, - on peut même aller plus loin au besoin; - et la valeur exacte en est automatiquement indiquée, à chaque instant. sur un tableau circulaire que porte la paroi inférieure de la chambre.

» Deux faits intéressants méritent surtout d'être signalés: les images paraissent tout àfait exemptes du halo par réflexion, et elles reproduisent de façon remarquablement juste les diverses valeurs des objets. »

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