quinta-feira, 12 de março de 2009

Exposition Universelle Internationale de 1900 à Paris. Rapports du Jury International. Cap. III, IV

Exposition universelle internationale

de

1900

à Paris.

RAPPORTS DU JURY INTERNATIONAL

 

Groupe III. – instruments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts

CLASSES 11 À 18

 

CLASSE 12

PHOTOGRAPHIE

Rapport du Jury international

Par M. Léon Vidal

 

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

MCMII

 

Cap. III, IV

 

CHAPITRE III.

procédés négatifs

 

Par procédés négatifs, nous entendons ceux qui conduisent à l'obtention, dans la chambre noire ou de toute autre façon, de phototypes à valeurs inverses des épreuves positives, et à l'aide desquels on arrive à la multiplication indéfinie des épreuves positives ou à la création de planches de photocollographie ou de photogravure.

Bien qu'il soit possible de créer des négatifs sans le concours de la chambre noire, c'est le plus souvent avec son aide qu'on y arrive en faisant usage de surfaces sensibles de diverses sortes, pelliculaires ou rigides, et dont la couche sensible peut être, comme véhicule des sels d'argent, soit du collodion, soit de 1a gélatine.

Collodion sensible. - L'emploi du collodion (liqueur formée par de la pyroxiline en dissolution dans un mélange d’éther et d'alcool) remonte une époque bien antérieure à 1889 et 1878 ; rien de nouveau n'a été fait depuis, en ce qui concerne l'emploi de ce composé, comme véhicule de certains sels sensibles; mais il convient de dire que rien de préférable n'a été trouvé pour les reproductions négatives propres aux applications industrielles, à celles surtout ayant trait aux impressions photo-mécaniques

Rien, jusqu'ici, n'a remplacé la contexture si délicate du collodion et les négatifs obtenus au sein de ce support, sont les complets, autant au point de vue de la translucidité qu'au point de vue de la finesse des détails.

C'est pourquoi le collodion continue à régner en maître dans les ateliers de photogravure; on a bien essayé de lui substituer l'emploi des plaques à la gélatine, mais sans atteindre une perfection aussi grande.

Associé à l'albumine il constitue, d’ailleurs, un procédé de collodion sec, procédé Taupenot, avec lequel on obtient plus sûrement d'aussi complets résultats qu'avec le procédé dit au collodion humide.

Le collodion est resté, il est vrai, confiné dans les ateliers de photogravure, à l’exclusion à peu près générale de toutes les autres applications de la photographie négative pratiquée avec le concours des plaques à la gélatine.

Plaques à la gélatine. - On peut dire que la grande expansion de la photographie date de l'invention des plaques sèches et si rapides, à la gélatine.

Déjà, en 1889, nous étions amenés à parler de l'immense développement acquis par la photographie depuis la création de cette sorte de surfaces sensibles, et, depuis cette époque, la photographie a continué à se vulgariser dans des proportions encore plus considérables et dont nous donnerons plus loin une idée approximative.

Pour ne citer qu'une seule maison française, nous disions, en 1889(1)([i]) qu’elle fabriquait par jour de 800 à 1,000 douzaines de plaques, ce qui représentait 12 caisses de verre de 27 mètres carrés superficiels et, en tout, 224 mètres carrés de verre; nous sommes en mesure d'affirmer que la production annuelle de cette maison était, en 1900 pour le même objet, de 2,430,480 plaques : ce qui fait 93,480 plaques par jour.

Ainsi nous avons passé, pour cette seule maison, en 10 ans, de 1,000 douzaines à 7,790 douzaines, soit une production près de 8 fois supérieure.

Il faut ne pas oublier que pendant ces dix années de nombreuses autres fabriques similaires se sont créées en France et à l'étranger, faisant elles-mêmes des affaires très importantes.

On peut, par ce seul exemple, juger de l'expansion des travaux et des applications photographiques, grâce surtout à l'emploi des plaques ou des pellicules sèches.

Depuis la dernière exposition rien de bien nouveau ne s'est accompli dans la voie de celte fabrication spéciale. Pourtant il a été crée quelques nouvelles sortes de couches sensibles dont nous allons nous occuper.

La production des couches sensibles sèches, douées surtout d'une très grande sensibilité, a eu pour effet d'entraîner la fabrication d'un nombre considérable d'appareils portatifs, tous plus ingénieux les uns que les autres, et dont nous aurons à parler au chapitre V. Évidemment, il eût été impossible, sans avoir à sa disposition des plaques ou couches pelliculaires sèches et très sensibles, de faire usage d'appareils si portatifs, bien que munis d'un nombre plus ou moins grand de plaques sensibles.

Actuellement, il semble qu'on soit encore sur la voie de produits similaires doués d'une sensibilité quadruple environ par rapport aux plaques réputés jusqu'ici les plus sensibles.

Ce progrès aura pour effet de multiplier davantage encore l'emploi et, par suite, les applications artistiques, scientifiques et industrielles de la photographie.

On ne s'est pas borné à fabriquer des plaques douées de la sensibilité normale des bromures, iodures et chlorures d'argent, à la lumière blanche.

En plus des plaques dites orthochromatiques, qui permettaient de reproduire avec des valeurs plus exactes les jaunes et les verts-jaunes ou jaunes-verts, on a fabriqué des plaques plus spécialement sensibles aux rouges et jaunes. La maison Lumière, de Lyon, notamment, a, depuis assez longtemps déjà, mis en vente ces deux sortes de préparations que l’on emploie en interposant, entre les radiations, réfléchies et la plaque sensible, tel écran coloré convenable pour arrêter ou modérer les radiations bleues et violettes, tout en laissant passer les radiations blanches, rouges, jaunes et vertes.

D'autres maisons, en France et à l'étranger, ont également produit des plaques orthochromatiques; mais la plupart, nous nous demandons pourquoi, s'en sont tenues à la sensibilité plus spéciale au jaune.

D'autres efforts complémentaires ont encore été tentés. On a compris que la sensibilité partielle à telle ou telle couleur ne constituait jamais qu'un produit incomplet , et alors ont été créées, en France, les plaques panchromatiques (maison Lumière), en Angleterre, les plaques spectrum (maison Cadett). Dans ces couches sensibles réside la sensibilité à toutes les couleurs; on peut les utiliser, suivant les besoins, avec tels écrans colorés (ou absorbants) appropriés à la nature des radiations à reproduire.

C'est là un grand progrès; il est à souhaiter que la plaque sensible à toutes les couleurs se généralise de telle façon qu'on n'ait plus à user que de cette sorte, à l'exclusion de toutes autres, toutes les fois qu'on aura à reproduire des sujets polychromes.

La préparation des plaques ortho ou pan chromatiques implique l'introduction dans la couche sensible elle-même de matières colorantes ayant la propriété d'absorber telles ou telles radiations.

La fabrication de ces plaques n'est pas plus compliquée, mais elles présentent, celles au moins qui sont sensibles aux rouges, des qualités de conservation moindres que les plaques dites ordinaires, et, de plus, il faut les employer avec le concours simultané d'un écran coloré ayant la propriété d'absorber ou de couper les radiations qu'on tient à supprimer ou à modérer.

L'emploi de cet écran ralentit la rapidité de l’impression négative, et c'est sans doute pour ce motif que l'usage des plaques sensibles aux couleurs réfractaires est encore aussi peu répandu.

L'augmentation de la durée de pose n'est pourtant pas bien grande, car il faut se rappeler qu'un bon écran peut, en moyenne, ralentir la rapidité dans le rapport de cinq á dix fois celle d'une plaque employée sans écran, ce qui ne constitue jamais qu'une fraction de seconde.

Pour une plaque sans écran la pose serait, par exemple, d'un trentième de seconde, elle sera de dix trentièmes avec l’écran. Or dix trentièmes de seconde constituent ce que l'on peut encore appeler une épreuve instantanée.

Aujourd'hui, grâce aux objectifs perfectionnés dont nous aurons à parler plus loin, l'on arrive à opérer en service courant, avec une ouverture égale au cinquième du foyer.

Dans ces conditions, la rapidité devient excessive, en dépit de l'interposition d'un écran ralentisseur.

Une autre variété de plaque sensible à certaines couleurs a été créée par M. Otto Perutz, de Munich. Ce sont des plaques orthochromatiques pour le jaune et l'orangé, elles peuvent être employées sans écran.

Il est vrai que ce n'est qu'une façon de parler, vu que l'écran existe en fait, mais il est incorporé à la plaque, et, pourvu que la pose soit accrue de trois à quatre fois la durée de la pose normale (avec plaque ordinaire), on a l'effet désiré, ce qui veut dire: les bleus moins venus et les jaunes mieux rendus.

C'est là un progrès, puisqu'on est dispensé d'employer un écran, bien que l'usage de cet auxiliaire n'entraîne pas une bien grande complication.

Au sujet des plaques sensibles, il est encore un mot à dire quant á un perfectionnement dont la nécessité se fait sentir bien souvent.

On sait que la deuxième surface du verre, en arrière de celle qui porte la couche sensible, réfléchit les radiations qui ont traversé la couche et que cette réflexion donne naissance à une défectuosité des images connue sous le nom de halo. Des tentatives ont été faites par divers exposants, au nombre desquels on peut citer entre autres : La maison Lumière, la maison Guilleminot, M. Cramer, pour corriger l’altération des images due au halo. Leur moyen de correction consiste dans une couche rendue impénétrable aux rayons réfléchis, soit par la nature de sa coloration, soit par le fait de son opacité.

Ces moyens ont donné d'excellents résultats, mais ils sont la cause d'une majoration du prix des plaques ainsi préparées. Il serait à désirer que l'on parvienne à fabriquer des plaques anti-halo d'un coût égal à celui des plaques ordinaires. Ce progrès est à inscrire au nombre de ceux qui s'imposent le plus sérieusement.

Il y a bien, pour obvier à l'absence ou au coût plus élevé des plaques anti-halo, diverses méthodes souvent employées, consistant dans la mise en contact optique, avec la deuxième surface de la plaque, d'un enduit d'une couleur convenable, ou bien d'un tissu recouvert d'une couche poisseuse analogue à celle du sparadrap; mais mieux vaudrait que la plaque pût porter toujours, faisant corps avec elle, une bonne préparation préservatrice du halo.

Papiers et pellicules sensibles; châssis à rouleaux. - Nous venons de nous occuper plus spécialement des plaques sensibles, soit de supports rigides en verre; ce sont évidemment les supports des couches sensibles les plus employés. Pourtant, il est intéressant, surtout en vue de la plus grande portativité des appareils photographiques, de pouvoir, dans certains cas, opérer sur des couches sensibles d'un poids moindre et d'une épaisseur bien inférieure à celle du verre le plus mince: le papier, des pellicules de celluloïd, des feuilles de mica, repondent à ce desideratum.

On fabrique actuellement des papiers au gélatino-bromure d'argent et des pellicules que l'on peut enrouler et introduire dans des châssis spéciaux de façon à produire sur une bande continue plus ou moins longue, une succession de négatifs que l'on développe et fixe, soit en les divisant, soit en maintenant entière la bande, ainsi qu'on le fait pour les bandes cinématographiques.

La fabrication des papiers et des pellicules photographiques a une très grande importance non seulement pour certains appareils spéciaux, mais bien pour une foule d'appareils courants portatifs, pour certaines chambres panoramiques et, surtout, pour les appareils cinématographiques.

Après l'énumération des diverses sortes de plaques rigides ou flexibles, sensibles à diverses radiations, etc., il convient de rappeler que la préparation qui, jusqu'ici, est la plus abondante, est celle des plaques dites ordinaires. Leur caractéristique est de n'être, en réalité, sensibles qu'à la lumière blanche et aux radiations bleues et violettes.

C'est dire qu'elles constituent une préparation photographique des plus imparfaites, puisque, sur les sept couleurs du spectre il n'en est que deux qui les impressionnent

Et, pourtant, ce sont ces plaques incomplètes qui entrent, pour la majeure partie, dans l'emploi usuel des photographes amateurs et professionnels.

Insensibles aux rouge, jaune et vert, elles ne sauraient donner que des reproductions entachées d'erreurs, quant à leurs valeurs. On se demande donc comment il se fait que le progrès soit si long à s'imposer et pourquoi des plaques plus parfaites ne sont pas plus généralement employées.

La réponse à cette question est facile : cela tient, ainsi qu’il a été dit plus haut, à ce que les plaques ordinaires sont, pense-t-on, douées d'une stabilité plus grande que celles que l'on a rendues sensibles á d'autres couleurs en les préparant avec l'addition de certaines matières colorantes.

À notre avis, les plaques ordinaires, dites instantanées, ne se conservent pas mieux que des plaques panchromatiques, et ces dernières sont de nature à donner des résultats bien plus complets. Il est donc à désirer que des tentatives soient faites pour vulgariser l'emploi des plaques du genre panchromatique dans tous les cas ou l'on aura des sujets colorés à reproduire. On réserverait la préparation dite ordinaire à tous les sujets monochromes, aux reproductions d'images noires sur fond blanc, etc.

En 1889, dans notre rapport, nous signalions déjà l'utilité qu'il y aurait à préparer des plaques spécialement propres à la photogravure et a la copie de sujets blancs et noirs.

Il existe maintenant des plaques ayant ces qualités. Bien des fabricants préparent des émulsions plus ou moins rapides et dont le grain est plus ou moins serré; aussi peut-on se procurer des plaques sensibles, douées d'une sensibilité bien moindre que celle des plaques instantanées, mais pouvant donner des reproductions de dessins au trait avec une très grande finesse. C'est un progrès que nous sommes heureux de signaler.

En vue de la photogravure ou de la photocollographie, il est un autre progrès à indiquer qui a bien sa valeur. Il consiste dans la fabrication de plaques à pellicules réversibles.

Les opérations suivent leur cours normal; mais, une fois qu'elles sont terminées et après dessiccation complète, la couche, préalablement isolée d'un contact immédiat avec le verre, peut en être séparée et être transformée en une pellicule dont on peut faire usage suivant les besoins, d'un côté ou de l'autre.

Avant de séparer la pellicule de son support provisoire, on peut aussi la renforcer en appliquant à sa surface une feuille de gélatine; mais, en ce cas, elle ne pourra être utilisée que du côté portant primitivement contre le verre. Certaines maisons se sont fait une spécialité de ces pellicules réversibles et même douées, en même temps, de la qualité d'être anti-halo par suite de leur faible épaisseur.

Pour en finir avec les plaques, pellicules ou papiers sensibles, propres à l'exécution des négatifs, nous avons à résumer les vœux qu'il convient d'exprimer en vue de leur perfectionnement :

Tout d'abord il y a lieu de demander la fabrication, d'une façon plus générale, de plaques sensibles, non pas seulement à quelques radiations, mais à toutes et dans le rapport des valeurs relatives de ces radiations.

Puis, l'adjonction aux plaques de la qualité d'être anti-halo.

Il nous reste maintenant, pour en finir avec ce genre de préparations, à citer les noms des exposants qui l'ont fait figurer à l'Exposition.

Ce sont :

France.Duvau (Raoul), à Asnières (Seine) : Plaques photographiques

Grieshaber (E.) et Cie, à Paris : Plaques sensibles. A la fabrication des plaques ordinaires cette maison a joint celle des plaques positives, pelliculaires, radiographiques, anti-halo et orthochromatiques, etc. C’est sa première participation à une exposition universelle.

Guillemnot (R.), Boespflug et Cie, á Paris : Plaques sensibles et papier

Jougla (Joseph), au Perreux (Suisse) : Plaques, pellicules et papiers sensibles, plaques intensives Mercier.

Perron (Auguste), à Mâcon : Plaques et papiers sensibles

La société anonyme des pellicules françaises (Proccédés V. Planchon) : Pellicules françaises. Bandes de cinématographes. Pellicules pour châssis à rouleaux, etc. Vitroses rigides

La société anonyme des plaques  et papiers photographiques (A. Lumière et ses fila), à Lyon-Montplaisir : plaques, pellicules et papiers photographiques.

Belgique.Van Monckhoven, à Gand : Plaques snesibles.

Danemark.  Budtz Müller , à Copenhague : plaques photographiques.

États-Unis d'Amerique. - Eastman Kodak Company (Rochester, New-York): Pellicules sensibles.

Allemagne.Actien-Gesellschaft für anilin-fabrikation, Berlin : Plaques sèches et pellicules

Fabriques réunies de papiers photographiques, à Dresde : Papier albuminé, à la celloïdine, au gélatino bromure, bromure, etc. Production annuelle: environ 10 à 12,000 rames de papier albuminé, 2,000 au citrate, 4,000 à la celloïdine etc., 200 ouvriers sont occupés.

Iindustrie photochimique, à Cölh-Nippes : Plaques et pellicules sensibles. Fabrication journalière : 600 douzaines de plaques 13x18 et1,500 douzaines de films ou de 1,500 à 2,00O rouleaux pour Kodak.

Perutz (Otto), à Munich : Plaques sensibles. M. Otto Perutz, ainsi qu'il a été dit plus haut, fabrique des plaques orthochromatiques permettant d'éviter l'emploi d'un écran. Ses préparations sont sensibles aux jaunes et verts.

Secco-Film (Société des), Berlin : Pellicules sensibles.

Italie.  Falk (Rodolphe), à Sienne : Plaques sensibles.

Russie.   Sociéte industrielle et comerciale K. Kœkler à Moscou. La maison Kœkler est l'une des plus importantes de la Russie; non seulement elle produit des plaques sensibles ordinaires, mais encore elle fabrique des produits spéciaux, tels que du nitrate d'argent pur, du carbonate et du sulfite dee soude purs.

Cette mention toute spéciale est motivée par les grands efforts tentés par cette maison dans un pays où il reste beaucoup à faire encore au point de vue des produits essentiels et auxiliaires de la photographie.

Suisse. Smitt (J.-H.) et Cie, à Zurich : Plaques, pellicules et papiers sensibles. Cinématographe perfectionné permettant, avec le même appareil, d'obtenir des négatifs et de faire des projections.

Le nombre des exposants pour les plaques, pellicules et papiers sensibles n'a pas été en rapport avec celui des fabricants, bien autrement considérable surtout aux États-Unis d'Amérique, en Allemagne, Autriche, Grande-Brelagne , etc. ; car, ainsi que nous aurons lieu de l'indiquer dans le dernier chapitre, l'importance industrielle et commerciale de cette fabrication n'a cessé de s'accroître; elle donne lieu á un chiffre d'affaires très élevé.

Pour en finir avec l'énumération sommaire des procédés négatifs, il nous reste à parler rapidement des révélateurs et autres produits.

 

RÉVÉLATEURS.

 

On peut dire que le nombre des révélateurs qui, dans les premiers temps de la photographie, se bornait à trois composés, qui étaient le sulfate de fer, l’acide gallique et l'acide pyrogallique, seuls réducteurs des sels d'argent appliqués aux procédés humides puis aux procédés secs, s'est accru d'un assez grand nombre d'autres réducteurs; nous ne saurions en faire une énumération complète, mais il importe de citer les principaux qui sont, en plus des trois ci-dessus : l’hydroquinone, l'amidol, le chlorhydrate de diamidophénol, l'adurol, le métol, l’iconogène, le glycin, lesquels, soit seuls soit combinés entre eux, forment des révélateurs doués de certaines qualités les recommandant plus spécialement pour telles ou telles applications.

On les prépare à l'état de solutions toutes prêtes (tel le rodinal) à être employées avec une simple addition d'eau en quantité déterminée; ou bien à l’état solide, ce qui facilite leur transport, alliés à la quantité voulue de produits alcalins nécessaires, soit en une et même composition, soit en deux préparations séparées : le révélateur, d'une part, et la matière alcaline, de l'autre. II n'y a, dans un cas comme dans l'autre, qu'à mettre ces deux sortes de comprimés à dissoudre dans l'eau pour avoir le révélateur prêt pour l’usage.

 

France. - Les principaux fabricants et exposants de révélateurs ont ete :

La maison Jumeau (Émile), à Paris.

Mercier (Pierre), à Paris.

La maison Poulenc frères, à Paris.

Reeb (Henri), à Neuilly-sur-Seine.

La Société anonyme L'Hélios, à Paris.

La Société anonyme des plaques et papiers photographiques Lumière et ses fils à Lyon, qui fabrique notamment le chlorhydrate de diamidophénol.

La Société des produits photographiques « Phébus «, à Nîmes (Gard) et à Paris.

 

Allemagne. - Hauff (J.) et Cie, à Feuerbach.

 

Pour les produits divers, concourant à la formation des négatifs, il y aurait à citer notamment les fabricants de sels d'argent et de fixateurs.

Ce sont, pour les sels d'argent :

 

France. - La maison Duplessy et Hinque, à Paris; Poulenc frères, a Paris; Target (Émile), à Paris.

 

Russie. - La Société industrielle et commerciale K. Kœkler, à Moscou. (Sels d'argent et sels alcalins pour révélaleurs.)

 

La maison Lumière a créé la fabrication de renforçateurs et affaiblisseurs spéciaux des négatifs; ce sont leurs préparations au bi-iodure de mercure pour le renforcement, le sulfate d'ammoniaque pour l'affaiblissement.

Nous avons à peu prés épuisé ce qui concerne l'ensemble des préparations relatives aux négatifs et il ne nous reste qu’un mot à dire quant à leur retouche, opération qui constitue un travail d'une certaine importance et qui s'applique surtout á la photographie des portraits.

Ce travail a pour objet de faire disparaître certaines taches, d'adoucir certaines ombres; il demande à être exécuté avec talent et sobriété; l'abus de la retouche conduit à de regrettables déformations en détruisant, partiellement au moins, le caractère de vérité qui fait la qualité principale de la photographie.

Elle s'opère, à l'aide du crayon, du pinceau et de l'estompe, sur le négatif préalablement recouvert d'un vernis mat destiné á créer à la surface de l'épreuve des aspérités propres à retenir le crayon ou la poudre de l'estompe.

L'emploi de plaques orthochromatiques aurait pour effet avantageux de diminuer la retouche par suite de l'obtention immédiate de négatifs bien plus complets; aussi se demande-t-on pourquoi le plus grand nombre des photographes de portraits continuent à faire usage des plaques ordinaires.

Il y a de ce côté, nous le répétons, un progrès à réaliser, on ne saurait trop inciter

les photographes à entrer dans cette voie.

 

CHAPITRE IV.

PROCÉDÉS POSITIFS PAR IMPRESSIONS PHOTOCHIMIQUES

ET PHOTOMÉCANIQUFS.

 

Il y a lieu de classer les procédés positifs en deux sortes spéciales: ceux qui donnent l'image par impressions photochimiques et ceux qui la produisent par impressions photomécaniques.

La première série de ces procédés est maintenant reliée à la deuxième par une méthode qui dérive des deux en ce sens qu’elle emploie à la fois l'action lumineuse, la révélation chimique et l'opération d'ensemble mécanique; nous aurons à en faire une mention spéciale, vu que ce moyen constitue une nouveauté survenue depuis 1889.

Énumérons rapidement les principaux procédés photochimiques représentés à l’Exposition.

Tout d'abord il faut définir ce que l'on entend par procédés positifs. Ce sont ceux qui servent à tirer du prototype négatif photographique ou artificiel un nombre plus ou moins considérable d'épreuves utiles, effectives, le négatif n'étant en réalité qu'un moyen transitoire pour arriver à l’œuvre finale.

Ainsi qu'on l’a vu dans le chapitre précédent, la photographie négative n'implique guère que l'emploi d'un nombre restreint de méthodes, conduisant à des résultats ayant entre eux beaucoup d'analogie et ayant toutes pour objet la création du type à l'aide duquel on peut, par de nombreux moyens très divers, réaliser des impressions positives ou photocopies.

En général, à très peu d'exceptions près, les négatifs ne sont pas exposés; on ne nous montre que les résultats obtenus avec leur concours.

Pourtant, dans la vitrine de MM. Lumière, figuraient quelques négatifs astronomiques (reproductions lunaires) remarquables par le fait de leurs dimensions anormales.

Dans les débuts de la découverte de la photographie, les impressions positives ont eu le caractère d'impressions photochimiques, qu'elles ont conservé, d'ailleurs, en très grande partie encore, dans tous les travaux où le nombre des exemplaires à imprimer est très limité.

Ce genre d'impression implique la nécessité d'exposer chaque fois le négatif à la lumière solaire ou artificielle, en contact avec une couche sensible positive, pour chaque nouvelle épreuve.

Tandis que, pour les impressions photomécaniques, l'action lumineuse ne s'exerce qu'une seule fois à travers le négatif pour arriver à la reproduction d'une planche de gravure, ou d'un cliché typographique, ou d'une surface collographique, dont on tire ensuite de nombreuses épreuves à l'aide de presses imprimantes.

Il résulte bien de ces deux spécifications que la première catégorie d'impressions se prête mieux à l'exécution d'épreuves dont le nombre est trop restreint pour qu'il y ait avantage à créer une planche à tirages multiples.

Le coût de cette planche, en pareil cas, serait vraiment trop élevée, n'ayant pas à être réparti sur une assez grande quantité d'exemplaires.

Tandis que la méthode photochimique permet de se passer d'une planche gravée ou autre et d'arriver, à très peu de frais, á l'exécution d'un seul exemplaire ou de quelques exemplaires seulement.

Il n'en est pas de même quand il s'agit d'images photographiques propres à l'illustration de livres, de publications périodiques, et, en général, de celles dont on doit tirer un très grand nombre d'exemplaires. La création d'un cliché initial s'impose alors et le coût relatif à chaque épreuve va en diminuant á mesure que le chiffre du tirage est plus élevé. C'est pourquoi l'on peut considérer comme constituant une œuvre bien plus industrielle, celle des deux méthodes, que nous venons de caractériser, qui permet l'emploi immédiat des presses d'imprimerie, sans avoir à tenir aucun compte ultérieur des procédés photographiques proprement dits.

Mais l’une et l'autre ont leur valeur intrinsèque et leur utilité, et il ne serait pas juste de ne pas les grouper au sein d'une même considération des mieux méritées,  bien qu'à des points de vue différents.

La Classe 12 comprenait un très grand nombre d'épreuves appartenant aux eux catégories distinctes dont nous venons de nous occuper.

Dans la première, on remarquait des images dues aux procédés :

à base d'argent et d'or;

A base de fer;

A base de platine;

A base de charbon ou autres matières colorantes.

La deuxième catégorie, formée des impressions photo-mécaniques, comprenait les procédés :

De photocollographie ou impression à l'encre grasse sur une couche de gélatine :

De photozincographie et d'algraphie (impression sur aluminium);

De phototypogravure au trait et à demi-teinte;

De photogravure en creux ou en taille-douce.

 

IMPRESSIONS PHOTOCHIMIQUES.

 

PROCÉDÉS à BASE D’ARGENT.

 

Si les sels d'argent jouent déjà un rôle important dans l'exécution des clichés ou phototypes négatifs ou positifs, on peut dire qu'ils sont tout aussi utiles appliqués à l’impression des épreuves positives, soit par production d'une image immédiatement visible sous l’action des rayons lumineux, soit d'une image latente rendue visible á l'aide d'un développement.

Les sels d'argent les plus employés pour l'exécution des photocopies sont le chlorure et le bromure d'argent. Le chlorure d'argent noircit immédiatement sous l'action lumineuse qui réduit le chlorure d'argent à l'état d'argent métallique. Le bromure d'argent n'est que peu réduit, mais il est prédisposé à la réduction par la lumière, agissant à travers les transparences plus ou moins grandes du négatif, sous l'influence d'un révélateur. Les manipulations, dans les deux cas, sont des plus faciles.

On prépare aujourd'hui de nombreuses variétés de surfaces sensibles sur papier, à la disposition des photographes et des amateurs, et aussi mises sur du verre pour le tirage de positifs et spécialement d'épreuves à projections.

Ces préparations rendent l'emploi de la photographie courante bien plus commode.

On n'a plus, ainsi que cela se passait précédemment, à sensibiliser soi-même un papier qui se conservait très peu de temps avec ses qualités de blancheur.

D'ailleurs, on a crée des variétés de sels d'argent susceptibles de répondre mieux au but qu'on se propose, tels les papiers au citrate d'argent, au lactate d'argent ou au bromure; papiers mats, papiers brillants, dont le véhicule est de la gélatine ou bien du collodion (celloïdine).

Certaines maisons industrielles préparent ces papiers sur une vaste échelle, telle la maison Lumière, de Lyon, qui fabrique le papier sensible au citrate d'argent par bandes sans fin, de même que le papier par développement au gélatino-bromure d'argent.

Ces bandes ont 0m. 75 de largeur. Il en est produit de 4,000 a 5,000 mètres par jour. Ce chiffre donne une idée de l'importance considérable de cette production qui, en moyenne, est de 3,375 mètres carrés par jour, soit, si l'on prend la moyenne d'épreuves 13x18, de 173,4 37 feuilles de ce format.

Cette donnée statistique est des plus intéressantes, il convenait de s'y arrêter.

Parmi les autres fabricants de papiers sensibles positifs ayant exposé se trouvent les maisons :

Compagnie française des papiers photographiques « Tambour » : Spécialité de papiers albuminés ; préparations de papiers émulsionnés au chlorure

Production annuelle : 500,000 feuilles du format 50x60 et environ 250,000 mètres carrés de papiers divers.

Guilleminot (R.), Boespflug et Cie, á Paris : Papiers au citrate et au gélatino-bromure

 

Allemagne. – Les Fabriques réunies de papiers photograhiques ; à Dresde : Papiers albuminés, à la celloïdine, au gélatino-bromure.

Production pour un an : environ 10 à 12,000 rames de papier albuminé, 2,000 rames de papier citrate (gélatino-bromure), 4,000 rames de papier celloïdine.

En 1889, c'était encore le papier albuminé qui servait à l'impression de la majeure partie des épreuves livrées par les photographes; il n'en est plus de même aujourd'hui.

Il reste bien encore quelques photographes employant cette sorte de papier qui donne des épreuves fort belles, mais, à l'Exposition, il n'y en avait que de très rares spécimens; les papiers au citrate, au gélatino-bromure d'argent ayant servi, pour la majeure partie, à l'impression des œuvres exposées.

La stabilité des images au citrate ne semble pas l'emporter sur celle des épreuves à l'albumine. Il y a là, en contact avec l'argent réduit sous une forme atomique particulière, une cause de destruction, née, sans doute, des altérations que subit la matière servant de véhicule aux molécules métalliques, Il semble que les images sur papier à la celloïdine doivent être douées d'une plus grande stabilité, vu l'inaltérabilité plus assurée du support.

Toutefois, d'après l'expérience déjà assez longue (plus de quinze ans(1) ([ii])) que l'on a des images imprimées, par voie de développement, sur papier au bromure d'argent, il semble permis d'affirmer que ces sortes d'impressions sont jusqu'ici, parmi celles produites à laide des sels d'argent, les plus susceptibles de durer longtemps. L'argent réduit s'y trouve dans des conditions analogues à celles qui lui sont propres dans les clichés négatifs, et bien que la réaction de la gélatine puisse, à un moment donné, amener une altération de l'image, il est prouvé, par l'observation des plus anciennes impressions ainsi obtenues, qu'elles portent avec elles les qualités d'une durée plus grande que par aucune autre des méthodes des procédés argentiques.

Au début de ces impressions sur papier au bromure, par voie de développement, on leur reprochait leur ton froid ardoisé et l’on croyait que ce procédé ne serait pas appelé à un sérieux succès.

Depuis, la méthode s'est perfectionnée et l'on produit actuellement des impressions de ce genre qui allient à un ton noir chaud fort agréable, les conditions de stabilité qui recommandent spécialement ce moyen d'impression.

La possibilité de fabriquer industriellement des feuilles de grand format de ce papier sensible permet de l'appliquer avec succès aux agrandissements photographiques de très grande dimension, de même qu'elle permet, grâce à sa préparation par bandes continues, d'opérer des tirages automatiques rotatifs à la lumière artificielle sur bandes de 100 mètres de longueur, pouvant contenir, pour donner une idée des résultats ainsi réalisés, 4,000 cartes-albums, 8,000 cartes de visite et 16,000 épreuves d'un format moitié moindre.

Une usine spécialement consacrée à ce mode d'impression à la lumière artificielle sur bandes de papier au bromure d'argent, avec machine rotative, a été crée à Rueil (Seine-et-Oise) par la Société industrielle de photographie; ses machines produisent 2,000 mètres courants de photographies pour dix heures de travail.

C'est M. Chène qui est le directeur de cette si importante installation.

Il y a une autre application des sels d'argent au tirage des positifs: ce sont ceux que produisent surtout les maisons de projections.

Ces plaques spéciales, dites pour lanterne, sont fabriquées par la plupart des maisons qui produisent des plaques sensibles négatives.

La maison Lévy et ses fils, à Paris, fabrique elle-même, par un procédé qu'elle est à peu près seule à appliquer, des plaques sensibles à l'albumine, ce qui la conduit à l'obtention de projections douées d'une merveilleuse finesse, bien supérieures à celle que donnent les meilleures plaques à la gélatine.

La production et l'emploi de plaques positives, pour les projections surtout, constituent une des grandes applications de la photographie positive sur supports rigides.

 

PROCÉDÉS à BASE DE FER.

 

Rien de nouveau, en 1900, quant à l'emploi des procédés à base de fer; nous trouvons á l'Exposition à peu près les mêmes maisons et les mêmes procédés.

Ces procédés, qui ont surtout pour objet la reproduction des plans d'architecture, de mécanique ou autres analogues, constituent un moyen d'arriver, à peu de frais, à l'obtention de quelques copies d'un dessin original, servant de cliché ou de phototype et quelles qu'en soient les dimensions.

Le dessin original est enfermé dans un châssis-presse, en contact immédiat avec un papier préparé à un sel de fer, soit au ferro-prussiate qui donne des images blanches sur fond bleu; si l'on peut procéder par voie négative, c'est-à-dire tirer d'abord un négatif de l'original, on arrive, avec ce négatif, à l'obtention d'images bleues sur fond blanc avec la même préparation.

Mais il y en a un autre, dénommé papier au cyano-fer (ou gommo-ferrique) qui permet d'employer le dessin original comme prototype, et d'en tirer des positifs par développement.

Puis vient le papier au gallate de fer donnant, au développement, des traits violacés, soit également un positif d'après un positif.

L'emploi de ces papiers constitue une sorte d'autographie, ou autocopie photographique.

Il existe des variétés de préparations donnant des colorations différentes.

Les maisons pratiquant ces sortes d'impressions, et ayant exposé, sont les suivantes:

France. - M. Bay (Gustave), à Paris; Mme Claude (Félix), à Paris ; Le Chevalier (Georges), à Paris ; M. Gentil (Adolphe), a Paris; Mme Joltrain (Adolphe), a Paris.

Comme maison de vente des papiers héliocopistes au ferro-prussiate et au gallate de fer, il faut citer M. Marion-Guibout et Cie, à Paris.

Cette maison a employé en 1899, 43,000 kilogrammes de papier brut pour une valeur de 94,000 francs. Le produit est de 38,800 rouleaux de 10 mètres et 15,5 00 pochettes montant à 203,471 francs, prix marchand. 

MM. Samuel Wahl et Dreyfus, à Paris.

Cette maison produit par jour 5,000 mètres carrés de papier.

Nous aimons à citer les chiffres qui nous sont donnés au fur et à mesure des indications relatives aux diverses industries photographiques, pour qu'on ne soit pas étonné de trouver, au terme de ce rapport, une évaluation fort élevée du chiffre total des affaires commerciales et industrielles auxquelles donne lieu la photographie, pour la France seulement.

La maison Samuel Wahl et Dreyfus fabrique cinq sortes de papier à dessin, entre autres un papier héliographique portant, incorporé à sa substance, l’acide gallique son révélateur, ce qui permet d'en obtenir le développement par un simple lavage à l'eau.

Cette même maison a crée un papier dénommé Marronéa, à l’aide duquel, un dessin étant exécuté sur n'importe quel papier blanc, même épais, on obtient un cliché à traits blancs sur fond marron constituant un moyen immédiat d'imprimer des épreuves à traits marrons sur fond blanc.

Bien qu'il y ait en France un nombre de fabricants de ces papiers spéciaux bien plus important, il n'y en a pas eu d'autres à l’Exposition; de la part des nations étrangères, l'abstention de ce côté-là a été complète, bien qu'évidemment cette industrie, qui rend aux ingénieurs et aux architectes de si nombreux services, doive exister dans les principaux États.

D'ailleurs, ainsi qu'il vient d'être dit, il n'existe, dans ce genre d'applications de la photographie, aucune modification d'une sérieuse importance.

 

PROCéDé AU PLATINE.

 

Ce procédé a sa place immédiate à la suite de ceux à base de fer, parce que les sels de platine ne sont pas directement modifiés par l'action de la lumière. Elle n'agit, dans ce procédé spécial, que par voie indirecte en actionnant un se1 ferrique, l’oxalate, lequel est mélangé au sel platinique.

La lumière a pour effet de transformer l’oxalate ferrique en oxalate ferreux, et ce dernier composé a la propriété de décomposer le chlorure de platine et de précipiter instantanément le platine à l'état métallique au sein d'une solution chaude ou froide d'oxalate de potasse.

On prépare donc du papier en en recouvrant la surface d'un enduit sensible, composé d'oxalate ferrique et de chlorure de platine; exposée à la lumiére, cette préparation est modifiée par elle; le sel de fer, de ferrique qu'il est, passe à l’état ferreux et l'immersion dans un bain révélateur d'oxalate de potasse produit la formation, par précipitation de platine pur, d'une image entièrement formée de ce métal à l'état pulvérulent.

On a trouvé des variantes de ce procédé; une, entre autres, due a M. Pizzighelli, permettant de voir l'image se former directement et avant toute révélation, sous l’influence de la lumière.

On voit ainsi ce que l'on fait et l'on peut arrêter l'action lumineuse au moment précis où l'image est suffisamment venue.

Vu la stabilité bien connue du platine, métal dont la résistance aux acides est des plus complètes, il semble que l'on doive, par ce moyen, arriver à produire des images douées de la plus grande stabilité. Le fait a été mis en doute par certains, mais, autant qu'il est possible de le savoir, ils s'étaient basés sur certaines modifications, disons altérations, subies par des épreuves traitées en vue d'un virage ayant pour objet de changer le ton froid du platine en un ton plus chaud.

Pour le moment on n'a pas encore la preuve que des images obtenues par le procédé qui vient d’être décrit de prime abord, aient été altérées.

On en possède depuis l'origine de ce procédé, qui remonte à quelque trente ans en arrière, et elles sont exactement telles qu'elles ont été produites.

Il y a donc lieu de compter que, de toutes les images que l’on imprime par la méthode photochimique, celles au platine seront parmi les plus stables, à l’exception toutefois des images à base de carbone, ce composé l'emportant sur tous autres quant à sa résistance énergique à toutes les actions, celle du feu exceptée.

Déjà, en 1889, le procédé au platine commençait à être fréquemment employé; on peut dire qu'on en use plus généralement encore, surtout parmi les amateurs; les papiers au bromure d'argent lui font cependant une concurrence sérieuse; on pourrait presque les considérer comme produisant des simili-platine, aussi bien du côté de la tonalité, qui est à peu près la même, que de la stabilité qui semble être très grande; pourtant l’argent ne saurait résister, comme le platine, aux actions du temps combinées avec certaines réactions inévitables des composés organiques au sein desquels sont noyées les images.

La preuve en est dans ce fait bien simple que, si l'on pique une image au bromure d’argent avec une aiguille imprégnée d'acide nitrique ou chlorhydrique, on produit immédiatement une tache blanche.

Il est donc incontestable que les épreuves au platine, parmi celles à base métallique, présenteront toujours les conditions de stabilité les mieux assurées.

Le papier propre à ce procédé a été exposé par la maison Poulenc frères, à Paris, qui a la spécialité de cette préparation.

Les exposants amateurs d'épreuves de cette sorte ont, en général, négligé de l'indiquer, aussi en trouve-t-on fort peu à citer; mais il convient de dire, d'autre part, que les procédés au charbon donnant des tons très variés, des épreuves d'un aspect plus corsé que le platine, sont préférées par le plus grand nombre.

Il n'y aurait donc pas lieu d’être surpris de la décroissance de l'emploi du platine au profit des impressions au charbon.

A peine pourrions-nous citer quelques noms, ceux entre autres de Mme Ve Herman, à Paris; de MM. Pirou (Eugène), à Paris; Lacour (Eugène), à Paris, d’exposants ayant cru devoir indiquer qu'ils pratiquaient l'impression au platine.

A l’étranger nous trouvons, parmi les exposants d’œuvres au platine:

 

Allemagne. – M. Axtmann (Heinrich), à Plauen.

 

Autriche. – MM. Langhana (J.-F.), à Prague; Loewy (J.), à Vienne; Pietzner (Charles) à Vienne ; Scolik (Charles), à Vienne ; l’École impériale-royale des arts graphiques, à Vienne. Platine simple et plarine viré à la couleur sépia et aussi à l’urane.

 

Grande-Bretagne. – Platinotype Cº, à Londres.

 

Hongrie. - MM. Erdélye (Maurice), à Budapest; Kaeglevich(Émile), à Szeget; Kossak (Joseph), à Temsvar.

 

Suisse. - M. Wolfsgruber (G.), à Aarau.

 

Il peut se faire que d'autres exposants aient exhibé des épreuves platinotypiques, mais il est bien difficile de le savoir vu la difficulté qu’il y a de juger, à vue d’œil si une image est formée de platine ou d'argent réduit. II faudrait, pour en juger, se livrer à un rapide essai sur un des coins ou des bords de l'image.

Il faut reconnaître toutefois que l'engouement qui existait à l'époque de son apparition pour la platinotypie a fortement diminué, cédant le pas à des procédés plus artistiques, et dont on peut tirer des effets bien autrement variés. Nous voulons parler des procédés au charbon et à la gomme bichromatée, dont il va être question ci-après.

 

IMPRESSIONS À BASE DE CHARBON OU D’AUTRES MATIÉRES COLORANTES.

 

Nous rentrons ici dans l’étude d'une série de procédés fort intéressants et qui, sauf dans le cas de certaines applications industrielles, appartiendraient plutôt à la catégorie des méthodes permettant, à un certain degré, de faire œuvre personnelle avec le concours de la photographie.

Depuis 1889, les procédés au charbon, par voie d'impressions directes ou indirectes, à l'aide de mixtions colorées, se sont enrichis d'une méthode nouvelle directe, mais que l'on met en œuvre à l'aide d'une sorte de développement mécanique.

C'est ce que l'on a appelé le procédé à la gomme bichromatée, ou, ce qu'en argot d'amateur photographe, on désigne sons le nom d'une gomme.

Des deux premiers procédés, le direct et l'indirect, déjà bien connus et très employés en 1889, il n'y a rien de particulier à dire, ils sont restés ce qu'ils étaient alors, mais avec cette différence, dans la voie de l'application, qu'ils sont employés par un plus grand nombre de photographes.

Nous indiquerons sommairement en quoi consiste ce mode d'impression.

Il est basé, disons-le tout de suite, sur l’insolubilité produite par l'action de la lumière sur de la gélatine, ou tout autre mucilage, tel que l'albumine, la colle de poisson, la gomme, etc., en présence d'un sel de chrome qui, d'ordinaire, est le bichromate d'ammoniaque ou de potasse.

Si l'on fait un mélange de charbon en poudre excessivement fine, de gélatine et d'eau, dans des proportions déterminées, et qu'on recouvre de cette mixtion des feuilles de papier, on a la préparation dénommée papier au charbon.

Cette préparation s'effectue mécaniquement dans des maisons spéciales que nous citerons plus loin.

Pour sensibiliser ce papier, au moment de s'en servir, il suffit de l'immerger pendant quelques minutes dans une solution de bichromate de potasse ou d'ammoniaque et de le laisser se sécher ensuite dans l'obscurité.

Une fois sec, le papier mixtionné est très sensible à la lumière solaire, on l'expose à son action sous un négatif et l'image latente est rendue visible ou, autrement dit, développée dans une cuvette pleine d'eau chaud

La lumière a eu pour effet de rendre insoluble, dans cette eau, les parties de la couche superficielle plus ou moins atteintes par elle, tandis que les autres parties de la mixtion; non actionnées, s'y dissolvent.

Seulement le développement en question ne saurait s'opérer sans recourir à un artifice qui consiste dans l'application de la surface insolée contre une autre surface: feuille de papier, ou plaque de verre ou de métal; quand on s'en tient à cette épreuve, qui est forcement renversée, l'impression est dite simple transfert ou directe, mais si l'on tient à redresser l'image, ce qui est le cas le plus général, il faut opérer un deuxième transfert de l'épreuve, soit l'isoler de son premier support, où elle n'est qu'à l'état provisoire, pour la reporter définitivement sur un deuxième support. L'impression est alors indirecte.

Il y a bien un procédé, applicable seulement au trait, qui donne l'image plus directement encore que dans le premier des deux cas ci-dessus; il consiste dans l'emploi d'une preparation spéciale formée de gomme arabique ou d'albumine mélangée avec de l'encre de Chine. Après sensibilisation avec une solution d'un sel de chrome passée au dos du papier, on laisse sécher et on expose en contact avec un cliché de trait. Le développement à l’eau ordinaire non chauffée donne les traits noirs sur fond blanc et sans qu'il y ait à redresser l’image, puisqu'elle est venue sur son support immédiat.

Cette méthode a été appliquée aux épreuves à demi-teinte continue, par M. Artigue, qui a préparé une mixtion spéciale dont le développement s'opère avec une eau chaude tenant en suspension de la sciure de bois.

L'épreuve étant suspendue dans une position verticale, on verse sur la surface mixtionnée, un mélange d'eau et de sciure de bois; une sorte de frottement doux est exercé de la sorte sur la mixtion qui se débarrasse des parties non insolubilisées par la lumière.

Ce procédé donne des résultats très artistiques.

C'est une variante de cette méthode qui a reçu le nom de procédé à la gomme bichromatée et que pratiquent des amateurs distingué; ils arrivent avec son aide à faire des œuvres d'un cachet plus personnel, d'un aspect plus artistique que par aucun autre moyen photographique.

MM. Puyo, Demachy, membres du Photo-Club de Paris, entre autres, ont obtenu ainsi des résultats fort remarquables.

Les papiers destinés à l'exécution des gommes sont généralement préparés par les opérateurs eux-mêmes. La matière colorante introduite dans le mélange d'eau, de gomme et de bichromate de potasse n'est pas nécessairement du carbone en poudre; on peut y mettre toute matière colorante inerte par rapport au mucilage bichromaté, et notamment du rouge sanguine, certains bleus, etc.

M. Manly (T.), de Londres, a exposé les résultats d'un nouveau procédé au charbon dont il est l'auteur, appelé ozotype. Ce procédé, très intéressant, a cela de particulier que l’image est visible pendant l'impression. Il n'y a pas de renversement d'image. La gélatine n'étant pas bichromatée, aucune marge n'est à réserver. Cette méthode fort ingénieuse est appelée à donner un nouvel essor aux impressions au charbon.

Les maisons industrielles fabriquant des papiers mixtionnés pour le procédé au charbon étaient, à l'Exposition, celles de MM. Lamy (Ernest), à Paris (France); Van Monckoven, à Gand (Belgique); l'Autotype Co, à Londres (Grande Bretagne).

En somme, le nombre de fabricants des papiers mixtionnés n'est pas très élevé. Certains photographes dont la production d'épreuves au charbon est considérable (de ce nombre est la maison Braun, Clement et Cie à Paris) fabriquent leurs papiers mixtionnés eux-mêmes.

Les exposants ayant appliqué ce procédé sont :

 

Autriche. - L'École impériale et royale des arts graphiques, à Vienne.

 

France. – MM. Anglès (Georges), à Paris ; Bellingard (Pierre), photographe à Lyon, dont les épreuves de grand format sont fort remarquables ; Belval (Eugène), à Reims ; Braun, Clément et Cie, à Paris ; Carette (Amédée), à Asnières(Seine) ; Chéri-Rousseau (Gaston), á Saint-Étienne (Loire) ; Fabre (Charles), professeur à l’Université de Toulouse ; Gendraud (Alfred), à Clermond-Ferrand ; Gerschel (Charles) ; à Paris ; Mme Hua (André) ; MM Lasalle (Clovis), à Toulouse ; Moreau et Cie ; Otto, á Paris ; Piere-Petit, à Paris ; Pirou (Eugène), à Paris ; Vallot frères, à Paris ; Dugardin, à Paris : Hermann (Mme Vve Marthe), à Paris.

 

Suisse. - MM. Wolfsgruber (Et.), à Aarau ; Boissonnas (Frédéric), à Genève.

 

Cette nomenclature est loin d'être complète, mais la plupart des photographes, ainsi qu'il fallait s'y attendre d'ailleurs, ne croient plus devoir indiquer la nature du procédé positif employé par eux.

Ils trouvent cela secondaire. L'effet artistique, plus ou mons heureusement obtenu, est ce qui les préoccupe, à l'exclusion du moyen. Pourtant, nous croyons qu'il serait intéressant, surtout dans un catalogue d'exposition universelle, de signaler la méthode d'impression : argent, platine, charbon , etc.

 

PROCÉDÉ DIT AUX POUDRES. – ÉMAUX.

 

Ce procédé entre dans la catÉgorie de ceux qui viennent d'être sommairement décrits, vu qu'il est pratiqué avec des préparations mucilagineuses bichromatées, additionnés, en vue de la formation de limage, d'une poudre colorante qui peut être du carbone ou toute autre matière et notamment des oxydes métalliques alliés à des fondants pour les émaux à cuivre.

Dans le cas actuel, le mucilage sensibilisé avec un sel de chrome est formé d'une matière organique, susceptible de devenir poisseuse sous l'influence de l'humidité atmosphérique ; un enduit formé de miel, de sucre, de gomme constitue une couche poisseuse. On l'expose à la lumière, à l'état parfaitement sec, contre un positif, et, après l’insolation, qui a eu pour effet de modifier les parties de l'enduit, de telle sorte qu'elles ne peuvent plus absorber l'humidité tandis que les autres parties conservent leur propriété d’être hygroscopiques, on laisse à ces parties le temps d'absorber de l'humidité; elles deviennent alors poisseuses et, par suite, susceptibles de retenir, en proportion plus ou moins grande, les poussières projetées à leur surface.

Ce procédé peut servir à la production d'images sur papier, mais il est plus généralement employé pour la photographie appliquée aux émaux.

Seulement, il y a lieu de faire usage d'un positif, sans quoi l’image, développée par voie de saupoudrage, serait inversée ou négative.

Il est bien un procédé permettant d'user d'un négatif, avec un enduit d'acide tartrique et de perchlorure de fer; il existe donc une différence essentielle entre cette couche et celle dont il a été parlé ci-dessus, c’est que son hygroscopicité ne se produit que sous l’influence même des rayons lumineux.

Nous ne croyons pas qu'il ait été fait usage de cette couche à base de fer pour les émaux exposés.

Les exposants de cette spécialité, assez peu nombreux, sont :

 

Espagne. M. Vallmitjana-Aberca, à Barcelone.

 

France. - M. Mathieu-Deroche (Louis), à Paris; Hideux (Raoul), à Paris; Nadar (Paul), à Paris ; Pierre-Petit, à Paris ; Raguet (Georges), à Paris ; Charrier, à Paris.

 

Italie. - Sambonifacio (Mme la comtesse Virginie de), à Verone.

 

On le voit, la contribution en émaux photographiques à l'Exposition de 1900 est des plus réduites. Ce fait tendrait à prouver la désaffection du public pour ce genre de portraits qui servait de transition entre la miniature d'autrefois et l'épreuve-carte photographique actuelle.

On n'éprouve plus le besoin, aussi fréquemment du moins, de recourir à un support métallique, d'un prix bien plus élevé, pour n'avoir qu'une seule image. Le portrait-carte, qui revient moins cher, permet, pour une même dépense, d'obtenir six ou douze exemplaires. C'est ce qui semble expliquer pourquoi est moindre le nombre des miniaturistes-photographes.

Il convient de reconnaître cependant que, si l'on tient à des épreuves douées d'une grande stabilité, il n'en est pas qui puissent présenter ce caractère au même degré que les émaux.

 

IMPRESSIONS PhOTOMÉCAnIQUES.

 

Ainsi qu'il a été dit plus haut, l'ensemble des procédés positifs comprend deux catégories distinctes : celle des images obtenues par voie photochimique; nous venons d'indiquer les principaux, ceux qui sont employés le plus généralement; il nous reste maintenant à nous occuper de la deuxième catégorie, formée des impressions obtenues à l'aide d'une planche pouvant fournir un nombre d'épreuves plus ou moins considérable, sans le concours ultérieur de la lumière.

Ces sortes d'impressions tendent à se vulgariser de plus en plus, depuis surtout qu'on est parvenu á produire, avec une grande perfection, des clichés typographiques à demi-teintes connus également sous le nom de similigravures.

Les divers procédés photomécaniques sont demeurés á peu près les mêmes que ceux qui figuraient deja à l'Exposition universelle de 1889. Seulement, ils ont pris pied, on peut l'affirmer, d'une façon bien plus complète dans l'illustration du livre, et c'est à ce point qu'on n'y voit plus d'application de spécimens des méthodes de la première catégorie. La similigravure a tout remplacé ; elle est venue apporter une modification profonde dans les usages anciens de la gravure sur bois et même de la gravure à l'eau-forte et de l'aquatinte par voie d'interprétation.

Cette révolution s'annonçait déjà d'une façon très nette en 1889 ; bien qu'elle soit loin encore d'être complète, on sent que son œuvre grandit chaque jour et que, dans un temps qui n'est pas très éloigné, le graveur proprement dit - nous parlons de l'artiste creusant avec le burin le bois ou le métal - n'aura plus de raison d'être, si ce n'est pour la besogne, absolument insignifiante en ce cas, de la retouche des clichés et des planches dues à la méthode photographique.

Ainsi qu'il était facile de le prévoir, l'auteur d'un sujet original peut aujourd'hui l’exécuter sur tel papier à son choix, sans se préoccuper de l’œuvre ultérieure de la gravure; il peut y employer les moyens de dessin qui conviennent le mieux à son tempérament, à son talent, à ses habitudes, avec la certitude de retrouver exactement son œuvre, telle qu'il l'a voulue et exécutée, dans le rendu de la photogravure.

On n'a plus à compter maintenant avec une interprétation plus ou moins fidèle de la part d'une autre main, d'une autre intelligence interposées entre l’œuvre originale et la planche destinée à en multiplier les copies.

La photographie bien conduite est en état actuellement de reproduire, avec leurs valeurs et leurs formes rigoureusement exactes, les sujets pris sur nature ou les œuvres des maîtres.

Le négatif ou prototype photographique est donc la copie la plus sincère qu'on puisse imaginer de l’œuvre  d'un peintre, d'un sculpteur ou d'un dessinateur.

Quand on possède ce prototype, on est maître d'en tirer tel parti que l'on désire, suivant le nombre et la nature des copies à imprimer.

On se trouve alors en présence des divers procédés qui vont être décrits rapidement, et l'on peut choisir celui y qui, le mieux, pourra satisfaire aux points de vue du coût moins élevé, de la rapidité plus grande du tirage et aussi d'un rendu mieux en harmonie avec l'original.

Il est facile de comprendre que la grande et belle gravure au burin à qui l'on doit tant de chefs-d’œuvre soigneusement collectionnés par des amateurs passionnés, n'offre plus actuellement qu'un intérêt absolument rétrospectif. Quelle nécessité y a-t-il, en effet, à ce qu'un homme, un artiste de talent, le dépense, pendant des mois et des années, sur une planche de métal, en le coupant, à l'aide d'un artifice qui consiste à imiter les modelés d'un dessin original, par des tailles plus ou moins serrées, plus ou moins contournées ou croisées entre elles, par une sorte d'interprétation conventionnelle ou fantaisiste, alors qu'il existe un merveilleux moyen de copie, absolument automatique, à l'aide duquel la copie, au lieu d'être, quoi que l'on fasse, une pure interprétation, devient un fac-similé d'une exactitude parfaite ?

Il faut donc admettre que, désormais, l'art du graveur devrait se confiner non plus dans la copie d'œuvres plus ou moins intraduisibles, mais dans la création d' œuvres originales.

Seulement, à quoi bon entreprendre de pareilles créations avec un moven si difficile à pratiquer et si restrictif de toute liberté d'allure, alors que l'on a à sa disposition tous les procédés de la peinture et du dessin, quels qu'ils soient, et qu'on peut librement les employer, certain que l'on est que l’œuvre de copie, confiée à un art impersonnel, sera la plus parfaite qu'on puisse rêver.

Disons-le donc bien clairement en rendant hommage toutefois aux hommes de grande valeur qui, suppléant à 1'absence des procédés automatiques survenus depuis, ont contribué par un dévouement vraiment digne d'admiration à multiplier et à vulgariser la copie approximative des chefs-d'œuvres de l'art.

Leur œuvre est maintenant à sa limite extrême; elle n'a plus de raison d'être, une aurore nouvelle s'est levée avec le perfectionnement des procédés de photogravure, et bout ce que le graveur le plus habile était apte à faire dans la mesure de ses aptitudes et de sa longue pratique, se trouve merveilleusement exécuté avec plus de réalité et de perfection encore par la photogravure.

Cette vérité demandait à être dite à la fin du xixe siècle ou même au seuil du xxe durant lequel doit s'achever l'évolution déjà si avancée.

En fait c'est la lumière qui s'est substituée au graveur, et l’œuvre de la photogravure n'est plus qu'un moyen purement mécanique ou chimique d'arriver à creuser le métal, de façon à produire à sa surface les creux ou les reliefs propres à l'impression des images en nombre plus ou moins considérable.

Les procédés conduisant à l'obtention des planches dont l'impression peut s'opérer mécaniquement sont très divers et en assez grand nombre.

Passons-les sommairement en revue.

Ils se décomposent d'abord en trois classes distinctes qui sont:

La planographie, ou méthode d'impression sur des surfaces planes, c'est-à-dire sur lesquelles l'image n'a besoin, pour être imprimée, ni de reliefs ni de parties creuses.

A cette classe appartiennent :

1º La photolithographie, se décomposant elle-même en photozincographie, algraphie, (impressions sur aluminium) et photocollographie.

La phototypographie qu'il faut diviser en deus procédés distincts : celui de la phototypogravure des sujets au trait, et celui de la phototypogravure à demi-teinte ou similigravure.

3 La photogravure en creux; celle-ci comprenant divers procédés distincts dont les principaux sont le procédé de photogravure galvanoplastique et le procédé de photogravure à l'aquatinte.

La photoglyptie, qui est un procédé tout spécial d'impression mécanique avec de l'encre formée d'une solution de gélatine mélangée avec un pigment.

C'est une sorte de procédé au charbon mécanique.

Ce très intéressant procédé semble à peu près abandonné, il était représenté dans l'Exposition rétrospective seulement.

Il est pourtant susceptible de certaines applications, mais ce n'est point ici le lieu d'en parler. Nous n'y reviendrons pas. L'abandon de cette méthode tient surtout à ce qu'elle implique la nécessité d'un montage ultérieur des épreuves qu'on ne peut que difficilement imprimer avec marges, et d'ailleurs, l'expansion toujours plus grande de la phototypogravure à demi-teinte devait forcément substituer, dans tous les cas, ce moyen d'impression bien plus rapide et économique à tous autres procédés à tirages plus longs et plus onéreux.

 

PHOTOLITHOGRAPHIE.

 

C'est un des plus anciens procédés d'impression photomécaniques. On a débuté par faire usage de la pierre lithographique elle-même, en créant à sa surface l'image à imprimer avec le concours de la lumière agissant sur du bitume de Judée à travers un négatif.

Les propriétés hygroscopiques de la pierre étaient utilisées par le fait du mouillage, l'encre d'impression ne s'attachait qu'aux parties de la pierre recouvertes du bitume.

Le volume et le poids des pierres rendant cette opération peu commode, quant aux manipulations photographiques, on a trouvé préférable d'y substituer le zinc qui jouit des mêmes propriétés.

De la est née la photozincographie, méthode en tout semblable à celle de la lithographie et de la zincographie courantes, avec cette seule différence que le dessin y est le résultat d'une action lumineuse sur un enduit spécial (qui peut être, soit du bitume de Judée, soit un mucilage bichromaté).

Plus récemment on a crée un nouveau procédé analogue en faisant usage de l’aluminium aux lieu et place du zinc. On a désigné cette intéressante application de l'aluminium sous le nom d'algraphie.

De beaux spécimens de planches algraphiques figuraient dans l'exposition de 1'École impériale et royale des Arts graphiques de Vienne.

Quant aux procédés de photolithographie sur pierre et sur zinc, nous ne les avons pas vus représentés à l'Exposition, sauf en Roumanie, par M. Socec (J.-V.), à Bucarest. Ils sont pourtant employés, la photozincographie surtout, notamment dans les ateliers cartographiques du Ministère de la Guerre; mais, d'une manière générale, on préfére user de la photocollographie, procédé consistant à créer avec de la gélatine bichromaté une sorte de pierre lithographique artificielle.

 

PHOTOCOLLOGRAPHIE.

 

La couche de gélatine bichromatée est étendue à la surface de dalles en verre; la lumière, agissant sur cet enduit à travers le cliché négatif, a la propriété de tanner dans une certaine mesure, la gélatine, en la rendant plus ou moins impropre à absorber le liquide mouilleur.

On a donc, par ce moyen, une véritable surface lithographique très perfectionnée, en ce sens qu'on peut imprimer ainsi des images à demi-teintes très continues et, d'une façon générale, n'importe quel genre d'images au trait ou à modelés continus.

Cette méthode est fréquemment appliquée pour des tirages à l'encre grasse, hors texte et dont le chiffre ne doit pas être très élevé.

La préparation de la planche étant peu coûteuse, il y a économie à recourir á la photoco1lographie toutes les fois que l'on a besoin d'un nombre d'épreuves hors-texte et relativement restreint.

Des collographies sont parfois introduites dans le texte d'un ouvrage mais, en ce cas, il y a lieu de procéder par impressions distinctes et successives, celle de la photocollographie d'abord, puis le texte.

Des tentatives ont été faites, sans grand succès d’ailleurs, pour reproduire la composition du texte et les vignettes, de façon à en faire un tirage simultané, mais les résultats ont été inférieurs vu la difficulté grande d'imprimer les images et les caractères avec la même perfection.

D'ailleurs, la chose ne présente plus un intérêt bien sérieux depuis que l'on a la possibilité d'accoupler des clichés de demi-teintes et des caractères typographiques et d'imprimer le tout dans les meilleures conditions de rendu qu'il soit possible d'imaginer.

Des maisons spéciales pratiquent la collographie avec succès en France et á l'étranger.

Voici celles qui ont envoyé des spécimens de leurs œuvres á l'Exposition universelle.

Ce sont :

 

France. - MM. Bergeret et Cie, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), dont les travaux importants jouissent maintenant de l'estime la mieux justifiée.

MM. Berthaud frères, à Paris, auteurs de belles reproductions sans nombre dans leurs ateliers d'une organisation industrielle des mieux comprises.

MM. Laussedat (E.), à Châteaudun (Eure-et-Loir); - Longuet (D.-A.), à Paris; - Geiser (Jean), à Alger; - Larger.

 

Allemagne. - MM Alpers (Georg) Junior et Meissner (Edouard), Hanovre; - Buexenstein (Georg D. W.), à Berlin; - Frisch (Albert), á Berlin; - Imprimerie alsacienne, à Strasbourg; - Obernetter (J.-B.), à Munich; - Roeder (C.-G.), à Leipzig; - Roemel (Martin) et Cie, à Stuttgard; - Schober (I. Propr. Karl Obrist), à Karlsruhr.

Cette maison pratique la photocollographie avec le plus grand succès; elle a fait déjà des tentatives en vue d'appliquer cette méthode d'impression aux photographies en couleurs.

 

Autriche. École impériale et royale des arts graphiques de Vienne

 

Mexique. Atelier de phototypie du Ministère de Fomento, à Mexico.

 

Grande-Bretagne. - MM. Griggs, Walter, à Londres ; - Waterlow brothers, L. Layton, limited, à Londres.

 

Russie. - M. Renard (O.), à Moscou.

 

Roumanie. - M. Duschek (Franz), à Bucarest.

 

Suisse. Iinstitut polygraphique S.-A., à Zurich; la Société  des arts graphiques, à Genève.

 

PHOTOTYPOGRAPHIE.

 

Nous entrons en plein dans la gravure proprement dite : celle qui produit des clichés à reliefs imprimants.

C'est la caractéristique des clichés typographiques, c'est, par suite de ce fait, qu'ils sont propres a être intercalés dans le texte et à être imprimés simultanément avec les caractères d'imprimerie.

La phototypographie de sujets au trait ne présente aucune particularité nouvelle ; elle est relativement ancienne déjà; aussi nous bornerons-nous à dire qu'au point de vue photographique, les procédés de formation de la réserve à la surlace du métal, zinc ou cuivre, sont demeurés les mêmes, c'est-à-dire qu'on fait toujours usage d'enduits de bitume ou d'un mucilage bichromaté.

Quant á l’opération même de la gravure, elle s'exécute par les mêmes moyens que précédemment en procédant par morsures successives jusqu'à l'obtention des plus grands creux, et en protégeant la surface imprimante par un encrage recouvrant de plus en plus abondant.

Les phototypograveurs ne se bornent plus à l’exécution de clichés au trait et pratiquent aussi la phototypogravure à demi-teinte; nous renverrons la désignation des exposants dans ces spécialités à la suite des quelques indications, ci-après, nécessaires à l’intelligence de ce que l'on entend par les mots phototypographie à demi-teintes, ou similigravure.

 

SIMILIGRAVURE.

 

Déjà, en 1889, diverses méthodes de cette sorte avaient été publiées, et l'Exposition universelle en contenait quelques spécimens, notamment ceux exposés par les maisons Charles Petit, Michelet et par MM. Boussod, Valadon et Cie,dans les ateliers desquels était appliqué un procédé analogue, sous l'habile direction de M. Manzi.

A l'étranger, on retrouvait ces procédés dans les ateliers de M. Angerer, à Vienne; Meisenbach, à Munich ; Klich , à Vienne.

Depuis, il a été fait partout de très grands progrès dans cette voie, surtout en Autriche, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Suisse, en France et aux États- Unis d'Amérique.

C'est bien, durant la période des onze années qui ont séparé les deux dernières expositions universelles, le progrès le plus important qui ait été réalise dans la voie des grandes applications photographiques.

 

L'Illustration du Livre surtout en a largement profité et plus nous allons, plus nous voyons l’image occuper dans les ouvrages d'art, de sciences et autres, une place de plus en plus grande.

Rappelons en deux mots, la base de cette ingénieuse méthode :

Étant donnée une image quelconque à modelés, ou demi-teintes continues, on la transforme à l’aide d'un ingénieux artifice qui va être décrit, en une image identique à la première, mais formée de lignes ou de points plus ou moins serrés. On imite, en un mot, les procédés de gravure au pointillé ou au burin, dans lesquels le modelé n'est plus absolument continu, comme dans une épreuve photographique à l'argent par exemple, mais se trouve résulter du rapprochement plus ou moins grand des points, traits ou hachures, se détachant sur un fond blanc.

La similigravure est modelée de même, mais d'une façon automatique à l'aide du moyen que voici :

Un réseau de lignes simples ou croisées est interposé entre la plaque sensible et les rayons réfléchis à une très courte distance de la plaque.

Ce réseau est formé de lignes serrées, très opaques, se détachant sur un fond très transparent. L'écartement des lignes peut varier suivant la nature des sujets depuis 50 au centimètre jusqu'à 150. Dans ce dernier cas, le réseau est très serré et convient aux sujets très réduits et dans lesquels la demi-teinte doit être aussi continue que possible.

Les rayons réfléchis, au lieu d'arriver directement jusqu'à la plaque sensible ou doit naître l'image latente, sont arrêtés par le réseau, partiellement au moins, dans les parties opaques ; ils ne traversent que les parties transparentes, et i'image qui, sans cela, eût été complète avec la parfaite continuité de son modelé, se trouve découpée en une infinité de lignes si le réseau est simple, en une multitude de petits points, si le réseau est croisé.

Par suite d'effets de diffraction, l'on a, parmi les points ainsi obtenus, des différences dans leurs dimensions suivant qu'ils correspondent à des radiations réfléchies plus ou moins lumineuses.

La forme du diaphragme employé, la distance à laquelle le réseau se trouve de la plaque, constituent des moyens de diversifier la nature du résultat.

En définitive, on peut ainsi obtenir un négatif formé de points très opaques se détachant sur des parties très translucides. On se trouve dans le cas des clichés dits de traits, sur lesquels les traits, très transparents, se détachent sur un fond très noir, et l'on a réalisé de la sorte un cliché de même nature absolument que ceux obtenus en reproduisant des traits noirs sur fond blanc.

L'artifice a donc consisté dans la transformation de l’image en un ensemble de points concourant à traduire exactement son modelé et son dessin, grâce au tamisage des radiations plus ou moins sombres à travers une trame.

Mais il est des trames de diverses sortes ; toutes ne sont pas rayées, il en est que l’on obtient avec un grain analogue au grain de la pierre lithographique ou au grain de résine sur les plaques de cuivre à graver, ou bien encore analogue au grain que donne la réticulation d'un enduit de gélatine. Les effets auxquels conduisent ces trames ont beaucoup de ressemblance avec ceux que l'on observe dans les dessins au crayon sur papier grainé ou dans les impressions lithographiques à demi-teinte.

La conséquence de cette application de la photographie à l'illustration du livre a été l'obligation d'employer des papiers à surface excessivement plane ou lisse.

On conçoit qu'il soit impossible d'arriver à une impression de belle qualité sur des papiers grenus, alors qu'on les applique à la surface d'une planche dont les points sont si rapprochés. Les papiers les plus convenables à ces impressions sont ceux qui sont ouchés, soit recouverts d'une couche de blanc de baryte ou autre.

Mais, éant donné l'aspect peu artistique des papiers, brillants a force d'être satiné, on arrive aujourd'hui à préférer les papiers non couchés bien que présentant une surface très plane.

La similigravure ne peut donner que des résultats absolument imparfaits sur des papiers de qualité inférieure, aussi devrait-on s'abstenir d'employer ces sortes de clichés quand on ne peut en user avec du papier suffisamment apte à donner une belle image.

Un assez grand nombre de photograveurs ont pris part à l'Exposition; ce sont :

 

Allemagne. Association des Amis de l’Art, à Berlin; Meisenbach, Riffarth et Cie, à Berlin-Schöneberg; Société photographique de Berlin; Zipser et Schmidt, à Bade.

 

Autriche. - Angerer et Göschl, à Vienne. Leur établissement occupe une superficie de 7,000 mètres carrés; personnel, 300 employés; production annuelle, 60,000 clichés; travaux des plus remarquables Husnick et Haüsler, à Prague-Königl-Weinberge; Loewy (J.), á Vienne, maison dont l'importance et la notoriéteé nous dispensent de tous commentaires; École impériale et royale des Arts graphiques, à Vienne ; Scolik (Charles), a Vienne ; Paulussen (Richard), à Vienne, très remarquables travaux d'illustration.

 

Belgique. – Société anonyme des établissements Malvaux, à Bruxelles. Maison de première importance exécutant de reamarquables travaux ; le magnifique ouvrage L’Esthétique de la photographie, publié par le Photo-Club de Paris, sorti de ses ateliers, est une preuve de la remarquable qualité de ses travaux.

 

Espagne. - Mateu (José-Mario), à Madrid.

 

France. Farnier (Henri), a Sauvigny-sur-Meuse ; Fernique (Louis), à Paris ; Geisler (Louis), aux Châtelles, par Raon-l'Étape (Vosges) ; Neurdein frères, à Paris; Prieur et Dubois, à Puteaux (Seine) ; Reymond (Henri), à Paris ; Rougeron, Vignerot, Demoulin et Cie, à Paris, dont on a remarqué les belles reproductions des esquisses d Jules Breton et de Bouguereau, conservant à tous égards la caractéristique du mafître; Société lyonnaise de la Photo-Chrono-Gravure, à Lyon.

 

Grande-Bretagne. - Annan (T. et B.), à Glascow (Écosse) ; Penrose and sons (limited), à Derby ; Downer and sons, Watford, très importante maison de photogravure; Fine art Society,limited, à Londres ; Lascelles and Co, limited, à Londres ; Raithby, Lawrence and Co, à Leicester ; Strand Engraving Co, à Londres.

 

Russie.- Wilborg (A.), à Saint-Pétersbourg, photographie et photogravure ; cette importante maison n'a pas moins de 70 employés dont les appointements annuels forment un total de 176, 0 0 0 francs; son bénéfice brut, en 1899, a été de 392,000 fr.

 

Suisse. Art. institut Orell Fussli, à Zurich.

 

Dans tout ce qui précède, relativement aux impressions diverses, nous n'avons fait allusion qu'aux épreuves monochromes. Il est opportun de dire ici que la phototypogravure à demi-teinte est le meilleur des procédés d'impression photomécanique applicables à la trichromie.

Devant nous occuper tout spécialement de la reproduction des couleurs avec l'aide de la photographie, nous reviendrons plus loin sur ce sujet intéressant et qui constitue une des plus nouvelles, des plus importantes et des plus curieuses applications de la photographie.

 

PHOTOGRAVURE EN CREUX EN TAILLE-DOUCE.

 

Cette sorte de gravure est tout juste l’inverse de la phototypographie, c'est-à-dire que ce sont les parties creuses de la plaque qui retiennent l’encre et donnent l'image.

Ainsi que dans la typogravure, on peut subdiviser la gravure en creux en deux sortes distinctes qui sont la gravure au trait et la gravure à demi-teinte.

La gravure au trait en creux ne présente aucune difficulté; elle s'obtient en créant, à la surface de la planche, une réserve formée des mêmes enduits déjà indiqués, bitume, albumine, gélatine bichromatées. Seulement, au lieu de faire usage d'un négatif, on se sert d'un cliché positif.

Les traits noirs sur le cliché ne s'impriment pas sur l'enduit sensible, et, après développement, on a des traits représentés par les parties découvertes du métal; ce sont ces parties qu'attaquera le mordant pour creuser a la profondeur voulue.

Les creux ne doivent pas être bien profonds, aussi la morsure d'une planche de cette sorte peut-elle être exécutée rapidement.

Les traits imprimants étant gravés en creux, l'encre s'y trouve cloisonnée après que l’on a essuyé la surface saillante, laquelle doit être absolument propre, puisqu'elle correspond aux blancs de l'image.

Les procédés d'impression de phototypogravure étant d'une application bien plus rapide quant au tirage que ceux de la gravure en creux et pouvant s'allier immédiatement à l'impression du texte, il est rare que l'on ait recours a cette dernière méthode, sauf pourtant, dans les cas où la plus grande pureté et la précision la plus parfaite sont désirées, comme, par exemple, pour de certaines reproductions scientifiques.

Sans nous étendre davantage sur cette méthode, occupons-nous tout de suite de la photogravure en creux à demi-teinte.

Nous nous trouvons ici en présence d'un procédé de luxe ne pouvant guère servir qu'a l'obtention d'images hors-texte, dont le tirage ne peut être exécuté qu'avec une certaine lenteur.

Voici en quoi il consiste :

Nous résumons d'abord le procédé le plus courant, le seul, d'ailleurs, qui tende à remplacer la plupart des autres ; c'est le procédé dit photogravure à l’aquatinte, parce que l'on y applique à peu près les opérations de l'aquatinte.

Une plaque de cuivre bien plane et convenablement nettoyée est d'abord recouverte d'un grain de résine très régulier a l'aide d'une boîte á grainer. Ce grain est rendu adhérent a la plaque par la chaleur, puis on met à la surface de la plaque, soit immédiatement sur le grain, une épreuve destinée à former réserve.

Cette épreuve est obtenue d'un positif, sur papier au charbon (l)([iii]), développée sur le cuivre lui-même, ou il reste un négatif formé de gélatine colorée ayant des épaisseurs variables en rapport avec les intensités du modelé.

Quand cette image est sèche, on peut s'occuper de la morsure. On a alors une plaque de cuivre dont une grande partie superficielle étant recouverte d'un grain de résine ne sera pas attaquée par la liqueur acide á la place même ou chaque grain est en contact immédiat avec elle. D'autre part, la réserve formée de gélatine a épaisseurs diverses est traversée plus ou moins rapidement par la liqueur mordante, suivant qu'elle agit sur des surfaces plus ou moins épaisses.

La liqueur dont on use pour creuser le métal est du perchlorure de fer en dissolution dans l'eau. On se sert de diverses solutions à des degrés de saturation échelonnés et dont la propriété de pénétration à travers la gé1atine est d'autant moins grande que la saturation est plus élevée. Ainsi, la densité d'une solution a 47 degrés étant bien supérieure a celle d'une solution á 42 , 40, 37, 35 degrés, l'on fait d'abord agir la liqueur la plus dense dont l'action s'accomplit à travers les espaces où la gélatine se trouve sur la moindre épaisseur, puis, successivement, on fait agir les liqueurs de 40, 37 degrés, et ainsi de suite, jusqu'à ce que la gélatine la plus épaisse ait été traversée. Tout cela prend environ vingt a vingt-cinq minutes ; aprés quoi, la plaque suffisamment gravée est lavée, nettoyée, retouchée, s'il y a lieu, et apte a une impression immédiate. On procède assez souvent par plusieurs réserves et morsures successives.

L'encrage s'exécute en couvrant la surface entière de la planche avec de l'encre à taille-douce sous une chaleur modérée ; on essuie ensuite avec de l’étamine, de façon à laisser les creux garnis d'encre, tandis que les parties superficielles sont absolument nettoyées.

Le grain de résine a ménagé partout de petits espaces superficiels entourés de parties creuses, ce qui rend plus facile qu'on ne pense l'encrage d'une planche. Il faut pourtant une certaine habitude de ce travail délicat pour arriver à un encrage bien complet.

Il existe de nombreuses variantes dans les méthodes de photogravure en creux, où l'on applique avec succès la formation des planches par dépôt galvanique en créant, d'abord photographiquement, des surfaces à contremouler.

Malheureusement, c'est là un moyen assez long, nécessitant l'attente du résultat pendant des jours et même des semaines ; aussi l'aquatinte, telle que nous venons de la décrire, a-t-elle remplacé a peu près tous les autres procédés.

Les maisons ayant contribué á 1'exposition (dans la Classe 12) par l'envoi d'impressions de cette sorte sont :

 

Allemagne. – Meisenbach, Riffarth et Cie, à Berlin-Schöneberg, Maison dont les travaux de ce genre sont des plus remarquables.

 

Autriche. – École impériale et royale des arts graphiques, á Vienne; Paulussen (Richard), á Vienne.

 

France. – Braun, Clément et Cie, à Paris ; Dujardin (Paul), à Paris, maisons de photogravure de premier ordre.

 

L'application de la photogravure en creux aux impressions polychromes ne donne pas d'aussi bons résultats que ceux qu'on obtient avec les clichés typographiques. L'épaisseur trop forte d'une encre dépourvue de transparence ne saurait conduire au succès dans une voie la transparence des couleurs s'impose absolument. Nous n'en parlons donc que pour mémoire, en nous réservant de nous occuper de préférence de l'application à ces sortes d'impressions des clichés typographiques.

 

IMPRESSIONS POLYCHROMES.

 

Puisque la photographie permet de remplacer, par d'autres moyens, la création de planches lithographiques, Zincographiques, typographiques ou autres, on conçoit que l'on puisse appliquer ces planches à l'impression d'œuvres polychromes après avoir formé les réserves avec le concours de la lumière; mais l'intérêt n'est pas exclusivement dans cette voie, il y a mieux que cela encore puisqu'on est arrivé à reproduire, d'une façon assez exacte, les diverses couleurs et à constituer des images polychromes de toutes pièces. Depuis la dernière exposition (1889), de très grands progrès ont été réalisés dans la voie de la sélection photographique des couleurs, dont la première idée fut donnée en France en1869 simultanément par C. Cros et par Louis Ducos du Hauron, et l'on s'occupe beaucoup de recherches tendant à perfectionner la mise en pratique courante de cette méthode encore assez délicate et que l'on est loin de bien appliquer partout parce que l’on se contente trop aisément d'à peu près.

Le problème á résoudre est, il est vrai, des plus complexes.

Tout d'abord, il faut arriver à y voir photographiquement comme voit l'œil, c'est-à-dire, á obtenir, sur cette sorte de rétine qu'est la plaque photographique, des valeurs ou impressions analogues à celles des sensations de l'œil.

Jusqu'à nouvel ordre il n'est pas permis d'affirmer que l'on ait réalisé ce désidératum d'une façon complète.

Quoi qu'il en soit, l'on parvient a l'aide de certaines préparations et en absorbant à un certain degré les radiations qu'on veut diminuer ou supprimer, à se rapprocher assez de ce qui semble être la vérité, et les résultats ne laissent pas que d'être attrayants en admettant qu'ils soient encore à une certaine distance de l'exactitude parfaite.

Voici d'ailleurs, grosso modo, quel est l’ensemble du système :

On reproduit trois fois le même sujet polychrome, du même point, mais dans des conditions différentes.

Étant donné que trois des couleurs du spectre solaire peuvent, par leur combinaison entres elles, reproduire toutes les autres couleurs spectrales, on cherche à avoir, sur chacune des épreuves négatives, l’action produite par une série de couleurs a l'exclusion de toutes autres :

Par exemple, les couleurs primaires rouge-orange, vert, bleu-violet, donnent du blanc par leur mélange á l’état de radiation.

Pour obtenir un négatif correspondant au rouge-orange on doit faire usage d'un écran de cette couleur, cet écran est interposé entre fimage réfléchie et la plaque sensible, il a la propriété d'absorber les radiations vertes et bleues.

Pour le négatif des verts on fait usage d'un écran jaune-vert doué de la propriété de ne laisser passer que les verts et les jaunes, a l'exclusion des rouges et des bleus.

Enfin pour le négatif du bleu-violet, c'est un écran violet qui servira a absorber les rouges et les verts.

On se sert de plaques panchromatiques dont il a été parlé plus haut (voir page 151); ces ayant une sensibilité générale, se trouvent impressionnées par les diverses couleurs du spectre; ou aussi de plaques plus spécialement sensibles respectivement aux radiations soit bleues, soit vertes, soit rouges.

Quand les trois négatifs ont été obtenus ils représentent bien trois images de mêmes dessin et dimensions, mais ayant des modèles différents.

Par exemple, ce qui est transparent dans le cliché du rouge sera opaque dans celui du vert et aura, dans le cliché du bleu, une translucidité intermédiaire.

Si ces trois clichés sont imprimés a l'état positif et des mêmes couleurs que celles qu'ils représentent, la projection de ces trois diapositifs, rouge, vert, violet, sur un écran blanc, ou ils sont exactement repérés, donne une seule image ayant, à très peu près, les couleurs de l'original.

Mais s'il s'agit de voir ces images par réflexion après les avoir formées de couleurs pigmentaires, il y a autre chose à faire.

Il faut d'abord exécuter, par le moyen le plus convenable, des clichés ou planches d'impression correspondant a chacune des trois couleurs.

Il y a d'abord parmi les procédés à employer celui qui donne des épreuves par imbibition, chaque cliché distinct sert à imprimer un monochrome positif sur gélatine, d'abord incolore et que l'on amène à la couleur voulue par l'immersion dans un bain de teinture.

Ce procédé, basé sur l'imbibition des parties plus ou moins riches en gélatine, n'est applicable que pour une production limitée, mais il donne des résultats charmants.

Le repérage des trois monochromes superposés doit être aussi parfait que possible.

Nous avons dit que les clichés typographiques à demi-teinte, soit de similigravure, étaient ceux qui, dans ce cas spécial, donnent les meilleurs résultats.

Seulement l'exécution des négatifs tramés à la chambre noire, requiert une précaution facile á prendre. On doit éviter de faire les trois reproductions avec la trame placée toujours de la même façon, c'est pourquoi l'on a disposé, dans les châssis spéciaux, un cadre circulaire porte-trame que l'on peut faire tourner sur lui-même, de façon que la trame lignée fasse, à chaque opération, un angle d'environ 30 degrés avec la position précédente.

De cette façon il y a bien identité dans les dimensions des images, mais lest rois jeux de ponctuation ou de lignes de la trame ne repèrent pas.

Sans cette précaution, et en admettant un repérage parfait, on aurait une image à peu près noire ou grise au lieu d'etre polychrome, la superposition immédiate des trois couleurs, rouge, jaune et bleu, donnant du noir ou du gris, et l'on aurait aussi des effets de moiré qu'il faut éviter.

Quand les négatifs typographiques sont terminés, on s'en sert polir former les clichés d'impression typographique. Pour cette impression, les couleurs ne sont plus les mêmes que celles des négatifs, ce sont leurs complémentaires.

On se sert donc du cliché typographique résultant du négatif de l'orangé, pour impression en bleu; du cliché produit avec le négatif du vert, pour impression en rouge, et enfin du cliché venant du négatif du violet, pour l'impression en jaune.

Tel est, aussi résumé que possible, le mécanisme un peu compliqué d'une des applications photographiques les plus intéressantes.

Il y a, en effet, une certaine complication dans tout cet ensemble d'opérations comprenant trois négatifs sur nature, trois impressions positives de ces négatifs, trois reproductions tramées de ces positifs, trois impressions sur métal pour former la réserve, trois gravures correspondant à ces trois réserves et, enfin, trois tirages sur papier, ce qui fait bien, en bloc, six sortes d'opérations multipliées par trois soit dix-huit opérations distinctes.

Cela explique pourquoi cette méthode, si peu directe, est loin d'être à la portée de tout le monde.

Il ne faudrait pourtant pas s'exagérer les difficultés qu'elle présente et nous sommes certains, qu'avec un peu de pratique, on peut arriver assez aisément à mettre d'accord entre eux tous ces divers facteurs. La plus grande difficulté n'est pas la ; elle réside dans l'impossibilité d'arriver, avec trois couleurs seulement, au rendu de certaines valeurs. On ne peut remédier à cette difficulté qu'en recourant à une ou deux impressions supplémentaires.

Mais alors on obtient des résultats qui sont de toute beauté et il n'y a pas lieu d'hésiter, en présence du coût un peu plus élevé nécessité par ces tirages en surplus, quand il s'agit d’œuvres de luxe où la perfection doit être atteinte aussi complètement que possible.

D'ailleurs, certains auteurs et industriels préconisent les tirages à quatre couleurs et la maison Angerer et Goeschl, de Vienne (Autriche), a exposé de nombreux et remarquables spécimens imprimés avec quatre couleurs.

Il en est de même dans la si belle exposition de l’École impériale et royale des arts graphiques de Vienne (Autriche) si habilement dirigée par notre éminent collègue, le professeur Eder.

Mais nous nous permettrons, à cet égard, une critique; ces impressions à quatre couleurs comprennent une teinte neutre plus les trois couleurs primaires fondamentales des impressions et nous ne comprenons l'emploi de cette image à teinte neutre que dans les cas où, la sélection photographique n'ayant pu être faite, on tient à habiller en couleur une reproduction photographique. En pareil cas l'emploi d'un monochrome, plus ou moins brun ou gris, s'impose et on dispose l'arrangement des trois autres monochromes, de façon à les souder et marier entre eux par l'emploi de cette image complète.

Toutefois l'impossibilité où l’on est de réaliser certaines couleurs naturelles oblige les photograveurs à faire usage parfois d'une et même de deux couleurs supplémentaires.

Par les quelques indications qui précèdent on conçoit combien cette question est digne de tenter l'attention des chercheurs, car il y a certainement beaucoup à faire encore pour atteindre à des résultats couramment satisfaisants.

Pour faciliter la tâche des opérateurs on a, depuis quelque temps, construit des chambres noires trichromes dans lesquelles, bien qu'en n'usant que d'un seul objectif, les trois négatifs s'impriment simultanément.

On peut arriver ainsi à faire des négatifs de portraits, ce qui serait bien diflicile s'il fallait passer par des changements de châssis et de plaques successifs.

Il est un autre mode, synthèse des couleurs, obtenu à l'aide d'un moyen optique et de couleurs virtuelles, c'est celui qu'on réalise avec l'aide d'appareils spéciaux désignés sous le nom de chromoscopes.

Divers modèles de chromoscopes ont été imaginés et construits; il y a ceux de M. C. Nachet et de M. Louis Ducos du Hauron, à Paris, dont le mélanochromoscope est construit et exposé par la maison Lesueur (L.) et Ducos du Hauron, à Paris.

Ces appareils sont combinés en vue d'une reconstitution synthétique des éléments analytiques de la trichromie.

Les trois diapositifs noirs correspondant aux trois couleurs négatives, orange, vert et violet, sont placés dans cet appareil, chacun d'eux étant éclairé sous l'écran coloré correspondant à sa couleur, et l’œil placé à l'oculaire n'apercoit qu'une seule et même image en couleurs.

Cet appareil peut servir au contrôle des résultats de la sélection.

Si elle est aussi exacte que possible il n'y a rien a faire aux clichés; si, au contraire, on remarque des dominantes, des lacunes, on corrige d'abord les diapositifs avec de l'estompe et du graphite et puis, quand l'image synthétique est satisfaisante, on reporte sur les clichés originaux ou, mieux encore, sur les positifs qu'on doit en tirer, les retouches nécessaires et le restant des opérations suit son cours normal.

Le chromoscope est donc l'appareil de contrôle par excellence de la trichromie photographique, il évite bien des retouches qu'il faudrait faire ultérieurement et sans un guide aussi certain. La maison GAUMONT (L.) et Cie, à Paris, construit avec le plus grand soin le chromoscope Nachet.

Déjà l'illustration du livre commence à employer la photochromographie, mais un jour viendra ou l'usage qu'on en fera sera bien plus fréquent; il en sera de la photographie des couleurs, comme des affiches polychromes généralisées aujourd'hui à ce point qu'on n'en fait pour ainsi dire plus à l'état monochrome.

Il faut bien reconnaître que l'art du chromiste est considérablement aidé par ce moyen automatique de sélectionner les couleurs essentielles.

Jamais, sans employer un bien plus grand nombre de couleurs, il n'arriverait de prime-saut, à des effets si complets et, en admettant que la photographie soit loin d'être infaillible, ce qui est une grande vérité en matière de photochromie, on doit remarquer que ce qu'elle fait est déjà si près de l'original, que ce qui reste à faire, pour compléter son œuvre, n'est plus grand chose et ne présente plus aucune difficulté.

Encore un mot a ce sujet pour dire que si la typographie semble le meilleur des moyens à employer pour l'obtention des photochromographies, on arrive également à en produire avec succès avec des mixtions colorées ainsi que l'a fait M. E. Vallot, à Paris, dont les œuvres de cette sorte, exposées, sont des plus remarquables.

M. Laussedat, de Châteaudun, y a appliqué la photocollographie, procédé donnant des images polychromes d'un aspect un peu boueux à cause du manque de transparence des couleurs.

Quant aux photograveurs dont nous avons pu remarquer les envois, ce sont :

 

Allemagne. - La maison Meisenbach Riffartii et Cie, a Berlin; MM. Schelter (J.-G.) et Giesecke, à Leipzig.

 

Autriche. - Mil. Berger (Albert), à Vienne; Angerer (C.) et Göschl, à Vienne; Husnik et Haüsler, à Prague; École impériale et royale des arts graphiques, à Vienne. Dans son exposition il y avait de superbes résultats de photochromographie à trois et à quatre couleurs.

 

Belgique. - La Société anonyme des Établissements Malvaux (Jean), à Bruxelles; M.Malvaux est arrivé à de superbes résultats dans l'application de la phototypographie; à la chromographie son éventail de la maison Duvelleroy a fait l'admiration générale.

 

Etats-Unis d'Amerique. - MM. Sampolo-Brasseur Co, à New-York, ont employé un procédé spécial perfectionnant la méthode Jolly de Glasgow, en créant des écrans trichromes à réseau plus serré: 21 lignes au millimètres au lieu de 7.

 

France. - MM. Dujardin (Paul), á Paris; Geisler (Louis), à Raon-l'Étape (Vosges); Louis Ducos du Hauron, à Paris; Prieur et Dubois, à Paris; Reymond (Henri), à Paris; Rougeron, Vignerot, Demoulin et Cie, à Paris; Société anonyme des plaques et papiers photographiques Lumière et ses fils.

MM. Lumière ont réalisé un progrès considérable dans l'obtention des transparentes et des épreuves stéréoscopiques en couleurs. Ces dernières épreuves, surtout, alliant le relief a la couleur, donnent l'objet complet tel qu'on le voit sur nature.

M. E. Vallot, de son côté, a également exposé des épreuves stéréoscopiques en couleurs admirablement réussies.

La Sociétéé lyonnaise de Photochromogravure, à Lyon; M. Hemmerlé, son directeur, a exposé de très belles trichromies phototypographiques; très peu de maisons en France et même à l'etranger pourraient rivaliser avec elle pour la pureté et l'exactitude du rendu.

Évidemment, en présence de pareils résultats on est bien obligé d'espérer beaucoup de la photographie indirecte des couleurs.

 

Grande-Bretagne. La Natural Colour Photographic Co limited, à Dublin (Irlande); Comte Ostarog, à Londres ; Raithby, Lawrence et Cie, à Leicester; Waterlow and sons limited, à Londres.

 

Suisse.Art. institut Orell Fussli, à Zurich. Cette maison occupe dans ses deux succursales en Suisse et ses succursales en Allemagne, Italie, Angleterre et Amérique, environ 1,500 personnes, elle a un capital social de 3,500,000francs, ses photochromies sont très appréciées, la photolithographie en fait la base; elle a vendu en 1899 pour 1,808,000 francs; Institut Polygraphique S. A., à Zurich.

 

 



([i]) (1) Rapport du Jury de la Classe 12, p.28.

([ii]) (1)  Et même plus de cinquante ans, si l’on remonte aux épreuves de Blanquart Evrard, bien conservées depuis 1844.

([iii]) (1) 1 Voir ce qu'on dit plus haut au sujet des papiers mixtionnés, du papier au charbon.

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