domingo, 26 de abril de 2009

1859, 11 de Abril

1859, 11 de Abril
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. XLVIII
Nº. 15
Pag. 741, 742

PHOTOGRAPHIE. – Note sur l’activité communiquée par la lumière au corps qui a a été frappé par elle ; par M. Niepce de Saint-Victor.

« Je répondrai par une seule expérience aux objections qui m'ont été adressées relativement à l'activité persistante communiquée par la lumière à un corps insolé.
« J'ai placé dans une glacière un tube de fer-blanc contenant un carton imprégné d'acide tartrique qui avait été préalablement exposé au soleil;ce tube est resté entouré de glace pendant quarante-huit heures, recouvrant, de son orifice an papier sensible préparé simplement à l'axotate d'argent et séché; une feuille d'impression mince et couverte de gros caractéres avait été interposée entre l'orifice et le papier sensible pour servir de négatif. Quand j'eus jugé que la lumière du carton avait suffisamment agi, j'ai traité le papier sensible par l'acide gallique, et j'ai développé une image que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. Si le papier avait été préparé à l'iodure d'argent, l'image eût été beaucoup plus vigoureuse; mais telle qu'elle est, elle met compléternent en évidence et hors de doute une action réellement exercée par la lumière, et indépendante d'une radiation calorifique: c'est tout ce que je voulais démontrer aujourd'hui.
« Quant à l'action de la chaleur, je sais qu'elle existe depuis qu'elle m'a été révélée par les expériences que je poursuis depuis plusieurs mois et que je publierai bieniôt, me contentant de dire, pour prendre date, qu'en mettant en jeu la radiation obscure d'une source de chaleur à 100 degrés, j'obtiens à volonté des images négatives ou positives, suivant la préparation du papier.
» La chaleur peut donc, dans certaines circonstances, produire les résultats que j'ai, dans mes premières recherches, attribués à la lumière. Les radiations calorifiques ou lumineuses exercent des actions chimiques incontestables, mais réellement distinctes, et qu'il ne faut pas confondre même alors qu'elles s'exercent simultanément. Quand on chauffe le tube où se trouve un carton insolé, comme je l'ai conseillé à une époque où la distinction entre les effets lumineux et calorifiques n'était pas encore très-nette dans mon esprit, on obtient une impression plus rapide et plus intense, parce que les deux effets s'ajoutent; mais, comme je viens de le prouver,
la lumière seule, indépendamment de l'élévation de température et de 1'intervention des vapeurs aqueuses, suffit à donner des impressions très-vigoureuses.
» Quant à l'objection tirée du fait que l'image ne se forme pas à travers une lame mince de verre ou de mica, il me suffira de renvoyer à mon premier Mémoire présenté à l'Académie, le 16 novembre 1857. On y verra, en effet, que cette activité communiquée par la lumière ne traverse pas le verre, et qu’il en est de même des radiations lumineuses émises par le phosphore brûlant lentement dans l'air; celles-ci, en effet, n'agissent pas non plus sur un papier sensible à la lumiére. »

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