sexta-feira, 24 de abril de 2009

1861, 1 de Julho

1861, 1 de Julho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. LIII
Nº. 1
Pag. 33, 34, 35
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PHIYSIQUE. - Cinquième Mémoire sur une action de la lumière inconnue jusqu’ici; par M. Niepce de Saint-Victor.

« En continuant mes expériences sur l’action que la lumiére exerce sur tous les corps poreux ou rugueux, en leur donnant une activité persistante pendant longtemps pour réduire les sels d’argent et décolorer les étoffes, j’ai constaté quelques faits nouveaux que je vais rapporter.
» Ainsi, en exposant à un fort soleil pendant deux ou trois heures une partie fraîchement cassée de la tranche d’une assiette de porcelaine opaque et l’appliquant ensuite sur un papier préparé au chlorure d’argent, on obtient après vingt-quatre henres de contact une réduction du sel d’argent dans la partie correspondante à celle qui a été frappée par la lumière, et rien dans celle qui en a été préservée. Certaines porcelaines tendres acquièrent plus facilement cette activité.
« Une plaque d’acier, polie dans une partie et dépolie dans l’autre au moyen d’une assez forte action d’eau forte et parfaitement nettoyée à l’alcool, a été ensuite insolée trois ou quatre heures dans les conditions suivantes: moitié de la plaque polie et dépolie sous un écran opaque et l’autre moitié sous un verre blanc. La plaque a été ensuite recouverte par un papier préparé au chlorure d’argent albuminé. Après vingt-quatre heures de contact, j’ai obtenu une impression de la partie dépolie qui avait été frappée par la lumière, mais rien dans la partie polie, ni dans celle dépolie placée sous l’écran.
« Une lame de verre fortement dépolie et parfaitement nettoyée à l’eau destillée a donné les mêmes résultats que la plaque d’acier.
« Je dirai que la lumière a moins d’action sous un verre violet que sous un verre blanc.
« Ces expériences démontrent donc qu’il n’est pas nécessaire, pour que la réduction des sels d’argent ait lieu, qu’il y ait une action chimique comme lorsque l’on insole un sel métallique avec une matière organique, ou simplement une des deux matières.
» M. Arnaudon, chimiste de Turin, a répété quelques-unes de mes expériences
dans les différents gaz, et les résultats out été les mêmes qu’à l’air libre. Moi, je me propose de les répéter dans le vide lumineux.
» Avant de passer à d’autres expériences, je rappellerai que j’ai constatéque la terre insolée donnait des traces de cette activité jusqu’à la prondeur de 1 mètre, épaisseur qui doit varier selon la nature des terrains et selon le degré d’insolation. Mais cette activité démontre bien l’action continue de la lumière dans la végétation, et l’expérience suivante viendrait à l’appui: Dans un tube de fer-blanc tapissé d’un carton imprégné d’acidetartriqne et insolé au point de réduire fortement l’azotate d’argent, j’ai placé au milieu du tube, sans contact, une petite vessie renfermant une
faible solution d’amidon; après quarante-huit heures, j’ai constaté que cet amidon réduisait faiblement la liqueur de Barreswil; un autre amidon, placé dans les mêmes conditions excepté l’insolation, n’a rien produit dans la liqueur.
« Cette activité acquise par un corps insolé a donc, dans beaucoup de cas, la même propriété que la lumière; mais je vais citer une expérience où elle n’agit pas de même: Ainsi, on sait que les bitumes comme les résines s’oxy-. dent à l’air et à la lumière; eh bien, je n’ai pas pu, avec cette activité acquise par un corps insolé, solidifier un vernis au bitume de Judée, de même, qu’un bitume insolé ne réduit pas les sels d’argent. Cela tient peut-être à ce que cette activité, comme la lumière, ne peut pas pénétrer et se fixer dans la couche lisse du birume de Judée?
« Une plaque de fer oxydée dans l’ombre ne réduit pas les sels d’argent, mais elle les réduit si elle est insolée.
« Voici maintenant des expériences que j’ai faites’dans le but de savoir, comme cela a été annoncé plusieurs fois, si la lumière aimantait un barreau d’acier. Eh bien, après avoir écarté toutes causes d’erreurs, il m’a été impossible d’attirer une aiguille à coudre suspendue à un cheveu, par une autre aiguille insolée très-longtemps sous un faisceau de lumière concentrée
par une forte lentille, soit avec la lumiére blanche, soit en faisant à celle-ci traverser un verre violet.
» J’ai ensuite enveloppé une aiguille dans un papier imprégné d’azotate d’urane ou d’acide tartrique et insolé, de même j’ai suspendu une aiguille horizontalement dans des tubes contenant des cartons insolés, et les résultats ont toujours été négatifs: ce qui prouve que cette activité, dont j’ai parlé plus haut, n’est point due à l’électricité, comme on l’a prétendu.
« J’ai ensuite répété les premières expériences sur des aiguilles très-faiblement, aimantées, pour voir si je parviendrais à les désaimanter ; résultats toujours négatifs.
» Conclusions. Il résulte de l’ensemble de mes expériences que cette activité persistante donnée par la lumière à tous les corps poreux, même les plus inertes, ne peut même pas être de la phosphorescence, car elle ne durerait pas si longtemps, d’après les expériences de M. Edmond Becquerel; il est donc plus probable que c’est un rayonnement invisible à nos yeux, comme le croit M. Léon Foucault, rayonnement qui ne traverse pas le verre.
« Quant à l’aimantation et à la désaimantation, il m’a été impossible de rien obtenir avec la lumière seule. «

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