quarta-feira, 8 de abril de 2009

1863, Dezembro - LE MAGASIN PITTORESQUE

1863
Dezembro
LE MAGASIN PITTORESQUE
XXXI Année,
Nº. 49
Pag, 388, 389, 390, 39
*
LA PHOTOGRAPHIE
Suite. - Voy. p. 43, 78, 135, 191, 230, 234, 343

Appareil de campagne

L’appareil de campagne diffère de l’appareil d’atelier. Il doit être plus léger et plus portatif. La chambre noire, réduite à sa plus simple expression, est munie d’un soufflet qui lui permet de rentrer en elle-même, de s’aplatir et de se démonter.
Fig. 19. – Appareil photographique de campagne


Le châssis de la glace dépolie, qui peut tomber et se briser, est fixé par des charnières. Le pied, comme nous le voyons dans la figure 19, a des branches rentrantes; il se replie sur lui-même, est maintenu avec une courroie, et n'est plus ainsi qu'un mince volume facile à transporter; la légère té de sa construction permet, en marchant d'une station à une autre, de le porter sur l'épaule avec la chambre noire, sans crainte des chutes et des pertes.
Les branches sont munies, au lieu de roulettes, de pointes qui peuvent se fixer dans tous les genres de terrains.
A l’avant de la chambre noire, l’objectif se monte sur une planchette à demeure ; cet objectif (fig. 20 et 21) est ce qu’on appelle un objectif simple, parce qu’il se

Fig. 20 et 21. – Objectif simple

compose d’un seul système de lentilles accolées : c’est celui qui sert pour les paysages, les monuments et les reproductions. Il est bon que la même monture puisse recevoir trois systèmes de lentilles de foyers différents, calculés du reste sur le

Fig. 22. – Objectif orthoscopique

développement et le raccourcissement de la chambre noire. On arrive toujours, par l’emploi raisonné de ces verres, à comprendre un paysage quelconque dans le cadre de la glace dépolie. Ce système d’objectif exige, pour que l’épreuve n’offre pas de Fig. 23.

lignes droites courbées, l’application d’un très –petit diaphragme, qui, diminuant considérablement la somme de lumière admise, augmente le temps de pose. Dans beaucoup de cas, c’est un incovénient peu sensible ; mais dans d’autres, le ralentissement du procédé prive le photographe d’un bon nombre de vues qu’il eût


Fig. 24. – Station à la campagne. Fig. 25. – Boite de voyage en opération.

pu emporter avec lui. On a donc été conduit à remplacer ce sustème par l’objectif orthoscopique (fig. 22) inventé à Vienne.
Cette objectif à double combinaison de verres, l’antérieur convergent, le postérieur divergent, port ses diafragmes à la partie postérieure. Il utilise ainsi presque entièrement la somme de la lumière admise par son ouverture. Il est plus rapide et offre l’avantage de ne pas déformer les lignes droites des monuments qu’il reproduit.
Au moment de mettre sous presse, nous recevons d’Amérique un objectif globulaire qui, sans déformer les lignes droites, donne des vues sous un angle de 60 degrés au moins, tandis que les objectifs jusqu’ici employés ne sous-tendent qu’un angle de 30 degrés. La structure de ce curieux instrument se rapproche de celle de l’œil humain.
L’appareil de campagne se complète par une tente (fig. 24), une boîte contenant les réactifs (fig. 25) et un crochet (fig. 23) qui sert à porter le tout à dos. Nous allons passer en revue ces divers appareils.
Tente ; sa construction. – La tente photographique pèse peu, couvre un large espace, se monte et se démonte avec facilité et rapidement. On peut en dix minutes monter celle que représente la figure 24, et la démonter en cinq minutes. Une personne suffit à ce travail. Roulée, elle a 0m,50 de longueur sur 0m,25 de diamètre, et pèse, en cet état, 4 kilogrammes. Le bâti qui la supporte, et que peut exécuter le plus modeste menuisier de campagne, est composé de eux compas, d’une traverse et de deux cordes. Ces pièces sont toutes brisées en deux, comme les pieds de campagne, et forment un faisceau portatif que l’on aperçoit sur le crochet (fig. 23).
Le bois que l’on choisit est de peuplier ; on lui donne un équarrissage moyen de 0m,03 ; le tout pèse environ 2k,500.
Les pieds des compas sont garnis chacun d’une douille et d’une pointe légère. La traverse est terminée à chaque extrémité par un petit crichet en fer qui s’adapte à un piton mis du côté opposé à la charnière, à la tête du compas. Les deux cordes, en fil de fouet de la grosseur d’un petit crayon, ont environ qutre mètres de long chacune, et se terminent par un nœud.
Voici comment on monte cette charpente. On enfonce en terre un petit piquet en bois ou une fiche de fer ; si le sol est trop dure, on attache la corde à une pierre, un rocher, un arbre ; on passe le nœud entre les deux têtes d’un des compas ouvert que l’on tient debout ; on accroche alors la traverse au piton ; on ouvre, en tenant toujours la tracerse qui joue facilement et laisse la liberté des mouvements, le second compas, que l’on accroche à l’autre extrémité de la traverse. On passe enfin dans la tête de ce second compas le nœud de la seconde corde, que l’on tend un peu roide en l’attachant à une seconde fiche, à un piquet ou à un autre arbre.
Les branches du compas ont 2 mètres de long, et la traverse 1m,50. On jette sur cette charpente la couverture, qui doit réunir la légèreté à l’opacité. Cette couverture est formée simplement des deux doublures, l’une en percaline noire et l’autre en percaline verte, entre lesquelles on coud une feuille de ouate par losanges, comme on coud un couvrepied très-léger. Il faut cependant que les coutures soient solides pour bien maintenir la ouate, qui sans cela se roulerait et donnerait des clairs dans l’étoffe. Les rideaux sont également en percaline noire doublée de percaline verte, mais sans ouate interposée ; on ne saurait les faire trop amples.
A l’une des extrémités étroites de la tente on ménage une ouverture ronde ou fenêtre de 0m,20 de diamètre, garnie de percaline orange doublée de percaline rouge et minue à l’extérieur d’un volet en étoffe pareille à la tente, qui diminue la lumière admise suivant le besoin. Il vaut toujours mieux s’établir sous des arbres qu’en plein soleil, et sur du sable que sur des herbes longues qui empêchent les volants de la tente de s’appliquer au sol. Il faut tourner autant que possible la fenêtre au nord, et s’arranger de manière á recevoir la lumière du soleil sur l’un des grands côtés de la tente. Dans tous les cas, la plus mauvaise position est de l’avoir sur la porte, formée de rideaux entre lesquels les rayons ou leurs reflets peuvent se glisser malgré tout. Cette tente permet très-facilement à deux personnes d’opérer ; elle offre en surface au moins trois mètres de long sur deux de large, et l’on peut aisément s’y tenir debout.
Boîte de voyage. - La boîte dont nous donnons le dessin sert aussi de table opératoire (fig. 25). Sur le couvercle sont deux pieds ployants qui la maintiennent ouverte. Elle est en bois blanc de 0m,01 d’épaisseur, et a les dimensions suivantes : longueur en dehors, 0m,52 ; largeur, 0m,27, et hauteur fermée, 0m,28. On peut, avec cette boîte, opérer sur des plaques normales (18cx24c). Elle est assemblée à queue d’aronde et collée solidement, avec serrure et poignée. Elle contient une cuvette en verre et bois pour glaces 18x24, servant pour le bain d’azotate d’argent : on voit cette cuvette sur la table (fig. 25), avec le petit crochet pour soulever la glace ; à côté est le flacon laveur à deux tubulures, le verre à expériences pour verser le développement, le blaireau pour enlever la poussière des glaces ; plus en arrière est le flacon à collodion, et au bout le protosulfate de fer et le flacon à tube de verre sevant à projeter quelques gouttes de nitrate d’argent dans la liqueur développatrice.
Sur le sol est la cuvette en gutta destinée à l’hyposulfite, dont la solution se met dans le grand flacon à l’émeri placé à côté. Derrière la cuvette on voit une gaîne d’étoffe épaisse dans laquelle on renferme cette cuvette pour qu’aucune partie d’hyposulfite ne puisse s’échapper et salir la cuvette au bain d’argent ou les autres produits. Sur le petit côté de la boîte est placé, en opération, l’entonnoir pour le bain d’argent, et à côté le flacon à l’émeri où on le renferme.
Le porte-entonnoir est un fil de fer dont la tige entre dans l’épaisseur de la boîte, et se retourne dans l’intérieur alors qu’elle est fermée.
On ttouve place dans la boîte pour deux châssis de la chambre noire, du papier buvard, des filtres, une éprouvette cylindrique en verre gradué pour l’acide acétique, un flacon ordinaire d’un litre servant à mettre l’agent développateur (protosulfate) tout fait en arrivant sur le terrain ; deux flacons à collodion et un flacon rond à large ouverture pour mettre des paquets d’un demi-gramme d’acide pyrogallique ; six flacons carrés de 250 grammes : un pour la solution saturée de protosulfate de fer, un pour l’acide acétique cristallisable, un pour du collodion pharmaceutique épais, un pour de l’´ther alcoolisé, un pour la liqueur sensibilisatrice, et un pour la gomme à 10%. Au-dessus des flacons on place de nombreux linges et essuie-mains, du papier, des pinces, un marteau, quelques clous, du papier gommé, et enfin ce que d’après l’expérience des voyages précédents on jugera utile. Nous supposons que l’on trovera de l’eau prés de l’endroit où l’on opérera ; sinon il faudrait ajouter à ce bagage une bouteille clissée contenant une provision suffisante de ce liquide indispensable.
Si la chambre noire n’est pas à soufflet, la boîte à glaces entre dans son intérieur qu’elle rempli ; autrement, elle reste in dépendante. Les objectifs sont démontés et mis dans un sac de peau que porte l’opérateur. La boîte à réactifs, la chambre noire et la boîte aux glaces se placent sur un crochet à quatre pieds (fig. 23), qui sert de chaise à l’opérateur lorsqu’il travaille sous sa tente. Le pied de la chambre et les bâtons de la tente, réunis par une courroie, sont portés sur le bras ou répartis sur le crochet. Ce crochet à dos est muni de courroies à boucles qui, passant dans des arrêts placés convenablement sur le côté des boites ou de la chambre, permettent d’en faire le paquetage en cinq minutes et de l’assujettir sans crainte d’aucun d’erangement.

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