quarta-feira, 29 de julho de 2009

1855 , 8 de Julho
L’AMI DES SCIENCES
T.I I ANNÉE
Nº 27
Pag. 211, 212
EPREUVES PHOTOGRAPHIQUES COLORIEES PAR LA LUMIERE.- Des épreuves photographiques, coloriées non par la main d'un peintre, mais par la lumière même, étaient présentées à la dernière séance de la Société française de photographie, au nom de M. Testud de Beauregard, leur auteur, par M. Durieu. Ces épreuves sont de deux sortes: les unes, coloriées uniformément, sont bleues, jaunes ou roses ; les autres offrent des colorations diverses comme les objets qu'elles représentent. L'une de ces dernières nous montre une femme drapée d'un voile transparent et portant une corbeille de feuillages. Le corps de la femme est couleur de chair, le voile est violet, les feuillages sont verts. Une autre épreuve consiste en un portrait de femme dont la figure et les mains sont couleur de chair, les yeux bleus, les cheveux blonds, la robe est verte, les manchettes sont blanches. Sur une troisième, on voit un enfant habillé d'une robe rayée de vert et de jaune, chaussé de bottines noires, assis dans un fauteuil dont le bois est noir, l'étoffe chamois, etc. Enfin, il y a un petit paysage avec effet de soleil couchant, nuance de diverses couleurs. Ces couleurs, répétons-le, ont été obtenues par un seul tirage sur la même épreuve photographique. L'auteur est parti de ce fait qu'il existe des sels que l'action de la lumière colore de façons différentes; que cette diversité se manifeste non seulement a raison de la nature spéciale de chacun de ces sels, mais aussi, pour le même sel, en raison de la durée de l'action de la lumière, en d'autres termes, de son intensité. Il espérimenta d'abord le cyanoferride de potassium. Ce sel, employé en solution aqueuse légèrement concentrée donne aux épreuves une couleur uniformément bleue. Il fourni une gamme très-riche de tons depuis les plus clairs jusqu'aux plus foncés, suivant la durée de l'exposition à l'action lumineuse.M. Testud de Beauregard obtint ensuite la couleur jaune en imprégnant son papier d'une dissolution de bichromate de potasse, et une exposition prolongée à la lumière fait passer cette couleur au vert.Le bichromate de potasse peut être utilement employé aussi à donner des tons noirs, qu'on peut pousser jusqu'à une très-grande intensité, sans, qu'il entre dans l'épreuve aucun sel d'argent.L'auteur s'est alors demandé si, en combinant plusieurs de ces sels, soit directement dans le même bain, soit sur le papier lui-même, au moyen d'immersions successives dans des bains diversement composés, comme les photographes le font déjà, par exemple, pour former l'iodure d'argent, il ne serait pas possible d'obtenir des feuilles qui, exposées ensuite à l'action de la lumière, manifesteraient des couleurs diverses et plus ou moins nuancées, suivant la nature des sels et l'intensité des radiations luminuises; le procédé par lequel il a répondu affirmativement a cette question, consiste à imprégner successivement le papier de deux mélanges, en ayant soin de le faire sécher après l'emploi de chacun d'eux.Le premier mélange est formé par une dissolution de permanganate de potasse avec addition de teinture de tournesol. Le deuxième mélange est formé de cyanure rouge de potassium acidulé par l'acide sulfurique.Le papier ainsi préparé doit enfin être passé sur un bair d'azotate d'argent. Après la venue de l'épreuve, laver d'abord le papier dans l'eau pure, le passer dans un bain léger d'hyposulfite de soude, et enfin, aprés un lavage nouveau, raviver les couleurs dans un bain de gallate d'ammoniaque neutre.« Nous avons-vu, dit M. Durieu, les épreuves obtenues sur des papiers préparés en notre présence, se developper avec leur coloration dans le châssis à reproduction derrière des clichés sur collodion, et se fixer dans les bains ci-dessus décrits. »Quant à l'explication des phénomènes: « ils tiennent à une réaction physiqne et chimique produite par la lumière solaire sou les divers corps et sels ci-dessus indiqués. C'est la durée de l'action lumineuse, son intensité qui déterminent les variétés de coloration; et cette coloration dépend, par conséquent, de l'état du cliché qui, précisement en raison de l'opacité ou de la diaphanité de certaines de ses parties, permet à telle ou telle couleur de se manifester dans les endroits correspondants.« Mais M. Testud de Beauregard pense que les divers rayonslumineux impressionnent les glaces collodionnées d'une manière précisément analogue a celle qui est nécessaire pour la reproduction exacte des couleurs naturelles; de telle façon que, suivant lui, le cliché bien venu à la lumière, a en lui même et par l'effet des radiations des divers rayons du spectre, les intensités relatives et proportionnelles propres à développer sur le papier positif, préparé par son procédé, les couleurs naturelles du modèle.« Si cette théorie se vérifiait, le problème de l'obtention directe de la couleur par la lumière serait résolu. »

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