terça-feira, 29 de setembro de 2009




1853
31 de Outubro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXVII
Nº. 18
Pag. 667, 668

CHIMIE APPLIQUÉE. - Note sur un nouveau vernis pour la gravure héliographique sur plaque d’acier; par M. NIEPCE DE SAINT-VICTOR. (Présentée, au nom de l’auteur, par M. CHEVREUL.)
« Je m’empresse de communiquer un nouveau vernis pour la gravure héliographique sur acier.» Ce vernis a la fluidité de l’albumine, et s’étend aussi facilement que le collodion, séche aussi vite, ce qui permet d’opérer dix minutes après qu’on a couvert la plaque d’acier. Voici sa composition:

Benzine ………………………….100 grammes
Bitume de Judée pur ……………….5
Cire jaune pure …………………….1 (1)
« J’ai aussi modifié le dissolvant (2) de la manière suivante:
Huile de naphte ……………………5 parties.
Benzine ……………………………1

« J’annoncerai également que je suis parvenu à rendre mon vernis assez sensible à la lumiére pour pouvoir opérer en dix minutes, un quart d’heure au plus, dans la chambre obscure, et quelques minutes suffisent quand on opère par contact aux rayons solaires.
» On rend le vernis sensible en versant sur la plaque de l’éther sulfurique anhydre, contenant quelques gouttes d’essence de lavande.»
Après que la plaque est sèche, on expose à la lumière.
« Les opérations héliographiques étant terminées, on fait mordre la planche d’acier d’après les procédés décrits par M. Lemaitre, graveur (séance du 23 mai 1853).
« Observations. Il est essentiel que la plaque d’acier soit parfaitement nettoyée avant d’appliquer le vernis; pour cela on se sert d’essence ou d’huile de naphte pour enlever le vernis, puis d’alcool et de tripoli avec du coton pour la sécher complétement. On doit éviter l’humidité par tous les moyens possibles, car elle est pernicieuse pour le vernis. L’exposition à la lumière de la gravure sur la plaque doit être de deux à trois heures, lorsqu’on opère par contact (sans éther); du reste, cela dépend de l’intensité de la lumière et de l’épaisseur de la couche du vernis. Je recommande de ne pas mettre cette couche trop épaisse.
« L’opération par contact m’a paru préférable à celle de la chambre obscure sous le rapport de la vigueur du dessin.
« Pour que l’opération héliographique soit bien réussie, il faut que le métal soit a nu, dans les parties correspondant aux ombres les plus fortes seulement; alors les demi-teintes existeront natureliement. Après avoir enlevé le dissolvant, on expose la plaque à la lumière pour sécher et consolider le vernis. Il faut toujours arrêter promptement l’action du dissolvant, et si l’eau enlève le vernis, c’est une preuve que la lumière n’a pas assez agi, ou qu’il y a eu de l’humidité.
» On peut reproduire des épreuves photographiques directes ou positives sur papier mince, sans qu’il soit nécessaire de les cirer, et j’ai la preuve qu’elles se reproduisent très-bien; on peut en juger par l’épreuve que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie.
« Ce vernis peut très-bien s’appliquer sur pierre lithographique.
« J’ai essayé de remplacer dans la composition du vernis, la benzine par l’essence de lavande; mais, quoique cette substance soit beaucoup plus sensible a la lumière que la benzine, j’ai cru devoir donner la préférence à celle-ci, parce qu’elle est beaucoup plus évaporable et donne une couche plus homogéne.
« Cependant on emploiera peut-être un jour l’essence de lavande avec l’éther pour opérer dans la chambre-obscure.
« Avec l’essence de lavande, il faut chauffer la plaqne après avoir étendu le vernis afin de le sécher plus promptement, et, malgré cela, il faut encore attendre vingt-quatre heures avant de pouvoir opérer.
« Telles sont les observations que j’ai faites et dont je m’empresse de faire part dans le but de rendre facile l’application de ces procédés, lesquels ont déjà donné, dans des mains habiles, de si beaux résultats. Mon seul désir étant de propager ce procédé, qui me semble l’avenir de la photographie, sa réussite complète sera ma plus belle récompense. «
___________
(1) Lorsque les substances sont dissoutes, on passe le vernis dans un linge en le pressant, puis on le laisse reposer pour le décanter; si le vernis devient trop épais, on y ajoute de la benzine.
(2) Voir les Comptes rendas de l’Acadèmie des Sciences, séance du 23 mai 1853.

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