domingo, 6 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1843

25 de Setembro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T. XVII

Nº. 13

Pag. 605, 606, 607, 608

PHOTOGRAPHIE. - Sur la Note de MM. Belfied-Lefèvre et Foucault insérée dans le Compte rendu de la séance du 7 août dernier, relativement à la préparation de la couche sensible qui doit recevoir l’image de la chamhre noire. - Lettre de M. Choiselat à M. Arago.

 

« Absent en ce moment de Paris, et encouragé par la bienveillance avec laquelle vous nous avez toujours accueillis, j’ai l’honneur de vous adresser quelques réflexions en mon nom et en celui de M. Ratel, au sujet d’une récente communication de MM. Belfield et Foucault. Si la question nous était seulement personnelle, nous garderions le silence; mais elle est de nature, selon nous, a compromettre gravement les progrès du daguerréotype, et cette considération a sur nous quelque puissance. Au surplus, permettez-nous de le dire ingénument, monsieur, notre confiance en vous étant complète, nous abandonnons à votre juste appréciation, et la valeur de notre discussion, et le d.egré de publicité que vous pourriez trouver convenable de lui donner.

« MM. Belfield et Foucault travaillant sur la théorie publiée récemment par M. Ratel, conjointement avec moi, s’efforcent d’y apporter une modification qui tendrait à faire considérer comme essentielle l’existence d’une couche de carbure d’hydrogène ioduré, superposée à celle de l’iodure d’argent; ces messieurs recommandent même d’en favoriser la formation. Nous ne saurions nous associer à des idées qui ne sont qu’énoncées, sans être appuyées sur aucun motif, et que nul phénomène connu ne peut faire présumer. D’ailleurs, tout le monde sait que, pour arriver à un résultat, la nature choisit toujours le moyen le plus simple: or cette couche organique étant superflue, on doit conclure son absence; mais en admettant pour un moment les idées de ces messieurs, on se demande d’où vient la supériorité incontestable d’une plaque dépouillée de tout corps étranger, autant que nos moyens actuels peuvent le permettre; dans ce cas-là, s’il reste encore quelque substance à la surface du plaqué, la quantité en est tellement minime, comparée à l’épaisseur relative de l’iodure, qu’on ne peut considérer son inflence que comme purement accidentelle et non pas comme essentielle.

« L’hypothèse de ces messieurs exige d’ailleurs que cette couche se trouve à la surface, et l’on cherche alors quelle est la puissance qui transrporte ainsi à la superficie, sans la briser, une couche qui naturellement est inférieure, et dont la moindre rupture devrait dès lors apporter un trouble grave dans les résultats; tout au plus ces matières peuvent-elles se trouver à l’état de mélange avec l’iodure, ce qui renverse complétement l’explication de ces messieurs; car si dans ce cas il y avait action, ce ne pourrait être que suivant la manière que nous avons déjà développée dans un autre Mémoire, et après tout, il resterait encore à définir d’après quelle loi aurait lieu l’absorption de l’oxygène.

«  Pour nous, nous n’hésitons pas à regarder comme nuisible l’existence préalable d’une couche organique sur la plaque, car au contact de l’iode elle doit être détruite; l’acide hydriodique et les combinaisons du carbone qui résultent de cette décomposition, s’opposant quelque peu à la combinaison de l’iode et de l’argent, augmentent ainsi la quantité d’iode libre que nous avons vu produire des résultats si fâcheux. Ainsi, d’après nous, des empreintes peuvent être obtenues indépendamment de l’existence préalable de matières organiques; mais ces empreintes seront toujours d’autant plus imparfaites, qu’elles auront été plus contrariées dans leur formation par le mélange de substances étrangères. Nous attribuons même à la présence de quelqu’une de ces substances ces apparences anormales qui se présentent parfois quand les parties noires du tableau grisonnent trop facilement dans la chambre à mercure, car l’absorption chimique de ce métal éprouvant alors quelques difficultés, il se dépose mécaniquement. M. Daguerre, dont l’esprit d’exactitude ne s’arrête devant aucune difficulté, a parfaitement compris la valeur réelle qu’il donnerait à l’opération, en termiuant le polissage de la plaque par l’ébullition d’une eau convenablement ménagée. Le succès est venu corroborer cette ingéniense idée, qu’il est si regrettable de ne pouvoir mettre facilement en pratique.

« Ces messieurs attribuent à l’absorption de l’iode par le brome la rapidité de la formation de l’image; ils pensent aussi que la réduction de l’iodure en sous-iodure est presque intantanée. Ici nous ne pouvons que partager complétement des idées qui ne sont que la reproduction de celles émises par nous-mêmes tout récemment. Il est bien entendu que nous ne comprenons pas dans cette réclamation les modifications apportées, suivant ces mes-sieurs, par la substance organique.

« L’objection contre la présence d’iode libre dans une plaque iodurée ne  nous parait pas non plus fondée. On peut en effet soumettre la couche sensible à l’émanation du brome, avant d’en avoir terminé l’ioduration; mais dans ce cas il y a moins de brome absorbé.

« Ces messieurs, tout en adoptant les réactions de la chambre à mercure dans les clairs, ne les admettent pas pour la formation des noirs. Nous n’hésiterions pas à nous ranger du côté de toute explication raisonnée, mais ces messieurs gardent le silence sur la formation et la nature de la poudre des noirs; faute de mieux, nous sommes obligés de nous en tenir à notre première idée. Quant au dépôt du deutoiodure de mercure, il ne peut avoir lieu que par double décomposition; autrement sa présence serait tout à fait indépendante de la beauté du résultat. D’ailleurs l’iode libre ne peut produire que de l’iodure vert de mercure, puisque ce métal est constamment en excès.

« Quant aux moyens d’obtenir de la transparence et des détails dans les ombres sans avoir à craindre de solariser les parties les plus éclairées, il faut enfin le dire sans réticence, afin de faire disparaître ces nombreuses images sans vigueur, qui ne donnent qu’une bien fausse idée de la belle découverte de M. Daguerre. Il suffit pour cela d’ioder plus fortement qu’on en a généralement l’habitude, et d’arriver ainsi jusqu’à la couleur rose et même au delà. En effet, pour atteindre le plus beau résultat possible, nous avons vu que la lumière doit transformer en sous-iodure 2 équivalents sur 5 d’iodure; si donc l’on offre à la radiation lumineuse une surface assez riche en iodure, pour qu’on puisse en sacrifier quelque peu, sans risquer de perdre trop de ce corps, nécessaire à la décomposition subséquente du sous-iodure à la chambre à mercure, on peut sans inconvénient prolonger l’intensité lumineuse jusqu’au point où les ombres commencent à s’éclaircir; au contraire, si la plaque est pauvre en iodure, les points les plus éclairés deviennent bleus, car le mercure, n’étant plus absorbé par la formation de l’iodure vert  se dépose mécaniquement; d’où l’on voit que pour obtenir les plus beaux noirs et les plus beaux blancs, il faut augmenter, autant que possible, la quantité de l’iodure, puisque, à la chambre à mercure, c’est ce corps seul qui, par sa décomposition, sert à garantir et à former les noirs, comme aussi à produire les blancs avec l’auxiliaire du sous-iodure.

« Qn peut toujours arriver à la teinte foncée recommandée plus haut, sans craindre de voiler l’image, quand on a le soin d’éviter l’accumulation de l’iode libre, au moyen d’un nettoyage le plus parfait possible, en ne se servant que d’iode pur, et en observant ce qne nous avons dit dans deux Mémoires précédents. Alors la plaque, au sortir du mercure, sera d’une couleur rouge intense, et c’est le seul cas où elle mérite d’être terminée par le lavage. Elle offrira alors ces admirables dégradations de teintes et ces nuances colorées qui donnent au tableau comme une illusion atmosphérique. Si au contraire la plaque est jaune après le mercure, c’est qu’il y a eu combinaison entre l’iodure vert et le peu d’iodure rouge formé; par suite, perte de mercure: la vue n’a donc pas son maximum d’effet; enfin, si elle est verte, on doit regarder l’opération comme absolument manquée. On peut favoriser le travail de la lumière en se servant d’un iode contenant un peu de brome. Ce dernier corps peut agir de la sorte: il decompose le peu d’iodure de carbone qui pourrait se rencontrer dans l’iode, par suite de son contact avec la gomme ou autres corps étrangers, et, le transformant en bromoforme, il agit comme nous l’avons déjà publié; il rend l’iode plus volatil, et lui permet d’arriver à la plaque avant les émanations étrangères; enfin, donnant à la couche plus de sensibilité à la lumière diffuse, il lui enlève par la un excès fâcheux d’iode libre. « 

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