segunda-feira, 22 de março de 2010

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1842

29 de Agosto

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

Juillet-Décembre

T. XV

Nº.

Pag. 448, 449, 450, 451

M. Regnault communique, au nom de M. de Humholdt, une Note de M. Moeser, relative a la formation des images photographiques.

L’auteur résume ainsi ses recherches:

« 1º. La lumière agit sur tous les corps, et sur tous de la même manière: les actions connues jusqu’à ce jour ne sont que des cas particuliers de ce fait général.

« 2º. L’action de la lumière consiste à modifier les substances de telle sorte qu’après avoir éprouvé cette action, elles condensent les diverses vapeurs autrement qu’elles ne le feraient sans cela: la découverte de M. Daguerre repose là-dessus et présente un cas particulier de cette action générale.

« 3º. Les vapeurs sont condensées plus ou moins fortement par les substances ainsi modifiées, suivant leur élasticité et l’intensité de l’action lumineuse.

» 4º. L’iodure d’argent commence, comme on sait, par noircir sous l’influence de la lumière.

» 5º. Si l’action de la lumière est prolongée, l’iodure se transforme en iodure coloré.

» 6º. Les rayons différemment réfrangibles ont une seule et même action, et il n’y a de différence que dans le temps qu’ils mettent à produire un effet déterminé.

» 7º. Les rayons bleus et violets, et les rayons obscurs, découverts par Ritter, commencent rapidement l’action sur l’iodure d’argent; les autres rayons mettent, à produire le même effet, d’autant plus de temps que leur réfrangibilité est moindre.

» 8º. Cependant l’action (5º) est plus rapidenient commencée et effectuée par les rayons rouges et jaunes ; les autres rayons emploient d’autant plus de temps qu’ils ont une plus grande réfrangibilité.

» 9º. Tous les corps rayonnent de la lumière, même dans une obscurité compléte.

» 10º. Cette lumière ne paraît pas se rattacher à la phosphorescence, car on n’aperqoit aucune différence, que les corps aient été longtemps placés dans l’obscurité, ou bien, qu’on les ait exposés à la lumière du jour, ou même aux rayons solaires directs.

« 11º. Les rayons émanés des différents corps agissent, comme la lumière, sur toutes les substances, et produisent les effets indiqués (2º) et (4º).

« 12º. Ces rayons, insensibles sur la rétine, ont une réfrangibilité plus grande que ceux qui proviennent de la lumière solaire, directe ou diffuse.

» 13º. Deux corps impriment constamment leurs images l’un sur l’autre, même lorsqu’ils sont placés dans une obscurité complète (1º), (9º) et (11º).

« 14º. Cependant, pour que l’image soit appréciable, il faut, à cause de la divergence des rayons, que la distance des corps ne soit pas très-considérable.

« 15º. Pour rendre une semblable image visible, on peut se servir d’une  vapeur quelconque, par exemple de la vapeur d’eau, de mercure, d’iode, de chlore, de brome ou de chlorure d’iode, etc., etc.

» 16º. Comme les rayons que les corps envoient ainsi spontanément ont une réfrangibilité plus considérable que ceux qui étaient connus jusqu’à présent, ce sont eux aussi qui ordinairement commencent les actions sur les autres substances avec le plus d’intensité (7º).

» 17º. Il existe une lumière latente, de même qu’une chaleur latente.

«  18º. Lorsqu’un liquide se vaporise, la lumiére qui correspond à une certaine durée d’oscillation devient latente, et se trouve remise en liberté lorsque la vapeur se condense en gouttes liquides.

« 19º. C’est pour cela que la condensation des vapeurs produit en quelque sorte les mêmes effets que la lumière: ainsi se trouve expliqué le rôle de la vapeur (2º) et (15º).

» 20º. La condensation des vapeurs sur les plaques agit comme la lumière, que la vapeur en excès adhère simplement, comme fait la vapeur d’eau sur la plupart des substances, ou d’une manière permanente, comme fait habituellement le mercure, ou enfin se combine chimiquement avec la substance, comme, par exemple, la vapeur diode avec l’argent.

» 21°. La lumire latente de la vapeur de mercure est jaune; toutes les actions que produisent les rayons jaunes peuvent être obtenues par la condensation de la vapeur de mercure.

» 22º. La couleur latente de la vapeur d’iode est bleue ou violette; les actions des rayous bleus ou violets peuvent être également reproduites par la condensation de la vapeur d’iode.

» 23º. Les couleurs latentes du chlore, du brome, du chlorure diode et du bromure d’iode paraissent peu différer, quant à la réfrangibilité, de celle de l’iode.

« 24º. Quant à la couleur latente de la vapeur d’eau, je puis dire seulement qu’elle n’est ni verte, ni jaune, ni orange, ni rouge.

» 25º. L’iodure d’argent doit sa sensibilité pour les rayons visibles à la lumière latente de la vapeur d’iode.

» 26º. L’iodure d’argent n’est pas plus sensible aux rayons invisibles que ne l’est l’argent lui-même.

» Remarque. En exceptant les principes des Nº. , 9, 17, 18 et 25, tout ce qui précède repose sur des recherches suffisamment nombreuses, qu’on trouve décrites dans les Mémoires suivants (Annales de Physique de Poggendorf, etc.) :

» (a). De la marche de la vue, et de l’action de la lumière sur tons les, corps;

» (b). Sur l’état latent de la lumière;

« (c). Sur la lumière invisible;

« Si 1’on rejette les principes énoncés. (9º, 17º, 18º, 25º), on écarte tout point de vue théorique, mais on est hors d’état d’expliquer les phénomènes. »

 

M. ARAGO communique la lettre suivante-de M. Breguet, relative à un phénomène qui confirme les expériences de M. Mœser:

« Les faits remarquables qui viennent d’être découverts par M. le professeur Mœser, et dont la communication a été faite dernièrement à l’Académie par M. Regnault, me rappellent quelque chose d’analogue que nous avons observé de temps à autre dans l’intérieur des boîtes de montres en or, et dans l’intérieur même de machines dont toutes les pièces étaient en cuivre jaune.

» Tout le monde sait que, lorsqu’on ouvre le fond d’une montre, on aperçoit un second fond, appelé la cuvette, sur laquelle est gravé le nom du fabricant. Ce second fond est très-près du premier; il y a entre eux l’épaisseur d’un dixième de millimètre tout au plus. Eh bien, nous avons eu souvent occasion de voir sur le fond l’image renversée et très-distincte du nom gravé sur la cuvette.

« Dans des machines ou des pièces se trouvaient être aussi placées à de très-petites distances, nous avons vu aussi quelquefois sur l’une d’elles la représentation de signes plus ou moins remarquables.

» Nous avions trouvé ces faits fort curieux, nous les avions même communiqués a quelques personnes; mais, n’ayant pas eu le temps d’observer toutes les particularités du phénomène, nous nous étions abstenu jusqu’ici d’en faire mention.

» Mais maintenant que cela entre dans le domaine de la science, ce n’est peut-être pas trop oser que de présenter ainsi des faits sans les accompagner d’observations accessoires; car, plus ils seront multipliés, et plus promptment on arrivera à l’explication d’un phénomène si remarquable.

» Voilà, M. le Secrétaire, mon observation; je vous laisse le maître de décider

si elle mérite d’être communiquée à l’Académie. »

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