segunda-feira, 29 de março de 2010

COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

1841

1 de Fevereiro

COMPTES RENDUS  HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

Janvier-Juin

T. XII

 Nº. 5

Pag. 225, 226, 227

PHYSIQUE. Nouveaux détails sur les papiers impressionables communiqués à M. Biot par M. Talbot.

 

» Ayant eu le plaisir d’écrire à M. Talbot pour le remercier de m’avoir appris l’excessif degré de sensibilité qu’il était patvenu à donner aux papiers impressionnables, je lui annonçai les nouveaux faits qui avaient était découverts par m. Edmond Bequerel, et je le priai de vouloir bien essayer, sur ses préparations qui paraissaient être incomparablement plus sensibles, la persistance ou la non-persistance de l’impression produite par une action instantanée de la radiation. Je ne savais pas alors que cette alternative pourrait se décider avec les papiers imprégnés de bromure d’argent, aussi bien que je l’ai rapporté depuis à l’Académie. Mais la réponse qui m’a été adressée par M. Talbot contient sur ce point de nouveaux détails qui pourront l’intéresser.

« M. Talbot rappelle d’abord qu’il a publié en 1835, dans le Philosophical Magazine (T. VII, p. 116), une expérience semblable (quant aux principes, ce sont les termes qu’il emploie) avec les résultats récemment obtenus par M. Edmond Bequerel. Un papier imprégné de nitrate d’argent et recouvert sur la moitié de sa surface par un écran opaque, fut exposé par lui aux rayons solaires, pedant quelques heures, par un temps d’hiver. En raison de ces circonstances défavorables, aucun effet apparent ne fut produit, même sur la portion découverte. Alors l’écran étant suprimé, toute la surface fut exposée simultanément à la radiation du même côté du ciel, mais sans que le soleil lui parvînt. Au bout de quelques heures, la portion qui avait reçu primitivement la radiation solaire devint sensiblement colorée, tandis que la portion primitivement abritée avait conservé sa blancheur. J’ai vérifié la citation; elle est exacte.

« Lorsque M. Talbot me rappela ce fait, il ne pouvait pas encore connaître le rapport qui a été présenté à l’Académie sur la Mémoire de M. E. Bequerel. En convenant avec lui de l’identité du résultat, j’ai cru devoir lui faire remarquer qur l’expérience de 1835 était faite dans des circonstances très complexes, d’où il eût été difficile de conclure immédiatement les modifications de l’impressionnabilité que M. E. Bequerel avait si nettement discernées, et si rigoureusement analysées dans son Mémoire. De sorte qu’elle me semblait avoir eu le sort de beaucoup d’autres faits, dont la valeur n’a pu être sentie qu’après que leur cause physique a été complétement reconnue, prouvée, et mise dans son véritable jour.

« Quant à la persistance de l’impressionnabilité, excitée pendant un instant, sans effet sensible, et ultérieurement continuée par une radition de nature différente, M. Talbot ne l’a pas constatée sous cette forme, mais relativement aux agents chimiques, conformément à la seconde alternative exprimée dans le rapport. Voici ce qu’il me demande à ce sujet.

« Je me hâte, dés à présent, de vous dire que l’expérience que vous me proposez de faire, avec mon papier d’une très grande sensibilité (ou du moins une expérience analogue), m’est très bien connue, et réussit parfaitement, à peu près comme vous l’aviez prévu. On met une feuille de papier dans la chambre obscure: après quelques instants on la retire. On l’examine, et l’on n’y voit aucune impression, pas même un léger commencement du tableau. Cependant le tableau y existe déjà dans toute sa perfection, mais dans un état d’invisibilité complète. Par des procédés faciles, que je ferai connaître, on fait paraître le tableau comme par magie. C’est bien la chose la plus merveillense qu’on puisse voir; et la première foisque je l’ai vue j’en ai été saisi d’une espèce d’étonnement. Mais voici une autre chose remarquable. On peut garder le tableau dans l’état d’invisibilité pendant un mois (peut-être plus long-temps encore), et cependant au bout de ce temps on le fait paraître avec la même facilité, et à peu près avec la même perfection, que si l’on avait opéré au premier instant. N’y a-t-il pas de quoi étonner, même de nos jours, que les merveilles scientifiques se sont tellement multipliées? Ce fait est non-seulement très curieux; il me paraît devoir être aussi d’une grandeutilité pratique. Car il permet à l’artiste de prendre des vues photographiques un jour, et de les compléter et fixer un autre jour, lorsqu’il aura le temps nécessaire; de sorte qu’il n’aura a s’occuper que d’une chose à la fois.

» Voici une autre application de ce fait, qui peut présenter quelque utilité pratique. Je la propose comme nouvelle méthode d’écriture secrète, qui offre un grand caractère de sûreté. Si une lettre écrite ainsi, invisiblement, tombe dans les mains de quelque étranger, en l’ouvrant il n’y trouvera qu’une feuille de papier blanc. Mais déjà, en l’ouvrant ainsi au grand jour, il l’a détruite, et l’écriture est ainsi devenue indéchiffrable à toujours. C’est aux diplomates que je recommande cette expérience, et à ceux qui aiment le mystère. »

« La lettre précédente est datée du 17 janvier 1841.  Dans une autre lettre datée du 28 du même mois, et que j’ai reçue hier, M. Talbot ajoute ce qui suit :

« On peut garder le papier tout-à-fait préparé pendant trois mois (et sans doute plus long-temps encore) sans qu’il perde aucune portion de sa sensibilité. Pour cela il faut cependant que le papier soit exempt de toute matière étrangère capable d’exercer une réaction chimique perceptible. C’est ce qui a lieu dans les meilleurs papiers a écrire, rnais senlement dans ceux-là.

 

«  P. S. On a publié dernièrement, dans une de nos gazettes littéraires, un moyen d’agrandir beaucoup la sensibilité des plaques daguerriennes. Voici ce moyen, que je n’ai pas essayé, mais dont je vous prie de prendre note, au cas que l’annonce en soit passée inaperçue. Au lieu d’exposer la plaque à la vapeur d’iode, on la traite avec l’iodure de brome. Alors, dit l’auteur de cette expérience, on obtient une couche beaucoup plus sensible que par les moyens connus. ».

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