segunda-feira, 21 de junho de 2010

1839, 16 de Setembro - COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

1839

16  de Setembro

COMPTES RENDUS  HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

Juillet-Décembre

T. IX

Nº. 12

Pags. 376, 377, 378, 379

DAGUERRÉOTYPE. - Sur ce qui se passe pendant les diverses parties de l’opération. - Lettre de M. Donné à M. Arago.

 

« Si vous voulez bien faire connaître les résultats suivants des observations microscopiques auxquelles je me suis livré sur les opérations du Daguerréotype, je pense qu’ils pourront contribuer à établir la théorie de cette belle et ingénieuse découverte.

«  Dans le premier temps de l’opération, qui consiste à exposer la plaque, d’argent à la vapeur de l’iode, la surface du métal se recouvre, comme on sait, d’une couche jaune d’or.

» L’iode est-il simplement déposé en couche très mince mais en nature sur le métal, ou bien y a-t-il combinaison entre lui et l’argent; est-il, à l’état d’iodure?

» Observée au microscope, et bien éclairée par une lampe dont les rayons sont concentrés au moyen d’une loupe, avec un grossissement de 150 à 200 fois le diamétre, cette couche ne présente aucune apparence de cristaux d’iode ; elle est uniforme, homogène. De plus cette couche est fixe et ne s’évapore pas lorsqu’on soumet la plaque de métal à une température élevée; ces deux faits portent à croire que l’iode est réellement combiné à l’argent, et que la couche jaune d’or est un véritable iodure.

» La couche est très adhérente à l’argent au moment où i’on retire la plaque de la vapeur de l’iode, et avant de l’avoir exposée à la lumière; ainsi elle résiste fortement au frottement du doigt; mais il se produït une modification importante dans cette couche sous l’influence de la luinière: l’effet de la lumière est de détruire sou adhérence avec la surface du métal sur laquelle cette couche repose; de telle sorte qu’après son exposition à la lumière, la plus légère, friction suffit pour la détacher.

» Ce fait est surtout rendu très sensible par l’expérience suivante: Que l’on expose une lame de plaqué à la vapeur de l’iode pendant le temps suffisant pour obtenir la couleur jaune d’or, puis qu’on la présente ensuite à l’action de la lumière, en préservant quelques-uns de ses points au moyen de corps faisant ombre; on verra bientôt l’iodure sous forme pour ainsi dire pulvérulente, s’enlever par le moindre frottement, dans les parties où la lumière aura frappé, tandis que sur les points conservés dans l’ombre, la couche jaune résistera fortement.

« L’effet est beaucoup moins prononcé sur une plaque exposée dans la chambre obscure, mais il est de même nature.

« Or, voici maintenant ce qui se passe lorsqu’on soumet la plaque métallique, préalablement exposée à l’action de la lumière , à la vapeur mercurielle: sur les parties éclairées de l’image, la couche d’iodure n’ayant pas d’adhérence avec la plaque, ne préserve pas l’argent de l’action du mercure; aussi voit-on manifestement après l’opération, ce métal condensé en petites gouttelettes très sensibles au microscope, ainsi que l’avait déjà observé M. Dumas, sur tous les points frappés par la lumière; tandis que dans les parties ombrées, la couche d’iodure toujours adhérente, n’a pas permis à la vapeur mercurielle de s’y fixer. C’est encore ce que démontre l’inspection microscopique; on ne trouve pas de globules de mercure dans les points tout-à-fait sombres, et l’on en aperçoit quelques-uns seulement dans les demi-teintes.

» Voici une autre expérience propre également à constater ce fait : Si en sortant de la vapeur d’iode, on expose immédiatement la plaque metallique au mercure, puis qu’on la soumette ensuite au microscope, on n’aperçoit pas de globules mercuriels à sa surface; la couche d’iodure n’ayant pas subi l’action de la lumière, est restée adhérente sur tous les points, et n’a pas laissé de prise au mercure; mais si dans cet état on soumet la plaque à la lumière dans la chambre noire, et qu’on la replace de nouveau dans l’appareil à mercure, on obtient une image très imparfaite sans doute, mais visible, et de plus on découvre dans les parties claires les globules mercuriels.

«  Ceci explique l’inconvénient très réel, signalé par M. Daguerre, de laisser la plaque d’argent trop long-temps exposée à la vapeur diode, jusqu’à ce qu’il se produise, par exemple, une teinte violacée; en effet, dans ce cas, il se forme pour ainsi dire deux couches d’iodure, l’une superficielle violacée, l’autre profonde jaune d’or; de telle sorte que lorsque la lumière a agi sur la première, elle ne peut atteindre la plus profonde, et celle-ci ne permet pas au mercure de se fixer : on peut s’assurrer de ce fait en enlevant avec le doigt cette première couche d’iodure impressionnée par la lumière ; on voit alors au-dessus d’elle une couche jaune d’or intacte.

« En résumé, d’après ces expériences, l’image produite par le procédé du Daguerréotype serait formée : les deux parties claires, par le mercure condensé en globules, et probablement amalgamé avec l’argent ; et les ombres, par le bruni seul de l’argent, par la surface métallique nue, sans aucun dépôt d’autre substance, sans production d’aucune combinaison.

» C’est en effet ce qui existe quand, après l’opération terminée, on a enlevé toutes les traces d’iodure restant par le lavage avec la solution d’hyposulfite de soude; les parties noires ou ombrées sont nues et réfléchissent la lumière à la manière des corps polis ou brunis et des glaces, tandis que les points éclairés sont recouverts d’une couche, d’un blanc grisâtre, facile à enlever, salissant les doigts, et dans laquelle le microscope fait apercevoir une foule de globules mercuriels; de là, comme on le conçoit, la nécessité de parfaitement brunir et décaper d’argent, ainsi que le recommande M. Daguerre. »

 

MÊME SUJET. - Quelques extraits d’une Note de M. Golfier-Besseyre

« ……….Lorsque la feuille d’argent est très convenablement préparée, sa surface vue au microscope est toute mamelonnée, mais très brillante; si on l’observe après qu’elle a été recouverte d’une quantité suffisante de vapeur d’iode, son éclat est terni, son aspect est soyeux, et il s’y fait un mouvement très réel et d’autant plus rapide que la lumière est plus intense.

« ……….Je pense que dans le procédé de M. Daguerre, la lumière n’agit sur l’iodure d’argent qu’en modifiant son état moléculaire; qu’elle en fait un corps isomère.

«  Le mercure en vapeur qui arrive sur l’iodure d’argent ainsi modifié par l’action de la lumière, s’y condense et y reste en globules très brillants, tandis que l’iodure d’argent sur lequel la lumière n’a point agi, cède de l’iode a la vapeur mercurielle qui passe outre à l’état d’iodure jaune de mercure, lequel se dépose sur les parois supérieures de l’instrument qui porte la plaque d’argent.

« L’iodure d’argent, modifié ou non par la lumière, fait donc fonction de réserve, soit pour recevoir et retenir le mercure, soit pour détourner la vapeur en lui fournissant de l’iode; en définitive le mercure, ne doit y rester que pour figurer les clairs de l’image.

« Il est probable que chacun des sphérules de mercure repose sur un petit disque d’iodure de ce métal, car s’il était en contact avec l’argent, il ne pourrait s’y maintenir à.cause de la forte action chimique qui existe entre ces, deux métaux .

« ……….Voulant mesurer l’influence du recuit et de l’écrouï, j’ai prépare deux plaques en argenf pur, fixées toutes deux sur la même planchette et conséquemment sur la même boite d’iode et pendant le même temps: la plaque recuite s’est chargée de la quantité nécessaire d’iode en 23 minutes; la plaque écrouïe était moins saturée après 1 heure 10 minutes.

«  Parmi les nombreux agents susceptibles de modifier lesrésultats qu’on désire dans ce procédé, je citerai au premier rang le soufre: sa présence dans la ponce que j’ai employée m’a été souvent fâcheuse; elle l’est encore dans l’emploi d’un hyposulfite en décomposition, et cependant j’ai reconnu qu’en faisant en sorte d’en maintenir des traces ( ce qui est facile au moyen de tâtonnements), on peut l’uitiliser pour donner aux dessins de jolis tons de ces peintures bises qu’on appelle aqua-tinta et sepia. »

 

MÊME SUJET. – M. Auguste Wallet adresse aussi une indication très abrégée de ses observations. Il se réserve de les développer devant les Commiasaires que l’Académie désigne sur sa demande.

(Commissaires, MM. Gay-Lussac , Robiquet , Pelouze.)

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