domingo, 29 de agosto de 2010

1839, 11 de Março - COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES

1839

11 de Março

COMPTES RENDUS  DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES

T. VIII

Nº. 10

Pags. 361, 362

physique appliquée. – En prenant la parole avec l’intention de traiter de nouveau une question relative aux images engendrées par les rayons lumineux, M. Arago espère que l’Académie voudra bien lui continuer la bienveillance qu’elle a montrée jusqu’ici pour toutes les communications du même genre qui lui ont été faites. Au surplus, l’effroyable melheur dont M. Daguerre vient d’être victime, rend plus impérieux encore le devoir que les amis de cet ingénieux artiste se sont imposé, de lui faire rendre une complète justice.

Quel est le véritable inventeur des méthodes dont les produits ont été si admirés ? La question, en tant qu’elle concerne MM. Niépce et Daguerre, a été réglée, depuis long-temps, par un acte notarié. Au besoin, on trouvera d’ailleurs les éléments nécessaires, dans la correspondance de nos deux compatriotes. Tout cela sera éclairci en temps et lieu, nettement, sans aucune équivoque possible.

Reste la discussion dont nous sommes déjà occupés, et qui s’est élevée entre les physiciens de France et d’Angleterre. A ce sujet, voici un nouveau document qui nous arrive de Kew-Green, près de Londres.

M. Baüer, savant botaniste, écrit au rédacteur du Literary Gazette, qu’il fit connaissance avec M. Niépce, à Kew, en septembre 1827. Dans le mois de Décembre de la même année, M. Niépce, sur l’invitation de M. Baüer, rédigea un Mémoire relatif aux procédés qu’il avait découverts, pour fixer les images de la chambre obscure et pour copier des gravures à l’aide des rayons solaires. Ce Mémoire, M. Baüer vient de le faire imprimer. Il porte la date du 8 Décembre 1827. Il fut présenté à la Société royale de Londres, dans ce même mois de Décembre, et resta plusieurs semaines aux mains de divers membres du comité de ce corps savant. Le Mémoire était accompagné de plusieurs échantillons (sur métal) très intéressants, produits de la découverte de M. Niépce (Several very interesting speciments, the products of his discovery). Le Mémoire ne fut pas imprimé dans les Transactions philosophiques, parce que l’auteur n’y avait pas décrit ses procédés.

M. Baüer possède encore plusieurs échantillons de nouvel art, que M. Niépce lui remit en 1827. Il offre de les montrer à qui serait curieux de les étudier. M. Baüer va certainement trop loim, quand il ajoute, lui qui n’a rien vu de M. Daguerre : «ces spécimens sont aussi parfaits que les produits de M. Daguerre décrits dans les Gazettes françaises de 1839.» (Are quite as perfect as those productions of M. Daguerre, descibed in the french new-papers of 1839.)

Au surplus, il ressort de la lettre, si intéressante et si loyale de M. Baüer, une preuve nouvelle et incontestable de la grande antériorité de nos compatriotes sur les physiciens anglais ; car d’après la propre déclaration de M. Talbot, ses premiers essais ne remontent qu’à 1835.

M. Arago a profité de la circonstance pour réclamer contre la conséquence qu’on a tirée, bien à tort suivant lui, d’une expérience dont il a été question à la Société philomatique. Un ami de M. Guérin-Varry a trouvé, assura-t-on, le moyen de fixer sur les métaux toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On s’est hâté de conclure de là, que les représentations des objets, analogues à celles de la gravure à l’aqua-tinta, qu’obtient M. Daguerre, vont ête incessamment remplacées et primées par de véritables peintures, où les couleurs des images de la chambre noire se trouveront reproduites. Pour que cette conclusion fût légitime, il faudrait qu’on eût découvert une substance qe les rayons rouges coloreraient en rouge, que les rayons jaunes coloreraient en jaune, sur laquelle les rayons bleus laisseraient une empreinte bleue, etc., etc. ; or, rien de pareil n’a été annoncé. On se tromperait si pour avoir trouvé des vernis, des enduits qui, exposés au soleil, deviendraient : celui-ci, rouge, celui-là, jaune, un troisième, vert, etc., on s’imaginait avoir fait un seul pas vers la solution du problème qu’on présentait comme résolu. Au reste, puisqu’il vient d’être question de couleurs diverses fixées sur les métaux, il ne sera pas hors de propos de rappeler les admirables iris que M. Nobili savait si bien produire et dont il avait orné, par exemple, les couvercles de plusieurs tabatières.

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