segunda-feira, 30 de agosto de 2010

1839, 12 de Fevereiro - JOURNAL des DÉBATS POLITIQUES et Littéraires

1839

12 de Fevereiro

JOURNAL DES débats politiques et littéraires

Pag. 2

Feuilleton du Journal des Débats

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ACADÉMIE DES SCIENCES.

Séance du 11 février.

-          M. ARAGO done quelques nouveaux renseignements sur la réclamation de M. Talbot, concernant la découverte de M. Daguerre. M. Talbot adresse à l'Académie le Mémoire qu’il vient de lire à ce sujet devant la Société royale de Londres. Autant que l'on peut en juger par la description assez vague que donne l'auteur de son procédé, il offrirait de notables différences avec celui de l'artiste français : M. Talbot se sert d'un papier imprégné d'une, préparation dont il n'indique pas la composition, mais dont le nitrate d'argent fait partie; il affirme que la lumière produit son effet sur cette préparation en moins d'une seconde ; mais il suffit de savoir que le savant Anglais emploie le papier pour affirmer que ces résultats ne peuvent atteindre le degré de perfection auquel est arrivé M. Daguerre. En effet, il est impossible d'imaginer sur le papier des lignes aussi délicates que celles des dessins de M. Daguerre, et d'une telle netteté que la loupe ne peut y découvrir aucune irrégularité; le grain du papier est, en effet, trop gros pour se prêter à une si grande pureté microscopique de dessin.

En outre on ne peut s’assurer, d'après la description que M. Talbot donne de son procédé et des résultats qu'il obtient, si la lumière grave les objets en noir ou en en blanc, si elle agit en un mot en colorant de noir les parties qu'elle frappe, et en laissant en blanc les parties cachées par l'ombre dos objets, ou bien si, comme dans la procédé de M. Daguerre, la lumière décolore la matière préparée de manière à laisser en ombre l'image des objets, comme on le voit dans la chambre noire. M. Talbot ne s'explique pas non plus sur le moyen qu'il emploie pour préserver ses dessins da toute action ultérieure de la part do la lumière. Le savant anglais annonce qu'il s'occupait da cet objet dès le printemps da 1834; maison sait, ainsi que le rappelle M. Arago, que l'association de MM. Daguerre et Niepse remonte à 1829, comme le démontrent des pièces authentiques et des dessins communiqués dès cette époque à plusieurs personnes.

Mais, en vérité, nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire, dans cette discussion, d'invoquer l'appui du droit incontestable qu'a notre compatriote la priorité de cette découverte, d'autres preuves que celles résultant de sa publication même et de l'exhibition de ses résultats dont tout Paris a pu être témoin, avant même qu'il s'élevât au delà du détroit aucune prétention à cet égard ; en pareille  romatière, c'est la publication qui fait foi et qui établit le propriété.

Assurément nous ne voulons pas douter que M. Talbot ne se soit dès long- temps occupé de cet objet; et nous ne l'accusons nullement d'être en cette circonstance le plagiaire de M. Daguerre ; mais enfin il y a un fait incontestable contre lequel toutes les réclamations du monde sont impuissantes : c'est que M. Daguerre a mis le premier au jour découverte dont il s'agit; elle lui appartient donc en propre, et elle appartient à la France au seul titre capable d'établir une propriété dans les sciences et dans les arts.

 Que M. Talbot ou tout autre se soit livré en même temps à des recherches analogues, soit ; nous ne le contestons pas ; ce n’est pas un plagiat sans doute, mais c’est un malheur pour celui qui vient en second, dont nous n’avons pas à nous occuper ; car si jamais on admettait un semblable principe, les inventeurs les plus légitimes ne seraient jamais sûrs de recueillir la gloire qui leur est due ; il serait toujours possible de leur ravir après coup le mérite de leur invention.

 En outre, avant de discuter cette affaire, il faudrait au moins pouvoir comparer less résultats obtenus de part et d’autre ; car il est infiniment probable que toute prétention étrangère tomberait devant un semblable examen.

Dr AL. Donné.

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