segunda-feira, 30 de março de 2009

1873, 16 de Junho - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1873
16 de Junho
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXXVI
Nº. 24
Pag. 1470, 1471, 1472
*
PHYSIQUE. - Recherches photochimiques sur l'emploi des gaz comme révélateurs, et sur l'influence des conditions physiques au point de vue de la sensibilisation; Mémoire de M. Merget. (Extrait par l'anteur.)

(Renvoi a la Commission précédemment nommée.)
Première partie. - On peut obtenir des épreuves photographiques indélébiles à l'or, au palladium, au platine et à l'iridium, en utilisant, d'une part, la propriété que possèdent certains gaz de réduire, en présence de l'eau, les sels des métaux précédents, et, d'autre part, les modifications que la lumière fait subir à quelques sels, dans leur état hygrométrique.
« Si l'on sensibilise, par exemple, une feuille de papier avec du chlorure de platine additionné de liqueur Poitevin et qu'on l'insole sous le cliché d'une gravure, on obtient, au sortir du châssis, un négatif sur les traits duquel il s'est formé un mélange déliquescent de protochlorure de fer et d'acide tartrique oxygéné qui les rend hygrométriques.
» L'humidité qu'ils condensent dispose le chlorure de platine à subir l'action des gaz réducteurs tels que les vapeurs mercurielles, l'hydrogène, etc., et il suffit, par conséquent, de faire intervenir ces gaz pour développer une épreuve positive dont on dépouille les fonds de leur teinte jaune par un simple lavage à l'eau faiblement acidulée, sans qu'il soit besoin pour l'achever ni de virage ni de fixage.
» Cette épreuve, ne retenant aucune substance ultérieurement modifiable par la lumière ou par les agents atmosphériques, est absolument inaltérable avec le temps; et on peut la dire aussi absolument indélébile, puisque les agents chimiques qui attaqueraient le platine auraient pour effet préalable de détruire la pâte du papier.
» Avec des sels de fer dont les propriétés seraient inverses de celles de la liqueur Poitevin, les résultats obtenus seraient la contre-partie des précédents et seraient, par conséquent, applicables au tirage de positifs directs.
» A l'emploi des sels des métaux précieux et des gaz réducteurs correspondants on peut ajouter celui de tous les sels impressionnables par la lumière et de tous les gaz susceptibles de donner naissance a des réactions colorées dissemblables avec les sels primitifs et avec les produits secondaires de leur décomposition photochimique.
« Ces deux modes d'emploi des gaz comme révélateurs conduisent à des solutions nouvelles de deux problèmes photographiques encore à l'étude, celui de la production d'épreuves inaltérables et indélébiles, et celui de l'introductioin, dans la pratique, de méthodes économiques de tirage, fondées sur l'utilisation des sels des métaux usuels.
« Deux séries de spécimens joints à cette Note ont été préparés, les uns avec les sels de platine, les autres avec les sels de cuivre, en employant comme révélateurs l'hydrogéne (1) ([i]), les vapeurs mercurielles, l'iode et l'acide sulfhydrique.
» Deuxième partie. - Les conditions purement physiques peuvent affecter la sensibilité photochimique, et M. Edm. Becquerel mentionne expressément les différences d'impressionnabilité du chlorure, du bromure et de l'iodure d'argent, soit en raison de leur état moléculaire, soit en raison de leur degré d'humidité.
» Les observations qu'il rapporte ne s'appliquent qu'à un petit nombre de sels insolubles; ce sont les sels impressionnables solubles qui m'ont exclusivement occupé, et, pour eux aussi, j'ai constaté que l'énergie des effets des radiations lumineuses dépend de la variation des deux conditions physiques précédentes.
« En étendant ces sels en couches minces sur une feuille de papier ordinaire, on trouve que leur décomposition photochimique est activée par la présence de l'eau; mais il ne faut pas cependant que celle-ci soit en proportion assez forte pour glacer la surface de la couche sensible, et pour enlever au papier qui la porte son grain naturel dont la conservation est essentielle au point de vue qui nous occupe.
« Lorsqu'on prend un sel de la dernière section réductible photochimiquement, soit directement, soit indirectement par l'action de corps réducteurs formés sous l'influence des radiations lumineuses, et qu'on le mélange avec des substances inertes capables de retarder sa dessiccation, en l'exposant à la lumière dans un état d'humidité tel qu'il y ait effet de glacis à la surface libre de la couche sensible, la réduction qui s'opère alors audessous de cette surface glacée donne naissance à une mince pellicule métallique, bien continue, bien homogène dans toutes ses parties, par conséquent transparente et laissant apercevoir le papier qu'elle recouvre, ce qui la fait apparaître avec des teintes d'autant plus claires que ces conditions de transparence sont plus parfaitement réalisées.
» Dans une autre expérience, si l'on attend que la dessiccation soit plus avancée, sans être cependant complète, la couche sensible présentant des états d'humidité variables d'un point à l'autre, le métal, par le fait même de ces inégalités superficielles, est réduit en particules désagrégées, disjointes, sans cohésion entre elles, quoique fortement adhérentes au papier sous-jacent, et formant, par conséquent, une sorte de dépôt moléculaire pulvérulent de teinte plus ou moins foncée.
« Avec les sels d'or en particulier, ces deux réactions successives sont tellement nettes dans leur opposition qu'on peut les faire servir au tirage de positifs directs, qui s'obtiennent par deux expositions à la lumière, sans lavage ni virage, ni fixage ultérieurs.
« L'eau peut donc influer sur la sensibilité photochimique de deux façons bien distinctes, soit en intervenant comme élément nécessaire dans l'accomplissement de certaines réactions chimiques, soit en modifiant l'état moléculaire de la surface sensible à laquelle elle donne, suivant l'occasion, du glacis ou du grain.
« Lorsqu'il s'agit d'épreuves provenant de la réduction photochimique directe ou indirecte des sels des métaux précieux, comme c'est du grain surtout que dépend la vigueur des tons, c'est lui qu'il faut s'attacher à produire, et comme il ne se maintient que fugitivement avec l'eau, je l'ai réalisé plus sûrement par le mélange du sel réductible avec des substances solubles finement cristallisables, ou pulvérulentes insolubles.
« J'ai pu, par l'emploi de ce mode de grainage, accroître notablement les effets réducteurs de la lumière sur les sels des métaux précieux, et spécialement sur les sels de platine, qu'on rend alors assez sensibles pour fournir des épreuves qui viennent complétement a la lumière, et qu'on termine par un simple lavage,
« L'azotate d'argent, très-peu sensible à la lumière quand on le prend seul, acquiert une sensibilité comparable à celle du chlorure lorsqu'on l'additionne de blanc de zinc, et la perd par la filtration. »
([i]) (1) M. Raoult a déjà constaté cette action de l'hydrogène, et reconnu même qu'il faut l'attribuer non à ce gaz, mais aux traces des diverses combinaisons gazeuses dont il est accompagné, lorsqu'il n'est pas purifié. (Note du Secrétaire perpétuel.)

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