segunda-feira, 30 de março de 2009

1873, 4 de Agosto - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1873
4 de Agosto
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. LXXVII
Nº. 5
Pag. 340, 341, 342
*
CHIMIE APPLIQUÉE. –Polychromie photographique. Mémoire de M. L.Vidal. (Extrait.)

(Commissaires: MM. Dumas, Milne Edwards, Fizeau, Edm. Becquerel .)

« Procédé. - Le procédé à l'aide duquel nous obtenons les images polychromiques est purement et simplement une extension du procédé dit au charbon; il a été décrit dans notre demande de brevet du 23 décembre dernier. La description sommaire que nous allons en donner différe de la précédente en un point essentiel: au papier stéariné, nous avons substitué tout récemment le papier végétal enduit de gomme laque. Quant aux mixtions combinées, propres aux reproductions d'après nature, c'est là une question spéciale sur laquelle nous pourrons fournir plus tard des indications.
» Les personnes qui s'occupent des procédés au charbon savent qu'il est aisé d'obtenir, sur tel support déterminé, des teintes monochromes ou des reproductions monochromes quelconques de toutes couleurs.
« La palette de la photographie au charbon est d'ailleurs fort riche, et il est possible, avec toutes les poudres colorées que n'altèrent pas les sels de chrome, d'obtenir les couleurs les plus chaudes et les plus variées. Nous le démontrons par des tableaux polychromiques où nous réunissons toutes les nuances, en nombre infini, qui résultent de la combinaison entre elles de mixtions colorées, sensibilisées au bichromate de potasse, et traitées comme le sont les épreuves au charbon les plus soignées. Ces teintes monochromes, obtenues sur des supports provisoires, peuvent, si on le veut, être fixées, soit séparément, soit à côté l'une de l'autre. On peut encore les superposer; c'est simplement une sorte de décalcomanie.
« Prenons maintenant l'opération dès le début, pour la suivre jusqu'à la fin.
» Clichés. - Les clichés polychromiques peuvent être obtenus, soit par des moyens d'optique plus ou moins précis et analogues à celui décrit par M. Ducos du Hauron, soit en réservant sur chacun des clichés monochromes toutes les parties qui doivent contribuer, par une transparence plus ou moins grande, à la formation de ce monochrome.
« La réserve se fait sur un chevalet à retoucher les clichés, à l'aide d'une matière opaque, vermillon, noir de fumée, et presque en copiant la nature, comme le ferait un peintre exécutant un tableau, avec cette différence que tout le travail consiste ici à suivre des contours nettement tracés par la photographie et à barbouiller les surfaces à réserver, grossièrement et sans qu'il faille pour cela savoir peindre ou dessiner.
« Si l'on opère d'après nature, on n'a qu'à copier de la faqon que voici:veut-on produire le monochrome rouge, par exemple, on obture en réserve tout ce qui, dans la vue reproduite, ne contient ni rouge ni combinaison de rouge avec toute autre couleur, sans s'inquiéter des demi-teintes, sans faire autre chose que réserver ou noircir tout ce qui n'est ni rouge ni indépendant du rouge. Pour le cliché du monochrome bleu, on agit de même ; cela est tellement facile que, dès le premier essai, sans être le moins du monde habile, on arrive à produire un résultat déjà bien séduisant. On peut, d'ailleurs, après l'examen d'une première image polychrome, s'assurer si les clichés ont la valeur voulue; sinon, on les retouche suivant les indications fournies par cet essai, puis on imprime, à l'infini et sans préoccupation, autant de polychromies semblables que l'on en peut désirer.
« Ces clichés doivent être essayés, cela va sans dire, quant à leur temps de pose respectif et les coefficients photométriques de chacun indiqués sur la marge.
« Impression positive. - Chacun des clichés concourant à la formation d'une polychromie est imprimé sur une mixtion de couleur voulue, puis on développe sur un support provisoire, suivant le procédé de développement connu.
« Le support provisoire est, nous l'avons dit, du papier végétal plongé dans une solution de gomme blanche en poudre dans de l'alcool à saturation, à la température ordinaire.
« L'image y adhère parfaitement. Aucune bulle ne se produit, ce papier transparent permettant de voir l'air qui existerait, avant le développement, entre sa surface intérieure et celle de la mixtion; puis, cumme il présente une texture très-serrée et que l'enduit de gomme laque ferme les moindres pores, son imperméabilité est complète.
« L'image développée est alunée, lavée, puis couverte à sa surface d'une légère couche de gélatine et abandonnée à dessiccation.
« On remarquera que l’imperméabilité de ce papier rend impossible toute extension ou constriction, de telle sorte que tous les rnonochromes sont parfaitement identiques entre eux, ceux provenant, bien entendu, de clichés identiques.
« Montage de l'épreuve. - Quand on a imprimé une ou plusieurs séries polychromiques, il s'agit de monter ces monochromes, de former, en un mot, les images polychromiques. Pour cela faire, on prend le monochrome qui doit être le premier posé sur le support définitif, papier, carton, ivoire, métal, etc.; on met le monochrome et le support dans de l'eau pure et bien filtrée, et on les sort juxtaposés, dès que les surfaces extensibles sont bien planes; on les amène à coïncider exactement, puis on enlève par une pression légére, entre du buvard, l'excès d'humidité, et on laisse sécher à l'air libre.
« Quand tout est sec, on immerge dans de l'alcool ordinaire, et, après quelques moments, l'alcool a ramolli la gomme laque du support provisoire, lequel se détache aisément, laissant le monochrome sur le support définitif. On peut mener de front un nombre illimité de monochromes et en immerger une masse dans l'alcool.
» Dés que le premier monochrome est fixé, on passe au deuxième, puis au troisième monochrome, et l'on obtient le résultat final, s'il ne faut que trois couleurs combinées. On agit de même jusqu'a la fin, s'il en faut un plus grand nombre.
« Le support provisoire étant transparent, on voil facilement, même sur un corps opaque, si les divers points des monochromes qui doivent se juxtaposer coïncident bien ensemble.
« La stéarine, d'abord indiquée, n'était pas aisément enlevée, et la moindre présence de ce corps gras entre deux pellicules en amenait le détachement, et l'image risquait de s'exfolier. Aujourd'hui, cela n'est point à redouter, et d'ailleurs le papier végétal offre l'avantage remarquable d'être a la fois transparent et inextensible, et il permet de, multiplier à l'infini, avec ou sans repères, les applications de ce procédé polychromique sur papier ou sur corps opaque. »

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