sexta-feira, 27 de março de 2009

1875, 25 de Janeiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1875
25 de Janeiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. LXXX
Nº. 4
Pag. 238, 239, 240, 241
*
CHIMIE APPLIQUÉE. - De la flamme du soufre et des diverses lumières utilisables en photographie. Note de MM. Alf. Riche et Ch.Bardy, présentée par M. Peligof.
(Commissaires: MM. Peligot, Fizeau, Edm. Becquerel.)

MM. Delachanal et Mermet ont pblié dans les Comptes rendus (1) ([i]) une Note très-intéressante, dans laquelle ils donnent la description d'une lampe à sulfure de carbone et à bioxyde d'azote, qui produit d'une manière continue une lumière très-photogénique, qu'on n'avait obtenue jusqu'à ce jour que d'une façon intermittente et pendant quelques instants. Elle consiste essentiellement en un flacon de verre renfermant du sulfure de carbone, dans lequel on dirige un courant de bioxyde d'azote, et en un tube métallique, rempli de paille de fer pour éviter les explosions, tube à l'extrémité duque1 on enflamme le mélange.
« Cette question présente un grand intérêt, parce que l'agrandissement des épreuves photographiques s'opère fréquemment au moyen des lumières artificielles, que c'est seulement à leur aide qu'on peut reproduire des scènes de nuit, des localités obscures, et qu'il est des pays, encore moins favorisés du soleil que le nôtre, où, pendant me grande partie de l'année, la lumière naturelle est insuffisante; aussi comprend-on que cette publication ait été traduite immédiatement dans plusieurs recueils anglais. Elle a été suivie de critiques dans lesquelles on prémunit les opérateurs contre les dangers d'explosion que présente cet appareil.
« Ces considérations, dont nous avions été frappés nous-mêmes, nous ont donné la pensée d'examiner ce sujet à nouveau, de chercher les moyens de parer à ces dangers, soit en modifiant la manière d'opérer, soit en supprimant l'emploi du sulfure de carbone, et de comparer entre elles les diverses flammes qui, par leur éclat ou par leur nature, impressionnent les sels d'argent.

« 1. Nous sommes partis de cette idée toute naturelle que la flamme au sulfure de carbone et au bioxyde ne doit pas sa puissance photogénique au charbon qui brûle avec une flamme blanc jaunâtre, mais au soufre, dont la lumière de combustion est d'un bleu très-pur. Pour réaliser cette idée, nous avons fondu du soufre dans un têt en terre de 5 centimètres de diamètre et, quand il a été embrasé, nous avons dirigé sur le bain un jet, aussi verticalque possible, d'oxygène contenu dans un gazomètre, au moyen d'un tube à gaz légèrement effilé : nous avons produit ainsi une flamme bleue continue qui a vivement impressionné le bromure d'argent, comme on le verra dans le tableau qui contient nos résultats comparés.
« Si l'on chauffe dans un têt du nitrate de potasse à la température à laquelle il commence à se décomposer, et qu'on y projette des fragments de soufre, la lumière est très-éclatante, mais blanche et douée d'une activité photogénique moindre que la précédente.
« II. Nous avons substitué, dans une seconde expérience, le sulfure de carbone au soufre en dardant le jet d'oxygène sur le sulfure allumé dans le tét. Ce liquide entre en caléfaction et brûle sans explosion avec une lumière bleue, analogue à la précédente.
« III. Nous avons remplacé, dans un troisième essai, l'oxygéne par le bioxyde d'azote. L'opération était disposée comme les deux premières; le gaz était dans le gazomètre où nous avions auparavant l'oxygène; le tube abducteur et le têt étaient les mèmes. La lumière obtenue a la même apparence que les précédentes, mais nous verrons plus loin que sa puissance photogénique est moindre.
« Il est clair qu'il n'y a pas d'explosion à redouter quand on opère de cette manière avec le sulfure de carbone, parce que les corps réagissants ne sont pas enfermés dans un appareil, et que le jet d'oxygène ou de bioxyde d'azote rencontre le sulfure à la surface d'un bain largement étalé à l'air.
« On comprend toute l'importance da la substitution de l'oxygène au bioxyde d'azote, soit parce que ce gaz est plus facile à préparer et plus économique, soit parce qu'il ne donne pas de vapeurs dangereuses à respirer.
« IV. Nous nous sommes proposé ensuite de comparer, autant que possible, les lumières précédentes, obtenues sans risque d'explosion, avec la lumière donnée par un courant d'oxygène ou de bioxyde d'azote sur du sulfure de carbone enfermé dans un vase.
« Le gaz, après avoir traversé un flacon rempli de pierre ponce imprégnée de sulfure de carbone, passait à travers un long tube en verre contenant de la paille de fer, puis il était allumé à l'extrémité d'un tube métallique d'un calibre plus fort que le tube des expériences précédentes par lequel on dardait l'oxygène ou le bioxyde.
« Nous avions pris, avec l'oxygène, la précaution d'entourer le flacon et le tube avec des tapis, précaution qui ne fut pas inutile, car dès qu'on approcha le feu la flamme rétrograda dans l'appareil, qui vola en éclats, et le sulfure de carbone prit feu.
« L'expérience réussit parfaitement avec le bioxyde d'azote et le sulfure de carbone, et le bromure d'argent fut vivement impressionné, mais avec une intensité moindre que dans l’expérience de combustion du soufre par l'oxygène (expérience 1). Toutefois nous ferons remarquer que cette expérience n'est pas comparable aux précédentes comme celles-ci le sont entre elles, parce que la forme des flammes est différente et que le débit du mélange gazeux a pu être entravé par la paille de fer et par la pierre ponce, effet que nous avions voulu contre-balancer en augmentant le calibre du tube de dégagement.
« Nous avons enfin comparé les flammes au soufre et au sulfure de carbone avec la lumière oxyhydrique obtenue en carburant le gaz de l'éclairage avec du pétrole léger, avec la lumière Drummond, celle du magnésium, et la lumière que donne le zinc fortement chauffé dans un jet d'oxygène.
« Pour apprécier l'activité chimique de ces lumiéres, nous avons exposé à leur action, dans des conditions identiques, les excellentes glaces sèches au bromure d'argent fabriquées par M. Stebbing, qui a bien voulu préparer pour nous une grande glace qu'il a découpée en lamelles de 2 centimètres de largeur sur 10 centimètres de longneur.

» Les expériences définitives, dont le tableau suivant résume les résultats, ont été faites toutes le même soir. Les plaques sensibles étaient à 50 centimètres de la source de lumière, et l'exposition durait soixante secondes que l'on mesurait avec un chronomètre.
« Les plaques sensibles étaient enfermées dans un châssis, sous un écran formé de dix feuilles de papier ciré superposées, de 2 centimètres de large et de longueur variable. L'une avait 10 centimètres, et, par conséquent, elle recouvrait exactement la plaque sensible; la deuxième en avait 9, la troisième 8, et ainsi de suite, de telle sorte que la dixième feuille n'avait que 1 centimètre de longueur. Ces feuilles étaient serrées entre une lame de verre d'un côté, et une lame de corne de l'autre; celle-ci portait en noir les chiffres de 1 à 10, disposés à égale distance, de façon que le chiffre 1 fût sous la partie correspondant à une seule feuille, et le chiffre 10 sous la partie correspondant aux dix feuilles superposées.
« On obtient ainsi un écran dont l'opacité est proportionnelle au nombre de feuilles superposées et se trouve indiquée par les chiffres, Si, par exemple, on n'aperçoit, après une expérience, que les chiffres 1 et 2, et que dans une autre on voie les chiffres 1 , 2, 3, 4, 5, on en conclut que la puissance photogénique de la seconde lumière est à celle de la première comme 5 est à 2.
» Toutes les plaques ont été développées ensemble; chaque essai a été exécuté en double. Le tableau suivant résume les principaux résultats :

Nature de la lumière.........................................................................Chiffres visibles

Essai nº 1: Lumière oxyhydriqiue …………….…………...........................…1
Essai nº 2:Lumière oxyhydriqiue ……………………….............................…1
Essai nº 1:Lumière Drummond………..................................................…...3
Essai nº 2:Lumière Drummond ……………………..................................…..3
Essai nº 1:Zinc brûlant dans l'oxygène …………………...…….....................«
Essai nº 2:Zinc brûlant dans l'oxygène …………............................………..4
Essai nº 1:Lampe à magnésium ……………………………......................…….5
Essai nº 2:Lampe à magnésium ………………………...............................….5
Essai nº 1:Courant de bioxyde d'azote dans un flacon contenant du sulfure de carbone …6
Essai nº 2:Courant de bioxyde d'azote dans un flacon contenant du sulfure de carbone …6
Essai nº 1:Jet de bioxyde d'azote sur un têt contenant du sulfure de carbone…………........6
Essai nº 2:Jet de bioxyde d'azote sur un têt contenant du sulfure de carbone……….....…...7
Essai nº 1:Jet d'oxygène sur on têt contenant du sulfure de carbone ...................................7
Essai nº 2:Jet d'oxygène sur on têt contenant du sulfure de carbone ...................................7
Essai nº 1:Jet d'oxygène sur un têt contenant du soufre …....................8
Essai nº 2:Jet d'oxygène sur un têt contenant du soufre …………….......8

» En conséquence, c'est la lumière obtenue par l'action de l'oxygène sur le soufre qui nous a paru douée de la plus grande activité sur le bromure d'argent, et nous n'hésitons pas à en recommander l'essai dans la pratique. Elle n'offre aucun danger d'explosion. Elle est peu dispendieuse, car elle n'exige qu'un têt en terre ou l'on allume du soufre, et un sac rempli d'oxygène, gaz que chacun peut fabriquer aisément chez soi et qui se trouve aujourd'hui dans le conlmerce.
» On augmentera à volonté la surface de combustion en rernplaçant le petit têt dont nous avons fait usage par un vase allongé dans lequel on lancera de l'oxygène par plusieurs becs pris sur un même tube de métal.
» Ce procédé présente un inconvénient commun à toutes les méthodes au sulfure de carbone: c'est l'odeur suffocante du gaz sulfureux. Cet inconvénient s'évite facilement dans un laboratoire où l’on se place sous la hotte d'une cheminée; il n'est pas a craindre dans les localités spacieuses, mais il faut compter avec lui dans un appartement ordinaire. On y remédiera en disposant au-dessus du vase un large entonnoir communiquant avec une cheminée par un tuyau dans lequel ou détermine un appel par une lampe ou un bec de gaz placé dessous un tube latéral, ou mieux en opérant la combustion dans une cage vitrée mise en communication avec une cheminée. »
([i]) (1) Tome LXXIX, page 1078.

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