quarta-feira, 18 de março de 2009

1886, 22 de Fevereiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. CII
Nº. 8
Pag. 408, 409, 410
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Astronomie Physique. – Études phosphorographiques pour la reproduction photographique du ciel. Note de M. Ch.-V. Zenger.

« Les merveilleuses photographies du ciel, obtenues récemment par MM. Henry, me déterminent à communiquer à l’Académie un procédé encore trop récent pour être parfait, mais qui me paraît pouvoir faciliter la construction des cartes célestes.
« J’ai déjà fait une application des beaux travaux de MM. Becquerel père et fils, sur l’absorption sélective des corps colorés, en faisant usage de plaques d’émulsions colorées à la chlorophylle, pour obtenir des images de la couronne solaire et des protubérances, directement et sans l’emploi d’un spectroscope. Mais j’ai pensé à appliquer la phosphorescence des sulfures des terres alcalines, au lieu de la fluorescence, dans la Photographie, pour réduire le temps de pose au minimum et pour reproduire même des images invisibles en raison de leur faible intensité ou en raison de la couleur de l'objet céleste, de manière à photographier le visible et l'invisible.
« Il est aujourd'hui démontré, par les expériences de MM. Henry, qu'on peut fixer, sur les plaques sensibles, par une pose suffisamment prolongée, les images célestes, visibles ou invisibles à l'œil. En me servant des données fournies par les expériences de MM. Becquerel sur la durée de la phosphorescence de corps divers, je me suis arrêté au phosphore bien connu de Balmain, pour effectuer, l'an dernier, les premières expériences destinées
à obtenir indirectement, et avec une pose très courte, les images de corps célestes.
« Ce qui rend le procédé de MM. Henry accessible à un petit nombre de personnes, c'est l'emploi de deux grands objectifs très coûteux et montés en équatorial; la nécessité d'un temps de pose de une heure à trois heures n'est peut-être due qu'à l'imperfection de l'horlogerie, qui exige que l'on corrige la vitesse, pour ainsi dire, à la main. J'ai trouvé le moyen de reproduire, avec un objectif ne dépassant pas 0m,12 à 0m,24 d'ouverture et 0m,84 a 1m,68 de distance focale, tout objet visible ou invisible à l'œil ou aux télescopes les plus puissants, par une méthode indirecte, fondée sur la phosphorescence des sulfures alcalino-terreux.
« Je place une plaque photographique, bien nettoyée sur un support exactement horizontal: je la recouvre d'une couche de phosphore Balmain liquide, et je la place sous une cloche en verre jusqu'à la dessiccation complète. On obtient ainsi une couche réfléchissant la lumière comme la plaque de verre qui lui sert de support; on détache quelques millimètres du bord de la plaque au diamant, parce que les bords sont un peu convexes après le dessèchement de la couche phosphorescente. Je mets la plaque à l'abri de la poussière dans une boîte de fer-blanc, noircie à l'intérieur et munie d'un couvercle de verre rubis, pour la tenir à l'abri des radiations actiniques. La pose se fait comme pour une plaque d'émulsion au bromure d'argent, mais elle peut être réduite à un petit nombre de secondes, pour les étoiles de la troisiéme à la neuvième grandeur; elle ne dépasse pas trente secondes a une minute, pour les plus petites étoiles, jusqu'à celles qui sont invisibles aux télescopes les plus puissants. L'impression, invisible à l'œil, se transporte aisément sur papier ou sur une plaque de sensibilité moyenne au gélatinobromure d'argent, dans les châssis ordinaires des photographes. Ce transport doit être effectué immédiatement après la pose dans la chambre noire, et à l'abri de la poussière: c'est par une exposition prolongée pendant des heures et même des jours entiers, qu'on parvient à reproduire, après une première pose si courte, tout objet visible ou invisible aux télescopes.
« En renversant ainsi le procédé photographique, et prolongeant le temps de reproduction, au lieu du temps de pose, on peut se dispenser de l'emploi d'instruments dispendieux. La réduction du temps de pose au rninimum offrirait surtout l'avantage de fournir des Cartes, obtenues en un petit nombre de jours, au lieu de plusieurs années, et de fixer les moments de définition supérieure pour la construction des Cartes célestes.
« D'ailleurs, avec une pose extrême de trente secondes à une minute, on pourrait obtenir des images des étoiles assez allongées pour déterminer, sous le microscope, la direction du mouvement diurne, et pour orienter ainsi, sans mouvement d'horlogerie, les plaques photographiques; avec deux poses, on pourrait encore mieux distinguer les images stellaires de taches accidentelles, sur la plaque phosphorescente qui sert au transport sur la plaque photographique.
« Telles sont les considérations qui me déterminent à demander que cette méthode indirecte soit mise à l'épreuve, avant d'arrêter le type des instruments photographiques qui pouiraient être mis, pour ainsi dire, en service journalier. »

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