domingo, 26 de abril de 2009

1861, 21 de Janeiro

1861, 21 de Janeiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. LII
Nº. 3
Pag. 94, 95, 96, 97
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CHIMIE APPLIQUÉE - Action de la lumière sur un mélange de perchlorure de fer et d’acide tartrique : applications à l’impression photographique; Note de M. Poitevin.

(Commissaires, MM. Dumas, Regnault.)

« Depuis longtemps on a observé que les sels de sesquioxyde de fer sont ramenés à l’état de sels de protoxyde par la lumière et en présence de certains composés organiques, tels que l’alcool, l’éther, etc. Ayant eu pour but d’appliquer cetté propriété à l’impiession photographique, j’ai recherché des substances réductrices non volatiles. Les sels de sesquioxyde d’urane, réduits eux-mêmes par la lumière en présence des corps organiques (le papier par exemple), réagissent sur les sels de fer au maximum, par le sel
de protoxyde d’üranequi se forme d’abord; l’acétate d’ammoniaque, l’alloxanthine, la glycérine, et surtout l’acide tartrique, m’ont également fourni des réactions tres-nettes et utilisables en photographie. Bien que cette réduction soit commune à tous les sels de fer au maximum, et même au peroxyde de fer, que j’ai également expérimenté, je me suis arrêté à l’emploi d’un mélange de perchlorure de fer et d’acide tartriqne, Je ne parlerai donc ici que de ces deux corps.
« La formation partielle du gallate de sesquioxyde de fer sur le papier ou sur d’autres surfaces, pour y produire des images photographiques, est basée sur la réduction du perchlorure de fer en protochlorure, qui se forme seulement aux endroits soumis à l’action de la lumiére.
« L’application des poudres de charbon ou d’autres couleurs et corps vitrifiables repose sur une autre propriété, que je crois avoir observée le premier: c’est que le perchlorure de fer et l’acide tartrique, dissous dans de certaines proportions et appliqués sur une surface quelconque, desséchés, soit artificiellement, soit spontanément dans l’obscurité, donnent une couche unie d’un composé non cristallin et non hygroscopique, et qui reste tel tant qu’il est conservé à l’abri de la lumiére, mais qui devient déliquescent au soleil ou à la lumiére diffuse. J’ai constaté dans les parties influencées par la lumière la présence du protochlorure de fer, qui est déliquescent, et celle d’un corps à réaction acide et très-avide d’eau, qui a dû se former par la réaction du chlore sur l’acide tartrique; c’est surtout ce dernier produit qui joue le plus grand rôle dans l’application des poudres séches sur les surfaces photogéniques que j’emploie, car il ne s’en forme pas assez pour happer les poudres, lorsque je diminue la dose d’acide tartrique. Voici mesmoyens d’opérer :
»1º Pour l’impression au gallate de fer (encre ordinaire), je fais une dissolution contenant 10 grammes de perchlorure de fer pour 100grammes d’eau; j’y ajoute 3 grammes d’acide tartrique, je la filtre et la conserve á l’abri de la lumiére. Pour préparer le papier, je verse ce mélange dans une cuvette, et j’applique successivement à sa surface chaque feuille, en observant qu’il ne reste pas de bulles d’air interposées; je la retire aussitôt et la suspends pour la laisser sécher dans l’obscurité, ou bien, après égouttage, je la sèche au feu. Le papier ainsi préparé peut se conserver longtemps; il est d’une couleur jaune foncé. Pour l’impressionner, on le met dans la presse sous un cliché photographique direct ou sous le dessin à reproduire, on le laisse exposé à la lumiére traversant les blancs de l’écran, jusqu’à ce que la couleur jaune ait disparu, et qu’une image en jaune foncé se détache sur le fond blanc du papier. Pour transformer ce dessin en noir d’encre, je plonge rapidement la feuille impressionnée dans de l’eau distillée, puis dans une dissolution saturée d’acide gallique, ou dans uue infusion de noix de galle, ou bien d’un mélange d’acides gallique et pyrogallique, selon le ton noir que je désire obtenir. Dans l’un ou l’autre cas, l’acide organique forme de l’encre, seulement sur les parties où le perchlorure de fer n’a pas été décomposé, et il est sans action sur le protochlorure qui recouvre les autres où la lumière a agi. On a donc ainsi une impression directe. Pour fixer cette image, il suffit de la laver à l’eau distillée ou à l’eau de pluie.
» 2º Impression au charbon et aux couleurs en poudre, vitraux photographiques, peinture sur porcelaine et sur émail, etc.
« En pratiquant le mode d’impression précédent, j’ai remarqué que le papier impressionné était devenu trés-perméable à l’eau. dans les parties insolées. J’ai utilisé cette propriété pour y former des images avec des poudres quelconques; il m’a suffi pour cela de mouiller avec de l’eau gommée le revers de la feuille: cette eau traverse le papier et retient les couleurs en poudre que l’on applique avec un pinceau. Plus tard, en remplacant le papier par des surfaces de verre dépoli, en les recouvrant du mélange précité et les séchant, je remarquai qu’après leur exposition. à la lumière à travers un négatif, les parties influencées se recouvraient spontanément d’humidité, et que la préparation, de sèche était devenue déliquescente dans ces parties seulement; ce fait m’a conduit au nouveau mode d’impression que je vais décrire.
» Je fais deux dissolutions, l’une contenant 16 grammes de perchlorure de fer pour 100 grammes d’eau, l’autre 8 grammes d’acide tartrique pour 100 grammes d’eau; des volumes égaux de ces deux liquides sont melangés au fur et à mesure de l’emploi. Sur des surfaces de verre dépoli et douci, et parfaitement nettoyées, ou bien sur des surfaces de glace polie, mais préablement recouvertes de collodion ou autre subjectile, je verse le mélange précité, je l’étends et fais égoutter l’excès: je laisse ensuite sécher spontanément dans l’obscurité ces plaques de verre posées, soit sur champ, soit horizontalement, ou les fais sécher au feu, selon l’épaisseur de la couche de préparation que je désire obtenir. La plaque, séchée, peut être consérvée trés-longtemps avant de l’employer. L’impression se fait à travers 'un négatif du dessin; elle peut être de cinq à dix minutes au soleil: ce temps varie d’ailleurs selon la saisgn et l’intensité du négatif. Au sortir de la presse, le dessin est peu visible sur la plaque, mais il le devient bientôt par la buée d’humidité qui se forme seulement sur les partieé impressionnées. Cette couche humide me permet de faire adhérer des poudres quelconques partout où elle existe, et le dessin apparaît graduellement sous un pinceau chargé des couleurs sèches. L’épreuve peut être conservée ainsi: elle est inaltérable, mais il vaut mieux enlever à l’alcool acidulé, puis à l’eau, les parties de la préparation non modifiées par la lumière (elles sont peu solubles dans l’eau pure); sécher ensuite la plaque et vernir le dessin. On obtient ainsi un transparent. Si l’on vent obtenir une peinture sur verre, on emploie pour le poudrage des oxydes minéraux ou des émaux en poudre, et l’on soumet les plaques de verre dans un moufle à une température suffisante pour liquéfier le fondant ou l’émail; on opère de même sur des surfaces de porcelaine ou émaillées.
« Lorsqu’il ne s’agit que d’obtenir une épreuve sur papier, j’emploie des poudres de charbon ou autres couleurs insolubles dans l’eau, je verse sur la surface portant le dessin une couche de collodion normal, je lave à l’eau acidulée pour enlever l’excès de préparation et détruire l’adhérence du collodion à la plaque, et j’enlève cette couche au moyen de papier gélatiné; il ne reste aucune trace du dessin sur la surface du verre. Je gomme ou vernis l’image pour la solidifier, et je colle l’éprenve sur carton.
« J’ai également observé que cette préparation au perchlorure de fer et à l’acide tartrique avait la propriété de retenir les corps gras seulement sur les parties qui ne recoivent pas l’action de la lumière, et j’en ai fait un nouveau moyen d’impression photographique à l’encre grasse et de gravure chimique. »

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