quarta-feira, 8 de abril de 2009

1863, Julho - LE MAGASIN PITTORESQUE

1863
Julho
LE MAGASIN PITTORESQUE
XXXI Année,
Nº. 30
Pag, 234, 235, 236
*
LA PHOTOGRAPHIE
Suite. - Voy. p. 43, 78, 135, 191, 230

ALBUMINE NÉGATIVE
Suite

Préparation de l'albumine. - C'est la préparation au moyen des œufs frais qui est employée en photographie: on met les blancs d' œufs, privés de jaune, dans un vase de terre vernie ou de porcelaine; on les bat au balai d'osier jusqu'à cc qu'on obtienne une mousse épaisse et consistante, ce qu'on appelle des œufs en neige. Il faut descendre le vase dans la cave, le couvrir d'un linge humide et le laisser reposer douze heures.
Pendant ce repos, on fait la solution suivante :

Eau distillée 50gr
Iodure d’ammonium 20
Iode pur 1

On la mêle à un litre d'albumine lorsqu'elle est claire et déposée sous la mousse; on ajoute 10 grammes de miel blanc, on mélange les deux liqueurs en agitant doucement, et on laisse reposer vingt-quatre heures. On filtre alors sur un tampon de coton, et l'on en remplit complétement de petits flacons isolés. Celte albumine se conserve bonne tant qu'elle reste transparente dans les flacons.
Albuminage. - Quand on projette doucement l'haleine à la surface de la glace, il s'y dépose une couche d'humidité suffisante pour permettre l'extension de l'albumine, qu'on verse comme da collodion (fig. 14 et 15); on chasse brusquement l'excés dans un flacon surmonté d'un entonnoir garni de coton, on égoutte, et l'on place verticalement la glace sur un de ses angles, le long d'un mur, sur on coussin de papier buvard.
La couche d'albumine ayant séché naturellement, ce qui demande vingt-quatre heures, il faut la coaguler en la chauffant au-dessus d'un réchaud rempli de charbons allumés. Il est important que la chaleur de la glace ne dé- passe pas celle que la main peut supporter sans doulleur, c'est-à-dire +60º environ.
Cette déssiccation amenant un fendillement général dans la couche d'albumine, on lui restitue son homogénéité en projetant l'haleine it sa surface avant de renfermer les glaces refroidies dans la boite qui doit les préserver de la poussière et de l’humidité.
Bain d'argent sensibilisateur. –

Eau distillée ………………………...100gr
Azotate d’argent cristallisé …………10
Acide acétique cristallisable ………..8

Plongez-y la glace lorsque la couche d'albumine est parfaitement sèche; retirez au bout de vingt-cinq à trente secondes, lavez abondamment et remettez à sécher verticalement sur du papier buvard neuf: toutes ces opérations se font dans le cabinet obscur.
Les glaces ainsi sensibilisées se conservent presque indéfiniment à l'abri de la lumière et de l'humidité.
Temps de pose. - L'albumine ne servant que pour la reproduction des paysages et des objets immobiles, on pourra fortement diaphragmer l'objectif afin d'obtenir toute la netteté possible, et ne pas craindre d'augmenter ainsi le temps de pose; il est en moyenne de cinq à quinze minutes pour un paysage.
Développement de l'image. - Plongez la g1ace dans une cuvette en porcelaine remplie d'eau distillée tiède contenant en dissolution 0gr,25 d'acide gallique par litre, en ayant soin de maintenir la température de la cuvette à l'aide d'un réchaud de feu peu actif ou d'un bain-marie. Au bout de quelques heures l'épreuve aura apparu. II est bon de sortir de temps à autre la glace du bain et de la laisser exposée à l'air une ou deux minutes, ce qui favorise la production de l'image. Lorsque celle-ci est bien dessinée dans toutes ses parties, on ajoute au bain quelques gouttes de solution neutre à 4 pour 100 de nitrate d'argent fondu, on replonge la glace et on laisse l’image en repos se développer, en veillant pour l'arrêter, lorsqu'il en est besoin, par un lavage à l'eau pure.
Fixage. - On couvre la couche lavée d'une solution d'hyposulfite à 30 pour 100 que l'on renouvelle trois ou quatre fois; en dix à quinze minutes, la glace étant débarrassée de ses sels sensibles, l'épreuve devient transparente. On lave abondamment et on laisse sécher la glace, posée verticalement sur du papier buvard.
Accidents. -L'accident le plus ordinaire est le dépôt
de réductions moirées métalliques à la surface de l'albumine lors du développement. Lorsqu'elles sont légères et qu'elles viennent de se former, on peut les enlever en frottant légèrement avec un petit tampon de coton mouillé; si elles résistent à cette action mécanique, il faut essayer de les dissoudre en versant à la surface de la glace une partie de développement au sulfate de fer (voy. Collodion), mélangée au moment même avec une partie du bain d'hyposulfite d'or et de soude employé pour le virage des positifs (voy. Virage). Nous ne parlons pas des traces de poussière que l'on s'attachera toujours à éviter par un nettoyage soigneux du cabinet obscur, et qui formeraient sur 1'épreuve des taches ou des points noirs.
Le procédé par l'albumine est surtout utile pour la production des épreuves positives transparentes pour le stéréoscope, et des négatifs qui servent à imprimer les épreuves destinées à cet instrument.

PAPIER NÉGATIF.

Choix du papier. - L'idée de se servir de papier comme surface sensible, due aux Anglais, a coïncidé avec l'invention française du daguerréotype. Le procédé qui en a découlé n'est devenu réellement pratique que du jour où l'emploi de la cire a permis l'usage des feuilles sensibles impressionnées à sec.
Il est très-dificile de trouver un papier négatif exempt de taches, de trous et d'inégalités dans son épaisseur; il faut d'ailleurs qu'il soit-i la fois mince et résistant.
On marquera l'envers de chaque feuille, qu'il est facile de reconnaître en regardant la feuille sous un jour frisant: côté où paraît la trace de la toile métallique sur laquelle le papier a été fait, est l'envers.
Cirage de la feuille. - Il faut se procurer de la cire vierge très-pure; plarcer la feuille négative sur un matelas de papier buvard neuf; faire chauffer un fer à repasser ordinaire dont la surface soit très-propre, l'enduire de cire, et en le passant sur la feuille l'imbiber très-également. On place alors cette feuille entre deuxpapiers buvards, et à l’aide du fer chaud on fait dégorger l'excédant de cire qui quitte la feuille négative pour imbiber le papier buvard.
Ioduration. - Dans un litre d'alcool faites bouillir 15gr de cire coupée en petits morceaux, laissez refroidir et filtrez. La cire décomposée laissera dissoudre une portion soluble appelée céroléine. Les portions insolobles (cerine et myricine) resteront sur le filtre et serviront à cirer le papier.

Prenez :
Alcool céroléiné, ci-dessus ……100gr
Iodure de potassium …………...2,50
Bromure de potassium ………...0,25

Mettez cette liqueur dans une cuvette plate de porcelaine et couvrez-la d'un verre plan; immergez-y sans bulles d'air les feuilles cirées dix minutes, ce qui se fait très-facilement en les plongeant obliquement, et prenez garde de ne pas produire dans la feuille des cassures qui se traduiraient sur l’épreuve par des raies ou des étoiles noires.
La feuille, étant retirée du bain alcoolique, est transparente; mais on la suspend, et au moment de l'évaporation, qui est rapide, la saponification de la cire devient visible, et l'ioduration se manifeste par un ton blanc laiteux, translucide et d'un grain toujours très-fin. Ce papier se conserve plusieurs mois sans altération.
Sensibilisation. - Composez le bain suivant:

Eau distillée ………………………………100gr
Azotate d'argent cristallisé ……………….6
Acide acétique cristallisable ……………...9

Plongez les feuilles une à une dans ce bain, qui doit être assez abondant pour les recouvrir parfaitement; évitez les bulles d'air entre les feuilles et à leur surface, et laissez-les au moins vingt minutes dans le liquide. Evitez de toucher les angles des feuilles avec des doigts chargés de matiéres étrangères; les taches sont toujours à craindre, et la plus minutieuse propreté est de rigueur. Ayez, à côté de la cuvette au bain d'argent, deux autres cuvettes remplies d'eau distillée en quantité au moins égale à celle du bain. Sortez chaque feuille l'une après l'autre, laissez-les égoutter un moment au-dessus du bain, et mettez-les dans la première cuvette d'eau distillée: il faut qu'elles restent dans cette cuvette environ dix minutes; vous les transporterez ensuite dans la seconde et les y laisserez au moins autant de temps, puis vous les sortirez enfin les unes après les autres, et, les plaçant successivement entre du papier buvard neuf, vous épongerez l'eau qui couvre leur surface. Vous les mettrez enfin dans un troisième papier buvard neuf, où elles achèveront de sécher doucement.
Il est entendu que toutes ces opérations se font à l'abri de la lumière, ou dans un endroit éclairé par des rayons jaunes.
Les feuilles ainsi sensibilisées se conservent deux ou trois jours dans un cahier de papier buvard renfermé dans un étui ou un portefeuille noir.
Le châssis négatif qui sert à exposer ces feuilles se compose de deux glaces juxtaposées, entre lesquelles on place la feuille de papier sensible qui reçoit l'impression lumineuse à travers la glace antérieure. Il est donc impor- tant que celle-ci soit choisie très-pure, très-blanche et le plus mince possible.
Temps de pose. -L'espace de temps nécessaire pour impressionner une feuille dépend: de la puissance particulière de l'objectif, de l'ouverture du diaphragme qu'on a choisi, de la quantité et de la qualité de la lumière ambiante, de la nouveauté de l'impressionnement de la feuille, et de la couleur des objets à reproduire. Faire l'énumération de ces causes diverses, c'est dire qu'aucune régle fixe ne peut être indiquée. Il faut opérer, tâtonner, se tromper quelquefois avant de réussir.
Développement de l'image. - Plus tôt on fait apparaître l'image aprés l'impressionnement de la feuille, plus on a de chances d'éviter les insuccès. En général, c'est une opération qu'il faut faire le soir, aprés une journée bien remplie de courses photographiques; car le temps de pose est rela- tivement long quand on se sert du papier ciré, principalement employé pour le paysage et les objets inanimés. Au moment où l'on a sorti les feuilles sensibilisées des deux eaux de lavage, on a dû ramasser ces deux eaux ensemble dans un grand flacon. Ces eaux, qui contiennent une quantité de nitrate d'argent proportionnelle à la surface de la feuille qu'elles ont lavée, serviront dans l'opération qui doit faire apparaître l'image.
Prenez une cuvette de porcelaine parfaitement nettoyée, faites-y filtrer une portion d'eau de lavage suffisante pour former une couche d'un centimètre d'épaisseur. Mettez dans l'entonnoir, en même temps que la première portion d'eau, une quantité approximative d'acide gallique qui représente environ 1 gramme pour 100 d'eau. Nous nous abstenons à dessein de donner un poids exact: moins on mettra d'acide gallique, pourvu que l'image apparaisse et se développe, plus on sera sûr d'éviter les taches et les réductions.
Il faut plonger dans ce bain la feuille à développer rapidement et sans bulles d'air, prendre garde qu'elle n'émerge, et remuer la cuvette de temps en temps, en évitant de toucher la feuille trop souvent par les angles. L'épreuve apparaît ordinairement noire sur un fond jaune; elle se compléte peu à peu, d'une maniére lente mais continue. Si le développement se ralentit, on ajoute quelques gouttes de solution faible de nitrate d'argent à 4 pour 100. Si l'opération marche bien, le bain doit conserver sa limpidité en se teignant légèrement en jaune. Si l'on voit des moirures d'argent métallique se développer à sa surface , il faut faire sortir l'épreuve avec précaution, parce que si ces moirures d'argent métallique s'attachaient à sa surface, elles y adhéreraient et l'épreuve serait perdue; puis on la plonge dans une cuvette contenant un bain semblable, mais plus faible. Le développement de l'image continue dans ce second bain. On peut, pour sortir la feuille du bain sans enlever de moirures, appliquer d'abord à la surface du bain une feuille de papier buvard et la relever vivement avec l'argent qui s'y est attaché.
Fixage. -Priéparez dans une cuvette placée le plus loin possible de celle où doit se faire le développement de l'image la solution suivante:

Eau ordinaire filtrée ……………400gr
Hyposulfite de soude ………….....25

Lorsqu'en regardant en transparence la feuille négative l'image paraît complète, et plutôt trop chargée de détails,sortez-la du bain où elle s'est développée et plongez-la quelques minutes dans une grande bassine pleine d'eau ordinaire. Elle peut sans inconvénient y rester une minute. Vous la mettez alors dans le bain d'hyposulfite, et vous voyez peu à peu les sels d'argent sensibles que décèle leur couleur jaune se dissoudre par places, et l'image rester intacte et vigoureuse sur une feuille parfaitement transparente. Lavez à plusieurs eaux, égouttez, et laissez sécher dans un cahier de papier buvard neuf. Rappelons encore que toutes ces opérations ont dû se faire à l'abri de la lumiére.
Recirage de la feuille. - La feuille négative qui porte l'image étant sèche, approchez-la avec précaution d'un feu clair de charbon, afin de refondre et de révivifier la cire qu'elle contient. Cette opération terminée, le négatif est prêt à donner des épreuses positives.
Accidents. - Il serait trés-difficile de faire un recueil exact de tous les accidents qui peuvent arriver en suivant une méthode qui paraît si simple; presque tous viennent du défaut de propreté ou d'une mauvaise appréciation du temps nécessaire à la pose. Si l'épreuve vient trop vite et sans opposition des ombres aux lumières, le temps de pose a été trop prolongé: il sera très-difficile, sinon impossible, même en augmentant la dose d'argent du bain révélateur, d'empêcher l'épreuve d'être grise. Si le développement se fait très-lentement, ce sera le signe que le temps de pose n'a pas été assez long; il faudra alors laisser la feuille longtemps sous l'action de l'acide gallique, et il en résultera que sa surface se couvrira de réductions, et que le précipité qui forme l'image sera grenu et sans finesse.
La suite à une autre livraison.

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