segunda-feira, 6 de abril de 2009

1865, 18 de Dezembro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1865
18 de Dezembro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T.LXI
Nº. 25
Pag. 1111, 1112, 1113*

PHYSIQUE. - Action simutanée de la lumière et des sels oxygénés sur le sous-chlorure d'argent violet; application à l'obtention par la photographie des couleurs naturelles sur papier. Note de M. L.-A. Poitevin, présentée par M. Edm. Becquerel.
(Commissaires: MM. Regnault, Fizeau, Edm. Becquerel.)

« On sait quels sont les travaux de M. Edm. Becquerel sur la production des couleurs par l'action chimique de la lumière, et qui datent de, 1848; et comment il a obtenu, à la surface de plaques d'argent, le sous-chlorure violet, qui jouit de la propriété de s'impressionner entre les mêmes limites de réfrangibilité que la rétine (1) ([i]) .
« Les magnifiques images du spectre qu'il a obtenues, ainsi que des images, reproduites avec leurs couleurs naturelles, au foyer de la chambre noire, n'ont pas été surpassées depuis, et l'on n'a rien apporté à la manière d'opérer de M. Edm. Becquerel, ni rien changé à la préparation de la couche sensible, soit par le trempage, soit par la pile, qui ait modifié natablement ces effets de coloration.
» Eu étudiant cette même question, mais au point de vue de son application à la photographie en couleur sur papier, j'ai cherché si l'action de la lumière ne serait pas facilitée et rendue plus complète, sur le sous-chlorure d'argent violet, en mettant celui-ci en présence de diverses substances, modifiablesm elles-mêmes par la lumière. Les corps réducteurs, c'est-à-dire ceux qui absorbent et se combinent chimiquement avec la chlore, n'ont rien produit; il n'en a pas été de même avec les corps qui fournissent soit de l'oxygéne, soit du chlore, etc., pourvu toutefois qu'ils n'agissent pas spontanément sur le sous-chlorure d'argent violet, Les bichromates alcalins, l'acide chromique libre, ainsi que l'azotate d'urane, m'ont donné de bons résultats; l'azotate d'argent agirait de méme, mais en se décomposant il devient noir et nuit à l'apparition de l'image.
« Après d'assez longs essais, je suis parvenu à produire une réaction que je suppose capable de certaines applications et digne d'intéresser l'Académie. En effet, le sous-chlorure violet, qui, sur papier, ne se colore que très-lentement et très-incomplétement aux rayons du soleil, à travers un écran ou dessin transparent et coloré, est au contraire modifié, même à la lumière diffuse, lorsqu'on l'a préalablement recouvert d'une dissolution de bichromate alcalin, etc.; de sorte qu'il devient blanc dans la lumière blanche, et prend des couleurs analogues à celles des divers rayons qui agissent sur lui.
» Désirant signaler le fait que je crois nouveau, c'est-à-dire l'action simultanée des sels oxygénés et de la lumière sur le sous-chlorure violet, et son application à la reproduction des couleurs par la photographie, je décrirai seulement ici le procédé qui m'a fourni les épreuves colorées naturellernent que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie.
« Du papier photographique étant préalablement recouvert d'une couche de sous chlorure d'argent violet obtenu par la réduction à la 1umière du chlorure blanc en présence d'un sel réductetir, j'applique à sa surface un liquide formé par le mélange de 1 volume de dissolution saturée de bichromate de potasse, 1volume de dissolution saturée de sulfate de cuivre et 1 volume de dissolution à 5 pour 100 de chlorure de potassium; je laisse sécher ce papier et je le conserve à l'abri de la lumière: il reste bon pour l'emploi pendant plusieurs jours. Ici le bichromate de potasse est l'agent principal; il pourrait être remplacé, mais sans avantage, par de l'acide chromique, etc., etc.; le sulfate de cuivre facilite la réaction, et le chlorure de potassium conserve les blancs qui se sont formés.
« A travers des peintures sur verre, l'exposition à la lumière directe n'est que de cinq à dix minutes; elle est proportionnelle au plus ou moins de transparence des clichés; d'ailleurs on peut suivre la venue de l'image en couleur.
» Ce papier n'est pas encore assez sensible pour l'employer utilement dans la chambre noire, mais tel qu'il est on peut obtenir des images en couleur dans l'appareil d'agrandissement ou mégascope solaire.
« Pour conserver ces images dans un album, il suffit de les laver à l'eau acidulée par de l'acide chromique, de les traiter ensuite par de l'eau contenant du bichlorure de mercure, de les laver à l'eau chargée de nitrate de plomb, et enfin à l'eau. Dans cet état elles ne s'altèrent pas à l'abri de la lumière, mais elles brunissent à la lumière directe du soleil.
« Je reviendrai plus tard sur ce sujet, ainsi que sur la préparation spéciale du papier an sous-chlorure d'argent que j'emploie. »

Remarques de M. Edmond Becquerel pour faire suite à la Note de M. Poitevin.

« Lorsque l'on cherche à produire sur papier le sous-chlorure d'argcnt photo-chromatiquement impressionnable de la même maniére qu'on l'obtient sur plaque, on n'a, sous l'action de la lumière, que des impressions colorées beaucoup moins vives que celles qui se produisent á la surface de plaques d'argent recouvertes de sous-chlorure obtenu par action é1ectrochimique d'après les procédés que j'ai fait connaître.
« La réaction citée par M. Poitevin dans la Note précédente, et qui consiste à faire agir la lumière sur le chlorure d'argent violet déposé sur papier en présence d'un sel oxygéné, est fort importante en ce qu'elle permet d'obtenir sur papier des irnages co1orées qui se rapprochent de celles obtenues sur les plaques, quoiqu'elles soient moins vives que ces dernières, et que les teintes bleues et violettes soient moins prononcées. II ne m'a pas paru qu'il y eût action entre une couche formée du mélange cité plus haut (bichromate de potasse, chlorure de potassium et sulfate de cuivre) et le sous-chlorure qui recouvre les plaques après dessiccation de la couche, comme je m'en suis assuré par expérience; il est donc possible que l'action du bichromate ait lieu sur la couche impressionnable complexe déposée sur le papier, et non sur le sous-chlorure isolé.
« D'un autre côté, les impressions ne m'ont pas paru se faire plus rapidement sur papier que sur plaques et être plus stables à la lumière, et il est probable qu'il y a peu de différence sur ce point; mais comme les imngcs colorées sont obtenues sur papier avec beaucoup de facilité, les recherches très-intéressantes de M. Poitevin permettront d'étendre l'étude des phénomènes si curieux de la reproduction des couleurs par l'action chimique et la lumière, et sous tous les rapports méritent de fixer l'attention des savants et des artistes. »
([i]) (1) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XXII, p. 451; t. XXV, p. 447, et t. XLII, p. 81.

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