quarta-feira, 27 de maio de 2009

1858, 8 de Março

1858, 8 de Março
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. XLVI
Nº. 10
Pag. 489, 490, 491
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MÉMOIRES Présentés.

PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Suite du deuxième Mémoire sur une nouvelle action de la lumière; par M. Niepce de Saint Victor

(Réservé, sur la demande de M. Chevreul, pour le futur concours du prix Trémont.)

« L’intensité d’activité persistante est plus ou moins forte selon la nature de la substance, la durée plus ou moins longue de l’exposition, les circonstances atmosphériques dans lesquelles l’exposition a lieu, etc. Elle a ses limites,. c’est-à-dire qu’il est pour chaque substance à un maximum d’activité, et quand elle l’a atteint, l’insolation prolongée n’y ajoute plus rien.
« Un corps devenu actif par insolation conserve pendant plusieurs jours, dans l’obscurité et à l’air libre, la faculté d’agir sur les sels d’or et d’argent; il finira par perdre cette propriété, mais on peut la lui rendre par une insolation nouvelle, pourvu toutefois que la substance n’ait pas été altérée ou modifiée dans sa composition chimique, comme le sont, par exemple, les iodures et les bromures.
« Le papier imprégné d’azotate d’urane présente une propriété remarquable: il se colore sous l’influence de la lumière et devient insoluble; se décolore ensuite dans l’obscurité et redevient soluble au bout de quelques jours pour se colorer de nouveau à la lumière; il réduit les sels d’or et d’argent tant qu’il est coloré et insoluble.
« L’activité persistante communiquée à un corps par la lumière ne s’exerce pas seulement sur les sels d’or et d’argent, mais sur plusieurs des substances organiques ou inorganiques que la lumière affecte ou modifie par son action directe.
« Ainsi un corps rendu actif par l’insolation transmettra cette activité par contact et dans l’obscurité à un autre corps, l’acide tartrique par exemple.
« Le bichromate de potasse devient, sous cette même influence, insoluble dans l’eau comme il le deviendrait par son exposition au soleil; mais le vernis héliographique à base de bitume de Judée et la résine de gaïac résistent à l’activité persistante du papier imprégné de sel d’urane ou d’acide tartrique et insolé.
« Je me propose de rechercher dans des expériences ultérieures si l’activité persistante déterminera la combinaison du chlore et de l’hydrogène; si elle s’acquerra dans le vide lumineux, etc. Une gravure mouillée et insolée se reproduit trés-bien sur le papier sensible; mais si elle est couverte de quelques millimètres d’eau, elle ne se reproduit plus, même dans une solution d’un sel d’urane ou d’acide tartrique.
« La gélatine mêlée à un sel d’urane, et exposée à la lumière, devient insoluble comme si elle avait été mêlée à du bichromate de potasse.
« J’ai constaté ce fait remarquable, que les blancs d’une gravure imprégnée d’un sel d’urane ou d’acide tartrique et insolée s’impriment très-bien sur le papier sensible préparé au chlorure d’argent, sans que les noirs laissent la moindre trace d’action.
« Il en est de même d’un dessin à l’encre aqueuse et d’une feuille de papier noircie au noir de fumée.
« Il sera curieux d”étudier l’action du spectre solaire sur un carton imprégné d’acide tartrique qui n’est pas fluorescent ou ne devient pas lumineux sous l’influence des rayons ultra-violets ou invisibles que M. Stokes le premier a rendus visibles par la fluorescence; quels seront les rayons qui, après l’iasolation, imprimeront plus fortement leur image, les plus remarquables ou les moins réfrangibles? l’expérience répondra.
» Les épreuves photographiques que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie ont été faites par, M. Victor Plumier, photographe trés-habite; il a réussi du premier coup dans l’application de mon nouveau procédé d’impression. des positifs, ce qui me fait espérer que ce procédé entrera sans peine dana la pratique et constituera un progrés grandement désiré.
« On me saura peut-être gré d’indiquer en terminant un mode de reproduction des gravures à l’aide des vapeurs de phosphore, lesquelles, comme je l’ai dit dans un Mémoire publié en 1847, ont la propriété de se porter et de se condenser sur les noirs à l’exclusion des blancs.
« On expose la gravure à copier aux vapeurs du phosphore brûlant lentement dans l’air, les noirs seuls s’imprègnent de vapeurs phosphorées; on l’applique sur une feuille de papier sensible préparée au chlorure d’argent; aprés un quart d’heure de contact, la gravure est représentée sur le papier par un dessin formé de phosphure d’argent, lequel, quand, il est suffisamment, vigoureux, résiste à l’action des agents chimiques étendus d’eau ou dilués.
« La meilleure maniere d’operer consiste à placer la gravure dans une boîte en face d’un carton dont la surface a été suffisamment frottée avec un bâton de phosphore et qui tapisse une des parois de la boîte; il faudra frotter de nouveau à chaque operation, parce que si le phosphore est rouge, il ne produit aucun effet.
« Une couche d’eau de 1 centimètre et plus d’épaisseur n’arrète pas le dépôt ou l’action des vapeurs de phosphore; sur le papier sensible, l’action s’exerce même à travers le papier de Chine, c’est-à-dire que si on applique contre une feuille de papier sensible une gravure sur papier de Chine et qu’on place cet en.semble dans la boîte en face de la paroi phosphorescente, on obtiendra une image négative de la gravure, comme si les noirs avaient fait fonction d’écran et que les blancs eussent livré passage aux vapeurs de phosphore qui impressionnent le papier sensible. Toutefois, si l’exposition était trop prolongée, les noirs imprimeraient a leur tour leur image, et celle-ci même dominerait sur le fond entièrement teinté.
« La vapeur de soufre produit des effets analogues et donne une image ou reproduction de la gravure dessinée par du sulfure d’argent, mais cette image n’est pas tres-stable. »

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