sexta-feira, 5 de junho de 2009

1855, 26 de Novembro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. XLI
Nº. 22
Pag. 966, 967, 968
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HÉLIOTYPIE. - Nouveau procédé de gravure et d'impression photographique; par MM. Harville et Pont. (Note présentée par M. Despretz.)

« Le procédé que nous avons l’honneur de soumettre au jugement de l'Académie diffère notablement de tous les procédés analogues que l’on a proposés jusqu'ici. Les anciennes méthodes héliotypiques de MM. Berri, Saint-Èvre, Beuvière, etc., etc., consistaient, en effet, dans l'emploi de vernis ou enduits noirs ou blancs déposés à la surface d'une lame de verre, que l'on entamait à la pointe comme le vernis pour la gravure à l'eau-forte. Les dessins à jour ainsi produits étaient transportés ensuite-sur un papier positif, par les procédés ordinaires de la photographie, Mais tous les enduits employés étaient durs et cassants ou se déposaient en couches tellement épaisses, que les traits de dessin en étaient fortement altérés. Ajoutons en outre que toutes les anciennes méthodes n'abotitissaient: qu'a des effets d'eau-forte, et ne pouvaient donner, dans aucun cas, ni des traits estompés, ni des images lavées, ni des imitations de dessin au crayon ou au fusain, que les artistes préfèrent souvent au travail long et pénible de la pointe sèche.
« Nous avons donc pensé rendre un véiritable service aux dessinateurs en leur procurant le moyen de graver rapidement eux-mêmes leurs dessins sur une couche plus ou inoins perméable à la lumière, extrêmêment mince et nullement susceptible de s'écailler. Nous avons découvert ensuite le moyen de produire un enduit qui peut recevoir le travail de l'estompe, du lavis, de la roulette, etc., etc., et rendre ainsi tous les effets des différents genres de dessin en usage dans les arts. Les épreuves qui accompagnent cette Note témoignent de la facilité avec laquelle nos procédés se prêtent à toute sorte de travaux artistiques.
» Pour préparer nos lames de verre sur lesquelles l'artiste doit tracer ensuite les images, nous les couvrons d'une couche mince de collodion photographique contenant une petite quantité d'iodure d'ammonium. On règle l'épaisseur de la couche de collodion en ajoutant plus ou moins d'alcool dans la solution de coton azotique. Lorsque la couche a pris sur le verre l'épaisseur que l'on désire, on plonge la lame collodionnée dans un bain d'eau contenant un dixième d'acétate de plomb. Sous l'action de l'iodure d'ammonium, l'acétate plombique se décompose; il se forme de l'iodure de plomb insoluble qui se dépose à la surface du verre, et l'acétate d'ammoniaque reste en dissolution dans le bain. Il paraît qu'me certaine quantité d'oxyde ou de carbonate de plomb se produit en même temps, car la couche prend plutôt l'aspect blanc mat de la céruse que l'apparence jaune d'or de l'iodure de plomb. La plaque retirée du bain et séchée présente une surface unie, blanche, opaque et d'une minceur excessive.
« C'est là-dessus que l'artiste trace avec une pointe en acier, en ivoire ou en bois, ou avec la roulette du graveur, le dessin qu'il a l'intention de reproduire. Rien n'est d'ailleurs plus facile que l'exécution de ce dessin; car en plaqant le verre sur une surface noire, on voit paraître les traits sur le fond blanc cornme si on les tracait sur le papier à la plume et avec de l'encre de Chine.
« La surface une fois gravée, on plonge la plaque dans un bain de bichromate de potasse (5 de bichromate pour 100 d'eau), qui transforme le sel blanc de plomb en chromate jaune; on la laisse sécher et on la couvre d'un vernis mat et transparent analogue au vernis employé par les photographes pour garantir les images négatives. Cela fait, il ne reste plus qu'à tirer des épreuves du dessin sur papier positif, ce qui se fait par les procédés qui sont connus de tout le monde.
» Quant à la préparation des glaces pour les travaux à l'estompe ou au lavis, elle ne diffère de celle que nous venons de décrire que par cette circonstance, que l'on sonmet la plaque de verre au bain de bichromate de potasse avant de la livrer à l’artiste qui doit exécuter le dessin. Une couche très-mince de dextrine sert ensuite à donner plus de solidité à la surface qui doit supporter l'action de l'estompe. Le lavis s'exécute après un travail prérparatoire à la pointe ou à l'estompe, et après avoir fait subir à la plaque un léger vernissage. On lave au blanc d'argent ou au jaune de chrome, en allant du noir au blanc, au lieu de passer du blanc au noir comme dans le lavis ordinaire.
« Il est facile de comprendre tout le parti que les artistes pourront tirer de ce genre de gravure, qui permet d'ailleurs très-facilement des retouches et qui donne à volonté des fonds entièrement blancs ou légèrement teintés à la manière du papier de Chine ou des papiers colorés dans la pâte qui servent aux dessinateurs.
» Nous avons eu recours à la transformation de la couche blanche de sel plombique en une couche jaune de chromate pour donner une plus grande opacité photogénique à l'enduit, sans en augmenter l'épaisseur. »

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