sexta-feira, 5 de junho de 2009

1855, 9 de Dezembro

L’AMI DES SCIENCES
T. I
1er Année
nº 49
Pag. 489
*
Auto-photographe.

Paris, le 3 décembre 1855.

Monsieur le rédacteur,

Je trouve trés-ingénieux le procédé de M. Bastien, dont vous parlez dans votre numéro d'hier, pour obtenir des dessins héliographiques sur papier. Mais permettez-moi de rappeler à vos lecteurs qu'il existe un procédé plus simple encore pour reproduire les dessins originaux des artistes, aussi bien que les lithographies et les gravures; c'est celui que j'ai publié, il y a plusieurs années, en lui donnant le nom d'auto-photographie.
Que l'on prenne un dessin, une lithographie ou une gravure et qu'on l'applique, pourvu que le papier en soit suffisamment transparent, sur une feuille de papier sensible, tel que celui dont se servent les photographes pour leurs épreuves positives; la lumière traversera les blancs du dessin, de la lithographie ou de la gravure, tandis qu'elle sera arrêtée par les noirs; elle noircira donc le papier sensible dans toutes les parties où elle parviendra, respectant au contraire toutes les parties pour lesquelles les noirs lui auront servi d'écran. Il résultera de cette première opération une reproduction négative du dessin, de la lithographie ou de la gravure. Ai-je besoin de dire qu'on doit fixer celle épreuve négative à l'hyposulfite de soude, comme s'il s'agissait de l'épreuve positive des photographes?
Cette reproduction négtive ainsi obtenue, qu'on l'applique à son tour (après avoir ciré le papier) sur un nouveau papier sensible, elle donnera une épreuve positive qui sera cette fois la reproduction exacte du dessin, de la lithographie ou de la gravure. A la vérité, ce report donne une image généralement un peu affaiblie, non comme couleur, mais comme trait; en outre, il est bien difficile de conserver la pureté des blancs, surtout celle des fonds; mais ce n'en est pas moins une reproduction fidéle et complète, et rien n'est plus facile pour un artiste que de se procurer de la sorte, sans instrument et à bien peu de frais, une ou plusieurs reproductions de son œuvre originale. Son dessin lui reste, car il n'est pas altéré par l'opération, et l'épreuve négative qu'il a obtenue lui sert de cliché pour en faire à loisir autant d'épreuves positives qu'il lui plaira.
Voilà, monsieur le rédacteur, ce que j'ai voulu rappeler à propos de votre communication relative à M. Bastien. Les artistes pourront mettre cette communication à profit, je suis , loin de vouloir les en détourner; mais peut-être ceux qui n'ont pas connu en son temps ma publication sur l'auto-pholographie me sauront-ils gré de leur en avoir donné la substance en quelques mots; cela les mettra à même d'essayer les deux procédés, pour choisir celui qui leur paraîtra le plus sûr ou le plus facile.
Agréez, etc.
P.-F. Mathieu.
Ancien pharmacien des armées.

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