sexta-feira, 5 de junho de 2009

1855, 10 de Dezembro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. XLI
Nº. 24
Pag. 1051, 1052, 1053
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PHOTOGRAPHIE. -Supplément à la Note de M. Martens, du 19 novembre 1855. (Ce supplément a été adressé par M.Séguier, qui en a demandé l'insertion. )

« Dans la crainte d'une trop longue description de mes procédés, j'ai omis différentes observations très-importantes pour ceux qui voudraient en faire usage. Ainsi, en disant qu'il faut telle dose par blanc d'oeuf, j'aurais dû observer qu'il y a de très-gros oeufs qui contiennent beaucoup d'albumine et un petit jaune, et d'autres contenant très-peu d'albumine. Dans ce dernier cas, 1 gramme d'iodure d'ammoniaque par blanc d'oeuf serait trop; si l'ammoniaque est devenue d'un rouge presque noir par l'iode, il faut aussi en mettre moins que si elle était légèrement rougie. Il est bon d'ajouter pour le paysage un peu de bromure de potassium;cependant je ne crois pas cela bien nécessaire, n'ayant pas remarqué une différence notable avec la préparation sans ce sel.

Fixage du négatif sur verre albuminé.

» Après que l'image est sortie au point, on lave à grande eau et l'on met la glace de côté à l'obscurité, pour la fixer plus tard. Cela est prudent, atttendu que la couche d'albumine, en séchant de nouveau, résistera parfaitement, après cela, aux différentes immersions. Un jour après, on reprend les clichés et on les plonge un à un dans un bain neuf d'à peu près 30 grammes d'hyposulfite pour 100 d'eau. Aussitôt on voit, au jour, la teinte jaune disparaître, souvent par places; on retire la glace pour la regarder par transparence, et lorsque la teinte jaune aura disparu, on lave à plusieurs reprises, en laissant même la glace tremper quelque temps (une demi-heure à trois quarts d'heure), puis on laisse Sécher debout.
« Pour tirer les épreuves positives, il y a différentes manières d'opérer, afin d'obtenir des teintes variées. J'ai mis à dessein à 1'Exposition umiverselle des épreuves de différentes teintes, auxquelles j'avais marqué au revers la maniére de fixation, afin de pouvoir constater l'effet que produirait sur elles plus de six mois d'exposition: toutes sont restées absolument de la même vigueur que le premier jour, excepté une: c'est celle qui a été plongée dans un vieux bain d'hyposulfite seulement. En effet, toutes celles qui ont subi un bain neuf ont résisté; aussi je n'en avais risqué qu'une seule, car je n'ai aucune confiance dans les vieux bains, qui sont, il est vrai, d'un excellent usage pour changer les tons, mais traîtres. Si cependant on s'en sert, il faut que l'épreuve passe avant ou après dans un bain neuf.
« Le fixage des épreuves positives est très-important, et je prie l'Académie de me permettre d’en donner la description bien nette. Le papier, d'abord salé et puis nitraté de la manière très-connue, doit être parfaitement sec; autrement, il pourrait gâter le négatif, avec lequel il doit se trouver en contact. Il est toujours bon de prolonger l'exposition, afin que l'épreuve puisse subir les différents bains sans trop s'affaiblir. On met l'épreuve dans un bain d'eau filtrée pendant un quart d'heure à peu prés; puis on la plonge dans un bain neuf d'hyposulfite de soude de 10 pour 100 d'eau, où elle restera au moins une heure; puis on la mettra dans un vieux bain d'hyposulfite, où elle change rapidement de couleur: de rouge qu'elle était, elle deviendra d'un ton très-brun, ton sépia de Rome; si l'on prolonge, elle deviendra noire, mais en même temps jaune, et finira par s'affaiblir et sera perdue.
« Si l'on met l'épreuve, sortant de l'eau, dans un bain de chlorure d'or jaune acidulé par l'acide muriatique, elle prendra en peu de temps une teinte violacée, puis bleue; il faut la surveiller, la remuer et, dès qu'elle aura atteint la nuance voulue, la plonger vivement dans de l'eau ordinaire, la laver à plusieurs reprises, puis la mettre une heure au moins dans un bain neuf d'hyposulfite; mais, pour cette manière d'opérer, il faut, ainsi qu'il a été indiqué dans l'excellente brochure de M. G. Legray, une exposition plus longue, jusqu'à ce que les parties noires soient métallisées. Si, au contraire, on met dans ce même bain d'or une épreuve, qui a été préalablement fixée dans un bain d'hyposulfite simple et bien dégorgé de ce sel, elle acquerra une teinte chaude sépia très-riche.
« En mettant dans l'hyposulfite un peu de sel d'or de Gélis et Fordos, on aura également de fort beaux tons; mais n'importe de quel procédé on se servira pour fixer les épreuves positives, le point le plus essentiel, c'est de faire en sorte que l'hyposulfate sorte complétement du papier, car s'il en reste la moindre partie, il est certain que l'épreuve passera à la longue. Il est très-mauvais de mettre beaucoup d'épreuves ensemble dans l'eau pour les dégorger de l'hyposulfite, car elles se collent les unes contre les autres et conservent le sel. II faut qu'elles nagent dans beaucoup d'eau, et il est nécessaire de changer plusieurs fois cette eau, puis de les mettre une à une dans une cuvette contenant de l'eau tiède et les passer dans une autre, et ainsi de suite pendant plusieurs heures. Un excellent moyen est d'avoir une grande boite carrée avec des fils à travers, tendus en haut, auxquels on attache les épreuves, de manière qu'elles se trouvent toutes suspendues sans se toucher; au-dessous de la boîte, on applique un très-petit robinet qui laisse s'écouler l'eau, chargée de sel, tandis que, au-dessus, un réservoir d'eau, avec un robinet d'égale grandeur, maintient la boîte toujours pleine. Les épreuves se trouvent ainsi constamment lavées, l'eau étant continuellement renouvelée, attendu que le sel tombe au fond. L'opération se fait toute seule et n'oblige à aucune surveillance.
» J'ai remarqué que les épreuves gélatinées se conservent très-bien, et celles sur papier albuminé moins bien: cela vient sans doute de ce que l'épreuve sur albumine exige un lavage plus prolongé.
« Il faut bien se garder de coller les épreuves sur carton ou bristol avec de la colle de pâte du commerce: elles seraient perdues en peu de temps. Il n'y a aucun risque si l'on se sert de gomme arabique ou de dextrine; et puis il faut conserver les photographies de toutes sortes de papiers dans un endroit sec, attendu que l'humidité les détériore en peu de temps. »

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