domingo, 25 de outubro de 2009

1851
14 de Abril
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Janvier-Juin
T. XXXII
Nº. 15
Pag. 552, 553, 554, 555

PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Note sur un procédé nouveau de photographie sur papier; par M. H. BAYARD.

« On admire généralement les magnifiques résultats que la photographie vient d'atteindre dans ces derniers temps, grâce aux perfectionnements apportés dans les divers procédés employés. Les épreuves que l'on obtient sur papier sont arrivées à une vigueur et à une harmonie de tons qui, jointes à l'exactitude incontestable du dessin, leur donnent une supériorité marquée sur les productions de la gravure et de la lithographie. Mais l'héliographie sur papier ne luttera, avec avantage, contre ces deux derniers arts, que lorsque, par des moyens faciles de reproduction, elle parviendra à former par elle-même une branche de production véritablement industrielle et commerciale.
» On ne doit donc pas être surpris de voir en ce moment tous les efforts des artistes héliographes se diriger vers ce côté; mais un grand obstacle était à surmonter, c'est celui qui tenait à l'impossibilité où l'on avait été jusqu'ici d'obtenir à volonté, par tous les temps et promptement, la reproduction positive des clichés négatifs sur verre ou sur papier.
« Le problème à résoudre, à ce point de vue, m'a paru être celui-ci : rendre le papier positif très-impressionable sous l'action d'une lumière relativement très-faible. Et c'est ce but que je crois avoir atteint par le procédé dont je donne ci-après la description.
» La préparation que je fais subir au papier positif est d'une sensibilité telle, que la reproduction des clichés peut s'opérer maintenant en une seconde au soleil, et en moins d'une heure à la lumière d'une lampe Carcel. Entre ces deux termes extrêmes il y a un espace tel, qu'il sera, comme on le voit, facile d'opérer dans toutes les saisons, par tous les temps, à toutes les heures du jour, soit au dehors, soit dans l'intérieurd'un appartement, et même, au besoin, en ayant recours aux lumières artificielles.
« Mais, indépendamment de cette application, il en est encore une autre qu’il importe de faire connaître; c'est que les papiers préparés pour obtenir des dessins positifs servent également pour produire des dessins négatifs dans la chambre obscure, et, comme ils doivent être employés à sec, les héliographes se trouveront affranchis des inconvénients qui résultent de l'emploi des papiers humides.
» Voici en quoi consiste ce procédé :
« Première préparation. On fait dissoudre, dans un litre d'eau distillée :
« Sept grammes d'iodure de potassium;
«Deux grammes de bromure de potassium;
« Deux grammes de sel ammoniac ;
« Un gramme de cyanure de potassium.
» On immerge le papier dans cette solution, feuille à feuille, et en évitant de renfermer des bulles d'air; on le laisse tremper pendant un quart d'heure au moins, puis on le suspend pour le faire sécher. Il est préférable de faire cette préparation à chaud, lorsqu'on fait usage de papier fabriqué à la mécanique; il s'imprègne bien plus également et plus profondément, et l'on réussit encore mieux, à froid, et avec toute espèce de papier, en faisant emploi de la machine pneumatique, comme l'a conseillé M. Regnault. Le papier étant bien sec, on le renferme en portefeuille pour s'en servir au besoin.
« On peut varier beaucoup les proportions de sels et employer d'autres sels, pourvu que la quantité d'iodure de potassium soit toujours dominante. On peut même, surtout si l'on se sert de papier anglais Watmann, se dispenser de faire cette préparation et exposer immédiatement le papier aux vapeurs de l'acide chlorhydrique, comme nous allons le dire; mais dans ce cas, la préparation est un peu moins sensible à l'action de la lumière.
» Deuxième préparation. - On ajoute 10 à 12 grammes d'iode à 200 grammes d'acide chlorhydrique pur, et douze heures après, lorsqu'on a eu le soin d'agiter fréquemment le flacon pour aider à la saturation de l'acide par l'iode, on ajoute 75 grammes d'eau distillée. Lorsque le liquide est refroidi, on en verse une quantité suffisante pour couvrir le fond d'une cuvette en verre ou en porcelaine, à bords élevés de 5 à 6 centimètres et rodés; on la recouvre avec une glace dépolie, plus grande que la cuvette, afin d'empêcher les vapeurs de se répandre au dehors, puis, prenant un feuillet du papier ioduré, qui doit être aussi plus grand que la cuvette pour reposer facilement sur les bords, on le fait glisser sous la glace en la soulevant d'un côté et la remettant de suite en place. Le papier reste exposé aux vapeurs acides pendant quatre a cinq minutes, suivant son épaissenr et l'élévation plus ou moins grande de la température; puis, soulevant la glace, on le retire; on l'agite un peu a l'air pour dissiper l'excès de vapeurs, et on le pose sur un bain d'une solution de nitrate d'argent (1 partie de nitrate pour 12 parties d'eau distillée). Cinq a six minutes après l'exposition sur le bain, et aussitôt que la coloration qui s'est manifestée sur le papier est totalement disparue, on le relève et on le fait sécher en le suspendant par un coin.
« Il faut que le papier soit parfaitement sec pour être exposé à l'action de la lumière. Il conserve sa sensibilité pendant plusieurs jours. Exposé au foyer de l'objectif normal de Daguerre, il donne une image négative en quatre à cinq minutes au soleil. Par application on obtient, comme nous l'avons dit, des images positives en une seconde au soleil, et à la lumière d'une lampe Carcel en une heure d'exposition, lorsqure les clichés sont dans de bonnes conditions.
« On rend visibles les images par l'acide gallique, suivant la méthode ordinaire, et l'on fixe par l'hyposulfite de soude après avoir fait un lavage à plusieurs eaux.
» A l'appui de ma communication je joins quelques épreuves qui n'ont pas toutes les qualités que comporte le procédé ; une circonstance imprévue m'empèchant de présenter celles que j'avais disposées à cet effet. Mais prochainement j'aurai l'honneur d'en envoyer quelques autres qui témoigneront de la perfection de l'héliographie et du parti qu'on en peut tirer à la reproduction d'objets d'histoire naturelle, soit pour les préparations anatomiques, soit pour les études au microscope, enfin pour tout ce qui peut venir en aide aux travaux scientifiques. Parmi les épreuves que je présente, il en est trois qui ont été obtenues en une heure d'exposition à la lumière d'une lampe Carcel. Elles ont été faites en présence de plusieurs Membres de la Société héliographique.
« Dans la séance du 14 décembre, l'Académie a bien voulu accepter le dépôt d'un paquet cacheté contenant la description du procédé exposé cidessus, je la prie d'en vouloir bien ordonner l'ouverture. »Ce paquet ouvert en séance, conformément à la demande de l'auteur, renferme la Note suivante :
« Un paquet cacheté, déposé par moi en septembre 1846, contient la description d'un procédé photographique sur papier à la préparation duquel j'ai fait, depuis, une modification dans le but de le rendre beaucoup plus sensible. Cette modification consiste dans l'application sur le papier, avant toute autre préparation, d'une solution d'iodure de potasse : 1 partie de ce sel daris 125 parties d'eau distillée. «
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