quinta-feira, 22 de outubro de 2009

1851
14 de Abril
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Janvier-Juin
T. XXXII
Nº. 15
Pag. 555, 556

PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Photographie sur papier. Impression photographique ; par M. BLANQUART-EVRARD, de Lille.

« Jusqu'à présent la photographie a été bannie du domaine de l'industrie; ses produits sont trop chers, et les procédés qui servent à les obtenir, trop longs et trop compliqués pour qu'on ait pu établir des fabriques d'épreuves, comme on établit des imprimeries en taille-douce ou des ateliers de lithographie.
« Dans les circonstances présentes, on ne peut pas obtenir plus de trois à quatre épreuves positives par jour, avec le même cliché, et encore chaque épreuve positive exige-t-elle un traitement de plusieurs jours. Aussi chaque épreuve se vend-elle de 5 à 6 francs.
« Par le procédé que nous allons décrire, chaque épreuve négative peut facilement fournir deux à trois cents épreuves par jour, qui peuvent être terminées le même jour, et dont le prix de revient n'est pas de plus de 5 à 15 centimes.
« Ainsi, dans une usine où trente à quarante clichés fonctionneraient journellement, on pourrait facilement produire quatre à cinq mille épreuves par jour, à un prix assez modéré pour que la librairie pût y avoir recours pour illustrer ses publications.
» Voici en quoi consiste le nouveau procédé :
« On choisit, par économie, un papier mince; il absorbe moins de sel d'argent. Ce papier doit être préparé au sérum, ou à l'albumine, suivant les indications de notre communication du 27 mai 1850 (Cotmptes rendus de l'Académie des Sciences, Nº. 21, tome XXX ). Il est mieux de préparer ce papier un peu à l'avance, il s'empreint plus facilement; du reste, il est encore parfaitement bon après une année de préparation.
» On imbibe le papier dans le nitrate d'argent, ne lui en fournissant que la quantité absolument nécessaire pour le rendre transparent. Cet effet étant produit, on le plonge dans un bain d'acide gallique additionné de 5 à 10 pour 100 d'acide acétique. Ainsi trempé, on le dépose sur une glace faisant le fond d'un chassis, et l'on place sur ce papier le cliché à reproduire. Sur le cliché on dépose une seconde glace pour faire pression, et l'on présente à la lumière du jour, de dix à vingt secondes, à l'ombre, même dans l'intérieur des appartements. Rentré dans l'atelier, le papier est remplacé par un autre sans discontinuité.
« Les images recueillies de l'exposition sont toutes formées; elles s'achevent d'elles-mêmes sous les yeux de l'opérateur et sans autre moyen. Leur parfait développement exige de deux à cinq minutes; assez généralement on l'arrête à volonté en plongeant le papier dans un bain saturé de sel marin.
« Ainsi recueillie, l'épreuve est d'une nuance sépia plus ou moins foncée; on la fait virer au noir en la traitant par un bain d'hyposulfite acidulé par quelques gouttes d'acide acétique.
« Il suffit ensuite de la laver à grande eau pour la purger des sels qui ont concouru à sa formation.
« Nous avons donné antérieurement les moyens de renforcer les épreuves trop faibles ou de décolorer celles qui seraient trop foncées.
« On préserve parfaitement les clichés sur verre de l'action des sels d’argent, en les couvrant d'une forte couche de vernis à tableau.
» Pour employer les clichés sur papier et faire sécher le papier après son imbibition à l'acétonitrate d'argent, si l'on devait retarder l'emploi du papier, il serait bon d'augmenter la proportion d'acide acétique dans l’acétonitrate. On ne ferait alors usage de l'acide gallique qu'après l'exposition. Au point de vue de l'industrie, les clichés sur papier devraient être transportés sur verre; leur usage serait fort embarrassant. Plus facilement altérables, demandant une exposition plus prolongée et trois fois plus de manutention que ceux sur verre, les clichés en papier donneraient à la fois des épreuves moins belles, en moins grand nombre dans un temps donné et d'un prix de revient beaucoup plus élevé.
» Les spécimens que nous joignons à cette Note montrent à quelle variété de nuances le procédé décrit petit se prêter ; variété qui n'exclut pas la régularité des produits au besoin. »
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