domingo, 18 de outubro de 2009

1851
14 de Julho
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXIII
Nº. 2
Pag. 43, 44, 45

CHIMIE APPLIQUEE. -Expériences ayant pour objet de montrer que, dans le procédé de reproduction des images, dû à M. Niepce de Saint-Victor, l'iode agit, non en vertu d'une affinité élective, mais conformément aux lois communes de l’affinité chimique. (Extrait d'une Note de M. BENARD.)
(Commission nommée pour les communications de M. Niepce de Saint-Victor.)

« Dans un travail sur les propriétés particulières à quelques agents chimiques et notamment à la vapeur d'iode, l'auteur, M. Niepce de Saint-Victor, dit « avoir le premier découvert dans l'iode la propriété de se porter sur les noirs d'une gravure, d'une écriture, à l'exclusion des blancs. » Cette sorte d'affinité élective de la vapeur d'iode m'a paru inadmissible, et il m'a semblé que, sans recourir à une loi exceptionnelle, on pouvait trouver l'explication du phénomène en question dans une application de la loi générale qui régit tous les corps chimiques, celle des affinités. Expliquer ces phénomènes par la théorie chimique, tel est le but que je me suis proposé, et j'ai fait dans ce but quelques expériences …
« Sur une gravure préparée comme l'indique M. Niepce, j'ai étendu une certaine quantité d'iode en poudre fine; après une ou deux secondes de contact, j'ai retiré l'iode, secoué légèrement la gravure pour chasser l'iode non adhérent. Ainsi préparée, la gravure a été appliquée sur du papier amidonné; elle m'a donné une épreuve en tout semblable à celle obtenue par M. Niepce. Évidemment, ici la présence de l'iode sur les blancs ne peut être contestée.
» Cependant, on pourrait dire encore: la preuve que l'iode a plus d'affinité pour le noir, c'est qu'en secouant votre gravure, les noirs seuls l'ont retenu, d'où la reproduction de l'image. Pour avoir la certitude qu'une couche d'iode était restée uniformément sur toute la surface du papier, voici le procédé que j'ai employé: sans aucune préparation préalable, j'ai étendu de l'iode sur une gravure ordinaire, je l'ai mise ensuite sur du papier amidonné, et le résultat a été nul; c'est-à-dire que, noir et blanc, tout s'est trouvé confondu. J'ai répété la même opération, mais cette fois j'ai mis sur la gravure un papier non collé imbibé d'eau alcaline, et l'image s'est parfaitement reproduite. Il était dès lors évident que c'était à la préparation du papier qu'il fallait attribuer la reproduction des gravures, et non à une propriété particulière de la vapeur d'iode.
« D'après cette expérience que j'ai répétée plusieurs fois en variant les circonstances, est résultée pour moi la conviction qu'il était impossible de n'admettre que sur les noirs seuls la présence de l'iode. Voyons alors comment a lieu la reproduction des images.
» On peut opérer de deux manières, avec ou sans préparation.
« Dans le cas où l'opération se fait sans préparation, je dis que les premières parcelles de vapeur d'iode qui arrivent sur les blancs se combinent au papier ou à la colle du papier, et ceci me paraît évident pour que la reproduction puisse avoir lieu. En effet, lorsque l'on prolonge l'exposition de la gravure, les blancs sont colorés, et la reproduction ne se fait bien nettement que lorsque cet excès d'iode est enlevé. Si mon opinion était contestée, je pourrais demander quelle est la limite de l'affection de l'iode pour le noir, puisqu'il arrive un moment où il se porte sur les blancs. Pour moi, cette limite arrive lorsque l'iode ne se combine plus au papier; toute la vapeur qui arrive alors reste libre.
» Si l'on arrête le dégagement de la vapeur d'iode au moment juste où le papier refuse de l'absorber et de le retenir en combinaison, la reproduction a lieu, puisque dans ce cas les blancs retiendront l'iode. Si on laisse passer ce moment, la reproduction n'aura lieu, comme l'indique M. Niepce, qu'après plusieurs applications successives sur le papier amidonné, en raison de l'inégalité de la couche d'iode, inégalité que j'admets aussi, mais que j'explique par la combinaison des premières parcelles d'iode avec le blanc du papier; alors il arrive un moment où il reste encore de l'iode sur les noirs, tandis que sur les blancs il en existe bien aussi, il est vrai, mais à l'état de combinaison. Voyons, en effet, comment se comportera la vapeur d'iode en arrivant sur une gravure préparée. On le conçoit déjà d'après ce que j'ai dit: selon la nature des corps qu'elle rencontre, elle agira diversement. La vapeur se trouve en présence de blanc et de noir. Avec le blanc saturé d'ammoniaque, formation d'un iodure fixe indécomposable par l'amidon (l'alcali enlève, au contraire, l'iode à l'amidon ioduré). Avec le noir, au contraire, ou bien il se déposera et restera à l'état de liberté (dans ce cas on conçoit qu'il se combine avec l'amidon), ou bien il y aura formation d'une combinaison peu stable, combinaison qui sera détruite lors de l'application de la gravure sur le papier amidonné, par l'acide libre dans lequel est trempé ce papier au moment de l'opération. La reproduction sur métal s'explique de la même manière. »
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