domingo, 18 de outubro de 2009

1851
30 de Junho
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Janvier-Juin
T. XXXII
Nº. 26
Pag. 927, 928, 929

PHYSIQUE APPLIQUEE. – Nouveaux développements sur la photographie sur gélatine; par M. A. POITEVIN.
(Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Regnault.)

« Depuis que M. Balard m'a fait l'honneur de communiquer à l'Académie des Sciences, dans la séance du 27 mai 1850, mon procédé de photographie sur gélatine, je me suis appliqué, autant qu'il m'a été possible, à modifier ce procédé, pour rendre la préparation de la plaque gélatinée moins longue. et d'un résultat plus assuré.
« 1º. Du choix de la gélatine, de sa préparation et de son application en couche mince à la surface des planches de verre. -Toutes les gélatines transparentes que l'on trouve dans le commerce ne sont pas également bonnes pour la photographie: les unes renferment des traces de sel de fer (du chlorure de fer sans doute), elles doivent étre rejetées, car elles sont colorées en noir par l'acide gallique; d'autres ne se prennent pas bien en gelée lorsqu'on les a dissoutes et coulées sur la surface des planches.
» Voici les proportions de gelatine, d'iodure de potassium et de nitrate d'argent que j'ai employées depuis le mois de décembre jusqu'au mois d'avril dernier, époques où j'opérais à la températiire de 1 2 à 15 degrés environ :
« La gélatine étant coupée en petits morceaux, on en prend 1 gramme que l'on met dans une petite capsule de porcelaine avec 30 grammes d'eau distillée; après une imbibition de dix minutes au moins, on fond à une douce chaleur, puis on écume la dissolution et l'on y ajoute 15 gouttes d'une dissolution saturée d'iodure de potassium ( 1 4gr,30 d'iodure pour 10 grammes d'eau distillée). On mélange parfaitement avec une spatule en bois blanc, on écume de nouveau, et, si la gélatine est impure, on filtre la dissolution travers un linge, puis on ajoute de 4 à 5 gouttes de dissolution d'iode dans une dissolution étendue d'iodure de potassium; mais cela n'est pas absolument nécessaire. Avec une pipette, on prend 10 à 12 centimètres cubes de la dissolution de gélatine, et on la coule sur la surface de la planche de verre, placée horizontalement sur un support à caler, et légèrement chauffée à la lampe pour que la gélatine y conserve assez de fluidité pour être étendue sur toute la surface avec la spatule, puis, en soulevant la plaque par un de ses angles, on fait couler dans la capsule l'excédant de la gélatine dont il ne doit rester à peu prés que 5 centimètres cubes sur une surface, grandeur demi-plaque. On laisse alors la gélatine prendre à la surface, puis on la portesur une surface horizontale et froide pour qu'elle prenne plus de consistance; une plaque de marbre sera très-bonne.
» En réchauffant un peu la dissolution de gélatine qui reste dans la capsule, on peut préparer une nouvelle plaque, et ainsi de suite.
» Après dix à quinze minutes au moins de repos sur la table horizontale, la gélatine a pris assez de consistance à la surface du verre ; dans les temps plus chauds, quinze minutes ne seraient suffisantes, parce que la dissolution de gélatine prend moins vite en gelée: dans ce cas, on peut, au lieu de 1 gramme de gélatine pour 30 grammes d'eau, en employer 1gr,5 ou grammes.
« La mince couche de gélatine étant prise en gelée, on place la planche de verre, la surface gélatinée en dessous, sur une boîte à l'iode ordinaire pendant quatre à cinq minutes, lorsque le dégagement d'iode n'est pas très-fort; il vaut mieux ioder pas assez que trop, car alors l'acide gallique tache l'épreuve.
2º. Application de la couche impressionnable. - La plaque étant iodée, on l'incline sur un bain de nitrate d'argent placé dans une bassine à fond plat; ce bain est composé de 10 grammes de nitrate d'argent dissous dans 100 grammes d'eau distillée. Lorsque l'on augmente la quantité de gélatine dans la dissolution dont j'ai parlé, on doit diminuer celle du nitrate d'argent de ce bain. Pour 2 grammes de gélatine, par exemple, dissous dans 30 grammes d'eau, on réussit très-bien avec une dissolution de nitrate d'argent contenant, pour 100 grammes d'eau distillée, 6 grammes de nitrate. II est bon de tenir cette dissolution dans un endroit frais et à l'abri de la lumière, ou bien de plonger le flacon qui la renferme dans de l’eau fraîche avant de s'en servir. II doit en être de même pour la dissolution d'acide gallique dont je parlerai plus loin. Pour bien passer la plaque au nitrate d'argent, certaines précautions sont à prendre. La surface gélatinée étant tournée en dessous, on pose l'une des extrémités de la plaque contre un des côtés de la bassine, puis, en soutenant l'autre extrémité de la plaque avec un petit crochet en verre, on incline régulièrement la plaque sur le bain jusqu'à ce que le liquide en ait mouillé toute la surface; la surface de la plaque n'ayant pas touché le fond de la bassine, on la relève et on l'immerge dans le bain, la surface de la gélatine eu dessus. Cette immersion peut durer dix à douze secondes, après quoi on retire la plaque, on essuie la surface non gélatinée, et on la place dans le châssis de la chambre noire, la couche de gélatine étant tournée vers l'objectif, et le derrière de la plaque préservé de la lumière par une planchette. Il est bon de filtrer la dissolution de nitrate d'argent lorsque l'on s'en est servi.
« On peut employer une autre manière d'immersion: pour cela, on met la dissolution de nitrate dans un vase de verre ou de porcelaine peu large et très-profond, de sorte qu'il contienne peu de dissolution, et que l'on puisse y laisser glisser la plaque de verre: ce moyen est même préférable au premier.
» La planche de verre étant placée dans le châssis, on doit mettre celui-ci dans une position horizontale, jusqu'à ce qu'on le porte à la chambre noire.
« 3º. De l’exposition à la chambre noire; du passage à l'acide gallique et du fixage de l'épreuve. - Pour reproduire un paysage bien éclairé et avec l'objectif simple, on doit mettre une minute ou une minute et demie; pour les portraits, et avec l'objectif double, on met à peu près le même temps. Je dois dire ici que l'on peut employer avec la gélatine toutes les substances accélératrices proposées jusqu'à ce jour, à l'exception toutefois de l'acide acétique, qui ôte à la dissolution de gélatine la propriété de prendre en gelée. J'ai reconnu qu'en ajoutant une faible proportion de gomme arabique à la dissolution de gélatine, la couche était rendue plus impressionnable.
« L'exposition à la chambre noire étant terminée, on place la planche de verre sur un support, et l'on verse sur la surface une dissolution d'acide gallique renfermant 0gr,5 d'acide gallique au plus pour 100 grammes d'eau distillée: on laisse alors venir suffisamment l'épreuve jusqu'à ce que les noirs soient assez intenses. Pour fixer l'épreuve, on lave la plaque à grande eau, puis on la plonge dans une dissolution d'hyposulfite de soude, jusqu'à ce que tout l'iodure d'argent, qui donne à la gélatine un aspect laiteux, ait disparu entiérement: cette dissolution est quelquefois assez longue. On lave ensuite à bain ordinaire, pour enlever l'hyposulfite, pendant une ou deux heures, et à l'eau distillée, que l'on verse à la surface, puis on laisse sécher la couche de gélatine.
» On reporte ces dessins négatifs sur le papier positif ordinaire. Dans toutes ces opérations, l'obscurité n'est indispensable que pour le passage de la plaque à la dissolution de nitrate d'argent, et de celui-ci à l'acide gallique. L'eau distillée n'est employée que pour les dissolutions et pour le lavage final de l'épreuve. »

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