quinta-feira, 15 de outubro de 2009

1851
15 de Setembro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXIII,
Nº. 11
Pag. 305, 306, 307


PHYSlQUE APPLIQUÉE. - Note concernant un nouveau procédé photographique sur verre (épreuve positive); par M. J.-R. LE MOYNE, ingénieur des Ponts et Chaussées.
« J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'une série d'épreuves photographiques et d'une Notice contenant la description des moyens qui les ont fournies.
» Le procédé en question est complétement pratique, et il ne s'agit pas de quelques cas accidentels: depuis près d'une année, en effet, j'ai reconnu que les clicliés sur verre peuvent présenter quelquefois l'aspect positif, et des recherches dirigées dans ce sens m'ont fourni au bout de peu de temps des spécimens assez beaux; mais ce n'est qu'après une longue série d'essais continués jusqu’à présent, que je suis arrivé à une marche sûre et constante.
« La plupart de mes expériences n'ont eu pour but que de lutter contre les inconvénients connus des plaques albuminées, et, indépendamment du procédé positif, j’ai réalisé des progrès notables dans la production des clichés par les modifications suivantes, qui constituent en réalité un nouveau mode de préparation:
» 1º. Purification de l'albumine des blancs d'œufs en les laissant longtemps vieillir et même y ajoutant du sucre pour déterminer une légère fermentation qui les clarifie beaucoup mieux que le battage en neige généralement usité.
» Cette première adjonction de sucre (1/2 gramme par blanc d'oeuf) ne m'empêche pas d'en ajouter ensuite la dose déjà recommandée (2 1/2 à 3 grammes) pour obtenir plus de sensibilité à la lumière, et, avec les procédés que j'emploie ensuite, la présence de ce corps augmente l'adhérence de l'enduit, au lieu de la diminuer, comme on le lui a reproché.
» 2º. Iodage de l'enduit albumineux, après sa dessiccation, par l'immersion dans un bain de teinture d'iode additionnée de 1/10 de son volume de d'acide azotique à 40 degrés.
« Ce moyen est très-simple et il n'en résulte ni stries ni aucun des défauts inhérents à l'emploi de l'albumine contenant en dissolution de l'iodure de potassium. Parmi les procédés connus, un seul pourrait entrer en concurrence, c'est l'emploi des vapeurs d'iode; mais la voie humide a l'avantage ici, tant comme rapidité d'exécution que comme simplicité d'appareils.
« 3º. Suppression de l'acide acétique et emploi, pour rendre les plaques sensibles, d'une simple solution de nitrate d'argent au 1/10 .
» J'ignore si l'acide acétique est réellement nécessaire, sur verre albuminé, quand on emploie l'acide gallique pour faire apparaître l'image; mais, avec le sulfate de fer, c'est sans contredit une superfluité coûteuse; la volatilité de cet acide est en outre une cause de modifications spontanées dans les dissolutions, et c'est là aussi un inconvénient sérieux.
» 4º. Emploi d'un second bain de nitrate d'argent (au 1/20) après le lavage des plaques au fluorure de potassium employé comme agent accélérateur.
« Cette opération a pour but, non-seulement d'ajouter encore àla sensibilité, mais surtout de transformer l'excès de fluorure de potassium en fluorure d'argent, et de l'empêcher ainsi de réagir sur le verre et de faire décoller l'albumine; elle est utile du reste, mais seulement au premier point de vue, quel que soit l'agent accélérateur dont on veuille se servir (1).
« 5º. Remplacement de l'acide gallique généralement employé pour faire apparaître l'image, par un bain de sulfate de fer concentré à la température de 90 degrés.
« Il résulte de cette modification un énorme accroissement de sensibilité; en outre, l'élévation de température fournit des images d'une nuance très-claire, et c'est de là que dépend essentiellement la production des, épreuves sur verre; enfin l'opacité est moindre que par les autres procédés, et il en résulte, au point de vue des reproductions sur papier, un moelleux qui n'exclut pas la finesse, et dont l'absence a souvent été reprochée jusqu'à présent à l'emploi des glaces albuminées.
« 6º. Fixation des épreuves en quatre à cinq minutes par la dissolution complète de l'iodure d'argent, au moyen d'un bain convenablement dosé de cyanure de potassium et d'hyposulfite de soude.
» Ce mode de fixation est supérieur, sous tous les rapports, tant au bromure de potassium, qu'à l'hyposulfite de soude généralement employés sans mélange. Il donne en très-peu de temps et sans endommager les épreuves, non-seulement une fixation irréprochable, mais encore une transparence complète dans les parties non impressionnées, et, enfin, une augmentation considérable d'adhérence de tout l'enduit. Il peut, au surplus, s'appliquer facilement à tous les procédés connus de photographie sur verre, et même sans nul doute aux opérations sur papier.
» Les épreuves obtenues par ce procédé sont formées d'images opaques, d'un blanc jaunâtre, contenues dans un milieu diaphane, et présentent, par conséquent, l'aspect positif ou négatif suivant qu'on les place sur un fond plus obscur ou plus clair.
» Comme épreuves négatives, elles résistent mieux aux variations de température, sont plus transparentes (ce qui permet de les reproduire avec un faible lumière), et, enfin, comme je viens de le dire, fournissent des dessins sur papier plus moelleux que celles préparées par les autres procédés.
« Comme épreuves positives, et il suffit pour les terminer sous ce rapport d'enduire de peinture noire le côté de l'albumine, elles offrent une netteté et une finesse comparables aux plaques métalliques, infiniment plus de modelé, et, enfin, des nuances variées dont plusieurs sont très-artistiques.
» Au point de vue du temps nécessaire pour l'impression lumieuse, j'ajouterai que j'ai obtenu des paysages au soleil en une seconde (avec un objectif demi-plaque à verres combinés muni d'un diaphragme de 0m,03 d'ouverture), et des portraits à l'ombre, au dehors en quatre à cinq secondes, et dans un appartement en huit à quinze secondes (avec le même objectif sans diaphragme). Les épreuves sont d'ailleurs naturellement redressées; et dès lors, si la plaque métallique offre quelquefois un léger avantage comme rapidité, elle le perd complétement quand l'inversion des images ne saurait être admise, et qu’elle nécessite l'emploi des appareils redresseurs.
» Telles sont, au point de vue de la pratique, les principales améliorations que j'ai réalisées; quant à la portée théorique de mes études, il me serait difficile d'en présenter un résumé du même genre, et ma Notice étant très-concise sous ce rapport, je me contenterai d'y renvoyer pour les principales considérations qui me sont propres, savoir :
» 1º. Objet des agents accélérateurs et principes qui doivent en diriger le choix.
« 2º. Théorie chimique de la ressemblance dans tous les genres de photographie.
« 3º. Solarisation des épreuves sur verre et moyen de la prévenir, ainsi que de renforcer les images trop peu venues. »
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(1) Les modifications qui précèdent résultent en grande partie de mes premières recherches concernant la production des clichés sur verre; les deux suivantes proviennent d'expériences postérieures, tendant surtout à l'amélioration du procédé positif sur glace albuminée; mais il en est également résulté des avantages sous le premier rapport.
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