quinta-feira, 15 de outubro de 2009

1851
8 de Setembro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXIII
Nº. 10
Pag. 285, 286, 287

CORRESPONDANCE.

M. FAYE communique l'extrait d'une Lettre du P. SECCHI, concernant des expériences photographiques faites pendant l'éclipse solaire du 8 juillet.
« Pour prendre le Soleil au daguerréotype, j'ai appliqué une chambre obscure ordinaire au porte-oculaire du télescope de Cauchoix, et l'image grossie par l'oculaire a été obtenue sur la plaque très-distincte et du diamètre de 76 millimètres. L'ouverture du télescope était réduite à 56 millimètres par un diaphragme. Le temps de l'impression a été au plus de 2/10 de seconde, autant que je puis l'estimer d'après l'extrême vitesse avec laquelle je découvrais et recouvrais l'objectif, parce que je ne pus pas me servir du diaphragme à trappe. Dans deux épreuves faites près du maximum de la phase, les images sont très-nettes, et elles montrent les aspérités lunaires projetées sur le disque du Soleil d'une manière très-parfaite. La teinte du croissant sur la plaque est un peu bleuâtre du côté du centre du Soleil, mais cette nuance va graduellement blanchissant vers le bord extérieur près duquel, à 3 millimètres environ, elle est parfaitement blanche, seulement le bord extrême est beaucoup plus pâle et de teinte rose. Cette nuance du bord solaire extrême contraste très-bien avec l'autre bord intérieur du croissant, qui est terminé, comme j'ai dit, par une ligne très-forte, de sorte que l'on ne peut soupçonner que cela soit produit par des oscillations du télescope. De la simple inspection de ces daguerréotypes, on voit que l'action de la lumière a été beaucoup plus forte près du centre qu'aux bords du Soleil; mais pour mettre cela plus en évidence, une autre chambre obscure a été appliquée à une autre lunette de 2 1/2 pieds de longueur focale, dont on avait réduit l'ouverture à 3 millimètres seulement. En ouvrant très-rapidement et recouvrant aussitôt l'objectif, de sorte qque l'exposition de la plaque n'était qu'une très-petite fraction de seconde, nous avons obtenu des images de la phase de l'éclipse où le bord de la Lune est très-bien tranché, mais on ne peut distinguer où se terminent les bords du Soleil. On voit clairement que l'impression de la lumière a été bien forte au, centre où elle a produit une teinte blanche pâle au daguerréotype, pendant qu'elle a été nulle ou très-faible à la circonférence du disque. L'extrême faiblesse des épreuves aux bords, semble indiquer que l'extinction de la lumière solaire est très-rapide aux bords. En comparant le bord du Soleil avec le bord intérieur du croissant, on pouvait déjà, dans le télescope, apercevoir à l'œil la différence d'intensité de la lumière en ces deux régions; et là on ne pouvait pas soupçonner d'illusion, vu la proximité des deux objets.
« Les papiers photographiques préparés au chlorure d'argent, prouvent encore la même chose. Leur coloration était très-rapide avant que les parties centrales fussent couvertes; mais lorsque cela arriva, les impressions devinrent très-faibles. Dans le maximum de la phase une portion du même papier qui nous avait servi auparavant, n'arriva pas en soixante secondes à la même nuance à laquelle il arrivait en quinze secondes, peu après le commencement de l'éclipse. Il est à remarquer que les nusnces de nos papiers sont parfaitement égales à celles obtenues, à phases égales, par M. Gallo, de Trieste, comme je m'en suis assuré sur des échantillons que ce professeur a envoyés à Rome. Le thermomultiplicateur de Melloni, qui au commencement donnait une déviation stable de l'aiguille égale à 25 degrés, à l'époque du maximum ne donnait plus que 5 degrés. Il paraît que l'effet du refroidissement commença quelque temps avant l'éclipse, parce que, à midi, le galvanomètre marquait 30 degrés, et dans les autres jours, à cette heure-là, il marque 34 degrés environ. Mais l'époque du maximum fut marquée par le galvanomètre comme par le chronomètre; aussi je pense que vous avez raison de croire que le refroidissement instantané, déterminé dans l'atmosphère an moment de l'obscuration totale du Soleil, puisse produire des réfractions bien irrégulières dans les environs du Soleil. Une demi-heure après le maximum, le galvanomètre marqua 17 degrés; après ce maximum, il commença à descendre, et vingt minutes avant le coucher du Soleil il était réduit à 5 degrés environ. Je n'ai pas pu m'occuper des raies des Fraunhofer et voir s'il y avait quelque variation; mais M. Gallo, qui, avec M. Biochetto, s'est occupé de cela, dit que l'on aperçut une espèce d'oscillation dans ces raies après que la phase eut passé six doigts; mais alors ces lignes étaient très-faibles. Ceci est, selon moi, un sujet très-intéressant, que l'on pourrait difficilement étudier hors de ces circonstances, et dont on s'est très-peu occupé jusqu'ici. Je crois encore que l'application du daguerréotype aux éclipses solaires pourrait faire connaître mieux les rapports des diamètres du Soleil et de la Lune, et fournir des données précieuses pour l'astronomie, parce que l'on peut prendre sur les plaques les mesures aussi précises qu'au foyer des objectifs, sans être gêné ni par le mouvement des astres, ni pressé par d'autres circonstances, et beaucoup plus grossies.
»Remarques de M. FAYE.
« A l'occasion de cette Lettre, M. Faye rappelle un plan d'observations qu'il a proposé, il y a plusieurs années, et qu'il espère pouvoir bientôt réaliser, grâce surtout aux progrès récents de la photographie. Ce plan consistait à observer au daguerréotype l'image et les taches du Soleil, non par une seule empreinte, mais par deux empreintes faites sur la même plaque (au foyer d'une longue lunette immobile sans réticule, et montée d'ailleurs d'une manière quelconque) à deux minutes d'intervalle. Les épreuves ainsi obtenues portent avec elles leur échelle et leur système de coordonnées, car le parallèle apparent du Soleil est donné par les tangentes communes aux deux disques. Il est donc facile de mesurer avec précision les coordonnées héliocentriques des taches, et de tenir compte, comme il convient, de leurs déplacements réels ou de leurs déformations. Les observations méridiennes elles-mêmes pourront être exécutées, par l'union de la photographie et de l'électromagnétisme, sans l'intervention directe du sens de l'observateur. M. Faye rappelle encore une conséquence qui se déduit aisément des formules de son Mémoire du 4 novembre dernier, à savoir que le diamètre de l'image solaire doit être d'autant plus grand, toutes choses égales d'ailleurs, que la longueur focale de la lunette est elle-même plus grande; l'influence de la hauteur du Soleil a été aussi réduite en formules et celle de la transparence de l'atmosphère a été signalée. Cela suppose que l'écran mobile est placé immédiatement avant la plaque daguerrienne. Si elle était placée, au contraire, en avant de l’objectif, l'image solaire aurait, dans tous les cas, sa véritable grandeur. Les empreintes ainsi obtenues dans les deux systèmes d'observation, c'est-à-dire en mettant l'écran mobile, tantôt devant la plaque ou le papier photographique, tantôt devant l'objectif, donneraient des indications utiles à la théorie physique de l'atmosphère. »

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