domingo, 15 de novembro de 2009

1848
7 de Fevereiro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
T. XXVI
Nº. 6
Pag. 153, 154, 155
CHIMIE . - Nouveau procédé de gravure sur argent, sur cuivre argernté ou doré; par M. POITEVIN, ingénieur civil, ancien élève de l'École centrale des Arts et Manufactures. (Note de M. BECQUEREL.)
« M. Niepce de Saint-Victor, officier dans la garde municipale, a découvert un moyen ingénieux de décalquer des dessins et des gravures sur papier, sur verre ou sur des plaques de métal. M. Poitevin a transfoimé ces décalques en planches gravées en relief ou en creux, a l'aide desquelles on tire des épreuves. Deux on trois heures suffisent pour exécuter ce travail.
« On commence par exposer une gravure a la vapeur de l'iode, qui se dépose sur les noirs seulement. On applique avec une légère pression !a gravure iodée sur une plaque d'argent ou de cuivre argenté, polie a la manière daguerrienne. Les parties noires de la gravure ayant reçu de l'iode le rendent à l'argent, qui se transforme en iodure dans les parties correspondantes seulement. On plonge ensuite pendant quelques instants la plaque, mise en communication avec le pôle négatif d'une pile composée d'un petit nombre d'éléments, dans une solution saturée de sulfate de cuivre en relation, avec le pôle positif, moyen d'une lame de platine. Le cuivre ne se dépose. que sur les parties non recouvertes d'iodure et correspondant aux blancs: on a ainsi une représentation parfaite de la gravure dans laquelle le cuivre représente les blancs et l'argent iodé les noirs; Il est nécessaire que la plaque ne reste que peu de temps dans le bain de sulfate de cuivre; car si l’opération était trop prolongée, la plaque entière se recouvrirait de cuivre.
« La plaque, après avoir reçu le dépôt de cuivre, est lavée avec beaucoup de soin, puis plongée dans une solution d'hyposulfite de soude pour dissoudre l'iodure d'argent qui occupe la place des noirs; on lave à grande eau distillée et on sèche. On chauffe ensuite la planche à une température suffisante pour oxyder la surface du cuivre, qui prend successivement différentes teintes, et on s'arrête à celle brun sombre. On laisse refroidir, puis on amalgame l'argent mis a nu, en chauffant légèrement la planche, afin de faciliter l'opération. Le mercure ne se combinant pas avec l'oxyde de cuivre, on a un dessin dans lequel les parties amalgamées représentent les noirs, et les parties de la plaque recouvertes d'oxyde de cuivre, les blancs; l’amalgamation terminée, on recouvre la planche de deux ou trois feuilles d'or battu et l'on fait évaporer le mercure en chauffant. L'or adhère donc seulement à l'endroit des noirs du dessin. L'or non adhérent est enlevé avec un grattebosse.
Cela fait, on dissout l'oxyde de cuivre avec une dissolution de nitrate d'argent, et l'on attaque l'argent, ainsi que le cuivre qui est au-dessous, avec de l'acide nitrique affaibli. Les traits du dessin qui sont protégés par l'or n'étant pas attaqués, on peut obtenir des creux aussi profonds qu'on le désire, qui correspondent aux blancs de lagravure.
« Cette dernière opération achevée, la planche, que l'on peut comparer à une eau-forte, est propre à tirer des épreuves à la manière des gravures sur bois.
« Pour obtenir avec les mêmes dessins des planches gravées en creux ou en taille-douce, il faut opérer sur une planche de cuivre recouverte d'une couche d'or. Dans le bain de sulfate de cuivre, les parties correspondantes aux blancs se recouvrent encore de cuivre. On enlève, avec l'hyposulfite, l'iode ou le composé d'iode qui s'est formé; on oxyde la couche de cuivre déposée, et l'on amalgame l'or, qui peut être enlevé alors avec l'acide nitrique; on dissout en même temps l'oxyde de cuivre. Dans cette préparation, les blancs sont évidemment préservés, et les creux représentent les noirs, comme dans les planches gravées en taille-douce.
« La question scientifique est résolue; reste la question artistique, qui ne peut l'être que par les personnes connaissant les exigences de l'art du graveur. »L'invention de M. Poitevin sera soumise à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel, Chevreul, Pelouze, Commission à laquelle l'Académie des Beaux-Arts sera invitée à adjoindre quelques-uns de ses membres.
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