quarta-feira, 4 de novembro de 2009

1850
12 de Agosto
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
T. XXXI
Nº. 7
Pag. 208, 209, 210
PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Images photographiques sur papier obtenues au moyen de la plaque albuminée et dans un temps très-court, grâce à l’emploi d’une substance accélératrice. (Extrait dune Note de M. A. HUMBERT DE MOLARD.)
(Commissaires , MM. Chevreul, Regnault, Seguier.)
« L’emploi de la plaque de verre albuminée a marqué un grand progrès dans l’art de la photographie, et cependant, pour que, grâce au nouveau procédé, la photographie sur papier pût, sur tous les points, et notamment dans les reproductions de la nature animée, lutter avec avantage avec la photographie sur plaqué, il fallait découvrir pour l’albumine une substance accélératrice; c’est à quoi je suis arrivé. Ce moyen est très-simple. L’albumine est un corps tenace, se coagulant fortement par l’action des acides, et, par suite, peu favorable aux opérations photogéniques; mais elle peut être parfaitement ramenée à ces conditions par le mélange d’une substance quelconque qui la divise sans la troubler, qui modifie sa ténacité naturelle en lui donnant l’onctueux, la souplesse et la porosité d’une feuille de papier.
« Tous les sucres, les sirops de cassonade, de miel brut et de mélasses, le sel de lait, le sérum du lait, les mucilages de pepins de coings, de graines de lin, de guimauve, etc., etc., sont on ne peut plus aptes à remplir ce but. L‘acide saccharique des uns, le mucilage et la gomme des autres, le gluten ou la fécule amylacée de la plupart, celle surtout que contient le miel brut du commerce, presque toujours frelaté par l’amidon, agissent on ne peut mieux sur l’albumine pour la disposer aux opérations photographiques... 15 à 20 pour 100 de mélasse, de sirop de cassonade, de miel brut ou de sérum du lait mélangés à l’albumine donnent de beaux et rapides résultats. Si l’on veut opérer par les mucilages épais de coings, ou autres semences, on renverse les proportions; c’est-à-dire que 20 à 25 grammes pour 100 d’albumine suffisent pour favoriser l’adhérence à la glace du mucilage dont le peu de ténacié lâcherait dans le lavage. Dans toutes les préparations, 1 pour 100 d’iodure de potasse suffit grandement.
« Voici maintenant un autre procédé pour la photographie sur verre, tout différent dans ses préparations de ceux connus et employés jusqu’à ce jour. Les beaux résultats qu’il me donne depuis longtemps sur papier m’ont tout dernièrement fait essayer de l’appliquer au verre, et j’y ai réussi au delà de mes espérances.
« J’enduis les glaces d’une couche d’albumine pure, et les laisse sécher à plat. Je les coagule par une immersion rapide dans un bain d’acide nitrique chimiquement pur, de la force de 7 à 8 degrés, et les passe immédiatement dans un autre bain ammoniacal pour neutraliser l’acide. Ces deux immersions doivent etre rapides, exécutées dans l’espace de quelques secondes et sans le moindre temps d’arrêt. En cet état, les feuilles de verre coagulées présentent un aspect légèrement laiteux et d’une teinte uniforme; on les passe à l’eau pure, et on les laisse de nouveau sécher debout et sur un angle, afin de faciliter et activer l’égouttement. Bien sèches, on les pose sur un support à chlorurer, et, à l’aide d’un pinceau doux, on les enduit d’une couche d’iodure d’argent liquide (solution de précipité jaune d’oxydem d’argent par l’iodure de potassium dissous à saturation complète dans l’eau distillée). Au bout d’une minute, la feuille de verre est plongée dans l’eau, où elle prend de suite un ton jaune-or par l’effet de l’iodure d’argent qui se précipite instantanément de son oxyde. On lave encore la plaque à grande eau jusqu’à ce qu’il ne reste à sa surface aucune parcelle de précipité non adhérente, et on laisse sécher. (Toutes ces opérations peuvent être faites au grand jour.) En cet état, la plaque est prête, et l’on peut estimer la certitude d’une réussite par l’intensité de sa couleur qui doit être d’un beau jaune-or. Elle peut ainsi se conserver des mois entiers sans altération.« Au moment d’opérer à la chambre noire, on la rend sensible, comme à l’ordinaire, par l’acéto-azotate d’argent, mais qui peut alors, sans inconvénient, être versé dessus goutte à goutte, ou étendu soit au pinceau, soit à l’aide d’un papier, sans crainte d’aucune fissure ni gerçures. L’albumine étant coaguléee d’avance, l’acide acétique n’a plus sur elle aucune action, et ne joue d’autre rôle dans l’opération que celui de désunir la potasse d’avec l’iode, qui vient alors se combiner avec l’argent, etc., etc.
« Les limites restreintes d’une communication par lettre ne me permettent pas d’entrer dans de plus amples détails sur ce procédé; mais à sa simple inspection, les amateurs expérimentés apercevront, je l’espére, quelle certitude de réussite doit procurer à l’opération un iodure d’argent composé, appliqué d’un seul coup et toujours invariable dans ses proportions.
« A cette Note sont jointes de fort belles épreuves sur papier, obtenues par les deux procédés indiqués. Toutes ces épreuves, remarque l’auteur, ont été obtenues à l’ombre en 30, 40 ou 50 secondes, avec un objectif de 33 centimètres de foyer.
M. REGNAUT, à l’occasion de cette communication, annonce qu’it est à sa connaissance que M. Niepce de Saint-Victor a employé également, et depuis assez longtemps, de semblables substances comme accéleratrices dans les opérations photogéniques au moyen du verre albuminé; l’indication de cet emploi doit même se trouver dans une Note adressée, depuis quelque temps, sons pli cacheté, par M. Niepce de Saint-Victor.
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