quarta-feira, 4 de novembro de 2009

1850
19 de Agosto
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
T. XXXI
Nº. 8
Pag. 245, 246, 247, 248


PHYSIQUE APLIQUÉE- Note sur la photographie sur serre et sur quelques faits nouveaux; par M. NIEPCE DE SAINT-VICTOR
« J’ai entendu lundi annoncer à l’Académie un procédé d’accélération qui est le même que celui que j’ai consigné dans un paquet cacheté, le 20 mai dernier. Je l’aurais publié plus tôt si je n’avais pas tenu à montrer des épreuves des portraits sur grande plaque. Celles que j’ai l’honneur de présenter, quoique imparfaites, suffiront pour constater la rapidité avec laquelle on a opéré.
« Le procédé consiste à mélanger avec l’albumine 2 ou 3 grammes de miel par chaque blanc d’œuf, selon leur grosseur, de même qu’il faut mettre de 30 à 40 centigrammes d’iodure de potassium cristallisé; avant de battre les œufs, il est essentiel que l’albumine soit complétement à l’état de mousse, afin de l’avoir très-pure.
« C’est toujours, jusqu’a présent, une opération assez difficile que d’é-tendre également la couche d’albumine sur la plaque de verre; peu de per-sonnes l’appliquent convenablement. On se sert ordinairement d’une baguette de verre ou d’une pipette; on bien on l’étend par un mouvement de la main : mais tout cela demande une très-grande habitude; tandis que si l’on parvient à l’appliquer par un moyen mécanique, on rendra la chose constante et facile: c’est ce que j’espère pouvoir démontrer bientôt.
« La couche d’albumine étant sèche, on passe la plaque dans la composition d’acéto-azotate d’argent qui doit être composée ainsi:

« On ne doit laisser immerger la plaque dans cette composition que pendant dix secondes au plus, et la laver ensuite dans de l’eau distillée.

« Après cette opération, on laisse sécher les plaques dans la plus grande obscurité, pour opérer ensuite par la voie sèche; mais, comme les plaques s’impressionnent facilement , il faut autant que possible les conserver simplement albuminées.
« Il est utile, en exposant dans la chambre obscure, de placer une planchette avec un fond blanc derrière la plaque de verre, et, pour faire paraître l’image, il est nécessaire aussi de faire chauffer un peu l’acide gallique, afin d’en activer l’action sans cependant trop presser cette opération; car il arrive souvent que les plus belles épreuves négatives sont celles qui sont restées plusieurs heures sous l’influence de l’acide gallique, et sur lesquelles on croyait qu’il n’y avait pas d’image.
« On fixe les épreuves négatives soit avec du bromure de potassium, soit avec de l’hyposulfite de soude, et, afin d’empêcher le cliché de s’écailler (ce qui arrive avec une couche d’albumine trop épaisse ou avec de l’albumine de vieux oeufs), on l’enduit d’une légère couche de gélatine ou d’un vernis à tableau, ce qui lui donne encore plus de solidité.
« De toutes les substances accélératrices que j’ai employées, je n’en ai pas trouvé de meilleures que le miel (celui de Narbonne m’a paru préférable), parce qu’il donne plus d’accélération sans avoir les inconvénients de toutes les autres substances, telles que les fluorures , par exemple, dans lesquels j’ai reconnu, depuis longtemps, une propriété accélératrice; mais leur action corrosive (qui se manifeste par un très-fort fendillement dans la dessiccation de l’albumine) m’y avait fait renoncer pour l’albumine. Cependant on peut les employer sans inconvénient en les mélangeant avec du miel, entre autres le fluorure d’ammoniaque; et si l’on se sert avec cela d’alburmine de vieux œufs, on aura, par la réunion de ces moyens, une plus grande accélération. Mais je préviens que la vieille albumine est sujette à s’écailler plus que la fraîche; il faut, pour éviter cet inconvénient, laisser sécher complétement le cliché avant de l’exposer au soleil ponr tirer l’epreuve positive, et, pour plus de sureté, le couvrir d’un vernis.
« Le mélange du miel à l’albumine donne à l’epreuve négative une trés-grande douceur dans les traits, ce qui prévient, par conséquent, la dureté que l’on reproche à ce procédé. On aura donc, par ce moyen, des demi-teintes et des tons parfaitement fondus, et l’on obtiendra, par la dessiccation de ce mélange, une couche parfaitement homogène, très-lisse, ne se fendillant plus, lors même qu’on l’expose à la chaleur, et donnant l’image d’un objet éclairé par la lumière diffuse, dans l’espace de deux à trois secondes au plus pour un paysage, et de cinq à huit pour un portrait, en opérant avec un objectif double (français) pour quart de plaque; pour la grande plaque normale il faut de quarante à cinquante secondes, et de vingt-cinq à trente avec un objectif allemand.
« Tels sont les résnltats obtenus par MM. Vigier et Mestral, qui ont fait les épreuves que j’ai l’honneur de présenter.
« On peut encore opérer plus promptement que cela si I’on réunit tous les moyens naturels d’accélération que l’expérience m’a fait reconnaître.
» 1º. Plus la couche d’albumine est épaisse, plus il y a d’accélération.
« 2º. Plus les oeufs sont vieux, plus il y a d’accelération.
« 3º. Plus la composition d’acéto-azotate d’argent a servi, plus il y a d’accélération.« Enfin il existe aussi une très-grande diffdrence dans les différentes natures d’albumine, qui varie, d’après moi, selon la nourriture de la poule. Je dirai que l’albumine d’œuf de cane se fendille moins que celle d’ œuf de poule. Quant à l’albumine du sang, elle est très-accélératrice, mais on ne peut pas l’employer seule parce qu’elle ne se coagule pas assez avec l’acéto-azotate d’argent pour adhérer au verre; il faudrait préalablement la coaguler avec l’acide azotique.
« Du lavage de la plaque dépend aussi une partie de l’accélération; car si l’on ne lave pas assez, il se forme une couche couleur de rouille lorsqu’on verse l’acide gallique; si on lave trop, on enlève une grande partie de l’accélération.
« J’ai consigné également, dans le paquet que j’ai déposé, les moyens de glacer le papier avec de l’albumine, ainsi que pour préparer un papier négatif pour opérer par la voie séche, Mais divers procédés analogues ayant été publiés par différentes personnes, je n’en parlerai que pour constater la priorité, ainsi que l’on peut s’en assurer en ouvrant le paquet cacheté que j’ai déposé, et qui renferme, en outre, quelques faits nouveaux que je crois devoir publier, comme pouvant offrir quelque intérêt, et que je vais rapporter ici.« J’ai constaté que, si l’on chauffait l’albumine au bain-marie à une température de 45 degrés, pendant cinq à six heures, on obtenait une très-grande accélération comparativement à celle qui ne l’a pas été. Ce fait paraît avoir beaucoup d’analogie avec les modifications obtenues par M. Chevreul dans l’huile de lin.
« Je parlerai aussi de quelques faits qui m’ont paru assez curieux pour être mentionnés. Si l’on mêle une solution d’azotate d’argent avec une solution de sel marin ou avec de l’hydrochlorate d’ammoniaque, il se produit du chlorure d’argent. Ce précipité, resté dans la liqueur où il s’est formé se colore par une exposition à la lumière; si, alors, on l’expose à la chaleur, le chlorure redevient blanc.
« Tout le monde sait que l’alcool coagule l’albumine; eh bien, si l’on met de l’iode dans le même alcool pour en former une teinture d’iode, elle ne se coagule plus.
« Si l’on met du brome dans l’albumine ; le brome se trouve tout de suite enveloppé par l’albumine sans qu’elle se coagule, et il n’y a plus d’exhalations de vapeurs de brome.
« J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de l’Academie quelques épreuves de paysage faites par M. Martens, d’après mon procédé. «
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