quinta-feira, 3 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1843

6 de Novembro

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T.

Pag. 1070, 1071, 1072,

PHOTOGRAPHIE. - Des qualités essentielles que doit avoir la couche sensible dans l’opération du daguerréotype; par MM. Choiselat et Ratel.

 

«  L’iodure d’argent étant la couche impressionnable sur laquelle toutes les réactions doivent successivement se produire, c’est à sa formation régulière que l’on doit surtout s’appliquer: de là dépend toute la suite de l’opération; les qualités de cette couche peuvent se résumer dans trois conditions essentielles: richesse, sensibilité, limpidité.

« Certaines difficultés s’opposent à la réunion de ces trois conditions, et c’est ordinairement à leur absence qu’il faut attribuer les résultats incertains et défectueux d’un grand nombre d’expériences, résultat dont on accuse souvent à tort, soit la substance accélératrice, soit toute autre çause illusoire. Aussi a-t-on vu se répandre, par suite de ces incertitudes, l’usage de ces nombreux moyens indirects, de ces liqueurs dites allemandes, qui, par leur composition, ont pu donner peut-être un résultat plus assuré, mais au détriment de la sensibilité et de la vigueur du dessin.

« Déjà nous avons dit comment la richesse est obtenue en iodant fortement, et la sensibilité par l’addition du bromoforme, etc.; nous pensons aussi qu’on ne doit pas moins s’attacher à sa limpidité. Son défaut de transparence produit ce fâcheux effet, que la lumière, ne pouvant pénétrer simultanément dans toute son épaisseur, n’agit plus que partiellement ou successivement: de là un trouble grave dans le travail de la chambre noire, et ces trois conséquences malheureuses pour l’épreuve.

« Le sous-iodure d’argent n’est plus mélangé intimêment avec l’iodure selon qu’il est nécessaire, ces deux corps se trouvant, pour ainsi dire, superposés en deux couches; par suite, point de vigueur dans les clairs et les noirs de l’image.

«  Les réactions mercurielles n’ayant lieu que dans les couches supérieures, le dépôt de mercure ne se trouve plus dans une juxtaposition parfaite avec la surface du plaqué: de là point de régularité dans la création du tableau, peu d’adhérence entre le mercure et la plaque, et absence de coloris dans le dessin.

« Enfin la lumière, n’agissant plus que progressivement, a toujours achevé le travail des clairs avant d’avoir complété celui des ombres: ainsi point d’harmonie entre les blancs et les noirs, point de détails dans les ombres.

« L’oubli de ces trois conditions importantes détermine, dans les épreuves, ces ombres si tranchées là où la nature ne nous offre que des demi-teintes; c’est également par suite de cet oubli, que l’on regarde à tort comme à peu près impossible de faire venir simultanément un objet d’un blanc pur, et un autre très-noir; dans ce cas, l’un des deux objets ne viendra, dit-on, qu’au détriment de l’autre; et cependant, si la limpidité de la couche sensible eût permis à chaque radiation de pénétrer également dans l’iodure d’argent, chaque objet eût apparu rigoureusement selon l’intensité de ces mêmes radiations, car on doit exiger du daguerréotype l’image exacte qui est peinte dans la chambre noire, tous les points de cette image agissant à la fois sur l’iodure, mais avec une énergie différente.

» Nous avons déjà signalé la funeste influence qu’exerce sur les épreuves une trop grande accumulation d’iode libre; or c’est encore son excès que nous devons ici redouter, car, outre qu’il enlève à la plaque cette limpidité indispensable, il étouffe aussi l’action des substances acc6lératrices, et s’oppose à l’absorption du bromoforme.

« En effet, nous avons cherché à démontrer que le bromoforme, bromal, etc., ne peuvent demeurer sur la plaque qu’avec l’auxiliaire du brome; ce dernier corps, formant avec l’iode libre un perbromure d’iode, retient avec lui le bromoforme, et tous deux peuvent agir ensuite à la chambre noire. Or, qu’arrive-t-il quand la couche d’iodure a été mal préparée: l’iode libre étant en plus grande quantité qu’il ne doit être, au lieu d’un perbromure on n’a plus qu’un protobromure; si donc la plaque est mise en cet état à la chambre noire, sa sensibilité sera moindre que dans le premier cas, car nous savons que l’absorption par le brome de l’iode libéré est en raison inverse de Ia quantité d’iode qu’il tient déjà en combinaison; mais, si au lieu d’une simple émanation de brome, on a recours à l’atmosphère mixte de brome et de bromoforme, la plaque n’absorbe plus alors que le brome, et laisse le bromoforme, ce dernier ne pouvant rester dissous dans le brome que si sa tendance à s’unir à lui n’est pas détruite, ou du moins considérablement diminuée par la combinaison de celui-ci avec un grand excés d’iode. Telle est sans doute la cause de l’inégalité d’action qu’offrent les substances accélératrices entre les mains des divers opérateurs, cette singulière anomalie étant la conséquence du plus ou moins de limpidité obtenue par suite de quelque négligence, ou d’une appréciation vicieuse dans la préparation de la couche sensible.

« Or, les raisons qui s’opposent à une préparation convenable étant très-multipliées, et exigeant ainsi des soins très-étendus, nous avons cherché à rendre ce travail plus facile, et nous croyons que le triple but que nous nous proposons, la célérité, la certitude de l’opération et la beauté singulière de l’image, sera atteint par l’usage d’un iode contenant, outre le brome, les substances accélératrices que nous avons publiées. On peut arriver à ceci directement ou indirectement, en versant de l’alcool absolu sur l’iode; si, après que celui-ci a repris quelque consistance, on promène au-dessus un flacon débouché et incliné contenant du brome, on voit qu’il y a formation de bromal, d’acide bromhydrique, et aussi d’un peu d’huile bromalcoolique, qui agissait comme il convient, c’est-à-dire en se mêlant plus intimêment et plus abondamment à l’iodure, en contribuant par eux-mêmes à l’absorption du brome, et peut-être aussi en remplacant l’iode libre en partie.

» Si l’on se sert ensuite de bromoforme, on remarquera l’extrême sensibilité que nous avons annoncée; le mélange auquel nous donnons la préférence est composé de 8 a 10 grammes de brome contre 20 grammes de bromoforme.

« Une plaque ainsi préparée doit présenter les caractères suivants: après l’ioduration, être rouge dans l’angle de réflexion d’un papier blanc, et vert olive translucide, vue de face, sans aucun signe d’opacité ou de couleur différente; après l’exposition aux vapeurs mercurielles, être rouge vif dans les clairs, ou, ce qui vaut mieux encore, d’une couleur bleuâtre tirant sur un violet très-clair. Nous ajoutons qu’il est préferable d’avoir une boîte disposée de telle sorte que la planchette portant la plaque soit isolée de ses parois, afin que la vapeur puisse circuler sans aucun obstacle; comme aussi d’ioder directement, tamisant seulement la vapeur à travers une étoffe de verre, s’il était possible: les dispositions primitives de M. Daguerre sont ainsi à peu près conservées.

« Si parfois certaines boîtes d’iode ont paru meilleures que d’autres, et si des traces d’humidité s’y sont manifestées, on peut, sans doute, l’attribuer à la présence de l’acide hydriodique provenant de la decomposition de matières organiques, condensant l’humidité de l’atmosphère; il faut obvier à cet inconvénient en exposant la boîte au grand air, ou en ajoutant de l’iode. «

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